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"Dans 3 ans, tout le monde voyagera en train en Europe"

Interview de Guillaume de Lustrac, consultant Bilan Carbone


Changer ses habitudes et entamer une transition écologique, ça part d’un Bilan Carbone, et ça peut nous emmener loin, très loin, en voyage. Comment ça marche ? On a demandé à un spécialiste de nous expliquer.


Rédigé par le Mardi 23 Mai 2023

Guillaume de Lustrac est consultant en Bilan Carbone et accompagne les entreprises dans leur transition écologique - DR : Guillaume de Lustrac
Guillaume de Lustrac est consultant en Bilan Carbone et accompagne les entreprises dans leur transition écologique - DR : Guillaume de Lustrac
Il y a des mots qui ne sonnent pas très sexy. Typiquement, déclaration de revenus, ou états de synthèse financiers. Ou Bilan Carbone. Déjà, le mot bilan n’est pas très avenant, et le mot carbone est carrément anxiogène. Ça sent les maths et les tableaux Excel.

Mais nous, on a rencontré Guillaume de Lustrac, consultant Bilan Carbone, et il dépoussière la discipline (si tant est qu’elle n'ait jamais pris la poussière).

Entre un tour des Régions de France à vélo et un record du monde de marathon en arrière (si, ça existe), on a quand même réussi à l’arrêter. Il était sur une île croate quelques jours, avant de repartir dans les montagnes, puis en Bosnie et qui sait où par la suite.

Nomade, il l’a toujours été. Enfant, il a vécu aux États-Unis, au Brésil, en Corée, en Slovaquie… Adulte, c’est ce qui l’a amené au consulting : après un temps chez Greenflex puis Aktio, il a décidé d’exercer en indépendant, pour se laisser la liberté et l’espace.

Consultant en Bilan Carbone et transition écologique, il accompagne les collectivités et professionnels du tourisme dans leur transition. Une position idéale pour avoir une vision de l’évolution du secteur.


TourMaG.com - Bonjour Guillaume ! Est-ce que vous pourriez nous expliquer en quelques mots, en quoi ça consiste, consultant Bilan Carbone ?

Guillaume de Lustrac :
Le Bilan Carbone, c’est une méthode reconnue par l’ADEME (et mise au point par Jean-Marc Jancovici ndlr) pour calculer les émissions d’une entreprise ou d’une organisation.

On ne s’arrête pas au calcul : un bilan, ça inclut forcément une partie accompagnement et un plan d’action.

On va analyser tout ce qui correspond à l’activité de l’entreprise, mais aussi l’utilisation des biens qu’elle vend. Si vous êtes Panzani, ça va inclure le gaz pour chauffer l’eau des pâtes.

TourMaG.com - Donc on compte les externalités, pas uniquement ce que produit, mais aussi ce que génère l’activité ?

Guillaume de Lustrac :
Oui, sinon ça n’a pas de sens. Dans un Bilan Carbone, il y a ce qu’on appelle le scope 1 (les émissions directes de l’activité ndlr) et le scope 2 (les émissions indirectes, les partenaires ndlr), qui s’intéressent aux émissions liées à la combustion d’énergie ; et le scope 3 (les émissions induites ndlr) qui va compter tout ce qui est généré du fait de l’activité. Typiquement pour un hôtelier : les déplacements des clients.

Depuis le 1er janvier 2023, les collectivités importantes et les grosses entreprises ont l’obligation de publier « les émissions significatives » du scope 3. C’est une expression très floue qui permet d'interpréter ce qui nous paraît significatif.

Mais un consultant sérieux fera toujours un bilan complet de manière sérieuse et c’est surtout dans le scope 3 que va le gros des émissions.

TourMaG.com - Le Bilan Carbone s’intéresse aux émissions, mais il y a beaucoup d’autres impacts à prendre en compte ?

Guillaume de Lustrac :
Oui, dans l’accompagnement, ça déborde largement du sujet climat. Je me suis formé à la fresque des frontières planétaires. En gros, la Terre a des capacités absorption au delà desquelles l’humanité est en danger.

Il y a 9 frontières : le climat bien sûr, mais aussi les sols, l’eau, la biodiversité… Il y a des zones à risques et dans l’accompagnement, il faut aussi les prendre en compte.

