Le nouveau bureau du SNPL AF aura la lourde tâche de reprendre en cours les négociations sectorielles entre les pilotes et la direction de la compagnie, alors même qu’elles sont au point mort depuis plusieurs semaines © Air France-KLM
Après les premières semaines de gouvernance intense du nouveau P-DG Benjamin Smith, le vent de la réforme soufflera-t-il jusque chez les syndicats d’Air France ?
Alors que les élections internes se sont terminées mardi 4 décembre 2018, les instances du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) s’apprêtent, en effet, à être chambardées.
Au sein du bureau national d’abord, Christophe Tharot va être remplacé pour les 4 prochaines années par Yves Deshayes, qui avait déjà occupé ce poste lors du mandat précédent.
Surtout, un nouveau bureau sera nommé ce jeudi 6 décembre au SNPL Air France, le plus puissant des syndicats de pilotes de la compagnie tricolore.
Les premières tendances sont connues et le vent du changement se fait sentir.
En tête des suffrages : Vincent Bossy, pilote sur B777, cumule 59,39% des voix. Viennent ensuite Michel Soubrouillard et Jean-Louis Barber, qui occupait déjà le poste de président avant 2014. Tous se sont opposés, ces dernières années, à la ligne dure conduite par le SNPL AF.
Reste à savoir qui en prendra maintenant la direction, la composition du nouveau bureau ne sera connue que jeudi en cours de journée.
D’après ce que croit savoir Les Echos, Vincent Bossy, qui s’est félicité sur Twitter des 80% de participation à ces élections internes et de la « bonne santé démocratique du SNPL », ne souhaiterait pas prendre la tête du syndicat.
Alors que les élections internes se sont terminées mardi 4 décembre 2018, les instances du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) s’apprêtent, en effet, à être chambardées.
Au sein du bureau national d’abord, Christophe Tharot va être remplacé pour les 4 prochaines années par Yves Deshayes, qui avait déjà occupé ce poste lors du mandat précédent.
Surtout, un nouveau bureau sera nommé ce jeudi 6 décembre au SNPL Air France, le plus puissant des syndicats de pilotes de la compagnie tricolore.
Les premières tendances sont connues et le vent du changement se fait sentir.
En tête des suffrages : Vincent Bossy, pilote sur B777, cumule 59,39% des voix. Viennent ensuite Michel Soubrouillard et Jean-Louis Barber, qui occupait déjà le poste de président avant 2014. Tous se sont opposés, ces dernières années, à la ligne dure conduite par le SNPL AF.
Reste à savoir qui en prendra maintenant la direction, la composition du nouveau bureau ne sera connue que jeudi en cours de journée.
D’après ce que croit savoir Les Echos, Vincent Bossy, qui s’est félicité sur Twitter des 80% de participation à ces élections internes et de la « bonne santé démocratique du SNPL », ne souhaiterait pas prendre la tête du syndicat.
La fin de l’ère Evain
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Néanmoins, le principal enseignement de ces élections, avant même la nomination d’un nouveau bureau, reste la chute de Philippe Evain, à la tête du SNPL Air France ces 4 dernières années.
Des années qu’on retiendra marquées de conflits intransigeants avec la direction, de nombreux jours de grève et de démissions en cascade au sein de la direction.
Jean-Marc Janaillac, Alexandre de Juniac, Frédéric Gagey ou encore Franck Terner peuvent en témoigner.
Le désormais ex-président du SNPL AF, qui avait été qualifié de « lider maximo » ou de « dirigeant colonialiste » par d’autres syndicalistes, n’arrive qu’en 41e place des scrutins, qui comptaient 48 représentants syndicaux.
« Les pilotes ont choisi l’alternance, c’est un peu la règle au SNPL aussi », nous fait savoir le principal intéressé.
« Nous sommes fiers de notre bilan, fiers d’avoir été à l’origine de la reconstruction de la confiance entre les différents corps de métier au sein de l’entreprise, fiers d’avoir fait progresser les conditions des pilotes d’Air France et de Transavia, (…) fiers d’avoir participé au renouveau d’une direction qui tranche avec les dernières par sa connaissance de l’aéronautique », confie aussi Philippe Evain.
Remerciant les pilotes et les salariés qui lui ont fait confiance, il ajoute : « nous rejoignons l’opposition où nous resterons vigilants aux intérêts des pilotes d’Air France et nous souhaitons bonne chance au nouveau bureau ».
Des années qu’on retiendra marquées de conflits intransigeants avec la direction, de nombreux jours de grève et de démissions en cascade au sein de la direction.
Jean-Marc Janaillac, Alexandre de Juniac, Frédéric Gagey ou encore Franck Terner peuvent en témoigner.
