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Communiquer : l’autre défi majeur du transport aérien 🔑

L'édito de Christophe Hardin


L'industrie du transport aérien déploie des efforts considérables pour améliorer son empreinte carbone. Mais face l’activisme de ceux qui cherchent à lui faire endosser une part de responsabilité bien plus importante qu’elle n’est en réalité, et son incapacité à informer le grand public des efforts et des progrès en cours, on se dit qu'il y a urgence à s’organiser très vite pour communiquer de façon audible et efficace et démêler le vrai du faux...


Rédigé par le Lundi 12 Décembre 2022

Oui le transport aérien comme toute activité humaine pollue, oui il rejette du CO2 mais aussi de l’Oxyde d’azote de particules fines, du Monoxyde de carbone. Oui la compensation carbone n’est pas la panacée.   Ce qui doit être expliqué et montré maintenant ce sont les actions en cours, celles à venir, les objectifs et les moyens d'y arriver - Depositphotos.com AuteurSergeyNivens
Oui le transport aérien comme toute activité humaine pollue, oui il rejette du CO2 mais aussi de l’Oxyde d’azote de particules fines, du Monoxyde de carbone. Oui la compensation carbone n’est pas la panacée. Ce qui doit être expliqué et montré maintenant ce sont les actions en cours, celles à venir, les objectifs et les moyens d'y arriver - Depositphotos.com AuteurSergeyNivens
Avec le virus du Covid qui a cloué au sol pratiquement l’ensemble des avions de la planète, on pensait avoir connu et finalement gagné contre le plus grave danger auquel ait eu à faire face le transport aérien et son industrie.

Mais un autre virus, que l’on pourrait appeler « le pilori », est peut être en train d'achever ce que n’a pas réussi à faire le SARS-CoV-2 : tuer le transport aérien ou en tout cas lui nuire très gravement.

Récemment, un signal préoccupant lui a été envoyé via la parution d’une étude du cabinet Roland Berger, sur le transport aérien et sa décarbonation.


Les Français surestiment les rejets de CO2 de l’aérien

L’enquête révèle qu’en moyenne, deux tiers des citoyens questionnés perçoivent le secteur du transport aérien comme un contributeur majeur aux émissions de CO2 (dioxyde de carbone).

Rappelons des faits et un chiffre qui fait consensus : le transport aérien contribue à hauteur de 2,5 % des émissions mondiales de CO2. C’est moins que le secteur numérique, moins que le transport maritime, et beaucoup, beaucoup moins que le transport routier.

Dans cette étude, les Français, (suivis de près par les Allemands) sont devant tous les autres européens et plus de la moitié pensent que la contribution de l’avion est au-dessus de 8 %.

Faut-il s’en inquiéter ? Probablement. S’en désoler ? Assurément ! Réagir ? évidemment !

Une espérance devenue une honte

Une minorité radicale et active s’emploie à diaboliser l’avion. Ils sont peu nombreux, mais très actifs et bruyants.

Et l’idée que le transport aérien n’est que nuisance, infuse doucement avec la bénédiction de certains grands médias. Pour faire l’éloge du voyage sans avion, Radio France offre un spot de publicité gratuit a Greenpeace, ceux-là mêmes qui, il y a quelque temps, avaient forcé les protections de sécurité de Roissy CDG pour aller vandaliser un Boeing sur le tarmac.

Au passage, peinturlurer un avion n’est pas anodin et obstruer volontairement les sondes d’incidences sur le fuselage, très dangereux.

Voilà où l’on en est dans le pays où sont implantés Airbus, Safran, Thalès... Au pays du siège social d’un des plus importants groupes aériens du monde, au pays de Saint Exupéry, d’Adrienne Bolland et tant d’autres.

Ce qui fut une des plus belles ambitions et espérances de l’humanité, faire voler les hommes et les femmes et permettre l’échange dans toute son acception, devrait devenir une maladie inavouable une « honte » aux yeux de certains.

A qui la faute ?

Mais à qui la faute si beaucoup de mes concitoyens ignorent l’énorme révolution, déjà entamée et qui va mener, n’en déplaise aux sceptiques, à une aviation décarbonée ?

Mais si l’image de l’avion en est là aujourd’hui c’est aussi parce que le secteur, contrairement à ses détracteurs, ne communique pas efficacement. Si l’aérien était à ce point le pollueur impénitent que l'on dit, on pourrait comprendre une certaine discrétion médiatique. Mais c’est tout le contraire. C’est une industrie qui veut et va progresser. Il y a déjà des résultats, des engagements sérieux et des solutions.

