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I. 2009-2013 : Il est temps de réinventer l’identité méditerranéenne

La synthèse d'Etienne Pauchant, Fondateur de META


Comment réinventer la Méditerranée ? Quels sont les enjeux, les points faibles ? Etienne Pauchant, Fondateur de META (Mediterranean Travel Association) retrace l'évolution de cette zone touristique depuis 5 ans et revient sur les défis à relever pour rester en haut de l'affiche.


Rédigé par Etienne Pauchant, Fondateur de META le Lundi 8 Septembre 2014

L’Europe est de très loin le premier marché d’émission de touristes en Méditerranée et l’activité est souvent devenue la première industrie et le plus grand employeur dans les pays concernés - DR JdL
L’Europe est de très loin le premier marché d’émission de touristes en Méditerranée et l’activité est souvent devenue la première industrie et le plus grand employeur dans les pays concernés - DR JdL
La Méditerranée est une petite mer intérieure d’une superficie de 2,5 millions de km2, formant une zone homogène de réception touristique, constituée par 30 marchés ayant une rive avec elle, ou assimilables à un marché méditerranéen.

L’Europe est de très loin le premier marché d’émission de touristes en Méditerranée et l’activité est souvent devenue la première industrie et le plus grand employeur dans les pays concernés.

Il est temps en 2014, de réinventer l’identité méditerranéenne, multipliant les échanges entre ses rives, pour :

1/ concevoir une nouvelle offre balnéaire qui reste et restera la principale demande des touristes européens et internationaux pour les séjours touristiques en Méditerranée.

2/ augmenter sensiblement la distribution et la gestion numérisée des offres touristiques sur toutes ses rives ;

3/ organiser un apport culturel important dépasser l’image plage + mer, + soleil = tourisme de masse, qui caractérise la zone sur les nouveaux marchés émetteurs (Chine, Inde, Brésil, etc).

4/ Mettre en avant les aspects culturels, scientifiques, philosophiques des 6000 ans d’histoire de la Méditerranée

Voici les marchés comptés par l’OMT dans les zones :

- de l’Europe du sud : Albanie, (Andorre), Bosnie Herzégovine, (Bulgarie), Chypre, Croatie, Espagne, Grèce, Israël, Italie, (Macédoine), Malte, Monaco, Monténégro, (Portugal), (Roumanie), (San Marin), Serbie, Slovénie, Turquie

- de l’Europe de l’ouest : France

- de l’Afrique : Algérie, Maroc, Tunisie

- du Moyen Orient : Libye, Égypte, (Jordanie), Liban, Palestine, Syrie

(Entre parenthèses, les marchés n’ayant pas un accès direct à la Méditerranée).

Les arrivées en zone META tendent vers 350 millions, qui pourraient être atteints en 2014.

La destination ne pourra atteindre ce nombre d’arrivées qu’à l’impérieuse condition que les rives Est et Sud soient stabilisées.

2009-2013 : cinq années mouvementées

La rive Nord - qui totalise 228,3 millions d’arrivées internationales en 2013 - est atteinte par la crise économique deux ans avant le "printemps arabe" et ses dérèglements.

La baisse de 2009, est directement issue de la crise des subprimes apparue en 2008.

Elle est conséquente ; de l'ordre de -4,5% du nombre des arrivées internationales, mais le redressement est rapide et perceptible dès 2011, au point que le réalisé 2012-2013 est nettement supérieur au modèle de croissance META.

Il faut y voir un attrait réel des marchés de la rive nord, qui ont, en 2013, vraisemblablement, récupéré une partie des touristes qui ont déserté les rives Sud et Est, comme la Grèce (+ 15,30 %), la Bosnie (+ 21%) ou la Macédoine (+13,40%).

Les premiers résultats 2014 vont dans le même sens.

Le World Travel & Tourism Council évalue en début d’année une projection des principaux résultats macro-économiques du tourisme pour l’année en cours :

1/ Contribution directe et indirecte de l’économie touristique au PIB,

2/ le nombre d’emplois attachés directement ou indirectement à l’activité

Pour l’année 2013, ces projections sur les quatre premiers marchés de la rive nord se présentent de la manière suivante :

- France : l’activité contribue à 9,5% du PIB 2013 et emploie 2,8 millions personnes, soit 11,8% du total des emplois français.

- Espagne : l’activité contribue à 15,7% du PIB et emploie 2,6 millions de personnes, soit 15,8% du total des emplois espagnols.

- Italie : l’activité contribue à 10,3% du PIB et emploie 2,6 millions de personnes, soit 11,6% du total des emplois italiens.

- Grèce : l’activité contribue à 16,3% du PIB et emploie 846 000 personnes, soit 21,4% du total des emplois grecs.

La rive Sud, qui totalise 28,2 millions d'arrivées internationales en 2013, aurait dû en recevoir 5 million de plus.

Le décrochage significatif par rapport au modèle de croissance estimé par META est apparu en 2011.

L'Égypte est le marché le plus frappé par ces diminutions des arrivées internationales, passant de 14 millions d'arrivées en 2010 à 9,5 millions en 2011, avant de remonter à 11,2 millions en 2012, mais descendant à moins de 10 millions d’arrivées en 2013 (9,174 000).

