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La case de l’Oncle Dom : la fin d’une belle histoire Austral ?

L'édito de Dominique Gobert


Pendant que WOW Air, cette compagnie improbable qui avait quand même laissé quelques passagers à terre, qu’Alitalia semble renaître de ses cendres, nos compagnies aériennes françaises sont toujours à la peine. Air Austral, hélas, n'échappe pas à la règle…


le Mardi 16 Juillet 2019

Un des enjeux d'Air Austral est de redresser son partenaire indispensable à sa réussite (Air Madagascar), mais qui va sauver Air Austral ?- Crédit photo : Air Austral
Un des enjeux d'Air Austral est de redresser son partenaire indispensable à sa réussite (Air Madagascar), mais qui va sauver Air Austral ?- Crédit photo : Air Austral
Quand je vous disais pas plus tard qu’hier que l’été sera chaud, je pensais non seulement à ces braves voyagistes industriels étrangers, mais aussi à nos pauvres compagnies aériennes, purement françaises, qui vont de déboires sur déboires.

Malheureusement, comme me le disait récemment Laurent Magnin, patron de XL Airways, les transporteurs aériens n’ont plus de ministre des Transports, dans la mesure où cette dame, Madame Borne, est devenue ministre de la SNCF !

La dernière « création » étant cette insupportable écotaxe destinée aux compagnies aériennes opérant au départ de la France… ou du moins de Paris.

Si j’en crois d’ailleurs mes bonnes informations, Uncle Ben, patron du Groupe Air France/KLM, aurait même piqué une colère noire, à tel point que le Grand Caribou, sortant de son grand sommeil d’hiver, en aurait eu les ramures toutes ébranlées.

Quant aux roupettes, je n’en parle même pas !

Ben, pour Air Austral, c’est comme pour ses consœurs : les nouvelles sont loin d’être rassurantes et ce n’est hélas, pas fini. Dommage pour cette compagnie qui, après des années chaotiques, avait réussi à reprendre du poil de la bête…

En même temps, et le rapport de la Cour Régionale des Comptes de La Réunion est assez clair sur ce point, il existe encore quelques points « atypiques » dans la gestion et la gouvernance de la compagnie, de même que son actionnariat.

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
Le rapport ne précise cependant pas trop, restons quand même un peu discrets, les motivations de ses recommandations concernant, je cite, « le processus de ventes des billets ou la politique de sécurité informatique ».

Que dire également de cette « alliance » conclue avec Air Madagascar, afin de s’ouvrir (sans doute ?) un marché hélas en « marche lente » pour être politiquement correct, avec une compagnie qui, faut-il le dire, n’est quand même pas au mieux de sa forme ?

A la décharge d’Air Austral, il est vrai aussi que sur ce « petit » marché de La Réunion et sa grande périphérie, la concurrence, tant franco-française que celle des low-cost, s’est déchaînée d’une façon totalement stupide et irresponsable.

Comment peut-on survivre en bradant des vols à des tarifs, certes totalement séduisant pour les passagers, mais à terme, mortels pour les finances ?

Si j’en crois les chiffres annoncés par Air Austral, ce sont quand même pas loin de 50 millions de pertes cumulées.

Et même si la SEMATRA, l’actionnaire principal, affilié au Conseil Régional de la Réunion remet une nouvelle fois au pot, jusqu’où tout cela mènera-t-il ?

C’est bien beau d’accuser la hausse des carburants, ce n’est quand même pas que ça...

Quid de cette flotte de 9 aéroplanes, quasi neufs pour un plan de vol extrêmement restreint ?

Quid de cette gestion des vols, d’annulations en retards divers et variés qui finissent par lasser les clients et les personnels de la compagnie ? Les uns comme les autres n’en peuvent plus !

Quant aux distributeurs, tout comme les voyagistes, ils restent de plus en plus « prudents », mais il est certain qu’une certaine méfiance est en train de s’installer.

Marrant, le rapport de la Cour des Comptes a compris et je le cite que les enjeux de la compagnie consistent à « accompagner le redressement et la croissance d’un partenaire indispensable à la réussite de sa stratégie de développement dans l’océan Indien (Air Madagascar, ndlr), et résister économiquement à l’arrivée sur le marché d’opérateurs aux modèles commerciaux concurrentiels. » !

Vaste programme comme dirait le Général, d’autant que les « modèles commerciaux concurrentiels » ont les dents longues !

Tiens, j’ai une petite pensée pour Gérard Ethève, le fondateur ou du moins le père spirituel d’Air Austral…

Dominique Gobert Publié par Dominique Gobert Editorialiste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par mille sabords le 17/07/2019 12:24 | Alerter
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Compliqué pour la ministre BORNE d'être à la fois ministre des transports, source de pollution, et ministre de l''écologie ..( .....drôle de surprise.. étonnant et probablement détonnant sous peu..) ).. il est vrai que le Président MACRON commence à être à court d'idée faute de personnel à sa botte... à force de marcher vite il va se prendre les pieds dans le tapis... 7 ministres de l écologie en 7 ans dont 3 sous les deux ans de mandat! du Président !!!
Nous sommes des amateurs...
... Bref là n'est pas le sujet L'insularité a toujours été un sujet difficile.et préoccupant..

2.Posté par DHAOUADI Mohamed le 17/07/2019 22:42 | Alerter
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Quelqu'un pourrait me dire à quoi ont servi les ASSISES DU TRANSPORT AÉRIEN..??

3.Posté par Pierre le 18/07/2019 08:07 | Alerter
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Trop de sieges pas assez de clients,voir aussi les antilles.
Les assises ne servent a rien sinon au bla-bla.

4.Posté par Makaya le 27/08/2019 01:25 | Alerter
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Le denomnateur commun de la faillite de toutes ces compagnies françaises est d’une part l’ego des dirigeants salariés et t d’autre part la méconnaissance des membres des conseils d’administration d société a fond publics.
Les prochains seront air tahiti nui et Aircalin.

Le plus grave est que es compagnies bénéficient de défiscalisation aux frais du contribuables ce qui ne les obligent pas à faire les réformes qui s’imposent.

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