A quand donc une bonne synergie entre compagnies aériennes, fournisseurs d’énergies, constructeurs, motoristes, aéroports, pour communiquer régulièrement et efficacement, plutôt qu’épisodiquement et chacun dans son coin ?

Dans ce monde de l’aérien, où l’intelligence et l’excellence sont mises au service de technologies extraordinaires, il est temps d’en dédier un peu à une communication efficace et commune ou de faire appel à des spécialistes.

Réhabiliter les salariés de l’aérien

Affiche "Aux pessimistes". Hommage aux avionneurs boulonnais. Litographie de Georges Villa (1883 - 1965) - DR
Affiche "Aux pessimistes". Hommage aux avionneurs boulonnais. Litographie de Georges Villa (1883 - 1965) - DR
Une bonne nouvelle cependant, le secteur aérien a compris comment il devait se positionner. Il y a encore quelque temps c’était : « c’est pas nous c’est les autres ».

Aujourd’hui la communauté aéronautique a compris et assumé : les questions de l’environnement sont aussi leur problème.

Oui, le transport aérien comme toute activité humaine pollue. Oui, il rejette du CO2 mais aussi de l’Oxyde d’azote de particules fines, du Monoxyde de carbone. Oui la compensation carbone n’est pas la panacée.

Ce qui doit être expliqué et montré maintenant, ce sont les actions en cours, celles à venir, les objectifs, notamment celui du "zéro émission nette" en 2050 et les moyens d’y arriver.

Le monde de l’aéronautique est en train de se transformer en une sorte d’immense technopole fournissant des efforts majeurs en R&D pour arriver à des solutions comme l’hybridation/électrification, la création de technologies disruptives sur les moteurs, l'utilisation de carburants décarbonés incluant à terme l’hydrogène.

Mais il se doit d’inventer la communication qui va avec, afin de le faire savoir et réhabiliter les salariés de l’aérien.

Osons dire que ces femmes et ces hommes, méritent amplement d’être considérés comme des "écologistes". Par exemple ces ingénieurs français qui dans l’usine Safran de Villaroche, produisent le moteur Leap.

Un moteur qui équipe les avions courts et moyen-courriers de dernière génération et qui consomme déjà 15 % de kérosène en moins que son prédécesseur.

L’invention d’un vaccin contre le covid a eu au moins la vertu de démontrer que face à une grave urgence, les chiens aboient mais la caravane de la science et de la recherche passe et accomplit des choses qu’on pensait impossibles. Et qu'elle était capable de faire mentir les collapsologues et tous ceux qui font de la fin du monde le fonds de commerce de leur petite boutique...

Des initiatives totalement méconnues

La recherche n’est pas dans la lumière, de même que les centaines d’initiatives à l’échelle mondiale ou européenne concernant l’aviation.

Qui dans le grand public et même parmi vous les pro du tourisme, connait le CORAC ? Le CORSIA ? Qui sait ce que C.A.D veut dire ? Qui se rappelle de la déclaration de Toulouse en 2022 ?

Qui est au courant et a salué les progrès technologiques et opérationnels qui ont permis au cours des trente dernières années une division par deux de la consommation de kérosène, et donc des émissions de CO2 /passager/kilomètre ?

Ne culpabilisez pas : il y a là un évident déficit de communication dont l’aérien doit se saisir impérativement.

Bienveillance politique

Autre bonne nouvelle, les récentes déclarations des politiques dont les discours, ne condamnent pas l’industrie aéronautique et les voyages aériens, bien au contraire.

Clément Beaune, Ministre des Transports au dernier congrès de l’Union des Aéroports Français (UAF) affirmait : « Nous aurons besoin de l’avion, de son rôle et de la liberté qu’il permet. ». Edouard Philippe de son côté avouait récemment au congrès Selectour : « Prendre un avion pour passer un week-end à Rome ou Athènes, cela reste un truc formidable dans la vie ».

Allons messieurs, n’ayez pas peur ! Redites-nous tout ça devant des cercles moins restreints !

Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde avait le mois dernier lancé un appel pour une COP mondiale du Tourisme. COP, cela signifie : « Conférence des parties signataires ».

Dans le secteur aérien elle existe déjà via l’OACI *. Son agenda est connu : 2021 2050, ses objectifs définis et croyez-moi ça bosse dur et les pays signataires sont en constante discussion pour un objectif à zéro émission nette en 2050.

Vous ne le saviez pas ? c’est bien ça le problème.

Le secteur aérien doit s’unir pour décarboner, mais aussi pour communiquer. Faire cesser cette incompréhensible défiance face aux progrès à venir et, (tâche ardue), lutter contre le pessimisme, ce mal si français.

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Tags : aerien, carbone
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