Premier point : de quelle nature parlons-nous ? La nature est diverse.
Elle est constituée de forêts, de jardins, de mers, de littoraux, de plages, de montagnes, de rivières… dont les caractéristiques physiques donc touristiques varient d’un lieu à un autre. Ce qui implique que varie aussi l’usage que l’on en fait.
D’une part, la nature est un spectacle, d’autre part, elle est un espace récréatif. Elle peut aussi être un territoire thérapeutique et le plus souvent un territoire nourricier dont on extrait toutes sortes de produits particulièrement attractifs comme la vigne, les fruits…
Compte tenu de cette extrême diversité, la nature « touristique » attire des profils de clientèles dont les spécificités sont également liées à leur culture individuelle et leur origine géographique. Un urbain n’a pas les mêmes relations ni les mêmes attentes vis-à-vis de la nature qu’un habitant d’une zone côtière ou d’une zone rurale.
Mais, pour ajouter à la complexité, se superpose à cette strate, une autre strate de plus en plus importante et en évolution continue : le niveau d’informations que chacun possède sur cette « nature ».
Largement vulgarisées depuis quelques années, les données « scientifiques » et para scientifiques ne sont certes pas toujours bien comprises et restent éparses et souvent superficielles. Il n’empêche qu’elles conditionnent les esprits et motivent des choix différents en matière touristique.
Enfin, on ajoutera une dernière strate : l’influence de la religion sur les esprits des touristes contemporains, vos clients, qui est majeure et sur laquelle nous reviendrons prochainement.
Elle est constituée de forêts, de jardins, de mers, de littoraux, de plages, de montagnes, de rivières… dont les caractéristiques physiques donc touristiques varient d’un lieu à un autre. Ce qui implique que varie aussi l’usage que l’on en fait.
D’une part, la nature est un spectacle, d’autre part, elle est un espace récréatif. Elle peut aussi être un territoire thérapeutique et le plus souvent un territoire nourricier dont on extrait toutes sortes de produits particulièrement attractifs comme la vigne, les fruits…
Compte tenu de cette extrême diversité, la nature « touristique » attire des profils de clientèles dont les spécificités sont également liées à leur culture individuelle et leur origine géographique. Un urbain n’a pas les mêmes relations ni les mêmes attentes vis-à-vis de la nature qu’un habitant d’une zone côtière ou d’une zone rurale.
Mais, pour ajouter à la complexité, se superpose à cette strate, une autre strate de plus en plus importante et en évolution continue : le niveau d’informations que chacun possède sur cette « nature ».
Largement vulgarisées depuis quelques années, les données « scientifiques » et para scientifiques ne sont certes pas toujours bien comprises et restent éparses et souvent superficielles. Il n’empêche qu’elles conditionnent les esprits et motivent des choix différents en matière touristique.
Enfin, on ajoutera une dernière strate : l’influence de la religion sur les esprits des touristes contemporains, vos clients, qui est majeure et sur laquelle nous reviendrons prochainement.
Les relations des Français avec la nature
Cela dit, regardons donc de plus près comment les Français perçoivent la nature. Selon une étude Ipsos datant de 2020 (une parmi tant d’autres), 20 % des Français font état d’un niveau de connaissance élevé sur la nature, tandis que 15 % reconnaissent en savoir assez peu.
Autres données intéressantes : 37 % des Français déclarent se rendre dans la nature tous les jours. 39 % y vont au moins une fois par semaine, 16 % au moins une fois par mois et 9 % la fréquentent moins souvent ou jamais.
Les enquêtés vivant à proximité de la nature sont évidemment ceux qui la fréquentent le plus au quotidien alors que les urbains ne sont que 27 % dans ce cas. De même, les retraités (47 %) se distinguent par leur intense fréquentation des milieux naturels.
Mais, les attentes diffèrent légèrement : si ces derniers y vont fréquemment pour « être au contact avec les animaux », ce n’est pas le cas des actifs qui cherchent davantage à « se reposer et se ressourcer » et à « éviter la pollution urbaine ».
D’autant que plus de 50% estiment que l’état de l’environnement dans le monde se dégrade, notamment à cause de la pollution de l’air, des sols et de l’eau.
Les catastrophes causées par les activités humaines, l’urbanisation et la surexploitation des ressources naturelles sont également pointées du doigt par une large part des enquêtés.
Autres données intéressantes : 37 % des Français déclarent se rendre dans la nature tous les jours. 39 % y vont au moins une fois par semaine, 16 % au moins une fois par mois et 9 % la fréquentent moins souvent ou jamais.
Les enquêtés vivant à proximité de la nature sont évidemment ceux qui la fréquentent le plus au quotidien alors que les urbains ne sont que 27 % dans ce cas. De même, les retraités (47 %) se distinguent par leur intense fréquentation des milieux naturels.
