Avion ou ferry ? On peut désormais choisir objectivement - crédit Didier Duforest, creative commons wikicommons
Il faut que j’avoue à nos lecteurs quelque chose. Je suis Corse. Mais je vous rassure, ça arrive à des gens très bien.
Vivant à Marseille, il me semble assez logique de descendre en ferry. Seulement voilà, il n’a jamais été réellement possible d’évaluer mon empreinte carbone.
J’ai beaucoup entendu de gens me dire, dans le monde du tourisme ou ailleurs, que le ferry n’était pas plus écologique que l’avion et qu’en termes d’empreinte carbone il était aujourd’hui impossible d’affirmer le contraire.
Bien que l'affirmation apparaisse grossière et qu’il semble évident que l’impact de l’avion soit bien plus important que celui du ferry, je n’avais en effet rien à objecter.
Le fait d’apparaître ou de sembler évident, n’est suffisant ni pour une journaliste, ni pour une écologiste, et objectivement, calculer l’empreinte carbone d’un passager sur un ferry est complexe.
Le ferry transporte des voyageurs, certes, mais aussi du fret. Ses passagers peuvent transporter une voiture, être plusieurs dans ladite voiture, ou n’en prendre aucune. Enfin, ils n’ont pas le même usage du ferry. Bref, il n'existe à ce jour pas de calcul généralement admis par les scientifiques.
Vivant à Marseille, il me semble assez logique de descendre en ferry. Seulement voilà, il n’a jamais été réellement possible d’évaluer mon empreinte carbone.
J’ai beaucoup entendu de gens me dire, dans le monde du tourisme ou ailleurs, que le ferry n’était pas plus écologique que l’avion et qu’en termes d’empreinte carbone il était aujourd’hui impossible d’affirmer le contraire.
Bien que l'affirmation apparaisse grossière et qu’il semble évident que l’impact de l’avion soit bien plus important que celui du ferry, je n’avais en effet rien à objecter.
Le fait d’apparaître ou de sembler évident, n’est suffisant ni pour une journaliste, ni pour une écologiste, et objectivement, calculer l’empreinte carbone d’un passager sur un ferry est complexe.
Le ferry transporte des voyageurs, certes, mais aussi du fret. Ses passagers peuvent transporter une voiture, être plusieurs dans ladite voiture, ou n’en prendre aucune. Enfin, ils n’ont pas le même usage du ferry. Bref, il n'existe à ce jour pas de calcul généralement admis par les scientifiques.
Calcul de l'empreinte carbone : un manque de transparence dénoncé par l’Adème
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Environnement et tourisme : louer une voiture, une solution ?
Lorsqu’il parle de transport maritime, le Parlement Européen ne s’intéresse qu’au transport de marchandises.
Et, après avoir indiqué que « le transport maritime de personne se fait essentiellement par ferry (roulier Ro-Pax) », l’Adème renvoie elle aussi vers le transport de marchandises.
Mais elle ajoute une explication : le manque de transparence des fabricants et des compagnies.
« Peu de ressources bibliographiques sont disponibles et la représentativité technique des données identifiées n’est pas suffisante pour permettre une intégration in fine dans la Base Carbone® d’un poste "Fabrication" pour le transport maritime de personnes. (...)
Les recherches bibliographiques ont également mis en lumière un manque de transparence global sur les caractéristiques des navires et notamment sur leur masse, empêchant ainsi de formuler des hypothèses permettant d’utiliser cette valeur par kg de navire.
Par manque de données issues de publications, et donc de moyens de comparaison pour chaque type de navire, il a été décidé de ne pas intégrer ces résultats dans les valeurs de la Base Carbone®».
Et voilà comment je me retrouve à expliquer que non, je ne prends pas l’avion et oui, je prends le ferry sur la base de... pas grand chose.
Et, après avoir indiqué que « le transport maritime de personne se fait essentiellement par ferry (roulier Ro-Pax) », l’Adème renvoie elle aussi vers le transport de marchandises.
Mais elle ajoute une explication : le manque de transparence des fabricants et des compagnies.
