
Change : un euro en hausse malgré le ralentissement européen - Depositphotos.com Auteur SergeyNivens
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Au début de l’année, tous les voyants semblaient au vert pour la zone euro.
Face à l’incertitude liée à la politique protectionniste de Donald Trump, de nombreux investisseurs ont préféré miser sur les actions européennes plutôt qu’américaines.
Cette dynamique a renforcé l’euro, perçu par certains comme une valeur refuge. Certains ont même envisagé une croissance européenne plus forte que celle des États-Unis. Mais cette embellie n’aura été que de courte durée.
Les dernières données économiques européennes sont en effet décevantes. En avril, la production industrielle en France a chuté de 1,4% sur un mois, tandis qu’en Allemagne, elle recule de 2% sur un an.
Les exportations allemandes ont, elles, baissé de 1,7%, un signal inquiétant pour une économie si dépendante du commerce mondial. En France, les faillites d’entreprises atteignent désormais leur plus haut niveau depuis 1991, selon la Banque de France. Et malgré ce contexte déjà morose, la situation pourrait encore se dégrader.
La guerre commerciale pousse la Chine à chercher de nouveaux débouchés pour ses produits, et l’Europe, relativement peu protégée, en fait les frais.
En mai, les exportations chinoises vers les États-Unis ont chuté de 34%, mais ont bondi vers l’Union européenne : +12% au global, +21% vers l’Allemagne, +24% vers la France et +7% vers les Pays-Bas. Les entreprises européennes, déjà fragilisées par le ralentissement de la demande intérieure, vont désormais faire face à une concurrence chinoise encore plus agressive, risquant d’entraîner une vague supplémentaire de faillites. Le second semestre s’annonce difficile.
Au Royaume-Uni, les signaux de ralentissement se multiplient, ce qui pourrait pousser la Banque d’Angleterre à intervenir dans les mois à venir. Le secteur privé crée de moins en moins d’emplois depuis plusieurs mois, et cette tendance touche désormais aussi le secteur public.
Dans la santé notamment, les embauches sont tombées à leur plus bas niveau depuis novembre 2021. Ce fléchissement de l’emploi pourrait bientôt se traduire par un ralentissement général de l’activité, une baisse des prix et une pression sur les salaires. Là encore, la croissance pourrait perdre de son élan dans la seconde moitié de l’année.
Aux États-Unis, en revanche, la dynamique économique reste globalement solide. Les chiffres de l’emploi en mai ne confirment pas le scénario redouté d’une récession, mais plutôt celui d’un ralentissement modéré.
Le taux de chômage, passé de 4,01% en janvier à 4,24%, reste contenu. Les créations d’emplois ont été révisées à la baisse pour mars et avril (147 000 et 120 000 respectivement), ce qui donne une moyenne de 135 000 sur trois mois - un niveau toujours robuste.
Nous prévoyons ainsi une croissance américaine comprise entre 1,5% et 1,7% en 2025, contre seulement 0,9% pour la zone euro. Le verdict est sans appel : les États-Unis conservent une nette avance.
Taux de change : un euro en hausse malgré le ralentissement européen

Après avoir longtemps oscillé autour du niveau de 1,14, la paire EUR/USD a entamé une phase de progression et semble désormais en route vers notre objectif de 1,17. D’autres paires incluant l’euro suivent également cette tendance : l’EUR/GBP, l’EUR/JPY, l’EUR/CHF et, dans une moindre mesure, l’EUR/CAD sont toutes orientées à la hausse.
Concernant l’EUR/GBP, nous estimons qu’un retour vers 0,86 d’ici la fin de l’année reste envisageable – ce qui représenterait une progression de plus de 100 pips. Du côté de l’EUR/JPY, une phase de prises de bénéfices pourrait survenir à proximité de la résistance technique située à 166,09, qui marque un sommet de six mois.
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|
SUPPORTS HEBDO |
RESISTANCES HEBDO |
||
|
S1 |
S2 |
R1 |
R2 |
EUR/USD |
1,1399 |
1,1233 |
1,1622 |
1,1700 |
EUR/GBP |
0,8380 |
0,8310 |
0,8523 |
0,8558 |
EUR/CHF |
0,9311 |
0,9290 |
0,9489 |
0,9534 |
EUR/CAD |
1,5545 |
1,5488 |
1,5799 |
1,5888 |
EUR/JPY |
163,99 |
160,99 |
166,35 |
166,81 |
Les annonces à suivre
L’attention des marchés ne sera pas portée cette semaine sur les grandes banques centrales habituelles. La Réserve fédérale américaine (Fed) est entrée en phase de pause au moins jusqu’en septembre, la Banque du Japon (BoJ) pourrait relever ses taux en juillet si les conditions le permettent, et la Banque d’Angleterre (BoE) n’envisage une baisse de ses taux qu’à partir d’août.