Le tourisme : "il y a un vrai enjeu philosophique et psychologique"

TourMaG.com - Pourquoi vous êtes vous spécialisé dans le tourisme ?

Guillaume de Lustrac :
Le voyage et le sport, ce sont mes deux grandes passions. Le tourisme n’est pas le secteur le plus émetteur, comme peuvent l’être l’industrie ou l’énergie. Mais il y a un vrai enjeu philosophique et psychologique.

C’est un puissant levier pour changer de modèle. Dans l’industrie ou l’énergie, ce sont des batailles différentes, avec le tourisme, on peut embarquer un maximum de gens et coconstruire une autre société.

TourMaG.com - Et concrètement, comment s’applique votre action, dans le tourisme ?

Guillaume de Lustrac :
Concrètement, dans la méthodologie, rien ne change, je vais faire des recommandations au cas par cas en fonction des émissions et des impacts, on va chercher des prestataires pour réduire, chercher à sensibiliser et adapter au domaine d’activité.

Pour le tourisme, le gros de l’impact, c'est le transport.

Je vais m’attacher à chercher avec l’entreprise comment le réduire. Dans l’événementiel, réduire les déplacements c’est un vrai enjeu.

Sur le Tour de France, 94 % de l’impact, ce sont les spectateurrices qui font 40 km d’aller/retour. Si les étapes étaient proches de gares, chacun pourrait venir en train, la caravane s’installerait sur le parvis des gares, et pourrait toucher bien plus de monde puisqu’elle ne serait plus mobile.

Si demain un hôtel se tourne vers une clientèle locale plutôt qu’internationale, son bilan est vite réduit, il réduit les risques liés à la situation internationale, augmente la possibilité du bouche-à-oreille et peut fidéliser, c’est "tout bénef" pour lui.

Il y a vraiment des possibilités de faire les choses bien, avec un peu de jus de cerveau, on peut accompagner le changement psychologique.

Bilan carbone : "Il y a un travail de sensibilisation"

TourMaG.com - Vous êtes aux premières loges pour voir comment évolue le tourisme, quelle est votre analyse ?

Guillaume de Lustrac :
Il y a un travail de sensibilisation, c’est normal, ils ont d’autres métiers, d’autres préoccupations, il faut digérer les informations, mais mon rôle, c'est aussi de planter des graines.

Mais je trouve qu’il y a un nouveau souffle en ce moment. L’avenir est durable et l’énergie est du côté de ceux qui y vont à fond.

Le vélo est en explosion totale, avec le bivouac et les micro-aventures. Je me demande comment les territoires vont gérer d’ailleurs. Les trains pour le Morvan sont remplis de vélos de Parisiens qui viennent pour le week-end.

J’ai participé à la création de la Poco Loco, on a fait en sorte que les participants prennent le train et pas l’avion ou la voiture et résultat : non seulement ça n’a pas freiné, mais c’est devenu une force. Et c’est normal, c'est par là que ça commence.

TourMaG.com - Le vélo et, donc, le train ?

Guillaume de Lustrac :
L’avenir du tourisme passe par le train, ça me semble évident. Je suis persuadé que d’ici 3 ans, tout le monde voyagera en train en Europe.

Ceux qui partaient une semaine en Thaïlande préféreront passer 2 semaines en train en Europe. C’est encore une minorité, mais ça change très vite parce qu’on le rend désirable.

Et très franchement, c'est normal : le train, c’est une aventure en soi. On regarde les paysages qui changent, c'est génial, et même quand c’est monotone, la lenteur permet de s’arrêter et de réfléchir. Il faut voir le voyage différemment et ça prend du temps, mais ça viendra.

Les pistes pour réduire l'impact carbone

TourMaG.com - Comment voyez-vous les changements de comportement des touristes ?

Guillaume de Lustrac :
De plus en plus de gens font leur Bilan Carbone. En France, on est en moyenne à presque 10 tonnes de CO2 par an alors qu’on devrait être à 2T. Le premier poste à impact, c'est la voiture au quotidien (on est en gros à 2T).

L’avion pèse pour 0,4T, ça semble peu, mais c’est énorme et surtout : c’est facile à réduire. Il suffit de ne pas faire un aller/retour, ça ne pèse pas sur le quotidien.

