Il faut se prĂ©parer Ă l'arrivĂ©e des touristes chinois. Sinon, si lâon attend que les voyages reprennent pour entamer des prospections, ce sera trop tard - Depositphotos.com Auteur encrier
Alors, oĂč en est-on en matiĂšre de dĂ©placements touristiques ?
Anson Lau : En 2019, le tourisme chinois international avait atteint 170 millions de personnes contre seulement 50 millions une dĂ©cennie plus tĂŽt. Quant Ă leurs dĂ©penses, dans un pays comme le Royaume-Uni oĂč ils ne reprĂ©sentaient que 5% de la clientĂšle, elles atteignaient 32% du shopping hors taxes (selon Visit Britain).
Pour la traditionnelle Golden-week dâautomne qui fait depuis quelques annĂ©es des professionnels heureux partout dans le monde, les Chinois nâont normalement de cesse que de se prĂ©cipiter dans des trains et des avions, crĂ©ant des dĂ©sordres spectaculaires partout dans le pays et les pays voisins.
Sauf que, depuis trois ans, ils ne sont pas et ne seront pas au rendez-vous. Certes, ils reviendront. Mais, la question nâest pas de savoir quand reviendront les clientĂšles chinoises. Elle est plutĂŽt de savoir si tout le monde est prĂȘt Ă les attirer de nouveau ?
Selon moi, lâhypothĂšse la plus plausible est que le tourisme international ne reprendra pas avant la nouvelle annĂ©e, soit 2023. PlutĂŽt au printemps. Mais, je tiens Ă indiquer que le retour Ă la normale dâavant pandĂ©mie sera long et ne se fera pas dâun seul coup.
A lire aussi : FUTUROSCOPIE - Emmanuel Lincot : "Je crains que la Chine reste fermée pendant encore de nombreux mois"
Pire, compte tenu de la position des dirigeants sur le ZĂ©ro Covid, les incertitudes de la gĂ©opolitique et la tenue du vingtiĂšme anniversaire du Parti Communiste, ces prĂ©visions peuvent sâeffondrer et les dates de reprise changer du tout au tout. Comme cela sâest dĂ©jĂ produit plusieurs fois.
Anson Lau : En 2019, le tourisme chinois international avait atteint 170 millions de personnes contre seulement 50 millions une dĂ©cennie plus tĂŽt. Quant Ă leurs dĂ©penses, dans un pays comme le Royaume-Uni oĂč ils ne reprĂ©sentaient que 5% de la clientĂšle, elles atteignaient 32% du shopping hors taxes (selon Visit Britain).
Pour la traditionnelle Golden-week dâautomne qui fait depuis quelques annĂ©es des professionnels heureux partout dans le monde, les Chinois nâont normalement de cesse que de se prĂ©cipiter dans des trains et des avions, crĂ©ant des dĂ©sordres spectaculaires partout dans le pays et les pays voisins.
Sauf que, depuis trois ans, ils ne sont pas et ne seront pas au rendez-vous. Certes, ils reviendront. Mais, la question nâest pas de savoir quand reviendront les clientĂšles chinoises. Elle est plutĂŽt de savoir si tout le monde est prĂȘt Ă les attirer de nouveau ?
Selon moi, lâhypothĂšse la plus plausible est que le tourisme international ne reprendra pas avant la nouvelle annĂ©e, soit 2023. PlutĂŽt au printemps. Mais, je tiens Ă indiquer que le retour Ă la normale dâavant pandĂ©mie sera long et ne se fera pas dâun seul coup.
A lire aussi : FUTUROSCOPIE - Emmanuel Lincot : "Je crains que la Chine reste fermée pendant encore de nombreux mois"
Pire, compte tenu de la position des dirigeants sur le ZĂ©ro Covid, les incertitudes de la gĂ©opolitique et la tenue du vingtiĂšme anniversaire du Parti Communiste, ces prĂ©visions peuvent sâeffondrer et les dates de reprise changer du tout au tout. Comme cela sâest dĂ©jĂ produit plusieurs fois.
Mais la demande sera forte, non ?
Anson Lau : Bien entendu, trois ans sans voyager a suscitĂ© parmi les touristes chinois une formidable envie de reboucler des valises. Les jeunes gĂ©nĂ©rations en particulier, les GĂ©nĂ©rations Y et Z, les jeunes familles aussi ont accumulĂ© des Ă©conomies considĂ©rables qui, une fois les autorisations de sortir dĂ©livrĂ©es, leur permettront de dĂ©penser beaucoup dâargent.
