Été 2025 : partir oui, mais à quel prix ?

Après les années covid, les up-down du retour vers la normale, les professionnels du tourisme ont connu une parenthèse enchantée, celle du revenge travel.

Si cette embellie a été particulièrement marquée dans le secteur des voyages individuels, les circuits accompagnés ont mis en revanche davantage de temps à remonter la pente, mais entrevoient de belles perspectives pour 2025.

Dans un contexte international instable — conflits armés, tensions géopolitiques, inflation persistante — les indicateurs divergent.

Selon Protourisme, Cet été, 200 000 Français supplémentaires partiront à l’étranger par rapport à 2023. Chouette... mais la mauvaise nouvelle c'est que leur budget vacances moyen chute de 500 euros. Ce paradoxe reflète une réalité : 2025 pourrait bien être l’été du grand écart entre désir de départ et contraintes économiques.

La Tunisie en bénéficie clairement. Son excellent rapport qualité-prix en fait une valeur refuge. Une performance révélatrice des arbitrages opérés par une clientèle de plus en plus attentive aux prix.

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Les contrastes ne s'arrêtent pas là. La vente intermédiée (Baromètre EDV - Orchestra) constate un recul des réservations cet été sur toutes les zones, avec un retrait très marqué du long-courrier.

Les causes sont connues : prix des billets, taux de change défavorable, sans oublier le contexte mondial. Le "revenge travel" post-Covid a vécu. Bienvenue dans un tourisme plus mesuré, plus pragmatique, parfois contraint.

Dans ce contexte économique, la France s’impose comme une valeur refuge pour les vacanciers. Elle combine proximité, sécurité et maîtrise budgétaire. Ce choix est particulièrement marqué chez les seniors, mais séduit aussi les ménages modestes confrontés à l’inflation.

Ce réajustement s’accompagne d’une polarisation croissante des comportements d’achat : d'un côté les plus aisés, qui maintiennent ou augmentent leur budget vacances. De l’autre, une majorité de ménages qui cherchent le compromis, réduisent la durée, optent pour du tout compris ou reportent leur départ.

L’enquête IPSOS pour l’Alliance France Tourisme confirme aussi la persistance d’un désir profond de vacances, malgré un climat économique incertain. Reste que le frein est clair : l’arbitrage budgétaire.

Car les Français qui font le choix de partir ont bien décidé de préserver leur budget vacances en jouant sur plusieurs variables d'ajustement. Ce que l'on lit entre les lignes c'est que rien n’est encore joué pour juillet et août.

Le marché français, historiquement marqué par une prise de décision tardive, reste suspendu à la météo économique et commerciale. Une tendance se dessine cependant : la chasse aux bonnes affaires devrait s’intensifier.

Selon les dernières données, 27 % des vacanciers attendent les promotions avant de réserver, contre 25 % l’année précédente. En parallèle, 77 % placent le prix comme critère décisif, contre 70 % en 2024. Le décalage s’accentue entre les offres du marché et le pouvoir d’achat des clients.

Dernier signal d’alerte : les pure players du voyage en ligne marquent le pas, aussi bien en nombre de dossiers qu’en volume d’affaires. Cette inflexion préfigure-t-elle un rebond massif de la dernière minute pour la vente à distance ?

Si la question reste ouverte, les tour-opérateurs doivent s’y préparer : l’été 2025 se jouera sur le fil.