
C'est une question qui revient à chaque sinistre important... et qui se pose une nouvelle fois avec la défaillance de Thomas Cook.
L'APST (Association Professionnelle de Solidarité) a-t-elle failli à son devoir de contrôle ?
Ce sinistre va coûter cher : entre 40 M€ au mieux, et 50 M€ au pire.
Lire : Exclusif (Dossier Thomas Cook) : le sinistre coûtera entre... 40 M€ et 50 M€ à l'APST !
"Tout le monde pourra toujours critiquer les décisions qui sont prises", remarque Alain Hamon, président du Groupe LeVacon qui s'exprime en son nom.
"L'APST avait une lettre d'intention de garantie de la maison-mère, mais qui aurait pu penser que c'est la holding qui allait mettre la clé sous la porte ?"
Une analyse partagée par Laurent Abitbol, président du groupe Marietton. "Lorsque Thomas Cook est revenu à l'APST il y a 5 ans, je l'aurais accepté aussi.
Personne ne pensait que le Groupe allait déposer le bilan et surtout pas les tour-opérateurs fournisseurs qui ont travaillé avec Thomas Cook ou encore les agences qui revendaient Jet tours... Tout le monde a continué à travailler avec eux."
"Et si on faisait un contrôle strict de toutes les agences en difficulté, il ne resterait que 10% des agences garanties...", ajoute un patron de mini-réseau de l'Ouest de la France, qui souhaite rester anonyme.
C’est vrai, reconnait un autre intervenant. Le modèle, qui a bien résisté au temps, est cependant un peu dépassé.
"Nous ne sommes plus au temps où chacun se connaissait et que le « copinage » aplanissait bien des difficultés. Lorsque Fram a failli, nous sommes passés à deux doigts de la catastrophe.
Peut-être que l’APST devrait se doter d’une cellule externe, indépendante et apte à jauger de la solvabilité de ses adhérents. La défaillance de Thomas Cook pourrait ouvrir une piste."
L'APST (Association Professionnelle de Solidarité) a-t-elle failli à son devoir de contrôle ?
Ce sinistre va coûter cher : entre 40 M€ au mieux, et 50 M€ au pire.
Lire : Exclusif (Dossier Thomas Cook) : le sinistre coûtera entre... 40 M€ et 50 M€ à l'APST !
"Tout le monde pourra toujours critiquer les décisions qui sont prises", remarque Alain Hamon, président du Groupe LeVacon qui s'exprime en son nom.
"L'APST avait une lettre d'intention de garantie de la maison-mère, mais qui aurait pu penser que c'est la holding qui allait mettre la clé sous la porte ?"
Une analyse partagée par Laurent Abitbol, président du groupe Marietton. "Lorsque Thomas Cook est revenu à l'APST il y a 5 ans, je l'aurais accepté aussi.
Personne ne pensait que le Groupe allait déposer le bilan et surtout pas les tour-opérateurs fournisseurs qui ont travaillé avec Thomas Cook ou encore les agences qui revendaient Jet tours... Tout le monde a continué à travailler avec eux."
"Et si on faisait un contrôle strict de toutes les agences en difficulté, il ne resterait que 10% des agences garanties...", ajoute un patron de mini-réseau de l'Ouest de la France, qui souhaite rester anonyme.
C’est vrai, reconnait un autre intervenant. Le modèle, qui a bien résisté au temps, est cependant un peu dépassé.
"Nous ne sommes plus au temps où chacun se connaissait et que le « copinage » aplanissait bien des difficultés. Lorsque Fram a failli, nous sommes passés à deux doigts de la catastrophe.
Peut-être que l’APST devrait se doter d’une cellule externe, indépendante et apte à jauger de la solvabilité de ses adhérents. La défaillance de Thomas Cook pourrait ouvrir une piste."
Vers une hausse des primes ?
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Pour d'autres en revanche, la lettre d'intention de la maison-mère laissée en garantie n'a aucun intérêt. "Cette lettre, c'est du vent", nous confie un observateur.
"C'est très très light", concède un autre patron de réseau qui poursuit : "il semble que Thomas Cook ait bénéficié de facilités alors que de petites agences doivent donner pour certaines des cautions personnelles".
Y aurait-il, en effet, deux poids, deux mesures ?
Pour René-Marc Chikli, président du SETO, ceux qui critiquent l'APST se tirent "une balle dans le pied". "Qu'ils aillent voir chez les autres garants. C'est une faillite qui va marquer le secteur, à tel point que cela va non seulement impacter l'APST mais aussi les autres organismes de garantie.