Mais, les attentes diffèrent légèrement : si ces derniers y vont fréquemment pour « être au contact avec les animaux », ce n’est pas le cas des actifs qui cherchent davantage à « se reposer et se ressourcer » et à « éviter la pollution urbaine ».
D’autant que plus de 50% estiment que l’état de l’environnement dans le monde se dégrade, notamment à cause de la pollution de l’air, des sols et de l’eau.
Les catastrophes causées par les activités humaines, l’urbanisation et la surexploitation des ressources naturelles sont également pointées du doigt par une large part des enquêtés.
Les espaces recherchés par les Français : 28 % recherchent la forêt. Viennent ensuite les champs et prairies (22 %), le littoral (18 %), les bords de rivières, de lacs ou d’étangs (13 %), les jardins publics (12 %) et la montagne (8 %). (Sources Ipsos. 2020).
« Aux arbres citoyens ! »
Confirmant l’importance des arbres, Radio France et France Télévision ont lancé le 8 novembre une journée à thèmes autour des arbres intitulée : « Aux arbres citoyens ».
Tandis qu’une autre enquête réalisée la même année 2020 par le Ministère de la transition écologique souligne l’importance de l’arbre dans les imaginaires concernant la nature. La forêt y apparaît en troisième position alors que, dans des quantités moindres, d’autres références apparentées comme le bois, sapin, chêne, etc. viennent compléter cette famille de mots.
Deux autres registres sémantiques importants renvoient au monde animal qui est évoqué par 27 % des enquêtés, et au monde végétal qui pour sa part est évoqué par 21 % d’entre eux.
Enfin, il convient de noter que les espaces marins sont deux fois plus cités que les autres milieux aquatiques comme les rivières, les lacs ou les ruisseaux, etc.). De manière plus abstraite, les lieux de nature peuvent aussi prendre la forme du paysage et de grands espaces.
Tandis qu’une autre enquête réalisée la même année 2020 par le Ministère de la transition écologique souligne l’importance de l’arbre dans les imaginaires concernant la nature. La forêt y apparaît en troisième position alors que, dans des quantités moindres, d’autres références apparentées comme le bois, sapin, chêne, etc. viennent compléter cette famille de mots.
Deux autres registres sémantiques importants renvoient au monde animal qui est évoqué par 27 % des enquêtés, et au monde végétal qui pour sa part est évoqué par 21 % d’entre eux.
Enfin, il convient de noter que les espaces marins sont deux fois plus cités que les autres milieux aquatiques comme les rivières, les lacs ou les ruisseaux, etc.). De manière plus abstraite, les lieux de nature peuvent aussi prendre la forme du paysage et de grands espaces.
Solitude ou convivialité ?
En matière d’usage, deux logiques distinctes apparaissent. Pour tous, il s’agit de changer de décor, mais pour certains, l’enjeu est d’accéder à la solitude et de s’éloigner, tandis que d’autres aspirent à partager les moments de nature en famille (enfants, amis, chien …).
Si, chez ces derniers, la notion de convivialité est essentielle, les premiers tendent à ancrer leur rapport à la nature dans une forme d’érémitisme transitoire et évoquent davantage le besoin de se couper du monde, de se réfugier, de s’isoler, afin d’accéder à une forme de paix intérieure. On cherche à s’affranchir du monde extérieur perçu comme perturbant et nocif. Tout en donnant du sens à ses escapades.
De plus et surtout, au niveau des affects liés à la nature, c’est l’axe positif soit l’admiration qui domine : les Français « aiment » la nature qui est fréquemment évoquée au travers de sa beauté. Dans ce même registre évoqué par 22 % des enquêtés, les qualificatifs alternent entre l’exceptionnel : magnifique, merveilleuse, splendide, extraordinaire, parfaite, etc. et la simple appréciation : agréable, jolie...
D’autres qualités sont également mises en avant : la nature est bienveillante, surprenante, changeante, innocente, etc.
Par ailleurs, la grandeur de la nature est régulièrement évoquée, notamment en lien avec les grands espaces. Si bien que, pour en revenir à l’étude du Ministère de la transition écologique, un auteur exprime l’idée à notre avis très plausible, selon laquelle : « à rebours de cette vision manifestement très française d’une nature accueillante et apprivoisée, toute une mystique du sauvage se développe depuis quelques années avec un certain succès ».
Une tendance qui constitue une sorte de nouveau « wilderness » à la française qui pourrait s’amplifier et modifier encore les rapports de nos compatriotes à la nature.
Si, chez ces derniers, la notion de convivialité est essentielle, les premiers tendent à ancrer leur rapport à la nature dans une forme d’érémitisme transitoire et évoquent davantage le besoin de se couper du monde, de se réfugier, de s’isoler, afin d’accéder à une forme de paix intérieure. On cherche à s’affranchir du monde extérieur perçu comme perturbant et nocif. Tout en donnant du sens à ses escapades.