Le désormais ex-président du SNPL AF, qui avait été qualifié de « lider maximo » ou de « dirigeant colonialiste » par d’autres syndicalistes, n’arrive qu’en 41e place des scrutins, qui comptaient 48 représentants syndicaux.
« Les pilotes ont choisi l’alternance, c’est un peu la règle au SNPL aussi », nous fait savoir le principal intéressé.
« Nous sommes fiers de notre bilan, fiers d’avoir été à l’origine de la reconstruction de la confiance entre les différents corps de métier au sein de l’entreprise, fiers d’avoir fait progresser les conditions des pilotes d’Air France et de Transavia, (…) fiers d’avoir participé au renouveau d’une direction qui tranche avec les dernières par sa connaissance de l’aéronautique », confie aussi Philippe Evain.
Remerciant les pilotes et les salariés qui lui ont fait confiance, il ajoute : « nous rejoignons l’opposition où nous resterons vigilants aux intérêts des pilotes d’Air France et nous souhaitons bonne chance au nouveau bureau ».
Quelle ligne pour le nouveau SNPL AF ?
Ce nouveau bureau, justement, prendra-t-il pour autant des positions plus conciliantes avec la direction ?
Si la future ligne politique de la nouvelle tête du syndicat reste pour l’instant floue, la liste gagnante promet, dans un message interne, de respecter « un dialogue social constructif et efficace, bénéfique pour la corporation. »
Et de se lancer d’emblée dans de nombreux chantiers : sécurité des vols, négociations sur les plans stratégiques « envisagés par nos dirigeants et actuellement encore non définis clairement », ou préparation des équipes en vue du futur CSE (Comité social et économique).
Pour un pilote syndiqué : « on peut espérer que le renouvellement du conseil du SNPL AF permettra de repartir sur des bases saines, de renouer le dialogue en sortant de l’affrontement permanent et d’avancer ensemble pour l’avenir du groupe ».
Parlant d’une nouvelle équipe « plus progressiste », il ajoute : « le SNPL restera un syndicat corporatiste fort, mais a priori plus dans la négociation que dans le rapport de force stérile ».
Le nouveau bureau du SNPL AF aura dans tous les cas la lourde tâche de reprendre en cours les négociations sectorielles entre les pilotes et la direction de la compagnie, alors même qu’elles sont au point mort depuis plusieurs semaines.
Pour rappel, le SNPL demande près de 5% d’augmentation de salaires supplémentaires, en plus des 4% déjà obtenues avec le reste des syndicats d’Air France.
Si la future ligne politique de la nouvelle tête du syndicat reste pour l’instant floue, la liste gagnante promet, dans un message interne, de respecter « un dialogue social constructif et efficace, bénéfique pour la corporation. »
Et de se lancer d’emblée dans de nombreux chantiers : sécurité des vols, négociations sur les plans stratégiques « envisagés par nos dirigeants et actuellement encore non définis clairement », ou préparation des équipes en vue du futur CSE (Comité social et économique).
Pour un pilote syndiqué : « on peut espérer que le renouvellement du conseil du SNPL AF permettra de repartir sur des bases saines, de renouer le dialogue en sortant de l’affrontement permanent et d’avancer ensemble pour l’avenir du groupe ».
Parlant d’une nouvelle équipe « plus progressiste », il ajoute : « le SNPL restera un syndicat corporatiste fort, mais a priori plus dans la négociation que dans le rapport de force stérile ».
Le nouveau bureau du SNPL AF aura dans tous les cas la lourde tâche de reprendre en cours les négociations sectorielles entre les pilotes et la direction de la compagnie, alors même qu’elles sont au point mort depuis plusieurs semaines.
Pour rappel, le SNPL demande près de 5% d’augmentation de salaires supplémentaires, en plus des 4% déjà obtenues avec le reste des syndicats d’Air France.
Composition du nouveau bureau national :
- Pierre-Dominique Borromei, HOP!
- Alexandre Decaesteker, easyJet
- Antoine Godier, Air France
- Thierry Oriol, Air France
- Vivien Rousseau, Air Austral
- Sébastien Rius, HOP!
- Laurent Weiser, Air France
Membre associé : Patrick Barbary, easyJet
Ils ont été également élus ce jour :
- Vice-président : Vincent Gilles, Air France
- Trésorier : Eric Masdupuy, Air France
- Alexandre Decaesteker, easyJet
- Antoine Godier, Air France
- Thierry Oriol, Air France
- Vivien Rousseau, Air Austral
- Sébastien Rius, HOP!
- Laurent Weiser, Air France
Membre associé : Patrick Barbary, easyJet
Ils ont été également élus ce jour :
- Vice-président : Vincent Gilles, Air France
- Trésorier : Eric Masdupuy, Air France