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Vers une vision collaborative du tourisme de demain

la chronique de Guillaume CROMER (*)


Elle a plusieurs noms : l’économie du partage (sharing economy en anglais), l’économie collaborative ou encore la collaboration participative. Ces dernières années, elle a intégré notre vie de tous les jours de manière naturelle car elle partait d’un constat assez simple : les biens que nous possédons restent inutilisés la plupart du temps.


Rédigé par Guillaume CROMER le Vendredi 30 Août 2013

Ces biens, ce sont notre logement, notre voiture, notre jardin, notre machine à laver, notre tondeuse, notre perceuse et même nos compétences.

Alors pendant que l’on n’utilise pas ces objets, pourquoi ne pas les prêter, les louer et ainsi passer d’une société basée sur la propriété à une société basée sur l’usage des biens.

Bien entendu, cette « révolution » est arrivée suite à l’évolution des usages d’Internet, à la la connectivité grandissante des habitants en France et à travers le monde mais également à la crise économique !

L’économie du partage permet en effet de bénéficier de revenus complémentaires par la mise en location de certains biens.

Aujourd’hui, dans le tourisme, cette innovation sociétale impacte les acteurs traditionnels qui sont largement bousculés par ces start-ups qui proposent des alternatives à la consommation touristique classique.

Mais alors, que peuvent faire ces professionnels ? S’indigner ? S’adapter ? Trouver de nouvelles idées pour devenir meilleurs ?

Qui sont ces nouveaux e-acteurs touristiques ?

Cocorico, c’est d’ailleurs une start-up française qui est leader en Europe, Blablacar (anciennement Covoiturage.fr). Elle recense aujourd’hui 3 millions de membres avec plus de 400 000 trajets proposés chaque mois.
Cocorico, c’est d’ailleurs une start-up française qui est leader en Europe, Blablacar (anciennement Covoiturage.fr). Elle recense aujourd’hui 3 millions de membres avec plus de 400 000 trajets proposés chaque mois.
C’est dans le secteur du transport et de la mobilité que l’on a recensé les premiers acteurs.

Le covoiturage est la pratique qui est sûrement rentré le plus dans notre quotidien. Aujourd’hui, on compte plus de 3,5 millions de co-voitureurs en France. Moins cher, moins polluant, plus de rencontres, le covoiturage est doucement entré dans notre quotidien.

Cocorico, c’est d’ailleurs une start-up française qui est leader en Europe, Blablacar (anciennement Covoiturage.fr). Elle recense aujourd’hui 3 millions de membres avec plus de 400 000 trajets proposés chaque mois.

D’autres organismes se sont également développés en France ainsi qu’à travers le monde pour en faire un marché en plein boom.

Dans la même lignée, l’auto-partage entre particuliers devrait largement se développer dans les prochaines années comme par exemple OuiCar, Buzzcar ou encore unevoiturealouer.com.

Or, ce genre de services n’a pas encore trouvé directement d’échos dans le secteur du tourisme mais certaines associations comme Voisine 48, lauréat dans la catégorie Mobilité des Trophées Voyages-sncf.com, souhaite toucher également les touristes pour améliorer leurs déplacements dans le département de Lozère.

Pour le tourisme, il existe même des sites comme jelouemoncampingcar.com ou même cojetage.fr pour ceux qui préfèrent (et qui ont les moyens) de partager un Jet…

Vive le participatif !

Vers une vision collaborative du tourisme de demain
Côté organisation de voyages, là aussi, le participatif est en plein développement, outre les sites classiques du Routard ou de Tripadvisor pour voir les avis des voyageurs, il existe maintenant des sites Internet hybrides qui ont été créés pour rapprocher des « communautés » animées par des passions ou des destinations particulières.

Le site Tripnco.com par exemple permet à ces groupes d’accéder à des offres de voyages en lien avec leurs attentes et leurs passions, organisées soit par un des membres du groupe, soit par une agence partenaire.

