On ne pourra pas contraindre l'humain à cesser d’accumuler des biens polluants, changer de smartphones tous les six mois, prendre l’avion au lieu de prendre le train, que si la collectivité dans son ensemble fait des efforts et seulement si le marketing cesse de pousser à la consommation de biens inutiles et dégradants pour l’environnement - Depositphotos.com Auteur urfingus
… En cette rentrée pour le moins anxiogène, la feuille de route de la France et d’une grande partie des pays du monde est claire.
Il faut agir vite afin de freiner ces tsunamis qui risquent de nous emporter. Canicules, sécheresse, incendies, intempéries, inondations, guerres, pénurie d’énergie, inflation galopante atteignant dans certains pays comme le Royaume-Uni des niveaux jamais atteints, propagation de l’éco anxiété, menaces géopolitiques en Asie, en mer Egée, entre la Russie et l’Ukraine… la liste est longue et désormais connue de tous.
Sont connus aussi de beaucoup, les remèdes capables de ralentir le drame en cours. Sur les émissions de gaz à effet de serre notamment, les scientifiques, les associations, les ONG… dont beaucoup ont été créés dès les années soixante, sont unanimes : « il s’agit de modifier notre production et notre consommation dans le sens d’une plus grande sobriété, grâce à des changements de pratiques individuelles, mais surtout grâce à des transformations structurelles obtenues par des investissements massifs dans les énergies renouvelables, la rénovation thermique des bâtiments, les alternatives aux transports thermiques et l’agriculture … ».
Il faut agir vite afin de freiner ces tsunamis qui risquent de nous emporter. Canicules, sécheresse, incendies, intempéries, inondations, guerres, pénurie d’énergie, inflation galopante atteignant dans certains pays comme le Royaume-Uni des niveaux jamais atteints, propagation de l’éco anxiété, menaces géopolitiques en Asie, en mer Egée, entre la Russie et l’Ukraine… la liste est longue et désormais connue de tous.
Sont connus aussi de beaucoup, les remèdes capables de ralentir le drame en cours. Sur les émissions de gaz à effet de serre notamment, les scientifiques, les associations, les ONG… dont beaucoup ont été créés dès les années soixante, sont unanimes : « il s’agit de modifier notre production et notre consommation dans le sens d’une plus grande sobriété, grâce à des changements de pratiques individuelles, mais surtout grâce à des transformations structurelles obtenues par des investissements massifs dans les énergies renouvelables, la rénovation thermique des bâtiments, les alternatives aux transports thermiques et l’agriculture … ».
Les remèdes essentiels dans le secteur touristique sont connus
Dans le secteur qui nous concerne : le tourisme et les transports, professionnels et élus mais aussi touristes ont bien compris aussi qu’il allait falloir en passer par un changement de mentalités et l’utilisation d’outils majeurs comme :
- la suppression pure et simple des visites touristiques dans certains sites trop fragiles.
- la limitation des flux dans d’autres sites. Soit en rendant l’inscription obligatoire (avec les exemples de Porquerolles et de la calanque de Sugiton dans les Bouches-du-Rhône). Soit en établissant des éco taxes d’entrée (le Bouthan, la Nouvelle Zélande depuis 2019, peut-être Venise et la place Saint Marc, certaines plages comme Maya Bay en Thaïlande).
- Enfin, on évoque aussi le « démarketing » soit la suppression de campagnes de promotion (Amsterdam par exemple). Tandis que tout le monde a bien compris que la sobriété en matière de mobilités (avion, voiture) serait la mesure la plus efficace pour faire baisser les émissions de CO2 et dépolluer notre planète.
- Sans parler de la réduction de la consommation de plastique, le tri des déchets, le recyclage, l’extension des labels…
- la suppression pure et simple des visites touristiques dans certains sites trop fragiles.
- la limitation des flux dans d’autres sites. Soit en rendant l’inscription obligatoire (avec les exemples de Porquerolles et de la calanque de Sugiton dans les Bouches-du-Rhône). Soit en établissant des éco taxes d’entrée (le Bouthan, la Nouvelle Zélande depuis 2019, peut-être Venise et la place Saint Marc, certaines plages comme Maya Bay en Thaïlande).
- Enfin, on évoque aussi le « démarketing » soit la suppression de campagnes de promotion (Amsterdam par exemple). Tandis que tout le monde a bien compris que la sobriété en matière de mobilités (avion, voiture) serait la mesure la plus efficace pour faire baisser les émissions de CO2 et dépolluer notre planète.