« Peu de ressources bibliographiques sont disponibles et la représentativité technique des données identifiées n’est pas suffisante pour permettre une intégration in fine dans la Base Carbone® d’un poste "Fabrication" pour le transport maritime de personnes. (...)
Les recherches bibliographiques ont également mis en lumière un manque de transparence global sur les caractéristiques des navires et notamment sur leur masse, empêchant ainsi de formuler des hypothèses permettant d’utiliser cette valeur par kg de navire.
Par manque de données issues de publications, et donc de moyens de comparaison pour chaque type de navire, il a été décidé de ne pas intégrer ces résultats dans les valeurs de la Base Carbone®».
Et voilà comment je me retrouve à expliquer que non, je ne prends pas l’avion et oui, je prends le ferry sur la base de... pas grand chose.
Ferry : un calculateur gratuit et open source
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme et d’intérêt que j’ai découvert le calculateur proposé par Bon Pote, le blog de Thomas Wagner, militant très respecté pour son sérieux, la qualité de ses analyses et de ses billets ou posts de vulgarisation sur les réseaux sociaux.
Bon Pote, vous le connaissez surement, et si ça n’est pas le cas, vous pourriez bien être intéressé par un billet publié cet été sur l’impact environnemental d’un voyage à Tahiti.
Voici le premier calculateur d’empreinte carbone du ferry, gratuit et open source !
— Bon Pote (@BonPote) September 5, 2022
Vous pourrez ainsi estimer l’impact de votre trajet en quelques clics et savoir si c'est une bonne alternative à l'avion.https://t.co/byDDSzJ2Lz
Bon Pote, vous le connaissez surement, et si ça n’est pas le cas, vous pourriez bien être intéressé par un billet publié cet été sur l’impact environnemental d’un voyage à Tahiti.
Pour imaginer un calculateur d’empreinte carbone pour les passagers d’un ferry, Bon Pote s’est appuyé sur un développeur spécialiste des questions environnementales.
Maël Thomas travaille notamment avec l’Adème ; pour le calculateur Nos Gestes Climats dont on a déjà parlé en comparant les calculateurs d'empreinte carbone d'un trajet, et au sein de l’équipe de Datagir, un service de l’Adème qui se donne pour mission « d’apporter l’information environnementale au plus près des citoyens ».
Maël Thomas travaille notamment avec l’Adème ; pour le calculateur Nos Gestes Climats dont on a déjà parlé en comparant les calculateurs d'empreinte carbone d'un trajet, et au sein de l’équipe de Datagir, un service de l’Adème qui se donne pour mission « d’apporter l’information environnementale au plus près des citoyens ».
Poids ou volume du bateau ?
Le calculateur d'empreinte carbone pour ferry est simple, clair et rapide. Il est aussi fiable, si l’on prend le temps de lire le descriptif de la méthodologie qui l’accompagne.
Le calcul s’est fait à partir du volume et non du poids du bateau : « le poids est bien le critère principal de la consommation du bateau, mais l’essentiel du poids est nécessaire pour la carcasse elle-même, le facteur limitant prépondérant (mais pas unique) devenant au final le volume » explique Mael Thomas.
Dans le billet de blog qui accompagne la création du calculateur, Bon Pote indique : « La norme EN 16258, déjà datée, autorise les deux méthodes, mais note l’extrême divergence des deux méthodes. La future norme ISO 14083, en cours de publication, devrait être disponible d’ici fin 2022 ».
Il liste aussi les différentes sources scientifiques prises en compte, et notamment une étude du CMCC (Euro-Mediterranean Center on Climate Change) autour de l'intensité des émissions carbone des ferries. Publiée en février 2020, elle permet de déterminer un certain nombre de facteurs d'émission - et donc, de critères utiles.
Le manque de transparence n'aidant pas, Thomas Wagner et Mael Thomas se basent sur les principales données utilisables : la traversée, la durée, le nombre de personnes, de voitures, de cabines et ce que le voyageur a consommé sur place.