Pour aller plus loin, des sites comme sowetrip.com sont presque des tour-operateurs participatifs où des passionnés de voyages, des globe-trotteurs et d’autres touristes présentent avec précision les circuits qu’ils ont réalisés dans certains coins du monde. Vous pouvez alors faire votre marché et organiser vous-même votre voyage à moindre frais…

Enfin, il y a l’hébergement !

Inutile de revenir en détails sur toutes les formes de voyage dit participatif comme le Couchsurfing ou l’échange de maison qui sont aujourd’hui bien ancré dans la vie de millions de personnes. Parlons plutôt de la location d’hébergements entre particuliers dont les débats actuellement aux quatre coins du monde sont assez épineux !

AirBnB et consort

Créé en 2008 par les américains Joe Gebbia et Brian Chesky, AirBnB est connu de tous aujourd’hui.

Il permet à des voyageurs de louer une chambre, un appartement ou une maison d’un particulier sur toute la planète à des tarifs très abordables. Plus de 4 millions de voyageurs ont ainsi déjà réservé un logement via le site Internet qui propose plus de 300 000 logements dans 192 pays !

Ce site n’est pas le seul sur ce créneau, on peut citer la plateforme française Bedycasa, Wimdu.fr ou encore sejourning.com parmi les concurrents d’AirBnB.

Alors que l’économie collaborative de la mobilité et des transports a encore un impact relativement modéré dans le secteur du tourisme, l’influence dans le secteur de l’hébergement est beaucoup plus fort.

L’offre proposée aujourd’hui par ces nouveaux hébergeurs répond parfaitement aux nouvelles attentes des clients : flexibilité, qualité, réactivité, facilité d’utilisation, bon rapport qualité / prix.

Quels impacts pour les acteurs traditionnels du tourisme ?

Bien sûr, l’aspect communautaire et collaboratif de sites comme AirBnB a été bousculé par des professionnels de l’immobilier, qui ont su y voir un filon. Ainsi, sur le site américain, seuls 28% des inscrits sont des particuliers ce qui peut avoir comme conséquences à terme une inflation certaine sur certains biens de centre-ville.

Or, ces nouveaux entrants sont à la limite de la concurrence déloyale pour les établissements classiques comme les hôtels.

D’ailleurs, en mai dernier, un particulier new-yorkais qui louait son appartement par le biais d’Airbnb a été condamné à verser une amende de 2400 dollars. Il contrevenait à la législation hôtelière en vigueur à New York.

La « New York hotel law » stipule en effet qu'il est impossible de proposer un hébergement payant pour une durée inférieure à 29 jours en son absence, afin de ne pas nuire aux hôtels de la ville.

Au Québec, au sein de l’association des hôteliers du Québec, le débat est largement lancé avec la présidente Danielle Chayer qui demande de clarifier les règles à l’attention de ces nouveaux « professionnels » de l’hébergement et qui explique : « Qu’un individu loue son appartement quelques jours pour se sortir d’une situation délicate est une chose; qu’il en vive en est une autre. Cela s’appelle profiter des faiblesses du système à son avantage. Déloyal. »

Faut-il s’indigner ? s’adapter ? innover ?

Aujourd’hui dans la mobilité, les transports et l’hébergement, demain dans le tour-operating, ces nouveaux acteurs qui jouent avec la révolution collaborative ne sont pas uniquement là à surfer sur une vague.

Il s’agit d’une tendance de fond comme l’est Internet. Mais alors, pendant que Brian Chesky, le co-fondateur d’AirBnB fait la une de Forbes et que sa société vient d’être sélectionnée par le Forum Economique Mondiale parmi les sociétés les plus innovantes , que doivent faire les acteurs traditionnels du tourisme en France.

S’indigner et monter au créneau ? S’adapter à leur présence en montrant leur plus-value ou tout simplement comprendre les points faibles de l’offre, réfléchir et innover pour mieux répondre aux nouvelles attentes des voyageurs ?

Un indice de réponse, dans le secteur de la location de voiture, Hertz a décidé de lancer un service de location à l’heure en libre-service Hertz on Demand … Alors hôteliers et voyagistes, on y réfléchit ?