Mais, pas tout dâun coup puisque la reprise sera graduelle. Il ne faut pas sâattendre Ă une explosion soudaine des voyages.
Cela signifie t-il quâil faut commencer dĂ©s maintenant Ă prĂ©parer des stratĂ©gies de marketing Ă destination des touristes chinois ?
Anson Lau. Absolument. Jâinsiste lĂ -dessus : il faut se prĂ©parer Ă leur arrivĂ©e. Sinon, si lâon attend que les voyages reprennent pour entamer des prospections, ce sera trop tard.
Ainsi au pire de la pandĂ©mie en Europe, des distributeurs ont mis le business avec lâĂ©tranger en sommeil et se sont concentrĂ©s sur leur marchĂ© domestique.
Tout le monde Ă©tait en mode survie. Câest vrai. Mais dĂšs que les portes de certains marchĂ©s se sont rouvertes, ce sont ceux qui Ă©taient prĂ©parĂ©s qui ont raflĂ© la mise.
OĂč voyageront les touristes chinois ?
Anson Lau : MalgrĂ© une envie de voyages lointains, reconnaissons que câest lâAsie qui reste la premiĂšre destination Ă©trangĂšre pour les Chinois. Je pense donc que le Japon va ĂȘtre trĂšs demandĂ© dâautant quâil prĂ©sente de nombreuses qualitĂ©s en termes dâoffre et quâil propose un tourisme mĂ©dical de haut niveau que les Chinois valorisent de plus en plus depuis la pandĂ©mie.
Et puis, la baisse du yen le rend plus Ă©conomique. Mais, le tourisme domestique est Ă©galement trĂšs dynamique dĂšs lors quâil nây a pas de confinement.
Anson Lau : Bien entendu, trois ans sans voyager a suscitĂ© parmi les touristes chinois une formidable envie de reboucler des valises. Les jeunes gĂ©nĂ©rations en particulier, les GĂ©nĂ©rations Y et Z, les jeunes familles aussi ont accumulĂ© des Ă©conomies considĂ©rables qui, une fois les autorisations de sortir dĂ©livrĂ©es, leur permettront de dĂ©penser beaucoup dâargent.
Mais, pas tout dâun coup puisque la reprise sera graduelle. Il ne faut pas sâattendre Ă une explosion soudaine des voyages.
Cela signifie t-il quâil faut commencer dĂ©s maintenant Ă prĂ©parer des stratĂ©gies de marketing Ă destination des touristes chinois ?
Anson Lau. Absolument. Jâinsiste lĂ -dessus : il faut se prĂ©parer Ă leur arrivĂ©e. Sinon, si lâon attend que les voyages reprennent pour entamer des prospections, ce sera trop tard.
Ainsi au pire de la pandĂ©mie en Europe, des distributeurs ont mis le business avec lâĂ©tranger en sommeil et se sont concentrĂ©s sur leur marchĂ© domestique.
Tout le monde Ă©tait en mode survie. Câest vrai. Mais dĂšs que les portes de certains marchĂ©s se sont rouvertes, ce sont ceux qui Ă©taient prĂ©parĂ©s qui ont raflĂ© la mise.
OĂč voyageront les touristes chinois ?
Anson Lau : MalgrĂ© une envie de voyages lointains, reconnaissons que câest lâAsie qui reste la premiĂšre destination Ă©trangĂšre pour les Chinois. Je pense donc que le Japon va ĂȘtre trĂšs demandĂ© dâautant quâil prĂ©sente de nombreuses qualitĂ©s en termes dâoffre et quâil propose un tourisme mĂ©dical de haut niveau que les Chinois valorisent de plus en plus depuis la pandĂ©mie.
Et puis, la baisse du yen le rend plus Ă©conomique. Mais, le tourisme domestique est Ă©galement trĂšs dynamique dĂšs lors quâil nây a pas de confinement.
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Parlez- nous des méthodes de distribution
Anson Lau : Il y en a plusieurs et cela dĂ©pend de la taille de lâentreprise, de ses moyens et du produit quâelle a Ă vendre.