Le calcul s’est fait à partir du volume et non du poids du bateau : « le poids est bien le critère principal de la consommation du bateau, mais l’essentiel du poids est nécessaire pour la carcasse elle-même, le facteur limitant prépondérant (mais pas unique) devenant au final le volume » explique Mael Thomas.
Dans le billet de blog qui accompagne la création du calculateur, Bon Pote indique : « La norme EN 16258, déjà datée, autorise les deux méthodes, mais note l’extrême divergence des deux méthodes. La future norme ISO 14083, en cours de publication, devrait être disponible d’ici fin 2022 ».
Il liste aussi les différentes sources scientifiques prises en compte, et notamment une étude du CMCC (Euro-Mediterranean Center on Climate Change) autour de l'intensité des émissions carbone des ferries. Publiée en février 2020, elle permet de déterminer un certain nombre de facteurs d'émission - et donc, de critères utiles.
Le manque de transparence n'aidant pas, Thomas Wagner et Mael Thomas se basent sur les principales données utilisables : la traversée, la durée, le nombre de personnes, de voitures, de cabines et ce que le voyageur a consommé sur place.
Le match ferry versus avion pour un Marseille / Ajaccio
Prenons, au hasard, une traversée Marseille - Ajaccio.
Je préfère la faire de nuit - pour profiter un maximum de mes vacances. Je ne conduis pas : pas de voiture. Pas de cabine non plus, puisque je suis jeune et fringante, et aucune consommation à bord, je préfère me préparer mon casse-croute.
Résultat : mon aller-retour me coutera 50kg de CO2.
Par comparaison, le site Greentripper m’annonce 0,40 tonnes de CO2 pour le même trajet en avion - en comptant l’aller-retour en navette entre Marseille et l’aéroport.
Me voici donc rassurée : en me basant sur le rejet de gaz à effet de serre, (« nous limitons ici notre travail à l’étude des GES, pas aux SOx, ni NOx etc » explique Bon Pote) pour calculer mon empreinte carbone, j’ai donc raison de prendre le ferry, et je peux désormais le prouver.
Je préfère la faire de nuit - pour profiter un maximum de mes vacances. Je ne conduis pas : pas de voiture. Pas de cabine non plus, puisque je suis jeune et fringante, et aucune consommation à bord, je préfère me préparer mon casse-croute.
Résultat : mon aller-retour me coutera 50kg de CO2.
Par comparaison, le site Greentripper m’annonce 0,40 tonnes de CO2 pour le même trajet en avion - en comptant l’aller-retour en navette entre Marseille et l’aéroport.
Me voici donc rassurée : en me basant sur le rejet de gaz à effet de serre, (« nous limitons ici notre travail à l’étude des GES, pas aux SOx, ni NOx etc » explique Bon Pote) pour calculer mon empreinte carbone, j’ai donc raison de prendre le ferry, et je peux désormais le prouver.
Rappelons que TourMaG et le Petit Futé organisent "Les Césars du Voyage Responsable".
Forts d’une audience mensuelle de plusieurs millions d’internautes, les deux titres assureront la promotion BtoBtoC des projets candidats.
Cet événement débutera en septembre 2022 avec la phase des votes qui durera jusqu'en février 2023.
La cérémonie des Césars du Voyage Responsable, quant à elle, aura lieu en mars 2023.
Si vous souhaitez candidater, prenez rendez-vous ci-dessous avec Fabien da Luz, DG associé de TourMaG.com.
A lire aussi : Césars du Voyage Responsable : “Il y a une urgence à agir dans notre métier…”
Forts d’une audience mensuelle de plusieurs millions d’internautes, les deux titres assureront la promotion BtoBtoC des projets candidats.
Cet événement débutera en septembre 2022 avec la phase des votes qui durera jusqu'en février 2023.
La cérémonie des Césars du Voyage Responsable, quant à elle, aura lieu en mars 2023.
Si vous souhaitez candidater, prenez rendez-vous ci-dessous avec Fabien da Luz, DG associé de TourMaG.com.
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