- Sans parler de la réduction de la consommation de plastique, le tri des déchets, le recyclage, l’extension des labels…
Mais nous obéissons à des diktats anthropologiques
… En toute logique, nous devrions donc avoir combattu et même éradiqué les maux qui font courir notre planète à sa perte.
Mais, nous ne l’avons pas fait et, pire, il n’est pas certain que nous le ferons. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils sont de plus en plus nombreux à penser qu’« homo sapiens » n’est peut-être pas capable d’accomplir les efforts nécessaires à un sauvetage généralisé de la planète !
Mauvaise nouvelle en provenance des spécialistes du cerveau et notamment d’une littérature estivale qui a vu la publication de deux ouvrages rédigés par des neuroscientifiques.
Ceux de Thierry Ripoll : « Pourquoi détruit-on la planète ? », et celui de Sébastien Bohler : « Human Psycho ». Deux ouvrages très documentés qui soutiennent à peu près le même point de vue pour le moins inquiétant.
En effet, selon ces chercheurs, les structures cérébrales des humains possèdent une structure nerveuse : le striatum qui actionne le système de récompense. Or celui-ci est en particulier responsable de cinq motivations de base dont nous avons héritées et qui sont toujours à l’œuvre. Ce sont les suivantes :
- manger,
- se reproduire
- minimiser ses efforts
- acquérir du statut social
- glaner de l’information
Autant de motivations qui diffusent du plaisir sous la forme d’une molécule bien connue : la dopamine. Vous suivez ?
Mais, nous ne l’avons pas fait et, pire, il n’est pas certain que nous le ferons. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils sont de plus en plus nombreux à penser qu’« homo sapiens » n’est peut-être pas capable d’accomplir les efforts nécessaires à un sauvetage généralisé de la planète !
Mauvaise nouvelle en provenance des spécialistes du cerveau et notamment d’une littérature estivale qui a vu la publication de deux ouvrages rédigés par des neuroscientifiques.
Ceux de Thierry Ripoll : « Pourquoi détruit-on la planète ? », et celui de Sébastien Bohler : « Human Psycho ». Deux ouvrages très documentés qui soutiennent à peu près le même point de vue pour le moins inquiétant.
En effet, selon ces chercheurs, les structures cérébrales des humains possèdent une structure nerveuse : le striatum qui actionne le système de récompense. Or celui-ci est en particulier responsable de cinq motivations de base dont nous avons héritées et qui sont toujours à l’œuvre. Ce sont les suivantes :
- manger,
- se reproduire
- minimiser ses efforts
- acquérir du statut social
- glaner de l’information
Autant de motivations qui diffusent du plaisir sous la forme d’une molécule bien connue : la dopamine. Vous suivez ?
Nous sommes faits pour inventer et produire de l’abondance
Parallèlement à ces processus, le cerveau humain, selon leurs recherches, est programmé pour inventer toutes sortes d’outils, instruments, machines permettant d’accéder sans efforts à l’abondance.
C’est pourquoi nous produisons massivement des voitures, des motos, des avions, des smartphones, des systèmes de climatisation … qui nous permettent de limiter nos efforts et toujours d’éprouver du plaisir.
Sauf que tous ces objets sont produits sans la conscience que nous évoluons dans un monde fini.
C’est pourquoi nous produisons massivement des voitures, des motos, des avions, des smartphones, des systèmes de climatisation … qui nous permettent de limiter nos efforts et toujours d’éprouver du plaisir.
Sauf que tous ces objets sont produits sans la conscience que nous évoluons dans un monde fini.
Nous ignorons la finitude du monde
La finitude du monde (autre argument) reste une idée abstraite. Nous avons une incapacité quasi anthropologique à concevoir que nous puisons dans les ressources en voie d’épuisement d’une planète qui n’en peut plus de voir ses métaux, ses espèces vivantes, insectes, animaux, oiseaux, ses terres, ses océans, ses forêts disparaître.