Guillaume CROMER

Directeur Gérant ID-Tourism
Membre du Conseil d’administration Acteurs du Tourisme Durable (ATD)
Membre du Conseil d’administration Coalition Internationale pour un Tourisme Responsable (CITR)


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Tags : cromer
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Commentaires

1.Posté par Jj Portel le 12/09/2013 11:47 | Alerter
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Rappelons neanmoins que AIRBNB est actuellement en proces avec la ville de New-York pour ...activite illegale dans l'hotellerie (= sans licence ni autorisations administratives); Parallelement, les villes de Berlin et de paris sont en train d'examiner de pres les conditions de locations de logements prives en tant qu'hotellerie "dissumulee" en echappant ainsi aux devoirs (et aux taxes, en plus, bien sur !!) et aux controles , sanitaires notamment, propres a l'hotellerie

Il reste donc des zones d'ombres, non reglees a ce jour, sur certains aspects sur l'hotellerie partcipative

2.Posté par Guillaume Cromer le 12/09/2013 15:01 | Alerter
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Bonjour,

Vous avez totalement raison! Pour le moment, je ne fais qu'un court état des lieux de ce qui se passe dans le secteur.

Oui, les premiers procès commencent à arriver. Oui, des députés français haussent le ton. Le modèle AirBnb a des limites et des points faibles où les professionnels de l'immobilier ont su s'infiltrer pour faire du business. Il sera donc nécessaire d'adapter les lois.

Après, concernant les professionnels du tourisme et de l'hôtellerie ici, il s'agit aussi de se poser les bonnes questions. Pourquoi ces produits intéressent tant aujourd'hui la clientèle française et internationale? Comment dois-je adapter mon offre pour rester compétitif?

3.Posté par Pascale le 16/09/2013 10:38 | Alerter
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Je travaille actuellement pour une startup qui lance un service d'échange de logement entre particuliers (www.cosmopolithome.com) et on se demande bien à quelle sauce on va être mangé ;)
Quelle loi pourra empêcher les citoyens de "mutualiser" en quelques sortes leur maison ou leur appartement pour ne plus payer l'hôtel lors de leurs déplacements ?
L'avenir nous le dira mais cela dépendra sans doute de la démocratisation de ce type de plateformes.
Jusqu'au récent succès de Airbnb, personne ne se posait la question avec couchsurfing, trocmaison et compagnie.

4.Posté par Arnault SABLIER le 11/12/2013 18:45 | Alerter
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Bonjour à tous!

Le tourisme et la consommation collaborative vont plus loin. Plus loin ensemble. ET C'EST LE FUTUR!

Trip4real, une startup barcelonaise qui a 8 mois, a crée un nouveau concept de tourisme collaboratif ASSEZ GENIAL!

Elle propose aux voyageurs de découvrir l'Espagne par ces habitants!
C'est tout simple: les locaux qui ont un hobby peuvent proposer une activité sur la plateforme www.trip4real.com et les voyageurs peuvent choisir une activité unique parmi les 2000 activités proposées partout en Espagne sur cette même plateforme.

5.Posté par Claire le 21/03/2014 11:24 | Alerter
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Article très intéressant et c'est une très bonne chose que les pratiques touristiques soient elles aussi en pleine mutation. Par contre il est dommage de restreindre les nouvelles pratiques de tourisme au transport et à l'hébergement. L'offre d'activités sur place est également en plein développement. Les voyageurs recherchent de plus en plus de contact avec les locaux. Good Spot est une plateforme collaborative qui permet de réserver des activités originales et hors des sentiers battus avec des locaux dans un but de découverte des territoires et des cultures. (www.good-spot.com)
Souhaitons bonne route au tourisme collaboratif!

6.Posté par Guillaume le 18/11/2014 11:07 | Alerter
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Effectivement la mise en place d'un cadre légal devrait imputer une majorité de consommateurs collaboratifs intéressés uniquement par le coté financier: ce qui ne sera pas plus mal.

Pour avoir une visibilité totale sur toutes les initiatives de partage autour d'un lieu, je vous conseille l'agrégateur de contenu Alterre.org.

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