De plus et surtout, au niveau des affects liés à la nature, c’est l’axe positif soit l’admiration qui domine : les Français « aiment » la nature qui est fréquemment évoquée au travers de sa beauté. Dans ce même registre évoqué par 22 % des enquêtés, les qualificatifs alternent entre l’exceptionnel : magnifique, merveilleuse, splendide, extraordinaire, parfaite, etc. et la simple appréciation : agréable, jolie...
D’autres qualités sont également mises en avant : la nature est bienveillante, surprenante, changeante, innocente, etc.
Par ailleurs, la grandeur de la nature est régulièrement évoquée, notamment en lien avec les grands espaces. Si bien que, pour en revenir à l’étude du Ministère de la transition écologique, un auteur exprime l’idée à notre avis très plausible, selon laquelle : « à rebours de cette vision manifestement très française d’une nature accueillante et apprivoisée, toute une mystique du sauvage se développe depuis quelques années avec un certain succès ».
Une tendance qui constitue une sorte de nouveau « wilderness » à la française qui pourrait s’amplifier et modifier encore les rapports de nos compatriotes à la nature.
La conception des rapports à la nature en quatre profils
… Dernier point : pour élargir et affiner le sujet, voyons enfin l’analyse (publiée par le Hors-Série de Science & Vie), réalisée par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) qui met en avant certains comportements afin de chercher des leviers capables de transformer les attitudes délétères vis-à-vis vis de la nature.
Après avoir interrogé 1300 personnes ayant un lien professionnel avec la nature, l’écologue Martin Plancke révèle un certain nombre de points qu’il n’est pas inutile d’avoir à l’esprit. En ce qui concerne la campagne, c’est la notion d’identité régionale, locale qui, selon lui, fait corps.
Par ailleurs, 70% des interrogés voient la nature comme une bonne amie et 10% estiment que l’homme a le droit de la transformer si ces changements lui profitent…
Mais, le plus intéressant réside dans la typologie établie par le chercheur. Une typologie en quatre dans laquelle vous pourrez retrouver certains de vos clients et vous-même :
Le participant : « il envisage la nature comme un grand tout dans lequel il s’inclut totalement. Pour lui, homme et nature sont inextricablement liés. »
Le partenaire : « il soutient une forme de développement mutuel entre l’homme et la nature et rejette toute idée de hiérarchie entre les deux. Selon lui, la nature doit avoir le droit de se développer tranquillement tout comme l’homme. »
Le gardien : « il considère que c’est son rôle de prendre soin et de protéger la nature. Notamment avec l’idée qu’il doit faire des efforts par rapport à la génération suivante, car il a la capacité de penser. »
Le maître : « pour sa part, celui-ci estime que les humains sont fondamentalement différents de la nature, notamment parce qu’ils ont fait société. Grâce à leur supériorité intellectuelle, ils peuvent donc exploiter la nature et en optimiser les capacités. »
Après avoir interrogé 1300 personnes ayant un lien professionnel avec la nature, l’écologue Martin Plancke révèle un certain nombre de points qu’il n’est pas inutile d’avoir à l’esprit. En ce qui concerne la campagne, c’est la notion d’identité régionale, locale qui, selon lui, fait corps.
Par ailleurs, 70% des interrogés voient la nature comme une bonne amie et 10% estiment que l’homme a le droit de la transformer si ces changements lui profitent…
Mais, le plus intéressant réside dans la typologie établie par le chercheur. Une typologie en quatre dans laquelle vous pourrez retrouver certains de vos clients et vous-même :
Le participant : « il envisage la nature comme un grand tout dans lequel il s’inclut totalement. Pour lui, homme et nature sont inextricablement liés. »
Le partenaire : « il soutient une forme de développement mutuel entre l’homme et la nature et rejette toute idée de hiérarchie entre les deux. Selon lui, la nature doit avoir le droit de se développer tranquillement tout comme l’homme. »
Le gardien : « il considère que c’est son rôle de prendre soin et de protéger la nature. Notamment avec l’idée qu’il doit faire des efforts par rapport à la génération suivante, car il a la capacité de penser. »
Le maître : « pour sa part, celui-ci estime que les humains sont fondamentalement différents de la nature, notamment parce qu’ils ont fait société. Grâce à leur supériorité intellectuelle, ils peuvent donc exploiter la nature et en optimiser les capacités. »
Sources
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Rapport Thema : Société, nature et biodiversité : regards croisés sur les relations entre les Français et la nature. Ministère de la transition écologique. 2020.
Étude Ipsos : Les Français et la nature : fréquentation, représentations et opinions.2020
Sources Sciences & Vie : Hors- série. Septembre 2022
Étude Ipsos : Les Français et la nature : fréquentation, représentations et opinions.2020
Sources Sciences & Vie : Hors- série. Septembre 2022
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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