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FUTUROSCOPIE - Giuseppe Verdi ou la promotion exceptionnelle de l’opéra en Italie 🔑

Série Tourisme et musique : le décryptage de Josette Sicsic (Futuroscopie)


Connue dans le monde entier pour sa musique classique et pour l'opéra en particulier, l’Italie a donné naissance à des musiciens célèbres qui ont laissé des traces profondes dans les territoires où ils ont vécu ou travaillé. Des traces exerçant toujours fascination, intérêt et admiration parmi les touristes mélomanes et de plus en plus, parmi les profanes, attirés par un nom, une bribe d’histoire, une notoriété, quelques grands airs… Visites de maisons natales, de tombes, festivals, manifestations diverses, rencontres dynamisent cette mémoire musicale et la transforment en une offre touristique plus ou moins sophistiquée sur laquelle deux régions s’illustrent : l’Émilie et les Marches. Toutes deux ont en effet créé des véritables réseaux sur le thème de l’opéra. En Émilie par exemple, c’est Giuseppe Verdi, le chef d’orchestre Arturo Toscanini, le ténor Luciano Pavarotti, la soprano Renata Tebaldi qui sont à l’honneur. Dans les Marches, ce sont les compositeurs Gaspare Spontini, Pergolèse et Gioacchino Rossini ainsi que le ténor Beniamino Gigli qui tiennent le devant de l’affiche. A titre d’exemple, voici la démarche mise en place autour de Giuseppe Verdi, le célébrissime maestro. Elle démontre que, passionnée par la musique, l’Italie cherche à préserver et mettre en valeur son immense patrimoine musical tout en tirant les revenus nécessaires à cette immense tâche dont profitent les Italiens et des millions de touristes internationaux. Et, il semble bel et bien que cette démarche promotionnelle témoigne de plus de constance et de créativité que celle d’autres destinations.


Rédigé par Josette Sicsic et Rosantonietta Scramaglia le Mardi 23 Août 2022

La maison natale de Verdi a été transformée en musée où le multimédia permet à travers des sons et des ombres, de recréer l'atmosphère de son enfance. Statue de bronze par Giuseppe Cantu - DR : Casa Natale Verdi
La maison natale de Verdi a été transformée en musée où le multimédia permet à travers des sons et des ombres, de recréer l'atmosphère de son enfance. Statue de bronze par Giuseppe Cantu - DR : Casa Natale Verdi
Monument incontesté de la musique italienne, Verdi constitue à lui tout seul une offre touristique illimitée, appréciée par un public diffus mais grandissant, comptant autant de profanes que de spécialistes.

Il faut dire que le musicien de génie né en 1813 à Roncole-Verdi, un petit village de la province de Parme, a eu une vie et une carrière plutôt longues pour son époque, dont les étapes constituent autant de composantes touristiques.

Première étape : sa maison natale transformée en musée où le multimédia permet à travers des sons et des ombres, de recréer l'atmosphère de l’enfance de Giuseppe Verdi.

Là, en 2015, la première édition du Roncole Festival b[a aussi eu lieu avec une mission : diffuser au maximum la musique du Maestro à travers des concerts gratuits]b.

Très doué mais pauvre, Verdi qui fut secouru par un riche marchand de Busseto, passionné de musique, fut ensuite accueilli dans une autre maison où on lui permit de jouer en public.

Elle aussi est devenue en 2001 un musée, où sont présentés des autographes précieux et des peintures retraçant la carrière du maître, ainsi que des portraits des chanteurs du XIXe siècle, des programmes et des affiches enrichis au fil des années par les dons de l'association des Amis de Verdi.

Autre étape : à quelques pas du monastère de Santa Maria degli Angeli où Verdi avait l’habitude d'aller quand il était enfant et où il avait donné ses premiers concerts, un superbe palais du XVIe siècle, la Villa Pallavicino, abrite depuis 2009 le Musée national Giuseppe Verdi, dans lequel le visiteur peut réaliser un voyage fascinant le long d'un parcours historique représentant les 27 œuvres du Maestro à travers les reproductions des décors originaux, des éclairages, des costumes et de la musique.

Mieux, depuis 2014, même les écuries de la Villa Pallavicino abritent un musée. Il s’agit de celui dédié à la grande soprano Renata Tebaldi née en 1922 à Pesaro, la ville natale de Rossini, et morte en 2004.

Le Teatro Verdi pour sa part est situé dans la forteresse où précédemment existait un autre théâtre où, dans sa jeunesse, Verdi avait dirigé une symphonie.

Construit entre 1856 et 1868, ce théâtre fut édifié contre l'avis du Maître qui était en conflit avec les habitants de Busseto à cause de leur ingérence dans sa vie privée.

