La case de l’Oncle Dom : Air France - Travel Planet, qui a ouvert la boîte de Pandore ?

Juste pour vous rafraîchir la mémoire, Travel Planet a été condamnée, en première instance par le Tribunal de Commerce de Lille à verser des dommages et intérêts à Air France.

Motif : « préjudice commercial et d’image en raison de pratiques intentionnelles de surfacturations occultes ».

Travel Planet a fait appel…

Pas question ici et pour une fois, de prendre la moindre position. La justice, du moins pour l’instant, a tranché et apparemment donné raison à Air France.

Si j’ai tout bien compris, la compagnie avait conclu, avec ses clients, lesquels faisaient appel à l’agence de voyages pour émettre ses billets, des tarifs « particuliers ».

Si j’ai toujours bien compris, l’agence de voyages en question aurait appliqué « une marge supplémentaire » sur les billets qu’elle émettait pour ses clients. Tout en versant à Air France le « juste prix » conclu avec les clients de Travel Planet !

Bon. Là-dessus, le jugement du Tribunal est clair… sauf que, comme d’habitude, personne n’est d’accord.

Perso, et à la lecture du jugement, je ne vois pas pourquoi Air France aurait entamé tout ce barnum si, quelque part, elle ne se sentait pas lésée, du moins dans son image et dans le respect de ses accords avec les clients…

Je me demande toutefois si, en portant l’affaire devant les tribunaux, Air France, volontairement ou non, n’aurait pas ouvert la boîte de Pandore.

En même temps, si de telles pratiques étaient, comme certains le pensent, « monnaie courante », depuis le temps on s’en serait quand même aperçu, n’est-il pas ?

A moins, bien sûr que, soudain, l’un ou l’autre n’y trouve plus son compte ?

Ou alors, mais j’avoue être un peu sceptique, et comme nous le confiait un observateur averti, cette pratique reflète l’envie de créer un nouveau modèle de distribution. « Plus performant » selon de bonnes langues…

Pour Travel Planet cette nouvelle forme de distribution est, je cite « une approche moderne et sans précédent dans la distribution des voyages d’affaires »…

En même temps, on ne peut s’empêcher de penser à cette nouvelle norme de distribution, ce fameux NDC qui se profile à l’horizon et qui devrait, en apparence du moins, résoudre ce genre de problème.

Bien que de nombreuses interrogations demeurent, en premier lieu, cette fameuse rémunération des agences émettrices. Pour le moment, tout ceci est d’un grand flou, plus ou moins artistique...

Parce que, finalement, personne n’en sait encore trop rien. Quel va être ce « nouveau modèle économique » ?

Encore une fois, rien n’est écrit, si ce n’est que, durant le dernier congrès Manor, dont la majorité des adhérents sont tournés vers le voyage d’affaires, les interrogations allaient bon train.

Certes, l’outil en lui-même est un énorme progrès, mais quid de la force vive de toute société, à savoir : « combien on gagne ? » Et surtout comment ? J'ai bien l'impression que les compagnies aériennes sont en train de s'ouvrir un boulevard vers la vente "en direct"...