En gĂ©nĂ©ral, si une entreprise nâest pas connue en Chine, signer des contrats avec les OTA est une stratĂ©gie efficace. Mais, mieux vaut ne pas se focaliser uniquement sur le marchĂ© chinois, il faut viser un marchĂ© global.
Les Chinois utilisent beaucoup Booking.com, Expedia, Agoda, pour leurs rĂ©servations dâhĂŽtels et les rĂ©seaux sociaux comme WeChat, Tiktok, Little Red Book et autres applis trĂšs populaires.
Cependant, il faut ĂȘtre Ă mĂȘme de montrer un contenu visuel exhaustif et de trĂšs bonne qualitĂ©. Il faut Ă©galement sâassurer que tout est traduit et bien traduit.
Aucune zone dâombre nâest permise sur les taxes locales et autres supplĂ©ments. La clartĂ© est indispensable pour Ă©viter les avis nĂ©gatifs.
Tous les hÎtels vont-ils cibler les Chinois et quelles qualités doivent-ils avoir pour réussir ?
Anson Lau : Oui, il ne fait pas de doute que tout le monde voudra compter des clients chinois. Mais, aprĂšs des analyses plus poussĂ©es, certains vont peut-ĂȘtre renoncer Ă en faire une cible prioritaire.
Par ailleurs, notez que les Chinois aiment tout ce qui a des allures de nouveauté et modernité. Selon eux, le « neuf » est plus propre, mieux construit et surtout plus sûr.
Pour ce qui est de la catégorie, ils sont trÚs pointilleux sur les prix, et choisissent des chambres standard afin de pouvoir dépenser plus en restaurants, sorties et surtout en shopping.
En matiĂšre de technologie, que veulent-ils ?
Anson Lau : Le basique câest la Wifi. Si vous ĂȘtes mal connectĂ©s, oubliez la clientĂšle chinoise. Elle se rĂ©pandra en critiques sur vos Ă©tablissements.
Pour ce qui est du paiement, il est bien entendu dâores et dĂ©jĂ mobile. Alipay et WeChat Pay sont dĂ©jĂ le moyen de base de payer ses achats en Chine. Mieux vaut donc sâĂ©quiper de ces systĂšmes et le faire savoir pour sĂ©curiser vos clients chinois.
Cependant, faire traduire un site hĂŽtelier en chinois ne sert Ă rien car la population nâa pas accĂšs Ă des sites depuis Google qui, vous le savez, nâest pas accessible en Chine. A la place, mieux vaut avoir une prĂ©sence sur les OTA ayant une existence en Chine, surtout si vous avez des avis positifs.
Enfin, si vous ĂȘtes un territoire, un ressort connu et de qualitĂ© ou tout autre destination, nâhĂ©sitez pas Ă diffuser des vidĂ©os qui pourraient devenir virales, avec un peu de chance.
Sachant que Facebook, Twitter et Instagram ne sont pas accessibles, remplacez-les par WeChat et Tiktok. A condition dâavoir un budget pour crĂ©er du contenu actualisĂ© en permanence, pour faire des promotions et pour rĂ©pondre instantanĂ©ment aux questions que lâon vous pose.
Une fois Ă lâhĂŽtel, sont-ils toujours diffĂ©rents des autres nationalitĂ©s ?
Anson Lau : Avoir du personnel parlant bien le Chinois est bien entendu indispensable une fois que la clientĂšle est lĂ . Mais, il y a toujours dâautres petites choses qui leur font plaisir : une paire de slippers.
Une bouilloire pour faire du thĂ©, cuire du riz, des pĂątes. Dâailleurs, dans un restaurant, il est indispensable de proposer ce genre de plats. Il reste Ă©galement indispensable de fournir des bouteilles dâeau. Mais pas forcĂ©ment de marque connue.
Quid des programmes de fidélisation ?
Anson Lau : En matiĂšre de fidĂ©lisation, cela peut marcher si vous avez un nombre consĂ©quent dâĂ©tablissements qui proposent tous le mĂȘme type de services privilĂšges quel que soit le canal de distribution. Et nâoubliez pas que les principaux programmes sont Fliggy, Trip.com et AlipayâŠ
*Cet entretien a été adapté et rédigé par Josette Sicsic et publié grùce à la courtoisie de Roman Townsend, directeur de : belverapartners.com
Anson Lau : Il y en a plusieurs et cela dĂ©pend de la taille de lâentreprise, de ses moyens et du produit quâelle a Ă vendre.
