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Congrès : SNCF, Air France, IATA dans le viseur des EDV

Ouverture du congrès des Entreprises du Voyage en République Dominicaine


En ce vendredi 6 mai 2022, les Entreprises du Voyage inaugurent leur nouveau congrès. Après trois ans d'absence, le syndicat a réuni près de 400 professionnels du tourisme à Punta Cana, en République dominicaine. Si l'évènement est l'occasion pour la profession de se retrouver, il représente aussi une fenêtre médiatique pour faire passer quelques messages... La SNCF n'a pas été ménagée, tout comme Air France ou IATA


Rédigé par le Vendredi 6 Mai 2022

Ouverture du congrès des Entreprises du Voyage en République Dominicaine - Crédit photo : CE
Ouverture du congrès des Entreprises du Voyage en République Dominicaine - Crédit photo : CE
C'est presque par un ouf de soulagement et une touche d'émotion que s'est ouvert ce nouveau congrès des Entreprises du Voyage en République Dominicaine.

Et comme nous l'a dit Jean-Pierre Mas, à quelques jours du grand raout, "quand on a du soleil et les pieds dans le sable, nous ne pouvons qu'être heureux".

Une phrase que n'a pas pu reprendre le ministre délégué du tourisme, resté à Paris, à quelques heures de la nomination d'un nouveau gouvernement.

Jean-Baptiste Lemoyne a malgré tout souhaité adresser un message vidéo à une assemblée reconnaissance du travail politique durant la crise.

"Pour l'avenir nous souhaitons continuer à être à vos côtés, main dans la main, que cette méthode de travail perdure. Nous voulons inciter à voyager et dire aux Français, ô combien votre travail est important."

Si le soleil joue un peu avec les nuages de l'autre côté de l'Atlantique, la température de l'océan est au rendez-vous comme les sourires sur les visages des professionnels du tourisme réunis dans le resort typique de la pointe sud d'Hispaniola.

"Très heureux de vous voir tous là et de constater tous les efforts que vous avez faits pour être là. Le congrès est ouvert," inaugure Mumtaz Teker, le vice-président des Entreprises du Voyage.

PGE : "nous devrions affecter 3 ans de résultat d'exploitation de tout le secteur, pour les rembourser"

Une fois les présentations et les bons mots distribués, celui qui brique un mandat (présidentiel ?) au sein de l'APST, appuyé par les syndicats patronaux, a donné le micro à Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage.

"Depuis Madère (le dernier congrès en 2019), nous avons passé 40 mois difficiles. Pendant ce temps, nous nous réunissions seulement par visio, avec pour certaines jusqu'à 1 000 participants, c'était éprouvant.

Ce qu'il faut retenir de cette épreuve, c'est que grâce à la solidarité et l'unité, nous avons réussi à sauver la profession,
" regarde dans le rétro le responsable du syndicat.

Nous pouvons le dire, la profession a été durant ces deux ans unie, sans doute comme jamais.

La distribution et la production faisant chemin commun, pour aller frapper aux portes des ministères, afin d'obtenir les aides permettant de maintenir hors de l'eau les professionnels du tourisme.

"Nous avions la conviction totale que si nous n'étions pas unis, les cabinets ministériels allaient s'engouffrer dans la moindre faille. Nous avons travaillé ensemble de façon naturelle, ce que nous le faisions aussi par le passé," recadre René-Marc Chikli, le président du SETO.

Maintenant, à l'abri d'une crise économique systémique, l'industrie peut regarder devant, même si quelques têtes manquent à l'appel. A commencer, par une absence de marque, en la personne d'Alix Philippon.

La présidente de l'APST qui pourrait ne pas se représenter, n'a pu honorer l'invitation pour des raisons personnelles. Et Jean-Pierre Mas d'embrayer.

"Si certains doutaient de notre utilité, nous avons peut-être changé la donne avec la crise. Nous allons bien, nous travaillons pour moderniser le syndicat, pour construire ensemble l'avenir" fixe comme cap un président des EDV, en grande forme.

"Nous avons de bonnes raisons d'être optimistes pour l'été 2022"

Tout va bien, dans le meilleur des mondes, mais le secteur, lui comment va-t-il ? Lui aussi porte beau la reprise. A une exception près, puisque le voyage d'affaires tourne toujours autour de 75% du volume de 2019.

"Je crains qu'il ne revienne pas aux volumes de 2019 que ce soit en 2022, ni 2023, ni même après. Les entreprises ont pris des nouvelles habitudes."

