Air France : "Nous avons plus que jamais besoin des agences de voyages"

Air France va mieux, mais doit toujours faire attention.

Après un hiver plus que mouvementé par la grève de ses pilotes, la compagnie débute l'année 2015 sous de meilleurs auspices, mais poursuit sa quête de nouvelles sources d'économies.

Parmi les pistes évoquées par le PDG Alexandre de Juniac lors de la présentation des résultats annuels, on trouve la réduction des coûts de distribution.

Mais que les agences de voyages se rassurent. Il n’est pas question d’elles, mais plutôt des tarifs onéreux des GDS ou encore des cartes de crédit.

« Nous ne considérons pas les agences de voyages en terme de coûts. D’autant que nous ne versons pas des commissions aussi importantes qu’autrefois. Nous avons besoin d’elles, car elles représentent 60 à 70 % de nos ventes » assure Pierre Descazeaux, le directeur général du marché France

Les accords avec le SNAV, qui sont entrés en vigueur au début du mois d’avril, réjouissent d’ailleurs toutes les parties prenantes. (Sauf quelques agences en ligne)

« Cela prouve notre volonté de travailler main dans la main avec la distribution » poursuit-il.

Prendre soin de son premier canal de vente est un élément clé pour reconquérir le marché, mais il n’est pas le seul. La compagnie a notamment beaucoup investi dans la rénovation de ses prestations à bord.

Les nouveaux produits Best & Beyond équiperont d’ici la fin de l’été 21 appareils long courrier.

« Les retours clients sont déjà excellents et nous avons gagné 1 à 2 points de satisfaction auprès de nos voyageurs » se réjouit Pierre Descazeaux.

Les cabines du réseau européen ont aussi été rénovées avec des nouveaux sièges en cuir qui seront installés d’ici mi-2016 sur 50 Airbus A319 et A320.

Succès également pour la carte d’abonnement, dont le tarif a été divisé par deux fin 2013.

« Nous sommes en progression de 2 à 3 points du nombre d’abonnés, contre une baisse de 4 à 5% auparavant. Notre taux de fidélisation est donc en croissance ».

Cette croissance concerne notamment la clientèle affaires, qui pèse 60% du chiffre d'affaires et qui semble désormais de retour à bord de ses avions. Ces derniers plébiscitent notamment le tarif éco-flex, qui permet entre autre de prendre un vol plus tôt ou plus tard sans avoir besoin de changer sa réservation (go show).

Pierre Descazeaux assure avoir repris des parts de marché sur le TGV pour les trajets de trois heures, notamment sur Marseille et Bordeaux.

Au global, la politique tarifaire a subi un vrai lifting, avec des prix plus simples et plus lisibles. Même chose pour Hop ! dont la nouvelle grille de prix a été présentée début avril.

Le groupe souhaite également faciliter la mise en commun de la flotte afin de positionner le meilleur module en fonction du taux de remplissage, toujours dans un soucis de baisse des coûts et de compétitivité.

D’ici l’automne prochain, les équipes Hop ! de Rungis et de Paray Vieille Poste (Orly) seront d’ailleurs regroupées au siège de Montreuil. 130 personnes sont concernées.

De quoi rentabiliser l'espace et surtout utiliser certains bureaux laissés vides par les différents plans de départs volontaires.