En gĂ©nĂ©ral, si une entreprise nâest pas connue en Chine, signer des contrats avec les OTA est une stratĂ©gie efficace. Mais, mieux vaut ne pas se focaliser uniquement sur le marchĂ© chinois, il faut viser un marchĂ© global.
Les Chinois utilisent beaucoup Booking.com, Expedia, Agoda, pour leurs rĂ©servations dâhĂŽtels et les rĂ©seaux sociaux comme WeChat, Tiktok, Little Red Book et autres applis trĂšs populaires.
Cependant, il faut ĂȘtre Ă mĂȘme de montrer un contenu visuel exhaustif et de trĂšs bonne qualitĂ©. Il faut Ă©galement sâassurer que tout est traduit et bien traduit.
Aucune zone dâombre nâest permise sur les taxes locales et autres supplĂ©ments. La clartĂ© est indispensable pour Ă©viter les avis nĂ©gatifs.
Tous les hÎtels vont-ils cibler les Chinois et quelles qualités doivent-ils avoir pour réussir ?
Anson Lau : Oui, il ne fait pas de doute que tout le monde voudra compter des clients chinois. Mais, aprĂšs des analyses plus poussĂ©es, certains vont peut-ĂȘtre renoncer Ă en faire une cible prioritaire.
Par ailleurs, notez que les Chinois aiment tout ce qui a des allures de nouveauté et modernité. Selon eux, le « neuf » est plus propre, mieux construit et surtout plus sûr.
Pour ce qui est de la catégorie, ils sont trÚs pointilleux sur les prix, et choisissent des chambres standard afin de pouvoir dépenser plus en restaurants, sorties et surtout en shopping.
En matiĂšre de technologie, que veulent-ils ?
Anson Lau : Le basique câest la Wifi. Si vous ĂȘtes mal connectĂ©s, oubliez la clientĂšle chinoise. Elle se rĂ©pandra en critiques sur vos Ă©tablissements.
Pour ce qui est du paiement, il est bien entendu dâores et dĂ©jĂ mobile. Alipay et WeChat Pay sont dĂ©jĂ le moyen de base de payer ses achats en Chine. Mieux vaut donc sâĂ©quiper de ces systĂšmes et le faire savoir pour sĂ©curiser vos clients chinois.
Cependant, faire traduire un site hĂŽtelier en chinois ne sert Ă rien car la population nâa pas accĂšs Ă des sites depuis Google qui, vous le savez, nâest pas accessible en Chine. A la place, mieux vaut avoir une prĂ©sence sur les OTA ayant une existence en Chine, surtout si vous avez des avis positifs.
Enfin, si vous ĂȘtes un territoire, un ressort connu et de qualitĂ© ou tout autre destination, nâhĂ©sitez pas Ă diffuser des vidĂ©os qui pourraient devenir virales, avec un peu de chance.
Sachant que Facebook, Twitter et Instagram ne sont pas accessibles, remplacez-les par WeChat et Tiktok. A condition dâavoir un budget pour crĂ©er du contenu actualisĂ© en permanence, pour faire des promotions et pour rĂ©pondre instantanĂ©ment aux questions que lâon vous pose.
Une fois Ă lâhĂŽtel, sont-ils toujours diffĂ©rents des autres nationalitĂ©s ?
Anson Lau : Avoir du personnel parlant bien le Chinois est bien entendu indispensable une fois que la clientĂšle est lĂ . Mais, il y a toujours dâautres petites choses qui leur font plaisir : une paire de slippers.
Une bouilloire pour faire du thĂ©, cuire du riz, des pĂątes. Dâailleurs, dans un restaurant, il est indispensable de proposer ce genre de plats. Il reste Ă©galement indispensable de fournir des bouteilles dâeau. Mais pas forcĂ©ment de marque connue.
Quid des programmes de fidélisation ?
Anson Lau : En matiĂšre de fidĂ©lisation, cela peut marcher si vous avez un nombre consĂ©quent dâĂ©tablissements qui proposent tous le mĂȘme type de services privilĂšges quel que soit le canal de distribution. Et nâoubliez pas que les principaux programmes sont Fliggy, Trip.com et AlipayâŠ
*Cet entretien a été adapté et rédigé par Josette Sicsic et publié grùce à la courtoisie de Roman Townsend, directeur de : belverapartners.com
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin dâen analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© oĂč elle dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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