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Etude : le tourisme, un colosse aux pieds d'argile ?

perte anticipée de 15 milliards tous secteurs confondus


Dans une étude remise début juin au à in 2009 à Hervé Novelli, dans le cadre du Conseil national du tourisme, les professionnels révèlent que cette activité a été touché dès le 2ème semestre 2008 par la crise et anticipent une perte de 15 milliards d’euros tous secteurs confondus.


Rédigé par le Lundi 27 Juillet 2009

Les secteurs travaillant à l’international et dans le tourisme d’affaires ont enregistré des baisses d’activité comprises entre 10% et 30% dans l’aérien,  les TO et les agences, l’hôtellerie internationale, les loueurs de voitures
Les secteurs travaillant à l’international et dans le tourisme d’affaires ont enregistré des baisses d’activité comprises entre 10% et 30% dans l’aérien, les TO et les agences, l’hôtellerie internationale, les loueurs de voitures
Les remontées des professionnels montrent que contrairement à ce que l’on pourrait penser, de nombreux secteurs ont été touchés dès le 2ème semestre 2008 par la crise.

Ce fut le cas des secteurs travaillant à l’international et dans le tourisme d’affaires qui ont enregistré des baisses d’activité comprises entre 10% et 30% dans l’aérien, les TO et les agences de voyages, l’hôtellerie internationale, les loueurs de voitures.

Ce phénomène a été partiellement caché par les bons résultats de la saison d’hiver qui a bénéficié d’un enneigement de qualité et a connu un repli des clients qui partaient habituellement vers des destinations soleil.

Par contre, l’analyse menée au cours des quatre premiers mois de 2009 a fait ressortir que la situation se dégradait rapidement, même si la situation n’était pas uniforme dans toutes les branches d’activités touristiques et que les effets de substitution de clientèle nationale à des clientèles internationales donnent l’impression que l’activité se maintiendra en 2009, rappelle ce document.

Baisse du CA global entre 10% et 25%

En réalité, s’il est probable que sur les destinations touristiques traditionnelles dans notre pays , le volume d’activité attendu sera bon, il n’en sera pas de même du résultat économique des entreprises du secteur, celles-ci prévoyant une baisse du chiffre d’affaires global compris entre 10% et 25% selon les secteurs , soit un enjeu à 15 milliards d’euros.

A cela plusieurs causes :

Le repliement sur des destinations nationales en période de crise est un phénomène récurrent. Nos concitoyens candidats au départ hors de nos frontières se replient sur les destinations nationales remplaçant les touristes internationaux qui se font plus rares pour les mêmes raisons de baisse de pouvoir d’achat.

Seuls les clients en provenance de pays de l’espace européen proche envisagent de maintenir leur séjour dans notre pays considérant que celui-ci fait partie de leur espace de proximité, à l’exception notable des britanniques sérieusement touchés dans leur pouvoir d’achat.

Il y a ensuite un changement durable du comportement des vacanciers. Si les Français restent très attachés à leurs vacances, qu’ils considèrent comme une période indispensable à leur équilibre personnel, familial et social, ils sont amenés à réduire sérieusement leurs dépenses accessoires dans la restauration et les loisirs ou les achats périphériques.

Cette tendance semble devoir se maintenir dans la durée, le touriste privilégiant de plus en plus le facteur prix et la proximité. Il est certain que les modifications de la demande touristique sont antérieures à la crise, modifications autant sociales qu’économiques qui dureront bien au delà de celle-ci, et que la crise a joué le rôle d’un accélérateur des changements de comportement.

Touchés dès le 2ème semestre 2008

Les secteurs du camping et les villages de vacances du tourisme social en sont les principaux bénéficiaires, de par leur positionnement tarifaire, plus accessible à des budgets limités mais aussi par un positionnement produit plus proches des nouvelles attentes des consommateurs en quête de simplicité, d’authenticité ou de nature.

Mais les publics fragilisés voient leur situation se détériorer avec la crise et cette part de la population qui ne peut plus accéder aux vacances risque d’augmenter.

Par contre les secteurs du tourisme d’affaires et les agences réceptives prévoient une saison particulièrement difficile car les effets retardateurs de la crise ne jouent plus.

Les budgets des entreprises, comme ceux d’ailleurs des comités d’entreprises, s’appuient sur des résultats d’exploitation calés sur des résultats de 2008 qui n’ont pas été si mauvais, la crise ayant fait sentir ses effets en fin d’année.

Mais les prévisions pessimistes sur la sortie de crise et les diverses défaillances d’entreprises qui se sont accélérées depuis le début de l’année, pèsent à présent sur les budgets et le phénomène n’ira qu’en s’aggravant si la crise dure au delà de 2009 .