En revanche, tous les regards se tournent vers la Banque nationale suisse (BNS), pour deux raisons majeures. D’une part, elle devrait ramener son taux directeur à 0%, un niveau inédit parmi les économies développées. Ce taux contraste fortement avec celui de la Banque centrale européenne, actuellement à 2%, alors que les deux institutions ont historiquement suivi des trajectoires monétaires similaires.
D’autre part, la BNS pourrait signaler une nouvelle baisse de taux à la rentrée, dans le but assumé d’affaiblir le franc suisse. Un tel mouvement marquerait le retour possible des taux négatifs - un phénomène que l’on croyait définitivement révolu.
Le retour à des taux inférieurs à zéro soulèverait de sérieuses inquiétudes, notamment pour la stabilité du secteur bancaire helvétique. Si cette orientation se confirme, elle resterait probablement un cas isolé : il est peu probable que d’autres banques centrales adoptent la même stratégie. Pour autant, les implications sont loin d’être négligeables.
En théorie, des taux négatifs exercent une pression baissière sur une devise. Mais dans la réalité, les choses sont souvent plus nuancées - surtout lorsqu’il s’agit d’une monnaie refuge comme le franc suisse. Des éléments tels que l’aversion au risque mondiale peuvent largement contrebalancer l’effet des taux, et rendre l’évolution du taux de change bien plus complexe à anticiper.
Enfin, il faudra rester vigilant face à l’évolution de la situation géopolitique au Moyen-Orient, où tout peut basculer très rapidement. La prudence reste de mise.
A lire aussi : La bonne performance de l’euro depuis le début de l’année durera t-elle ?
En revanche, tous les regards se tournent vers la Banque nationale suisse (BNS), pour deux raisons majeures. D’une part, elle devrait ramener son taux directeur à 0%, un niveau inédit parmi les économies développées. Ce taux contraste fortement avec celui de la Banque centrale européenne, actuellement à 2%, alors que les deux institutions ont historiquement suivi des trajectoires monétaires similaires.
D’autre part, la BNS pourrait signaler une nouvelle baisse de taux à la rentrée, dans le but assumé d’affaiblir le franc suisse. Un tel mouvement marquerait le retour possible des taux négatifs - un phénomène que l’on croyait définitivement révolu.
Le retour à des taux inférieurs à zéro soulèverait de sérieuses inquiétudes, notamment pour la stabilité du secteur bancaire helvétique. Si cette orientation se confirme, elle resterait probablement un cas isolé : il est peu probable que d’autres banques centrales adoptent la même stratégie. Pour autant, les implications sont loin d’être négligeables.
En théorie, des taux négatifs exercent une pression baissière sur une devise. Mais dans la réalité, les choses sont souvent plus nuancées - surtout lorsqu’il s’agit d’une monnaie refuge comme le franc suisse. Des éléments tels que l’aversion au risque mondiale peuvent largement contrebalancer l’effet des taux, et rendre l’évolution du taux de change bien plus complexe à anticiper.
Enfin, il faudra rester vigilant face à l’évolution de la situation géopolitique au Moyen-Orient, où tout peut basculer très rapidement. La prudence reste de mise.
A lire aussi : La bonne performance de l’euro depuis le début de l’année durera t-elle ?
Jour |
Heure |
Pays |
Indicateur |
A quoi s’attendre ? |
Impact |
17/06 |
05:00 |
Japon |
Réunion de la banque centrale |
Aucun changement de politique monétaire |
Élevé |
18/06 |
20:00 |
USA |
Réunion de la banque centrale |
Aucun changement de politique monétaire |
Élevé |
19/06 |
09:30 |
Suisse |
Réunion de la banque centrale |
Baisse du taux directeur de 25 points de base à 0% |
Élevé |
19/06 |
13:00 |
Royaume-Uni |
Réunion de la banque centrale |
Aucun changement de politique monétaire |
Élevé |
Mondial Change est un établissement financier français, fondé en 2015, spécialisé dans la gestion des paiements internationaux et du risque de change.
Mondial Change accompagne notamment de nombreux acteurs du tourismes, agences de voyages, groupistes, tour-opérateurs, réceptifs...
www.mondialchange.com
Contact : nicolas@mondialchange.com
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