A un moment donné, il faut être solidaire pour trouver une solution ensemble. Quand on a une association de solidarité, cela signifie aussi qu'il faudra payer demain..."
"L'APST est complètement dans son rôle", ajoute un patron de mini-réseau, "c'est une caisse de solidarité, elle encaisse et parfois elle doit décaisser..."
"C'est très très light", concède un autre patron de réseau qui poursuit : "il semble que Thomas Cook ait bénéficié de facilités alors que de petites agences doivent donner pour certaines des cautions personnelles".
Y aurait-il, en effet, deux poids, deux mesures ?
Pour René-Marc Chikli, président du SETO, ceux qui critiquent l'APST se tirent "une balle dans le pied". "Qu'ils aillent voir chez les autres garants. C'est une faillite qui va marquer le secteur, à tel point que cela va non seulement impacter l'APST mais aussi les autres organismes de garantie.
A un moment donné, il faut être solidaire pour trouver une solution ensemble. Quand on a une association de solidarité, cela signifie aussi qu'il faudra payer demain..."
"L'APST est complètement dans son rôle", ajoute un patron de mini-réseau, "c'est une caisse de solidarité, elle encaisse et parfois elle doit décaisser..."
Des acteurs importants se posent des questions
Mais ce que craignent les adhérents, c'est une hausse des primes. D'ailleurs dans cette perspective, plusieurs gros acteurs du tourisme garantis par l'APST se seraient rapprochés d'autres garants. Atradius nous le confirme.
"Plusieurs de leurs clients (clients de l'APST, ndlr) s’interrogent, notamment des opérateurs importants qui se posent des questions sur une hausse éventuelle de leurs tarifs.
Ces acteurs sont en train de regarder le marché, et nous sentons un effet accélérateur avec la faillite de Thomas Cook", explique Marc Cambourakis, directeur caution France d'Atradius.
"Ces interrogations sont présentes depuis quelques années dans le secteur, et nous avons été surpris de constater que l'APST ne suivaient pas les mêmes règles prudentielles que les autres acteurs du marché".
Pour ce dernier, l'APST n'aura pas d'autre choix que de reconstituer ses fonds propres, soit en vendant des actifs, soit en augmentant les primes des clients actuels et notamment des structures les plus importantes.
Si, dans les discours, tout le monde s'entend pour jouer la carte de la solidarité... personne ne sait quel en sera le prix.
Ce que confirment encore plusieurs « décideurs » du secteur. Mais il serait irresponsable de « vendre » les actifs de l’APST et notamment cet immeuble de l’avenue Carnot qui permet, au contraire, de faire face à la crise qui s’annonce et qui sera très certainement beaucoup plus forte que prévue.
En revanche, c’est très clair, chacun devra remettre son obole au pot. C’est la solidarité, tant que les instances gouvernementales, c’est-à-dire Bercy, ne donneront pas leur avis. Éclairé… ou pas, telle est la question !
"Plusieurs de leurs clients (clients de l'APST, ndlr) s’interrogent, notamment des opérateurs importants qui se posent des questions sur une hausse éventuelle de leurs tarifs.
Ces acteurs sont en train de regarder le marché, et nous sentons un effet accélérateur avec la faillite de Thomas Cook", explique Marc Cambourakis, directeur caution France d'Atradius.
"Ces interrogations sont présentes depuis quelques années dans le secteur, et nous avons été surpris de constater que l'APST ne suivaient pas les mêmes règles prudentielles que les autres acteurs du marché".
Pour ce dernier, l'APST n'aura pas d'autre choix que de reconstituer ses fonds propres, soit en vendant des actifs, soit en augmentant les primes des clients actuels et notamment des structures les plus importantes.
Si, dans les discours, tout le monde s'entend pour jouer la carte de la solidarité... personne ne sait quel en sera le prix.
Ce que confirment encore plusieurs « décideurs » du secteur. Mais il serait irresponsable de « vendre » les actifs de l’APST et notamment cet immeuble de l’avenue Carnot qui permet, au contraire, de faire face à la crise qui s’annonce et qui sera très certainement beaucoup plus forte que prévue.
En revanche, c’est très clair, chacun devra remettre son obole au pot. C’est la solidarité, tant que les instances gouvernementales, c’est-à-dire Bercy, ne donneront pas leur avis. Éclairé… ou pas, telle est la question !
A lire aussi : l'interview d'Alix Philipon et Emmanuel Toromanof, respectivement Présidente et Secrétaire général de l'APST - Exclusif (Dossier Thomas Cook) : le sinistre coûtera entre... 40 M€ et 50 M€ à l'APST !