Certes, sur le coup de l’émotion, l’humain qui reste un être intelligent, comprend, compatit et prend de bonnes résolutions. Mais, comme l’explique Thierry Rippoll : « la force des déterminismes sociaux fait que quand je prends une douche, j’ai beau savoir qu’il faudrait l’écourter, je ne résiste pas au principe de plaisir ». Mieux, précise-t-il, « l’homme accepte d’autant moins ce sacrifice qu’il le fait à l’échelle individuelle. »
Certes, sur le coup de l’émotion, l’humain qui reste un être intelligent, comprend, compatit et prend de bonnes résolutions. Mais, comme l’explique Thierry Rippoll : « la force des déterminismes sociaux fait que quand je prends une douche, j’ai beau savoir qu’il faudrait l’écourter, je ne résiste pas au principe de plaisir ». Mieux, précise-t-il, « l’homme accepte d’autant moins ce sacrifice qu’il le fait à l’échelle individuelle. »
Dans moins de 30 ans, la terre sera invivable !
Individuel ou collectif ?
Là se situe l’un des nœuds du problème que nous connaissons qui pourrait condamner les incitations à accomplir des gestes propres. L’humain a en effet tendance à comparer ses actes avec ceux de ses semblables. Il fait si les autres font. Non pas qu’il soit égoïste.
Il est poussé à l’égoïsme par une société et une économie qui valorisent l’égoïsme au détriment de l’altruisme.
On ne pourra donc le contraindre à cesser d’accumuler des biens polluants, changer de smartphones tous les six mois, prendre l’avion au lieu de prendre le train, que si la collectivité dans son ensemble fait des efforts et seulement si le marketing cesse de pousser à la consommation de biens inutiles et dégradants pour l’environnement.
Ce qui n’est pas gagné. Et qui fait dire à Sébastien Bohler que l’humanité est psychopathe. Elle fait ce qu’elle ne devrait pas faire quitte à se transformer en un « serial killer » de la planète, en toute indifférence. Si bien que dans moins de 30 ans, prévient l’auteur de « Human Psycho », la terre sera invivable !
Là se situe l’un des nœuds du problème que nous connaissons qui pourrait condamner les incitations à accomplir des gestes propres. L’humain a en effet tendance à comparer ses actes avec ceux de ses semblables. Il fait si les autres font. Non pas qu’il soit égoïste.
Il est poussé à l’égoïsme par une société et une économie qui valorisent l’égoïsme au détriment de l’altruisme.
On ne pourra donc le contraindre à cesser d’accumuler des biens polluants, changer de smartphones tous les six mois, prendre l’avion au lieu de prendre le train, que si la collectivité dans son ensemble fait des efforts et seulement si le marketing cesse de pousser à la consommation de biens inutiles et dégradants pour l’environnement.
Ce qui n’est pas gagné. Et qui fait dire à Sébastien Bohler que l’humanité est psychopathe. Elle fait ce qu’elle ne devrait pas faire quitte à se transformer en un « serial killer » de la planète, en toute indifférence. Si bien que dans moins de 30 ans, prévient l’auteur de « Human Psycho », la terre sera invivable !
Voir le futur et l’anticiper
Une vision terrible de l’avenir qui est peut-être plus plausible qu’elle en a l’air. Pour autant les auteurs fournissent quelques solutions d’ordre politique et philosophique.
Selon eux il faut organiser le cerveau de l’humanité en y intégrant une instance régulatrice dotée d’un corpus de lois régissant tout commerce, industrie, finances…
Il faudra aussi lui apprendre à anticiper l’avenir et à accepter de sacrifier une partie de ses libertés individuelles… afin de ne pas « devenir l’espèce la plus dangereuse de la planète » pour la planète comme elle est en train de le devenir.
Selon eux il faut organiser le cerveau de l’humanité en y intégrant une instance régulatrice dotée d’un corpus de lois régissant tout commerce, industrie, finances…
Il faudra aussi lui apprendre à anticiper l’avenir et à accepter de sacrifier une partie de ses libertés individuelles… afin de ne pas « devenir l’espèce la plus dangereuse de la planète » pour la planète comme elle est en train de le devenir.
Cet article sera complété par un prochain article dans les jours qui viennent.
Lire : « Human Psycho ». Sébastien Bohler. Editions Bouquins.
Thierry Ripoll. Pourquoi détruit-on la planète. Editions Le bord de l’eau.
Lire : « Human Psycho ». Sébastien Bohler. Editions Bouquins.
Thierry Ripoll. Pourquoi détruit-on la planète. Editions Le bord de l’eau.
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Union internationale pour la conservation de la nature : 1948:
WWF : 1961
Greenpeace : 1971
France Nature environnement : 1968
Le parc de Yellowstone (USA) : 1872…
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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