La case de l'Oncle Dom : le Moyen Orient a du pétrole et des idées pour plumer l'Europe...

Le Grand Bal de Selectourie de hier soir s'est plutôt bien passé, malgré une fréquentation un peu rabougrie par rapport aux années précédentes.

Mais bon, là n'est pas le sujet de ce jour.

C'est encore une fois, un drôle de constat que nous sommes obligés de dresser ici.

Nos compagnies aériennes européennes sont quasi nulles (et je pèse mes mots). Pas une d'entre elles n'a voulu anticiper et surtout, se préparer à une concurrence mondiale.

Curieux d'ailleurs pour des compagnies âgées de plus de… Mais non, on ne compte plus et qui pensaient ouvrir le monde à leurs passagers.

Qui voulaient ouvrir ce monde, mais en préservant "leur"monde.

C'était le bon temps, comme auraient dit nos ancêtres. Celui où Air France avait un quasi-monopole sur lequel elle tente encore de survivre, ou Lufthansa qui teutonnait dans son ciel, ou la grande bretonne britannique qui commençait déjà à considérer que le ciel n'avait pas de frontières…

A cette époque, la colonisation, du côté du Moyen Orient, on ne cherchait, nous européens, anglo-saxons aussi, qu'à piquer le pétrole.

En gros, fallait faire du fric et le piquer là où il était, puisque nos ancêtres ne pensaient qu'à se taper dessus… justement pour aller piquer les richesses de ceux qui les avaient mais qui l'ignoraient…

Manque de pot, la vie et le monde évoluent…

Tout ça pour vous parler des dernières déclarations du patron d'Etihad, James Hogan, un grand breton qui a tout compris, qui, lors d'une conférence de l'Union Européenne sur la compétitivité du transport aérien en Europe, réclamait le "droit à la concurrence".

Je le cite : "l'aviation est une industrie mondiale, et non régionale, générant des bénéfices économiques et sociaux forts.

Etihad veut s'engager avec l'Europe pour un gain mutuel.

La consolidation des compagnies aériennes est essentielle pour des services aériens durables.

L'investissement externe n'est pas une menace. Il s'agit d'une opportunité de renforcer les compagnies aériennes et de soutenir l'emploi et la croissance économique. »

Et servez chaud ! Ils ont tout compris les pays du Golfe, même si dans ses déclarations devant les Européens, le patron d'Etihad ne cache pas son appétit d'acquisition des compagnies aériennes européennes.

Et c'est là, la vraie menace pour nos compagnies européennes, lesquelles, encore une fois, forte de leur arrogance, n'ont rien vu venir.

Ou du moins, ont-elles vu venir le danger beaucoup trop tard et tenté de se protéger à coups d'interdictions ou de limitations des trafics.

Pas idiotes, les compagnies du Golfe qui, beaucoup plus argentées, rachètent nos pauvres compagnies qui n'en peuvent plus.

Et le comble, c'est qu'elles se font la guerre entre elles… Mais, dans le cas d'Etihad, survenue la dernière dans cette guerre des gangs aériens, sa récente opération envers Alitalia pourrait bien la propulser à niveau égal avec ses principaux compétiteurs, qui ne sont ni Air France, ni British, ni Lufthansa…

Etihad a aussi compris le rôle crucial que pouvait jouer la distribution européenne… D'ailleurs, à l'issue de son plaidoyer, James Hogan ponctuait d'un vibrant "Etihad Airways veut s'engager avec l'Europe".

Normal... mais les Emirates, Qatar et consorts aussi M. Hogan !