L’autre poste, c'est l’alimentation, la viande rouge par exemple, c'est 1T environ. Et ça aussi, c'est l’une des choses qui changent. Je suis persuadé que les alternatives vont prendre de l’ampleur et les habitudes alimentaires vont changer.

L’autre évolution importante, c'est le rapport au travail. De plus en plus de gens veulent être plus nomades, en télétravail, partir plusieurs semaines, sur du temps long. Les gens sont d’accord pour gagner moins en travaillant moins parce qu’ils y gagnent en qualité de vie et qu’ils ne sont pas prêts à rogner sur les loisirs. Petit à petit, on va aller vers du loisir comme la randonnée, où les dépenses sont moindres.

TourMaG.com - Pour finir, que conseillerais-tu aux pros du tourisme pour commencer leur transition ? Quels seraient les 3 points principaux ?

Guillaume de Lustrac :
Déjà, faire un Bilan Carbone ! Pour qu’une action soit efficace, il faut savoir d’où on part et quelles sont les émissions réelles. Les plus significatives ne sont pas toujours celles qu’on croit.

Ensuite, je pense à la sensibilisation. Je crois dans l’impact indirect, même si ça prend du temps. Sensibiliser ses équipes, ses partenaires, ça permet de rendre un projet plus acceptable et c’est important, d’embarquer le plus de monde possible.

Et enfin, on en a parlé, mais dans le tourisme, je préconiserais de vraiment travailler sur les déplacements du voyageur. Que l’on fasse de l’événementiel, de l’hôtellerie ou qu’on soit une agence de voyage, c’est le plus gros poste et c’est ce qu’il faut prioriser. Y compris au sein de l’entreprise, ça se met petit à petit en place, par exemple avec l’arrivée des indemnités de temps de trajet responsable (avoir un temps « off » pour compenser un trajet plus lent).

Tout ça nécessite un changement de mentalité, mais ça viendra parce que quand on commence une transition, tout suit, sinon ça provoque une dissonance cognitive et c’est trop inconfortable. L’humain a construit des normes sociales et il peut en changer, il suffit de trouver le bon levier. Et quand on a conscience de ça, on passe de l’éco-anxiété à l’éco-optimisme.

A lire aussi : Transport : comment calculer l’empreinte carbone d’un trajet ? 🔑

Juliette Pic Publié par Juliette Pic Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par thiré eric le 23/05/2023 11:55 | Alerter
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encore un illuminé !!!!

2.Posté par SERGE13 le 23/05/2023 19:37 | Alerter
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Un spécialiste? Mais où allez vous les chercher??? Un sondage publié il y a peu, a prouver que 65% des jeunes envisageaient de prendre l'avion cet été pour partir en vacances? Qui va faire un Paris Athènes en train? Comment le train va t-il remplacer les weekend? NON c'est du pur délire. Désolé

3.Posté par Guillaume de Lustrac le 24/05/2023 10:27 | Alerter
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Bonjour Serge,
Effectivement, encore beaucoup songent prendre l'avion, comme je l'explique, la transition va prendre du temps mais on va y arriver.
Pour le Paris-Athènes en train : moi. Je vous écris justement actuellement depuis Graz où je suis en transfert en direction d'Athènes (véridique, vous avez mal choisi votre exemple). On nous prenait pour des illuminés il y a 5 ans encore quand on était végétarien, aujourd'hui Bruno le Maire vient inaugurer les usines d'alternatives végétales à la viande.
Enfin, je ne vois pas comment le train ne remplacerait pas les week-end, cela me semble encore plus évident que les trajets longs. Les city-breaks comme Milan, Barcelone, Amsterdam, Londres, Munich ou même Vienne se feront essentiellement en train dans les prochaines années, cela me semble une évidence à l'heure où les trajets courts en avion en France commencent déjà à être interdits.
Je vous invite tout de même à rester attentif si vous travaillez dans le domaine du tourisme, afin de ne pas vous faire dépasser par les changements d'habitudes de consommation qui sont parfois plus rapides qu'on peut le croire.
Bien à vous,
Guillaume

