"Le président d'Accor l'a bien expliqué hier, eux qui sont côtés en bourse, ils font des appels et sollicitent les actionnaires, mais nous qui avons en face de nous, des propriétaires qui ne veulent pas baisser leurs loyers, nous allons crever" selon Laurent Duc (UMIH) - Crédit photo : Depositphotos @SergeyNivens
TourMaG.com - Malheureusement, la France se reconfine, mais cette fois-ci vous avez une date sur une possible réouverture des restaurants...
Laurent Duc : Nous avons reçu le petit coup supplémentaire qui nous enfonce un peu plus avec l'allocution du Président de la République.
Pour le moment, nous allons encore devoir tenir six semaines. Il ne faut pas rêver, nous n'allons pas rouvrir les restaurants et peut être que la France ne sortira pas de ce confinement dans un mois.
Je dois tenir six semaines de plus, mais c'est aussi un loyer de plus à payer, sans revenu. Avec ce confinement, le peu de clients va fondre, je faisais 40 chambres par jour, je vais tomber à 30.
Et encore, ce n'est pas avec une clientèle touristique, mais aidée. C'est juste l'horreur, cette situation.
TourMaG.com - Vous avez tout de même des aides ?
Laurent Duc : Nous n'avons pas les aides des restaurants, en tant qu'hôtelier, même si notre activité restauration est interdite.
Dans le même temps, nous devons ajouter à notre activité de ventes à emporter, notre activité hôtelière, donc nous échappons à une partie des aides. C'est scandaleux.
La situation est de pire en pire. Notre loyer représente 15 à 20% de notre chiffre d'affaires, sauf que celui-ci est nul. Il faut aussi penser aux hôteliers saisonniers pour qui les vacances de Pâques représentent l'ouverture de la saison.
Pour les hôteliers, la situation est indescriptible. A Paris, les hôtels vont tous passer à la poubelle, autant en Province, nous nous en sortons, autant là-bas, les fonds de commerce ont été payés entre 4 à 6 fois le prix du chiffre d'affaires.
Ils ne pourront jamais rembourser, c'est impossible. Les hôteliers parisiens seront obligés de vendre une partie de leurs biens ou de le refinancer.
Laurent Duc : Nous avons reçu le petit coup supplémentaire qui nous enfonce un peu plus avec l'allocution du Président de la République.
Pour le moment, nous allons encore devoir tenir six semaines. Il ne faut pas rêver, nous n'allons pas rouvrir les restaurants et peut être que la France ne sortira pas de ce confinement dans un mois.
Je dois tenir six semaines de plus, mais c'est aussi un loyer de plus à payer, sans revenu. Avec ce confinement, le peu de clients va fondre, je faisais 40 chambres par jour, je vais tomber à 30.
Et encore, ce n'est pas avec une clientèle touristique, mais aidée. C'est juste l'horreur, cette situation.
TourMaG.com - Vous avez tout de même des aides ?
Laurent Duc : Nous n'avons pas les aides des restaurants, en tant qu'hôtelier, même si notre activité restauration est interdite.
Dans le même temps, nous devons ajouter à notre activité de ventes à emporter, notre activité hôtelière, donc nous échappons à une partie des aides. C'est scandaleux.
La situation est de pire en pire. Notre loyer représente 15 à 20% de notre chiffre d'affaires, sauf que celui-ci est nul. Il faut aussi penser aux hôteliers saisonniers pour qui les vacances de Pâques représentent l'ouverture de la saison.
Pour les hôteliers, la situation est indescriptible. A Paris, les hôtels vont tous passer à la poubelle, autant en Province, nous nous en sortons, autant là-bas, les fonds de commerce ont été payés entre 4 à 6 fois le prix du chiffre d'affaires.
Ils ne pourront jamais rembourser, c'est impossible. Les hôteliers parisiens seront obligés de vendre une partie de leurs biens ou de le refinancer.
"Si nous mettons toutes les dates bout à bout, nous ouvrons intégralement fin octobre 2021"
TourMaG.com - Qu'attendez vous de la mi-mai évoquée par Emmanuel Macron, comme d'un possible retour à la normale ?
Laurent Duc : Cela ne correspond à rien.
Ils vont rouvrir les terrasses, les restaurants avec des jauges à 50% et encore, ils vont peut être repousser cela. Ils nous ont présenté un plan de réouverture, mais si nous mettons toutes les dates bout à bout, nous ouvrirons intégralement fin octobre 2021.
Pour nous, la situation n'est pas tenable pour l'hôtellerie française, dans l'état actuel des aides.
TourMaG.com - Que demandez-vous ?
Laurent Duc : Nous souhaitons que les loyers soient pris en charge, ce n'est pas possible autrement.
Même si l'Etat prend en charge, nos loyers, nous avons encore la redevance, les abonnements à certaines chaînes, toutes nos charges fixes qui représentent habituellement 20% de notre chiffre d'affaires.
Sauf qu'avec cette crise, les charges fixes représentent 50% de notre chiffre d'affaires. Le pire dans tout ça, c'est que le gouvernement ne discute plus avec nous.
TourMaG.com - Pourquoi ça ?
Laurent Duc : Ils sont perdus dans leur campagne de vaccination et axe toute la sortie de crise sur elle.
Pour les hôteliers d'affaires, l'été n'engendre pas de rentrée d'argent, mais si nous avons le même été que l'année dernière, ce ne sera pas la panacée.
