France : TSBA, taxe kérosène... les prix des billets d'avion risquent de s'envoler !

La stabilité du gouvernement ne tient qu’à un fil et les comptes des compagnies aériennes : une taxe.

Alors que la gauche de l'hémicycle a déposé une motion de censure, dénonçant une "austérité camouflée" à propos du budget 2026 déjà en négociation, la droite fustige la pression exercée sur les collectivités et menace même de retirer l'ensemble de ses ministres en cas de nouvelle hausse des impôts.

Chacun des partis avance ses pions pour défendre ses idées.

Pour préparer les esprits à ce qui nous attend, et surtout trouver des compromis pour éviter au gouvernement de tomber avant l'automne prochain, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a déclaré que tous les groupes politiques seraient reçus avant le 11 juillet 2025.

En attendant, et alors que les pistes d'économies et de nouvelles recettes sont évoquées dans les médias, le journal les Echos révèle les axes de réflexion de l’Exécutif qui toucheront le tourisme.

Une nouvelle fois, l’aérien sera mis à contribution, même s’il ne fait aucun doute que le texte n’est pas gravé dans le marbre et que le lobbying s’active pour amoindrir l’impact sur les compagnies aériennes.

Après la Taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), Bercy songe à la création d’une taxe sur le kérosène.

Et comme, il n'est pas possible de taxer le carburant à l'international, en raison d'une vieille convention visant à favoriser la démocratisation de l'aérien, ce projet se concentrerait sur les vols intérieurs et toucherait donc plus de 20 millions de billets.

"La mesure la plus lourde proposée consisterait à supprimer, pour les vols intérieurs, l'exemption de TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) dont bénéficie le transport aérien, en alignant la fiscalité du kérosène sur celle des autres carburants.

Une mesure réclamée de longue date par les écologistes, qui comptent sur le renchérissement du prix des billets d'avion pour réduire le trafic," dévoile Bruno Trévidic.

Cette nouvelle imposition ferait entrer dans les caisses de l’État 660 millions d'euros.

La surcharge est estimée, selon le journaliste des Échos, à 33 euros par segment, donc un peu plus de 60 euros sur un aller-retour partout en France.

Rappelons que si les compagnies aériennes vont s'élever contre le projet et les professionnels le fustiger, les Etats-Unis appliquent déjà une taxe sur le carburant d’aviation, uniquement réservée aux vols intérieurs.

Elle finance les opérations aéroportuaires et le contrôle du trafic aérien de la Federal Aviation Administration (FAA), mais ne rentre pas dans le budget fédéral. Le montant est fixé à 4,3 cents par gallon de kérosène commercial.

Le Brésil, le Japon, la Norvège, la Suisse ou encore les Pays-Bas ont aussi instauré ce type de taxation.

Et ce n'est pas la seule idée à laquelle pense l'équipe de François Bayrou, qui a dû s'entourer de cost killers face à l'urgence de la situation.

Le taux de la TVA passerait, toujours sur les vols intérieurs, de 10 à 20 %, de quoi générer 170 millions d'euros de recettes supplémentaires.

Si jamais les propositions en restent là, il faudra donc s'attendre à une envolée des prix des billets et sans doute à une réduction des dessertes intérieures.

La hausse sera de plusieurs dizaines d'euros par voyage, ce qui devrait dissuader de nombreux Français et touristes.

Pour l'heure, tout cela est encore en discussion et loin d'être acté, nous dit-on de source ministérielle.

Les professionnels du tourisme craignent aussi que la Taxe de solidarité sur les billets d’avion joue les prolongations.

A lire : Taxe de solidarité sur les billets d'avion : le retour du mélodrame !

Appelée taxe Chirac, la TSBA a été détournée de son objectif initial — financer des programmes d’aide sanitaire — pour combler certains trous budgétaires. Et après avoir été abandonnée, elle est revenue en février dernier, avec un nouveau barème.

Celui des destinations moyen-courrier est fixé à 15 euros en classe économique, contre 80 euros pour les sièges avant. Concernant les long-courriers, la taxe est de 40 euros à l’arrière de l’avion et 120 euros pour les classes affaires.

Elle a été mise en place à partir du 1er mars 2025, alors même que certaines compagnies avaient effectué les prélèvements auprès des agences de voyages dès la fin octobre, sur des montants qui ne correspondaient pas à ceux finalement entrés en vigueur en début d’année.

"La TSBA était dans le budget 2025. Donc celui de 2026, actuellement débattu, sera présenté à l’automne.

Nous ne savons pas si elle sera renouvelée.

Nous pouvons penser qu’une fois qu’un dispositif fiscal a été mis en place, il est rarement supprimé. Nous sommes attentifs à cela," nous confiait Valérie Boned.

Bien souvent, lorsque le gouvernement ouvre un robinet, il le tourne plutôt dans un seul sens, celui de la hausse, pour faire entrer toujours plus d’argent.

Même si pour le cas présent, la TSBA bien que reconduite ne serait pas augmentée, c'est du moins ce qui filtre.