4.Posté par Vincent le 24/05/2023 11:37 | Alerter
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Pourriez vous détailler la méthode de calcul des émissions de co2 sur l'avion?
Les résultats semblent plus relever du doigt mouillé que d'un vrai calcul scientifique.
Cdt

5.Posté par Sébastien le 24/05/2023 23:39 | Alerter
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Bonjour Guillaume,

Je ne peux que saluer la démarche. Et regretter malgré tout une certaine candeur. Au début de la crise sanitaire, l'industrie touristique, sur fond de confinement et d'apéro-visio, s'est abreuvée de bonnes paroles pour se réveiller avec une belle gueule de bois. Je me souviens des titres du genre : "le tourisme de demain sera vert ou ne sera pas". Résultat, à peine les frontières ouvertes, les vols sont repartis de plus belle et pas vraiment pour de la découverte, plutôt pour du séjour balnéaire. Et les week-ends dans des capitales européennes ont eu autant de succès qu'avant la pandémie.

Bref, chassez le naturel, il revient au galop. Au regard des différents sondages ou articles que j'ai pu consulter, on retrouve la même problématique : tout le monde est d'accord pour tendre vers un voyage plus positif, mais sans avoir à en subir les contraintes, de temps ou d'argent.
L'essentiel de l'impact est lié au transport aérien. Tant qu'il y aura des low-cost pour vous emmener à 2000km pour pas cher, les voyages en train resteront marginaux.

J'avais envie de revenir sur plusieurs points.

"Dans 3 ans, tout le monde voyagera en train en Europe". Belle punchline, mais vous oubliez un zéro. ;)
Les voyages en train ont certes du charme, mais aujourd'hui encore ne tiennent pas la longueur, malgré les subventions, face à l'avion en terme de prix et évidemment de temps de transport. Les gens sont pressés, veulent une réponse personnalisée et surtout immédiate. Le train à cette échelle n'est pas un moyen de transport mais un voyage en soi ; ce n'est pas la même fonction.

J'aime beaucoup Jancovici, ses idées, sa capacité de vulgarisation. Mais j'ai un peu de mal avec les scopes 2 et surtout 3. Dans son bilan carbone, l'entreprise est responsable des émissions de ses partenaires, de ses fournisseurs ; elle est aussi responsable des émissions générées par ses clients quand ils utilisent le produit. Est-ce à dire que les fournisseurs ne sont pas responsables de leur propre émission ? Que les clients ne sont pas responsables de leur propre consommation ? Ou alors, cela donnerait plusieurs responsables pour une même émission ; et quelle serait la part de chacun ?

Passer 2 semaines en train en Europe, ce n'est pas le même budget que 2 semaines en Thaïlande ; le coût de la vie n'a rien à voir. Quant au plaisir du slowtourism, bien sûr qu'il y a de plus en plus d'adeptes. Mais le chemin vers la bascule est encore bien loin pour l'immense majorité des voyageurs (ou plutôt des touristes), qui préféreront, pour s'évader, s'arrêter, une semaine au soleil au bord de la piscine d'un hôtel all inclusive. Qui plus est quand leur CE en paye la moitié.

Etre plus nomade, plus de télétravail, partir plus longtemps, donc plus de congés. Ce sera très compliqué pour les ouvriers de l'usine de viande végétale qui vient d'être inaugurée par le ministre de l'économie. Quand ils posent 1 semaine de congé, ce n'est pas pour passer 4 jours A/R dans les transports (2 jours, je crois, pour Paris/Athènes en train, non ?).

Alors oui, peut-être que dans 30 ans, on voyagera en Europe en train quand toutes les capitales seront reliées par TGV, quand on aura réussi mettre en place l'infrastructure nécessaires à la grande vitesse, malgré les opposition locales et écologiques aux grands travaux que cela nécessite. Mais est-ce que dans 30 ans, le SAF ne sera pas à 100% dans les réservoirs d'avions ?

Bref, les habitudes de voyages devraient effectivement tendre vers un tourisme plus responsable, plus positif, mais je pense que cela restera marginal au regard de la masse de gens qui voudront voyager loin, vite et pas cher. Cette masse correspond aux classes moyennes, tous continents confondus, qui ont soif d'évasion. Et pour cette majorité, il y a 3 critères : le prix, le temps et le prix.

