
Devises : la défiance vis-à-vis du dollar reste marquée ! - Depositphotos.com VadimVasenin Auteur VadimVasenin
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De nombreuses analyses ont été publiées sur le conflit militaire au Moyen-Orient et ses répercussions sur les marchés financiers, notamment le marché des changes.
Pourtant, certaines affirmations sont erronées ou exagérées. À titre d’exemple, une grande banque d’investissement nordique a récemment affirmé que le yen japonais constitue la meilleure couverture contre le risque géopolitique. C’est souvent vrai… mais pas toujours.
Dans le contexte actuel, la devise japonaise poursuit sa tendance baissière face à l’euro. Comment l’expliquer ?
D’une part, les investisseurs considèrent que ce conflit, malgré sa gravité, aura principalement des conséquences régionales. D’autre part, la Banque du Japon continue de décevoir les attentes en matière de relèvement des taux, plusieurs fois repoussé cette année, ce qui pèse sur la monnaie nippone.
Prenons un peu de recul. Une étude de référence signée Guidolin et La Ferrara (2010), portant sur 28 conflits internationaux et leur impact sur l’indice MSCI World, montre que les effets sont généralement très limités.
Dans seulement deux cas, les marchés actions ont fortement chuté, tandis que trois conflits, dont la guerre en Irak en 2003, ont paradoxalement entraîné une hausse des marchés. Dans la grande majorité des situations, les conflits militaires n’ont eu que peu ou pas d’impact durable sur les marchés boursiers.
Ce constat s’applique aussi au marché des devises. Les tensions géopolitiques peuvent provoquer des mouvements brusques à court terme, souvent en faveur des valeurs refuge comme le dollar américain, le franc suisse ou le yen.
Mais cela n’est ni systématique, ni durable. Même les devises directement exposées au conflit peuvent afficher une certaine résilience : le shekel israélien, par exemple, n’a reculé que de -1,2% sur la semaine. Quant au dollar canadien, dont on aurait pu attendre un renforcement avec la hausse des prix du pétrole, il n’en a rien été : l’EUR/CAD s’est apprécié de +0,62% sur les cinq dernières séances.
La leçon à retenir : il faut se méfier des raccourcis souvent véhiculés.
Pour une entreprise exposée au risque de change, mais non impliquée directement dans une zone de conflit, le risque géopolitique n’est généralement pas le facteur principal à surveiller.
Les politiques monétaires, les flux de capitaux et les soldes commerciaux jouent un rôle bien plus déterminant. Rappelons, par exemple, que le rebond marqué de l’euro au premier trimestre était principalement dû à des flux massifs d’investissements en actions européennes, qui ont durablement soutenu la monnaie unique.
A lire aussi : Change : un euro en hausse malgré le ralentissement européen
Taux de change : le point technique, quid du dollar ?

Les gestionnaires d’actifs n’ont jamais été aussi pessimistes à l’égard du billet vert depuis deux décennies, selon les données publiées par le régulateur américain.
En France, plusieurs grandes banques d’investissement anticipent désormais un taux EUR/USD atteignant 1,20, voire davantage. Une telle hypothèse n’a rien de farfelu.
Il faut dire que c’est la seizième fois depuis 1973 que le Dollar Index - l’indice mesurant la performance du dollar face aux principales devises commerciales - enregistre une baisse de plus de 10% sur une période de cinq mois. Historiquement, ce type de correction a souvent été suivi d’un rebond significatif du billet vert.
Est-ce que le scénario se répétera ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, il semble prématuré de l’envisager à court terme. Trop d’incertitudes persistent, notamment autour de la politique commerciale des États-Unis, et des rumeurs de dévaluation unilatérale alimentent la méfiance.
Il convient également de souligner que cette dépréciation du dollar ne s’observe pas uniformément. Certaines monnaies continuent de s’affaiblir face au dollar, à l’image du dong vietnamien, qui vient de toucher un nouveau plus bas historique contre la devise américaine.
Retrouvez toutes les chroniques sur les taux de changes et les devises
|
SUPPORTS HEBDO |
RESISTANCES HEBDO |
||
|
S1 |
S2 |
R1 |
R2 |
EUR/USD |
1,1380 |
1,1290 |
1,1600 |
1,1701 |
EUR/GBP |
0,8399 |
0,8311 |
0,8588 |
0,8590 |
EUR/CHF |
0,9300 |
0,9240 |
0,9434 |
0,9511 |
EUR/CAD |
1,5588 |
1,5434 |
1,5812 |
1,5888 |
EUR/JPY |
164,99 |
163,90 |
166,90 |
167,11 |
Les annonces à suivre
Cette semaine, l’attention des marchés sera principalement tournée vers les États-Unis.
Parmi les indicateurs clés, la confiance des consommateurs pour le mois de juin devrait rester bien orientée. Côté inflation, la Réserve fédérale - qui a laissé ses taux inchangés la semaine dernière - surveillera de près l’indice core PCE de mai, sa mesure préférée de l'inflation sous-jacente. Celui-ci devrait poursuivre sa décrue, confortant l’idée qu’aucune intervention monétaire immédiate n’est nécessaire.
Dans l’ensemble, contrairement aux inquiétudes exprimées en avril après le « Jour de la Libération » fiscal, l’économie américaine montre une résilience notable.
Parmi les indicateurs clés, la confiance des consommateurs pour le mois de juin devrait rester bien orientée. Côté inflation, la Réserve fédérale - qui a laissé ses taux inchangés la semaine dernière - surveillera de près l’indice core PCE de mai, sa mesure préférée de l'inflation sous-jacente. Celui-ci devrait poursuivre sa décrue, confortant l’idée qu’aucune intervention monétaire immédiate n’est nécessaire.
Dans l’ensemble, contrairement aux inquiétudes exprimées en avril après le « Jour de la Libération » fiscal, l’économie américaine montre une résilience notable.
Jour |
Heure |
Pays |
Indicateur |
A quoi s’attendre ? |
Impact |
18/07 |
14:15 |
Zone euro |
Réunion de la banque centrale |
Aucun changement de politique monétaire pour le moment. |
Moyen |
18/07 |
14:30 |
USA |
Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Juillet) |
Précédent à 1,3. |
Faible |
Mondial Change est un établissement financier français, fondé en 2015, spécialisé dans la gestion des paiements internationaux et du risque de change.
Mondial Change accompagne notamment de nombreux acteurs du tourismes, agences de voyages, groupistes, tour-opérateurs, réceptifs...
www.mondialchange.com
Contact : nicolas@mondialchange.com
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