Du fait que les étrangers ne viennent pas et que les Français restent en France, nous ne sommes pas sur les mêmes prix. D'autant plus que tout le monde va vouloir prendre des parts de marché, pour avoir du monde.
Laurent Duc : Cela ne correspond à rien.
Ils vont rouvrir les terrasses, les restaurants avec des jauges à 50% et encore, ils vont peut être repousser cela. Ils nous ont présenté un plan de réouverture, mais si nous mettons toutes les dates bout à bout, nous ouvrirons intégralement fin octobre 2021.
Pour nous, la situation n'est pas tenable pour l'hôtellerie française, dans l'état actuel des aides.
TourMaG.com - Que demandez-vous ?
Laurent Duc : Nous souhaitons que les loyers soient pris en charge, ce n'est pas possible autrement.
Même si l'Etat prend en charge, nos loyers, nous avons encore la redevance, les abonnements à certaines chaînes, toutes nos charges fixes qui représentent habituellement 20% de notre chiffre d'affaires.
Sauf qu'avec cette crise, les charges fixes représentent 50% de notre chiffre d'affaires. Le pire dans tout ça, c'est que le gouvernement ne discute plus avec nous.
TourMaG.com - Pourquoi ça ?
Laurent Duc : Ils sont perdus dans leur campagne de vaccination et axe toute la sortie de crise sur elle.
Pour les hôteliers d'affaires, l'été n'engendre pas de rentrée d'argent, mais si nous avons le même été que l'année dernière, ce ne sera pas la panacée.
Du fait que les étrangers ne viennent pas et que les Français restent en France, nous ne sommes pas sur les mêmes prix. D'autant plus que tout le monde va vouloir prendre des parts de marché, pour avoir du monde.
"Nous qui avons des propriétaires qui ne veulent pas baisser leurs loyers, nous allons crever"
TourMaG.com - Je vous sens très inquiet... bien plus que les dernières fois.
Laurent Duc : Je le suis.
Avant l'allocution d'Emmanuel Macron j'ai réuni mon personnel, pour lui dire que les prochaines semaines allaient être très difficiles. Je ne sais pas où je vais.
Le chômage partiel coûte à l'employeur 15%, ce n'est pas gratuit, donc j'augmente ma dette. Sauf que c'est la seule solution possible.
TourMaG.com - Après ce confinement que restera t-il de l'hôtellerie ?
Laurent Duc : Je ne sais pas.
Le président d'Accor l'a bien expliqué hier, eux qui sont côtés en bourse, ils font des appels et sollicitent les actionnaires, mais nous qui avons en face de nous, des propriétaires qui ne veulent pas baisser leurs loyers, nous allons crever.
Nous allons être rachetés par des fonds de pension, ou autres.
TourMaG.com - Demanderiez-vous la fermeture administrative des hôtels ?
Laurent Duc : Si le gouvernement en assume les conséquences, oui, mais ce n'est pas avec une aide équivalente à 20% de notre chiffre d'affaires que nous allons nous en tirer.
Pour illustrer la problématique, je vais prendre mon cas personnel. Je fais 1,8 million de chiffre d'affaires, j'ai 420 000 euros de loyer. Dans ces conditions comment le payer ? Nous n'avons rien du tout.
Vous avez aussi tous ceux qui passent à travers la raquette, notamment les nouveaux hôteliers, se retrouvant avec une année 2020 quasi blanche. Ils vont tous mourir.
Nous aimerions aussi que nos employés soient vaccinés. Nous ne sommes pas fermés, nos femmes de chambres devraient être prioritaires. Nous sommes dans l'impasse.
Je ne crois pas trop au fait que nous soyons libérés début mai, après j'espère et je ne demande qu'à me tromper.
Laurent Duc : Je le suis.
Avant l'allocution d'Emmanuel Macron j'ai réuni mon personnel, pour lui dire que les prochaines semaines allaient être très difficiles. Je ne sais pas où je vais.
Le chômage partiel coûte à l'employeur 15%, ce n'est pas gratuit, donc j'augmente ma dette. Sauf que c'est la seule solution possible.
TourMaG.com - Après ce confinement que restera t-il de l'hôtellerie ?
Laurent Duc : Je ne sais pas.
Le président d'Accor l'a bien expliqué hier, eux qui sont côtés en bourse, ils font des appels et sollicitent les actionnaires, mais nous qui avons en face de nous, des propriétaires qui ne veulent pas baisser leurs loyers, nous allons crever.
Nous allons être rachetés par des fonds de pension, ou autres.
TourMaG.com - Demanderiez-vous la fermeture administrative des hôtels ?
Laurent Duc : Si le gouvernement en assume les conséquences, oui, mais ce n'est pas avec une aide équivalente à 20% de notre chiffre d'affaires que nous allons nous en tirer.
Pour illustrer la problématique, je vais prendre mon cas personnel. Je fais 1,8 million de chiffre d'affaires, j'ai 420 000 euros de loyer. Dans ces conditions comment le payer ? Nous n'avons rien du tout.
Vous avez aussi tous ceux qui passent à travers la raquette, notamment les nouveaux hôteliers, se retrouvant avec une année 2020 quasi blanche. Ils vont tous mourir.
Nous aimerions aussi que nos employés soient vaccinés. Nous ne sommes pas fermés, nos femmes de chambres devraient être prioritaires. Nous sommes dans l'impasse.
Je ne crois pas trop au fait que nous soyons libérés début mai, après j'espère et je ne demande qu'à me tromper.