Pour faire changer les habitudes, il faut éduquer. Perso, je mange beaucoup moins de viande qu'à un époque ; la prise de conscience de l'impact écologique du kilo de bœuf (ainsi que le souci de mes artères) n'y est pas étranger. Il va falloir écrire, en gros, en gras et en rouge, l'impact d'un voyage, quitte à le rendre moins glamour. Mais cela reviendrait à sacrifier son propre produit sur l'autel de l'honnêteté intellectuelle et écologique. Quand je vois les trésors d'ingénierie déployés en greenwashing, je n'y crois guère. Mais je peux me tromper.

Sébastien

6.Posté par Guillaume de Lustrac le 25/05/2023 10:16 | Alerter
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@Vincent à vous de voir si Carbone4 c'est du doigt mouillé ou de l'approche scientifique : https://www.carbone4.com/myco2-empreinte-moyenne-evolution-methodo

7.Posté par Vincent le 25/05/2023 11:28 | Alerter
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@Guillaume Merci pour votre réponse.

Je vais essayer de développer un peu plus que ma question volontairement provocatrice car ce que je cherche à comprendre ( on va se focaliser sur l'avion) c'est la fiabilité du résultat.
On va prendre un exemple simple : Pour m'attaquer à ma consommation d'eau j'ai relevé mon index, installé des réducteurs sur tous mes robinets, et pu comparer au litre prêt ma consommation réelle sur une année.

Attaquons nous à l'avion :

Mon constat est parti en prenant l'exemple d'un aller retour Paris New York.
Sur 8 comparateurs 8 résultats différents allant de 0,8 à 2,53 tonnes.... Premier hic ( qui dit vrai ?)
2 ieme Hic, si sur chacun de ces comparateurs vous décomposez en Paris New York et New York Paris cela vous donne le même bilan CO2 à l'aller comme au retour.
C'est tout simplement impossible car le temps de vol étant inférieur d'une heure sur le retour, le bilan retour devrait être inférieur au bilan aller...
D'où ma question sur la formule utilisée...
Pour aller plus loin sur cet exemple, soit ces gens utilisent une formule toute faite du type 1km en avion= x Co2 et à ce moment la j'ai ma réponse ( ce n'est pas très fiable) . Soit il y a une réflexion derrière. J'explique; déjà à la base la première chose à savoir est le type d'appareil utilisé. Selon que vous preniez un A330 un A380 ou un 777 la consommation ne sera pas la même et la quantité de Kérosène embarquée différente. De plus certaines compagnie dont Air France utilisent un % de SAF dont le niveau d'émission est différent ( mettons ce point de coté). Autre paramètre à prendre en compte c'est que les compagnies embarquent parfois plus de carburant dans des pays ou il est moins cher quitte à surconsommer. Donc selon moi pour faire quelque chose de sérieux il faudrait : connaître la quantité de carburant embarquée et regarder la quantité restante à l'arrivée pour la diviser par le nombre de passagers à bord. Partons du principe qu'une tonne de kérosène= 3 tonne de co2. Vous allez comprendre pourquoi je me prend la tète à vouloir savoir. Exemple volontairement simpliste: Un avion à consommé 30 Tonnes de Kérosène et émis 90 Tonnes de Co2 il y avait 400 passager à bord chaque passager a donc un bilan co2 de 90T/400P= 0.225. Si maintenant l'avion n'avait que 100 passagers ce bilan passe à 0.9.

Si sérieusement vous voulez vous challenger sur un objectif de 2 Tonnes/ an, dans un cas vous avez de la marge sur votre objectif, dans l'autre vous avez cramé votre quota!

Ayant l'impression que pour le co2 c'est l'omerta sur les modes de calculs....d’où ma question à quelqu'un de plus éclairé...

8.Posté par Guillaume de Lustrac le 25/05/2023 15:42 | Alerter
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@Sébastien ma réponse, même si je pense qu'on est alignés sur la majorité des points :
- pour le low-cost et les subventions, on est complètement alignés. Et on voit la position des gens au pouvoir qui ne se cachent pas sur le sujet, c'est véritablement effrayant.

