TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo DestiMaG  



Tourisme international : les destinations ne dépendent plus des tour-opérateurs

La fin des marchés historiques ?


Si les Européens et les Américains restent les grands pourvoyeurs de touristes, les pays émergents, le développement des dessertes aériennes, la diversification de l’offre des destinations et les nouvelles technologies commencent à bousculer les grands équilibres historiques entre les différents marchés émetteurs.


Rédigé par Bertrand Figuier le Mercredi 31 Juillet 2013

De façon très générale, l’Europe et les USA restent en effet les principaux marchés émetteurs des grandes destinations touristiques internationales. Pourtant, rien n’est éternel, et si l’on rentre davantage dans le détail, cette bonne nouvelle semble en fait de plus en plus fragile - DR : Commission Européenne
De façon très générale, l’Europe et les USA restent en effet les principaux marchés émetteurs des grandes destinations touristiques internationales. Pourtant, rien n’est éternel, et si l’on rentre davantage dans le détail, cette bonne nouvelle semble en fait de plus en plus fragile - DR : Commission Européenne
Avec la crise économique et les troubles politiques qui agitent certaines de leurs destinations les plus prisées, les Français pourraient bien perdre l’avantage compétitif dont ils bénéficiaient par la densité de leur présence.

À priori non. De façon très générale, l’Europe et les USA restent en effet les principaux marchés émetteurs des grandes destinations touristiques internationales.

En Grèce, par exemple, ils comptent pour 80% de la clientèle…

De même, chaque marché émetteur reste le plus fort sur ses destinations historiques, comme la France au Maroc, avec 35% de parts de marché, ou le Royaume-Uni en Grèce, avec 3 millions de visiteurs.

Rien n’est éternel cependant, et si l’on rentre davantage dans le détail, cette bonne nouvelle semble en fait de plus en plus fragile.

En République Dominicaine, les Russes talonnent déjà les Français

Il y a d’abord les marchés émergents, les fameux BRIC, dont la vague prend de l’ampleur tous les ans.

Au Maroc, par exemple, si les Chinois ne sont pas encore là, la présence des Russes, elle, double ou triple selon les mois.

À Maurice, la France reste bien le 1er marché mondial, avec 31% des arrivées et 410 000 clients, Réunionnais compris, mais la Chine, la Russie, et l’Inde en particulier, sont en pleine croissance.

En République Dominicaine, les Russes sont aussi un marché en forte augmentation depuis environ 4 ans : ils devancent désormais les Espagnols, les Italiens et les Anglais et talonnent même les 270 00 Français, pourtant de loin le 1er marché européen.

En Espagne, où les pays nordiques font cette année une percée remarquée, les Russes progressent également de 31% par rapport à la même période de 2012, quand les Français ne gagnent que 7,5%, pour 3 millions de touristes sur les 5 premiers mois de l’année 2013.

En Thaïlande enfin, les 566 000 visiteurs français représentent une hausse de 11,7% en 2012, mais depuis 2 ou 3 ans, les Anglais et les Allemands gagnent des parts de marché.

Et les Russes font encore partie du trio gagnant, notamment sur Pattaya et Phuket…

Aux USA, les Chinois pèsent plus que les Français

Aux USA, où les Français ont perdu un peu de terrain avec 1,45 million de visiteurs en 2012, les Russes représentent encore un marché modeste, avec 259 700 arrivées, mais ils connaissent tout de même une hausse de 17%.

Pour faire mieux qu’eux, il n’y a que les autres membres du club, la Chine avec 35,3% d’augmentation et 1,47 million de touristes, l’Arabie Saoudite, avec 37,1% et 182 000 visiteurs, et les pays d’Amérique du Sud, Brésil, Colombie, Argentine ou encore Venezuela, dont les progressions respectives oscillent entre 18 et 21% pour un total de 3,7 millions de visiteurs en 2012.

Seule exception au phénomène, la Grèce, où les pays émergents sont encore absents, tandis que les Français gagnent du terrain sur les Anglais et les Allemands (2,7 millions de clients).

En 2012, leur présence a progressé de 25% par rapport à 2011, avec 1,15 million de visiteurs, et devrait encore progresser cette année de 17 à 20%.

Second facteur de fragilisation des grands équilibres historiques entre les différents marchés émetteurs, le développement des accès aériens.

Celui-ci multiplie en effet les sources de clientèle, à la fois au départ d’Europe en général et des pays les plus dynamiques de l’économie mondiale.

Plus de dessertes aériennes pour une offre plus large

Plus d’aéroports, plus de dessertes et plus de compagnies aériennes permettent ainsi aux destinations une large diversification de leur offre et de leurs clientèles, aussi bien en terme de nationalités qu’en terme de thématiques proposées : bien être, gastronomie, randonnée…

C’est le cas en Thaïlande, au Maroc, à Maurice, en Espagne ou en République Dominicaine, avec un triple avantage pour tous ces pays.

Profitant de la saisonnalité spécifique à chaque marché émetteur, toutes ces destinations peuvent espérer faire le plein toute l’année, tantôt avec les Russes, tantôt avec les Allemands ou les Français… et ainsi de suite.

De même, les centres d’intérêts des uns et des autres n’étant pas identiques, ils peuvent à la fois mieux répartir le développement touristique sur l’ensemble de leur territoire et gérer plus simplement la cohabitation entre des clientèles aux cultures parfois très éloignées.

Plus encore que la crise économique, tous ces facteurs pris ensemble expliquent donc plus sûrement les évolutions de clientèle que l’on peut constater dans les destinations les plus prisées du public français.

Ajoutez à cela les facilités offertes par les nouvelles technologies ainsi que l’expérience acquise par les clients, quelle que soit leur nationalité, et les modifications actuelles du marché deviennent ainsi parfaitement logiques.

Pour la plupart des destinations, en tout cas, ces évolutions n’ont rien d’une surprise. Bien au contraire, quand elles n'ont pas été activement recherchées, elles les ont au moins accompagnées attentivement.

Des efforts ont été fait un peu partout, sur les prix d’abord, comme en Grèce ou en Espagne, ou sur la qualité des infrastructures, des produits et des services, comme en République Dominicaine.

Quant à leur marketing, il s’est lui aussi différencié et, sans négliger leurs marchés historiques, ces destinations se sont mis résolument à cibler d’autres viviers de clientèles.

Maurice, Le Maroc ou la République Dominicaine sont de bons exemples à cet égard.

Les destinations ne dépendent plus des TO

Le seul problème, finalement, c’est que ces changements ont aussi tendance à sortir les destinations de leur dépendance aux tour-opérateurs.

Au Maroc, par exemple, les ventes BtoC ne laissent plus aux TO français que 25% du marché.

C’est aussi le cas en République Dominicaine, dont l’activité BtoC a concerné en 2012 près de 110 000 personnes, soit 40% des 270 000 clients hexagonaux.

Et c’est encore plus marqué en Espagne dont le marché BtoC capte près de 90% de la clientèle française.

En Grande Bretagne, en Allemagne aussi, les TO ont réagi à la fois sur la production et la distribution, estime-t-on au Maroc ou en République Dominicaine.

Ce ne serait pas encore le cas des TO français, semble-t-il…

Mais pour réagir efficacement, il ne faudrait pas qu’en plus d’être contournés, ils perdent aussi leur capacité à négocier de bons prix en voyant fondre le poids de la clientèle française sur leurs destinations clés.

Ça a du bon, parfois, de peser lourd.

Lu 3519 fois
Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >











































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias