Voyage Sauvage : "avec Perrine Crosmary, les clients vivent un véritable documentaire" [ABO]

Il n'est pas toujours facile de lancer une activité dans le secteur du tourisme, même sur un axe bien identifié et identifiable.

En septembre dernier, Aurélie Orengo Berthet a annoncé la création de Voyage Sauvage, un nouvel opérateur dédié à la cause animale.

Bien que connue d'une partie du secteur grâce à son agence de voyages (Terres 2 Découvertes) et à son engagement, cette nouvelle activité n'a pas connu un démarrage fracassant.

La dirigeante ne s'attendait pas à réaliser des volumes dignes d’un TO grand public ou d’un spécialiste des villages vacances, mais elle pensait mettre moins de temps à décoller.

"Nous avions très peu de demandes.

Le véritable déclencheur, je le situe à la publication des posts sur les réseaux sociaux de Myriam Tord, que j'avais invitée sur un éductour dédié à l’équipe de Voyage Sauvage au Botswana.

Elle nous a offert de la visibilité sur le BtoB. Quelques agences nous ont contactés et cela a lancé une dynamique,," nous explique la dirigeante.

À cela se sont ajoutées différentes initiatives pour habituer la distribution à ces nouveaux produits.

Comme pour les séjours en France, il ne suffit pas de mettre une offre sur le marché, pour voir les réservations tomber.

Les produits plus responsables, destinés à une clientèle bien particulière, doivent être bien expliqués et vulgarisés auprès des agents de voyages.

"Je pense que cela va prendre du temps, je crois beaucoup plus à la collaboration et à la relation de confiance.

J'ai créé un webinaire pour le réseau Prêt-à-Partir (PAP) afin d'expliquer aux professionnels du tourisme les spécificités de Voyage Sauvage, notre philosophie et à qui s’adressent nos séjours.

À partir du moment où les agents ont suivi cette formation, leur regard change sur nous et ils nous identifient. Ils comprennent ce que nous faisons ; derrière, c’est plus facile de nous vendre" affirme Aurélie Orengo Berthet.

L'autre frein est aussi générationnel.

Le renouvellement des équipes dans les agences de François Piot a été un atout supplémentaire. Les jeunes sont plus réceptifs à ce genre de thématiques, quand les plus anciennes restent réservées et parfois dubitatives. Il faut alors aller les convaincre du bien-fondé de la démarche.

Et ces formations en ligne, ainsi que l’envoi de nombreuses newsletters, portent leurs fruits.

L'activité de tour-opérating a réellement décollé. La centaine de points de vente PAP, auprès desquels le TO est référencé, adhère au discours et à la promesse.

Celle-ci a d’ailleurs évolué, pour entrer un peu plus dans les têtes des professionnels.

"Malheureusement, ce n’était pas assez vendeur, ça ne leur parlait pas assez.

Nous avons remarqué que les agents pensent à nous quand un client leur demande un sanctuaire en Thaïlande. Sauf que cela ne concerne que très peu de clients. Nous voulons répondre à ceux qui aiment la nature et les animaux.

Nous voulons nous définir comme le spécialiste des voyages nature et animaliers. Notre production et notre état d’esprit n’ont pas changé, par contre notre communication a évolué," poursuit celle qui a eu les honneurs du journal Les Echos.

Pour séduire un plus grand nombre de voyageurs, le tour-opérateur n’a pas modifié son ADN : le respect de la faune reste sa ligne de conduite.

Une nouvelle gamme a été développée : les séjours expériences.

Un peu comme pouvaient le faire certains concurrents il y a quelques années, Voyage Sauvage propose un voyage centré autour d’un hôtel de charme, auquel se greffent au minimum trois expériences.

"Nous n'avons pas d’établissements tout inclus, plutôt des écolodges.

Ceux qui veulent profiter toute la journée de la plage et des activités d’un village vacances iront ailleurs, et ce n’est pas un problème : nous sommes complémentaires.

À l’inverse, pour les amoureux de nature qui souhaitent aller en Thaïlande, nous leur proposerons de se rendre à Krabi pour nager dans du plancton bioluminescent, faire une sortie en kayak pour découvrir la mangrove, et visiter un véritable sanctuaire d’éléphants, etc.

Nous voulons offrir une véritable reconnexion à la nature, à la faune et aux populations locales" dévoile Aurélie Orengo Berthet.

Ce n’est pas la seule nouveauté.

Depuis juin 2025, plusieurs GIR ont été créés.

Ce sont des séjours allant de 6 à 12 personnes maximum, tout en conservant la philosophie du TO : des voyages orientés autour de la nature, hors des sentiers battus et des expériences animalières.

"En tant qu’agent de voyages, je me suis rendue compte que j’avais pas mal de clients ayant le profil pour ce genre d’offre, sauf qu’elles ne franchissaient pas le pas pour partir seules.

Je n'avais pas grand chose à leur proposer. Je me suis alors dit que la solution ne pouvait être que collective. J’ai programmé 10 départs sur l’année pour lancer la machine ; puis, en 2026, ce sera environ 4 GIR par mois.

Nous proposons une gamme classique accompagnée de guides locaux, puis une autre haut de gamme, ce que nous appelons le nouveau luxe : l’immersion sauvage," poursuit la dirigeante.

Pour ce dernier produit, les voyages se font en compagnie de Perrine Crosmary, la célèbre archéozoologue.

"Le concept est de faire vivre un véritable documentaire animalier.

Elle présentait sur France TV Instinct Animal, une série documentaire où des stars partent avec Perrine à travers le monde vivre de véritables aventures inédites consacrées aux merveilles du vivant.

Nous gérons toute la partie voyage pour elle. De son côté, l’archéozoologue accompagne les voyageurs et leur fait découvrir ce qu’ils voient à la télévision" annonce fièrement la responsable.

L’animatrice TV, mais surtout experte du règne animal, accompagnera des groupes (entre 6 et 10 personnes) en Namibie (du 10 au 21 octobre), au Zimbabwe (du 20 au 27 octobre 2025), puis en Afrique du Sud (du 27 octobre au 1er novembre).

Pour le voyage sauvage classique, les destinations proposées changent en fonction des mois et des saisons.

Du Laos à la Thaïlande, de la Tanzanie à la Finlande, des Açores à la Polynésie, il y en aura pour tous les goûts.

"En Indonésie, nous avons un produit totalement exclusif.

Nous proposons de visiter un sanctuaire de dauphins, habituellement totalement fermé au public. Ce lieu permet aux animaux de se réhabituer à la vie sauvage, après avoir été enfermés dans des aquariums, comme à Marineland.

Nous avons la chance d’avoir un important réseau d’ONG à travers le monde, ce qui nous permet d’ouvrir certaines portes que d’autres voient toujours fermées."

De nouvelles thématiques ont aussi été développées, comme la plongée et l’écovolontariat.

Les groupes constitués ne comprennent pas les transports, c’est à l’agence de voyages d’ajouter le billet en fonction des besoins de ses clients.

Pour la professionnelle, l’esprit de collaboration est primordial entre le TO et la distribution.

Ainsi, tous les séjours, même si les équipes du producteur sont en contact étroit avec le client, sont rattachés aux agences de voyages.

Il n’est pas question de voler le portefeuille client des distributeurs.

"Même s'il nous contacte en direct, nous ne prendrons pas sa réservation et nous lui dirons de se rapprocher de son agent.

Je vends moi-même des voyages et je ne supporte pas quand les autres font ça. Ce n’est pas pour le faire à mes confrères. Beaucoup de personnes imaginent – et des professionnels affirment – que les voyages durables sont plus chers.

J’ai dû parfois taper du poing sur la table.

Il faut essayer d’être au juste prix. Je veux démontrer qu’un voyage durable n’est pas plus cher, bien au contraire. Sinon, personne n’adhérera. Tu peux avoir la meilleure production, mais si derrière tu ne vends aucun voyage, ça ne sert à rien et le message ne passe pas.

C’est un véritable combat," conclut Aurélie Orengo Berthet.

Et pour se faire un nom, Voyage Sauvage octroie des commissions à hauteur de 12 % et a même mis en place un programme de fidélité pour les meilleurs vendeurs.