- pour les gens préssés, je pense que cela viendra avec un changement de comportement : on va rendre le voyage désirable en lui-même, plus le fait d'avoir coché un pays. On va comprendre qu'en 2jours dans une capitale européenne on a rien vu et on sera incité à passer deux semaines en Bosnie ou sur la côte polonaise. L'avantage avec l'écologie c'est que ça fait souvent revenir au "bon sens". Cela nécessitera évidemment que l'imaginaire collectif évolue dans cette direction et cela prendra plus de 3 ans pour le coup, on est d'accord.

- pour le scope 3 : effectivement, le fournisseur, l'entreprise ET le client sont responsables. C'est ça qui est chouette avec cette comptabilisation des émissions : tout le monde est responsable de l'ensemble de sa chaîne de valeur et on peut pas remettre la faute sur ses fournisseurs.

- 2 semaines en Europe vs. 2 semaines en Thaïlande : ça reste à voir, si on prend en compte les externalités qu'on finira par payer avec davantage de catastrophes naturelles, de problèmes sanitaires etc. ce n'est pas dit ;)

Je manque d'un peu de temps pour détailler la suite mais globalement on est d'accord, le plus important reste l'évolution (et l'accompagnement de cette évolution) des imaginaires désirables collectifs. Pour cela je t'invite à faire une Fresque des Nouveaux Récits (je peux en animer une), tu verras à quel point c'est puissant de se projeter dans de nouvelles normes sociales.

Au plaisir

9.Posté par Guillaume de Lustrac le 25/05/2023 16:07 | Alerter
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@Vincent on peut évidemment débattre sur les chiffres (est-ce qu'on sait à l'avance quand on achète son billet que l'avion aura 400 personnes ou 100? quels passagers vont comptabiliser les vols à vide parfois effectués par les lignes aériennes pour maintenir leurs lignes? etc.), les 400kgeqCO2/personnes représentent ici une moyenne nationale donc sont forcément le résultat de nombreuses estimations et approximations.

Comme vous le dites, l'empreinte carbone ne se mesure pas aussi facilement que le débit d'eau sortant de robinets... ce qui nous invite surtout à être d'autant plus prudent en matière d'éco-gestes (et on le voit bien, certaines études montre que c'est pire que ce qu'on avait prévu).

10.Posté par Vincent le 25/05/2023 17:29 | Alerter
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@ Guillaume,
Merci pour votre honnêteté intellectuelle.

Le sujet étant important, je ne peux qu'encourager Tourmag à mener l'enquête auprès de ces comparateurs pour essayer de comprendre d'où peuvent provenir de tels écarts.
Il est n'est pas normal qu'un passager qui en toute bonne foi voulant compenser ses émissions aérienne se voit facturer du simple au quintuple ...

11.Posté par Tournefeuille le 28/05/2023 16:14 | Alerter
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Personne ne sait çe qui adviendra. On ne cesse de nous prédire des changements de comportement qui ne viennent jamais. Le ponpon fut pendant la pandémie de COVID à répéter comme un mantra que plus rien ne sera comme avant (pour qu'elle raison au demeurant ? aucun rapport entre une pandémie et le fait de se déplacer, de sortir, de la manière de s'alimenter etc.... Mais ce fut répété en boucle. Puisqu'il n'y avait aucun rapport entre le COVID et le fait de faire des citybtreaks ou autres déplacements il était évident qu'une fois la pandémie cessée les gens reprendraient leurs habitudes.
Alors surtout s'il y a une chose à faire, c'est de ne pas s'aventurer dans des prédictions car à l'expérience elles furent toutes foireuses (après la crise des subprimes tout devait être différent...au final rien n'a changé et le même modèle s'est poursuivi.... après le COVID tout allait changer et rien n'a changé etc...etc...).

12.Posté par Guillaume de Lustrac le 31/05/2023 07:52 | Alerter
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@Tournefeuille : aucune prétention d'avoir la science infuse ou posséder la vérité mais j'ai été invité à livrer ma vision et je pense que la partager est un exercice intéressant voyant de près les évolutions dans ce domaine.
Aucun changement de comportement ? De mon côté je vois une explosion du vélo, de la consommation de viande en forte baisse, des offres de tourisme local qui émergent et ce n'est que le début. Ce n'est pas immédiat, mais les changements de comportements ne l'ont jamais été, c'est justement ce qui prend le plus de temps :)

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