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L'Île Maurice veut ouvrir son ciel, French bee en embuscade ! [ABO]

Richard Duval, le ministre du Tourisme de Maurice a décidé d'ouvrir le ciel


En place depuis un peu moins d'un an, Richard Duval était de passage à l'IFTM Top Resa. Le ministre du Tourisme de l'Île Maurice est venu rappeler les liens indéfectibles entre les deux pays, mais aussi affirmer sa volonté de développer l'industrie en ouvrant le ciel de Maurice afin d’attirer de nouvelles lignes. D'après nos informations, French bee ferait un gros pressing pour obtenir des créneaux.


Rédigé par le Lundi 29 Septembre 2025

Richard Duval, le ministre du Tourisme de Maurice a décidé d'ouvrir le ciel - Depositphotos @DaLiu
Richard Duval, le ministre du Tourisme de Maurice a décidé d'ouvrir le ciel - Depositphotos @DaLiu
En place depuis dix ans, le gouvernement mauricien a été renversé lors des législatives de novembre 2024.

Richard Duval est devenu, à la faveur de ce chamboulement politique, ministre du Tourisme. Un poste loin d'être honorifique dans un pays où l'industrie représente 10 % de son PIB.

Un peu moins d'un an au sein du gouvernement, nous avons rencontré le ministre à l'occasion de l'IFTM Top Resa.

"Après un été austral (décembre à mars), correspondant à la haute saison pour nous, assez difficile, nous avons vécu une basse saison (l'été européen, ndlr) excellente, que je qualifierais de record.

Cela nous a permis de nous rattraper.

Nous nous attendons à enregistrer des retombées de l'ordre de 100 milliards de roupies (1,89 milliard d'euros) et d'atteindre 1,4 million de visiteurs étrangers.

Ce sont des barres symboliques,
" nous explique-t-il.

Imaginez qu'en 2024, année de référence pour l'industrie mauricienne, le pays avait accueilli 1,38 million de touristes pour des retombées de 83,6 milliards de roupies.

Une croissance qui ne doit pas cacher les nombreux défis auxquels fait face l'île, malgré sa position de destination long-courrier chérie par les tour-opérateurs.


Maurice : "Nous sommes étonnés de cette saisonnalité"

La dynamique est telle que la haute saison pourrait, à ce rythme, rapidement mal porter son nom.

"Nous sommes étonnés de cette saisonnalité et nous n'avons pas vraiment d'explication.

Malgré le fait que les gens disent que nous sommes une destination chère, les voyageurs viennent toujours. Nous sommes la destination long-courrier préférée des Français.

Notre présence sur l'IFTM est importante et nous sommes, je dois le dire, extrêmement satisfaits de la bonne tenue du salon,
" a commenté Richard Duval.

Le maintien de la destination dans le peloton de tête des plus vendues par les tour-opérateurs n'était pourtant pas garanti.

En effet, pour le deuxième hiver consécutif, les tarifs auraient pu dissuader quelques-uns de nos compatriotes de visiter l'île paradis. D’ailleurs, pour les fêtes de fin d'année, les Français étaient assez peu présents.

Mais malgré quelques retours inquiets de professionnels, il n'en serait rien.

Les adhérents du SETO ont enregistré une hausse des départs de +9,7 % lors de la haute saison (hiver en France) et +5,7 % pour l'été écoulé, avec à la clé, à chaque fois, une position de leader sur le long-courrier.

"La France est notre premier marché émetteur de touristes, avec 20 % de part de marché. Il est extrêmement porteur pour nous," estime le ministre.

Un gouvernement qui ne souhaite pas se reposer sur ces succès et cette grande dépendance au tourisme français.

L'Île Maurice veut partir à la conquête de l'Asie

L'Île Maurice veut partir à la conquête de l'Asie - RP
L'Île Maurice veut partir à la conquête de l'Asie - RP
L'enjeu va donc être de diversifier les marchés émetteurs de tourisme et aussi de gommer les difficultés hivernales, même si certaines sont indépendantes des autorités mauriciennes.

"Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement.

La situation économique et politique en France n'est pas vraiment favorable, avec une récession qui touche l'Europe. L'épidémie de chikungunya a aussi freiné les déplacements des Réunionnais.

Voici les facteurs qui expliquent ce constat.
Malgré tout, nous sommes très contents,
" souligne Richard Duval.

Bien que les succès s'accumulent pour Maurice, il n'est pas question de se reposer sur ses lauriers.

Le gouvernement en place souhaite accroître encore plus l'économie touristique et entend surfer sur ses atouts, sur le vieux continent, mais pas seulement.

En effet, la destination entend regarder du côté de l'Asie pour attirer toujours plus de visiteurs.

"Quand nous allons ouvrir le ciel mauricien, ce sera complètement différent.

Nous sommes en retard sur certains marchés comparativement à notre précédente mandature, il y a 10 ans. À l'époque, nous avions 100 000 visiteurs chinois, contre 33 000 en 2025.

Nous devons absolument travailler sur les marchés comme la Chine, l'Inde, la Russie et, plus globalement, l'Asie
,
" fixe comme objectif le ministre.

Île Maurice : une ouverture du ciel en priorité, French bee en embuscade ?

Pour arriver à attirer ou reconquérir ces voyageurs, l'Île Maurice a compris que l'offre est la clé de voûte pour stimuler la demande.

"Nous voulons ouvrir complètement le ciel mauricien, c'est l'une de mes priorités.

C'est dépendant de nos négociations politiques et de la situation géopolitique. À mon cabinet, nous travaillons dans ce sens,
" nous explique Richard Duval.

Sans attendre cette libéralisation effective du ciel et des créneaux, French bee s'est déjà positionnée pour ouvrir une route vers Maurice et exerce un fort lobbying, d'après nos informations.

La low cost dessert déjà la Réunion et la prolongation de cette route serait alors somme toute logique. Reste à savoir jusqu'où s’étendra cette ouverture, alors même que le transporteur national est en souffrance.

Pour y remédier, l'exécutif mauricien pousse pour une reprise en main d’Air Mauritius par Qatar Airways. Cette rumeur revient avec insistance dans la presse du pays.

La compagnie qatarie servirait donc à faire le lien avec le monde et notamment l'Asie, contre une entrée dans le capital du transporteur national, à hauteur de 49%.

L'arrivée d'un partenaire financier et industriel est devenu une priorité pour le pouvoir en place, alors que les nuages s'amoncellement dans le ciel d'Air Mauritius.

A lire : Air Mauritius : Après le redressement, les violentes turbulences

Quel avenir pour Air Mauritius ?

Après une dernière présidence ayant sapé le moral du personnel et enchaîné les couacs, il est temps pour la compagnie de sortir la tête de l'eau et de retrouver un équilibre économique.

Le nouveau directeur général, Andre Viljoen prendra ses fonctions le 15 octobre prochain dans une ambiance chaotique. Il devra donc composer avec une possible ouverture du ciel et un futur partenaire stratégique.

"Nous avons hérité d'une situation très difficile politiquement et même au sein du transporteur.

Une des priorités est de redresser la compagnie qui est extrêmement importante pour l'économie touristique. Nous repartons presque de zéro. Nous essayons de changer aussi l'image de la destination.

Maurice est connu pour le soleil, la mer, mais maintenant nous allons nous tourner vers le tourisme patrimonial, culinaire et culturel. Nous voulons montrer notre façon de vivre, notre gastronomie, faire rayonner le tourisme intérieur.

Ces richesses culturelles sont inexploitées,
" conclut le ministre.


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