Pour en revenir au tourisme, en avril 2022, le volume des ventes était de +18% par rapport à avril 2019, quand le panier moyen a explosé de 21%, mais le nombre de dossiers en baisse de 3%.

Pour les départs de juin, les chiffres sont un peu en retrait, mais rien d'alarmant. Le volume d'affaires est en recul de -14%, quand les dossiers chutent de -21%.

Concernant juillet et août "nous sommes à +13% en volume d'affaires et -14% en dossiers. Nous avons de bonnes raisons d'être optimistes pour faire notre retard."

La dynamique est semblable pour les tour-opérateurs, puisque la production estime qu'elle pourra réaliser un aussi bel été 2022 que celui de... 2019.

Seule ombre au tableau : les PGE.


Lors de la dernière étude du syndicat patronal des agents de voyages, près d'un tiers des adhérents avouait ne pas être en mesure de rembourser les prêts garantis par l'Etat. Dans le même temps, le gouvernement est plutôt flou, quant à un possible allongement de la durée du remboursement.

"Nous avons eu de la part de l'Etat, 1 milliard d'euros d'aides effectives, pour 700 millions de prêts à rembourser. Le résultat d'exploitation global annuel de l'ensemble du secteur atteint 274 millions d'euros, donc nous devrions affecter 3 ans d'exercice, pour les rembourser."

Sur ce sujet, le tableau est noir, mais il reste une petite tache de couleur, avec la formation du nouveau gouvernement.

SNCF, NDC, IATA... tout le monde en prend pour son grade !

"Bruno Le Maire est assez rigide sur le sujet de la prolongation du délai de remboursement des PGE, mais peut être que le nouveau gouvernement le sera moins," espère le président du SETO.

Autre sujet de discorde : IATA. Le syndicat a promis de mettre en place une caisse de garantie pour la fin de l'année 2021. Celle-ci a été mise en place, mais avec un intérêt vraiment relatif.

"Les compagnies aériennes garantissent ce qu'elles doivent à IATA, mais en revanche les sommes des agences de voyages ne le sont pas, donc IATA, c'est auto-garantie, bravo !" peste exaspéré Jean-Pierre Mas.

En restant, dans la thématique aérienne, l'autre épine dans le pied de la profession n'est autre que NDC. La nouvelle norme promise par Air France n'est toujours pas prête.

La voiture est belle, la carrosserie brille. Il manque malgré tout le moteur et quelques pièces indispensables.

"Nous ferons un point en septembre, mais si jamais la techno n'est pas prête alors, nous espérons qu'ils auront la même intelligence qu'il y a quelques semaines pour décaler la mise en place de la surcharge.

Notre objectif commun n'est pas de faire reculer AIr France, mais que NDC fonctionne
."

A lire : NDC : la surcharge d'Air France saute... temporairement !

Dans la catégorie transport, la SNCF a eu les oreilles qui ont sifflé aussi. Pendant que les Ouigo se développent de plus en plus sur tout le réseau, les agents de voyages ont des difficultés à vendre les trains rose et bleu, de la faute d'outils B2B.

La SNCF souhaite baisser la rémunération des agents de voyages...

"Nous avons une discussion sur la rémunération de la distribution de la SNCF.

Aujourd'hui, les 3% de rémunération ne couvrent pas l'effort de la force de vente. Il faut une négociation globale et ce n'est pas en baissant le niveau de rémunération que la SNCF arrivera à s'afficher comme un partenaire,
" poursuit le président des EDV.

Il faut dire que le transporteur national a même décidé d'abaisser la rémunération des agents.

Alors que cette convention EDV - SNCF se termine à la fin de l'année, le président du syndicat affiche un optimisme de façade, alors que le transporteur national est venu en force avec 4 responsables.

A lire aussi : SNCF : Ouigo bientôt en GDS à condition de...

Le train sera, il ne fait plus de doute un moyen de voyager permettant de respecter les objectifs de décarbonation de l'activité. Et c'est aussi un des enseignements de cette crise, nos compatriotes veulent toujours partir en vacances, mais différemment.

"Aujourd'hui une étude a été publiée. Dans celle-ci nous apprenons que 30% des Français disent avoir modifié leurs habitudes face à l'urgence climatique.

Ils ont déclaré vouloir voyager moins fréquemment, mais rester plus longtemps sur place.
"

Parfois les contraintes peuvent être des opportunités. Le congrès est ouvert, le plateau de jeu est dressé, les pions ont été avancés...

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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