Il le pensait également « trop coûteux et inutile » si bien qu’il en bouda la cérémonie inaugurale. Ce qui n’empêcha pas de le transformer, le restaurer, le rouvrir et l’inclure dans les fameux itinéraires consacrés au musicien !


Villa Verdi dans la campagne émilienne

Enfin, en 1844, Verdi commence à acheter des terres à Sant’Agata, près de Busseto, où il agrandit et rénove une bâtisse dont il fait sa maison selon ses propres croquis.

Transformant les lieux en ce qui devient son petit « royaume », le musicien y entame une activité de « gentleman farmer » toujours doublée de ses activités de musicien.

Après sa mort, cette villa qui abrite encore la famille de ses héritiers, est également devenue un musée où se visitent la chambre à coucher, la salle de musique et le parc de plus de six hectares voulu et conçu par Verdi.

Là, se tient un événement nommé : « Chez Giuseppe Verdi » composé de rencontres entre musique et gastronomie.

Rencontres, festivals : les lieux verdiens bruissent de musique

En est-ce terminé avec Verdi ? Non. Ces dernières années, la recherche continuelle de qualité et de nouveauté ont encore amélioré l’offre verdienne.

Comment ? Parmi les manifestations les plus connues, citons le Concours International de Voix verdiennes mis en place en 1961 et le Festival Verdi, une prestigieuse manifestation programmée chaque année en octobre.

Fondé au milieu des années quatre-vingt, ce festival a une originalité : il sort de ses murs pour se répandre dans les rues, les places, les cafés, les magasins et même dans les maisons des habitants de Parme qui possèdent un piano et sont prêts à transformer une chambre en salle de concert dédiée au maître.

Quant aux citoyens, ils sont conviés à se joindre au programme "Balconi Verdi" (balcons verts) destinés à célébrer le nom du musicien pendant le Festival.

Selon les dernières donnés disponibles, en 2016, ce festival a accueilli environ 15 000 spectateurs auxquels il convient d’ajouter les spectateurs qui ont assisté aux événements “off”. Signe de l’intérêt du public pour ce genre d’événement : 77% du public venait de l'étranger et de l'extérieur de la province.

Verdi à Milan : l’hommage de la capitale lombarde

A la Scala de Milan, Verdi a proposé ses premières œuvres, connu ses triomphes comme l’Otello en 1887 et achevé sa carrière - DR : DepositPhotos.com, moreno.soppelsa
A la Scala de Milan, Verdi a proposé ses premières œuvres, connu ses triomphes comme l’Otello en 1887 et achevé sa carrière - DR : DepositPhotos.com, moreno.soppelsa
Dernière étape enfin : la Scala de Milan où Verdi a proposé ses premières œuvres, connu ses triomphes comme l’Otello en 1887 et achevé sa carrière.

C’est donc au Musée de la Scala que des souvenirs importants de sa vie sont conservés, comme le manuscrit de la Messe de Requiem et son portrait. Des reliques adulées par les Milanais pour qui le Maestro n’a pas été un simple musicien.

Le génie de Verdi est en effet très lié à l’histoire du Risorgimento de l’Italie. Par exemple, Il ballo in maschera (Le bal masqué), composé en 1859 qui avait été censuré devint le symbole du soulèvement en faveur de l’unité italienne alors que la Scala en était le centre symbolique.

Quelques années plus tôt déjà, quand Verdi y avait présenté le Nabucco, les Italiens s’étaient identifiés au peuple hébreu, esclave des Babyloniens, qui chantait en chœur sa nostalgie.

Les révoltés utilisaient même l’acrostiche du nom de Verdi pour hurler et écrire sur chaque mur « Vive Verdi « (V-ictor E-mmanuel R-oi D’ I-talie).

Plus tard, l’adoration sans limites des Italiens pour le musicien se traduisit encore par toutes sortes de gestes symboliques et il n’est pas étonnant que la chambre d’hôtel mortuaire de Verdi soit devenue un lieu de culte pour les admirateurs du compositeur de Rigoletto et de La Traviata.

Tout aussi célèbre, la tombe du génie, dans la maison de retraite des musiciens sans ressources qu’il avait fondée peu de temps avant sa mort et qui a pris son nom, accueille les milliers de passionnés d’opéra qui veulent rendre hommage au grand maître.

Elle démontre aussi le savoir-faire sans limite de l’Italie en matière de tourisme musical

Pour en lire davantage...

Vous pourrez en lire plus sur l’ouvrage "En avant la musique". Josette Sicsic. Editions L’Harmattan.

Et pour retrouver tous les articles de la Série Tourisme et Musique : cliquez ici !

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com


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