Ce sentiment que le secteur du tourisme tient face à la situation de crise que connaissent plus durement d’autres secteurs, doit donc être nuancé car tout cela n’est pas sans conséquence sur la situation des entreprises du tourisme, qui étant pour la plupart des petites entreprises, n’auront pas les moyens de résister longtemps à une baisse de leur recettes.

Les raisons en sont bien connues et de nombreuses études, rapports et recommandations en tous genres ont déjà été faits à l’attention des pouvoirs publics pour atténuer la fragilité de ce secteur.

La faiblesse des capitaux propres des gestionnaires, leur manque de liquidités, accentué par le resserrement du crédit du fait des propres difficultés des banques, le retard dans les investissements de rénovation d’équipements touristiques souvent anciens et inadaptés aux attentes de la clientèle touristique en particulier pour la petite hôtellerie indépendante ou les équipements de tourisme social, qui constituent une des originalités de notre territoire, pour l’accueil de touristes, menacent l’existence même de ces opérateurs touristiques.

La baisse de la TVA ne suffira pas

Le risque est une concentration des équipements touristiques entre les mains de grands groupes qui disposent des ressources financières pour passer la crise, mais qui se concentrent dans les espaces touristiques les plus porteurs au détriments d’un maillage territorial souvent indispensable à l’activité économique de territoires moins porteurs en matière de tourisme.

Il n’est pas sûr que la baisse de la TVA dans la restauration, comme les différents dispositifs de soutien aux entreprises, mis en place par l’Etat, soit en mesure de répondre aux besoins financiers ou de trésorerie de ces entreprises du tourisme qui par ailleurs sont peu ou mal informées sur les systèmes de soutien ainsi mis en place.

Une des conséquences principales en est, dans la plupart des cas, un report des investissements touristiques qui en en année normale se situe entre 5 et 6 milliards d’euros, d’où un effet accru sur des secteurs périphériques tel le bâtiment.

Dans ce report des investissements, il faut aussi inclure ceux des collectivités locales qui, tout comme l’Etat, sont touchés par la diminution des rentrées fiscales liées à l’activité touristique.

Prévisions d’embauche sérieusement revues à la baisse

Enfin cette situation n’est pas sans conséquence sur l’emploi saisonnier important dans ce secteur.

Les prévisions d’embauche ont été sérieusement revues à la baisse en prévision de la diminution de l’activité générale du secteur, le risque étant évalué entre 50 000 et 100 000 emplois saisonniers en moins, touchant principalement des jeunes entrant sur le marché du travail.

Le rapport remis au ministre en charge du tourisme par les professionnels, attire ainsi son attention sur une situation qui bien qu’apparemment solide et résistante à la situation de crise générale, reste très fragile, les effets retardateurs, traditionnels enregistrés dans les activités de tourisme et de loisirs, à l’exception du tourisme international ou d’affaires, perdant leur efficacité si la crise se prolonge au delà du deuxième semestre 2009.

Le risque d’une dégradation importante de l’emploi , notamment chez les jeunes et d’une restructuration rapide et forte des entreprises touristiques entrainant la concentration des équipements de tourisme entre les mains de grands groupes sur des zones géographiquement concentrées et par là, la disparition de la particularité d’un aménagement touristique diffus participant au maillage et à l’équilibre économique du territoire est réel.

Il convient donc d’être particulièrement vigilant sur la manière dont ces entreprises trouveront les moyens de tenir dans le contexte économique actuel pour sauvegarder l’essentiel d’un appareil productif et des emplois qui contribuent à faire de ce pays le pays le plus attractif au monde par la diversité de ses territoires.

Les professionnels ont suggéré au ministre de procéder à une deuxième analyse de la situation après la saison d’été afin de mesurer si celle-ci a accentué ou atténué les risques soulignés dans ce rapport.

Il sera alors possible de juger si le tourisme résiste effectivement à la crise."

Rapport « Le tourisme passera-t-il la crise ? »

La section économie touristique du Conseil National du Tourisme est présidée par Régis Bulot, président d’Auberges & Bistrots de France, et composée de professionnels du secteur (dont la liste figure en bas de ce document).

Début juin 2009, ces professionnels du tourisme ont remis à Monsieur Hervé Novelli, le ministre en charge de ce secteur, un rapport que celui-ci leur avait demandé dans le cadre du Conseil National du Tourisme, sur le thème : « Le tourisme passera-t-il la crise ? »

Outre que c’est la première fois que les représentants des différentes branches d’activité de ce secteur travaillent ensemble pour fournir une évaluation de la situation dans le contexte de crise actuelle, la démarche est intéressante car elle a consisté à faire analyser directement par les professionnels eux-mêmes les conséquences que cette crise peut avoir sur une des premières activités économiques de notre pays.

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