Brexit : quel impact pour le tourisme en Irlande du Nord ?

Avec 5 millions de touristes en Irlande du Nord, 2018 est une année record de fréquentation. Elle aura permis d’enregistrer un milliard de livres sterling de recettes.

Une attractivité qui ne cesse de progresser sur les dix dernières années, portée par la série Game of Thrones. La destination compte pas moins de 26 lieux de tournage. Un engouement qui justifie les opérations marketing menées par l’Office de tourisme irlandais.

Pour immortaliser les lieux et aventures des héros de la saga, le Tourisme Irlandais a conçu une tapisserie géante, inspirée de celle de Bayeux.

Exposée entre juillet 2017 et août 2018 à Belfast, l’œuvre a attiré 200 000 visiteurs.

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Une activité touristique en bonne forme sur laquelle plane l’ombre du Brexit.

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pourrait avoir un impact à moyen terme sur les conditions de voyage des Français notamment en Irlande du Nord, territoire britannique. En effet, la libre circulation des personnes sera-t-elle entravée ?

A date, le Quai d’Orsay précise, qu’ en cas d’accord, les conditions de circulation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni resteront inchangées jusqu’au 31 décembre 2020 au moins : le voyageur français ou européen devra être muni d’un passeport ou d’une carte d’identité valide pour entrer sur le territoire britannique.

En l’absence d’accord, les cartes nationales d’identité délivrées par les Etats-membres de l’Union européenne resteront valables jusqu’au 31 décembre 2020 inclus.

Cependant, « à partir du 1er janvier 2021, il est possible néanmoins que les voyageurs doivent être munis d’un passeport.

Le gouvernement britannique a fait part de son intention de ne pas soumettre les ressortissants européens à l’obligation de visa pour les courts séjours (moins de 3 mois) », est-il précisé sur le site du Quai d’Orsay.

Autre inconnue : la mise en place d’une frontière entre l'Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Dans le cas d’une sortie sans accord du Royaume-Uni de l’UE, les 500 kilomètres qui séparent la province britannique d’Irlande du Nord de la République d’Irlande pourraient redevenir une frontière physique.

Quel impact aurait-elle sur l’activité touristique ? Quid des tensions dans la région ? Le « backstop » ou « filet de sécurité » est au cœur des débats sur le Brexit.

« Il y a trop d’’incertitudes pour pouvoir répondre à ces questions, se garde de répondre Judith Webb, de l'Office de tourisme Irlandais. L’industrie du tourisme s’est fortement développée à travers tout le pays, nous devons travailler pour que la tendance se poursuive. »

En attendant, pour soutenir l’activité touristique, Belfast va bénéficier de gros investissements hôteliers.

Au cours des 24 derniers mois, le nombre d'hôtels a augmenté de 1 500 chambres, le gros d'entre eux à Belfast.

« Tous les types d'hébergement ont connu une croissance. De l'hébergement chez les particuliers, chambres d'hôtes, guesthouses et indépendants aux hôtels 5 étoiles », note Judith Webb.

Selon un rapport de la Fédération des hôtels d'Irlande du Nord, la destination devrait compter 10 200 chambres d’ici fin 2020.