La contribution (directe et indirecte) de l’économie du tourisme au PIB égyptien est estimée par le WTTC à 12.6% en 2013, générant 2,9 millions d’emplois (11,5 % de l’emploi total)

La Tunisie perd plus de 2 millions d'arrivées internationales en 2011 mais pourrait les retrouver en 2014, grâce à sa nouvelle stabilité constitutionnelle (6 269 000 arrivées en 2013).

La contribution (directe et indirecte) de l’économie du tourisme au PIB tunisien est estimée par le WTTC à 15,2% en 2013, générant 473 000 emplois (13,8 % de l’emploi total).

La Libye, futur « paradis des plages » de la Méditerranée n’est toujours pas « entrée en tourisme » et est devenue très instable.

L’Algérie, qui dispose d’un potentiel touristique formidable pourrait s’exprimer à partir de 2015.

Elle ne reçoit en 2013 que 2 733 000 arrivées internationales. Selon le WTTC, l’activité contribue à 8% du PIB algérien (direct et indirect) et emploie 747 000 personnes en 2013, (soit 7,1% de l’emploi total).

Le Maroc est le grand vainqueur de la rive sud. Le Royaume est resté autour de 9 millions d’arrivées en 2010, 2011 et 2012, avant d’enregistrer en 2013 une très forte progression et d’entrer cette année dans le club très fermé des destinations à plus de 10 millions d’arrivées touristiques internationales (+ 7.16% soit 10 046 500 arrivées).

L’activité contribue à 18,7% du PIB marocain (direct et indirect) et emploie, selon le WTTC 1 798 000 personnes, en 2013 soit 16,7% de l’emploi total.

Toutefois la seule évolution marocaine n’est pas suffisante pour contrer une régression des arrivées sur la totalité de la rive Sud en 2013 (-2.68%)

La rive Est : totalise 46,4 millions d’arrivées internationales en 2013. C'est en 2011 que la rive Est de la Méditerranée décroche par rapport au modèle de croissance META.

La chute est moins forte que sur la rive Sud, et ce, malgré la catastrophe syrienne, qui fait passer cette destination de six millions d'arrivées en 2009 à rien en 2013.

Il faut dire que le géant de la rive Est : la Turquie, n'a pas été touchée par ces diminutions des arrivées, bien au contraire, passant de 25 millions en 2009 à 35 millions d’arrivée en 2012, et attendue à plus de 37,8 millions en 2013 (+5,9%).

Selon le WTTC, l’activité touristique directe et indirecte contribue au PIB Turc 2013 pour 12,6% et emploie 2 317,500 personnes soit 9,1% de l’emploi total.

C’est donc essentiellement la locomotive turque qui permet à la rive Est d’afficher une progression de 3% en 2013. Toutefois, les événements dramatiques dans la région (juin-août 2014) pourraient fortement diminuer les résultats 2014 de cette grande destination touristique.

Les Balkans totalisent 25,9 millions d’arrivées internationales en 2013. Les huit marchés concernés ne sont pas impactés par les contraintes des destinations Sud et Est méditerranéennes (+ 5,35 %).

Leur croissance est supérieure au modèle de croissance moyen. Ils génèrent 7,2 millions d'arrivées touristiques supplémentaires entre 2008 et 2013.

Tous les articles sur le même thème

II. Quels sont les 4 principaux points faibles de la Méditerranée ? - LIRE

III. Réinventer la Méditerranée : vers la fin de la crise économique de 2008 ? - LIRE

Note de conjoncture 2014

52 millions de nouvelles arrivées touristiques mondiales en 2013.

En 2012, les arrivées internationales dans le monde dépassaient pour la première fois la barre symbolique du milliard de « pax » référencées en arrivées dans les 202 marchés observés par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT/UNWTO), soit 1 035 396 000 arrivées.

Elles sont 52 millions de plus en 2013 (+5,03% vs 2012) totalisant 1 087 438 000 arrivées réparties en cinq grandes zones de destination :

- L’Europe, distribuée entre le Nord, le Centre, l’Est, l’Ouest, et le Sud : 563 808 000 (+5,5%)
- L’Asie et le Pacifique : 248 723 000 (+6,5%)
- Les Amériques du Nord, Centrale et du Sud : 168 240 000 (+3,25%)
- L’Afrique : 55 861 000 (+6,28%)
- Le Moyen Orient : 50 816 000 (-2,18%)

La zone META, regroupant 30 marchés méditerranéens reçoit en 2013 328 897 130 arrivées, soit une progression de 3,716% vs 2012, (+ 11 784 132 arrivées) réparties entre :

- META Nord : 228 309 162 (+4,36%)
- META Sud : 28 222 500 (-3,2%)
- META Balkans : 25 898 000 (+5,35%)
- META Est : 46 467 470 (+4,18%)

Tous les chiffres présentés dans cette note de conjoncture ont pour source les travaux de La Mediterranean Travel Association, ceux du World Travel & Tourism Council.

Ceux publiés par des organisations et agences internationales et la mise à jour du Baromètre 2013 de l’Organisation Mondiale du Tourisme publiée en juillet 2014.

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