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Management : Autonomie, Responsabilité et Positivité, le triptyque gagnant

La chronique de Marc ROUSSEL


Dans un secteur économique où le multicanal est devenu synonyme de "chacun pour soi et Dieu reconnaîtra les siens", l'éthique va prendre un sens tout particulier dans la gouvernance des entreprises. Marc Roussel, auteur du "Manager Éthique", nous éclaire chaque mois sur les enjeux de cette discipline dans le cadre du développement et des relations de l'entreprise avec son environnement.


Rédigé par Marc ROUSSEL le Mardi 5 Juin 2012

Les spécialistes du marketing sont de grands rêveurs mais en même temps ils doivent obtenir des résultats concrets.  Pour éviter de tomber dans le piège d'une créativité stérile, ils ont mis au point une démarche de présentation qui prend en compte tous les critères de réalisation d’un projet. - DR : Photo-libre.fr
Les spécialistes du marketing sont de grands rêveurs mais en même temps ils doivent obtenir des résultats concrets. Pour éviter de tomber dans le piège d'une créativité stérile, ils ont mis au point une démarche de présentation qui prend en compte tous les critères de réalisation d’un projet. - DR : Photo-libre.fr
Nous serions surpris de voir combien les Managers se sentent dans l’obligation de tout porter, de tout régir, de tout décider, de tout planifier.

Je ne sais pas exactement pourquoi, devenant adulte et revêtant quelque responsabilité, nous tombons dans la valence de papa, et selon notre tempérament, devenons un Manager plutôt autoritaire ou plutôt laxiste avec dans les deux cas cette fâcheuse tendance à vouloir penser, décider et trop souvent même agir à la place de nos collaborateurs.

Faut-il s’étonner si nous nous retrouvons et nous plaignons d’être entourés d’exécutants.

"Chaque individu est un gagnant en puissance : certains sont déguisés en perdants, ne vous laissez pas tromper par les apparences" - Kenneth Blanchard

Il se trouve que les Managers qui réussissent le mieux s’entourent de personnes qui possèdent à un degré ou à un autre les trois facultés suivantes : Autonomie, Responsabilité et Positivité.

Or, il se trouve que le Management Opérationnel par Projet exploite, valorise et développe ces aptitudes qui font la différence entre l’adulte et l’enfant. - Extrait du Manager Ethique

Étape n°2 : le projet

Définition du projet : étude et plan d’actions permettant de transformer un axe de progrès en réalité opérationnelle.

Du rêve à la réalité

Rêver est une activité particulièrement régénératrice à condition d'en commencer aussitôt la réalisation. En d'autres termes, de se mettre au travail. Autrement, gare à la frustration !

La formule présentée ici, est une « bonne vieille recette » qui a mille et une fois fait ses preuves.

Les spécialistes du marketing sont de grands rêveurs mais en même temps ils doivent obtenir des résultats concrets.

Pour éviter de tomber dans le piège d'une créativité stérile, ils ont mis au point cette démarche de présentation qui prend en compte tous les critères de réalisation d’un projet.

La répartition des domaines stratégiques

La première tâche consiste à transformer les domaines stratégiques en projets cohérents. Ces projets, une fois délimités, sont déclarés « en existence ».

Ils font l’objet d’un engagement de la part de chaque membre du comité de direction.

La structure d’accompagnement

Une fois mis en existence, ils peuvent être répartis entre les différents membres du comité de direction en respectant un certain nombre de règles qui conditionnent la viabilité de ce type de projet : aussi important qu’un plan d’arbre précieux mais aussi fragile si l’on ne crée pas les structures qui lui permettront de survivre aux premiers jours, puis de grandir jusqu’à ce qu’il donne les fruits pour lequel il a été planté.

C’est pourquoi, il devient nécessaire de nommer rapidement un Comité de projet.

L'élimination des intentions parasites

Loi : Selon la loi : qu’à tout effet, il y a une cause, la valeur de l’intention se mesure aux effets qu’elle produit.

Corollaire : les intentions annoncées sont validées ou invalidées par les effets produits.

Investigation : Le principe de base étant de remonter des effets aux causes en sachant avant de commencer qu’une intention est toujours le fait d’au moins une personne. Ne cherchez pas des situations mais des personnes chez lesquelles vous découvrirez immanquablement : une rupture de communication dont les causes sont expliquées tout au long de l’ouvrage.

Il arrive qu’une entreprise se lance dans un projet qui au final ne marche pas. Le projet est abandonné sans que l’on sache vraiment pourquoi. Ce «passage à la trappe » fragilise la confiance que les gens ont les uns dans les autres et produit des contres-intentions très polluantes parce que non dites et susceptibles d’alimenter sournoisement la rumeur.

L’intention est quelque chose de très puissant aussi bien pour avancer que pour arrêter. Exemple d’un projet victime du phénomène : « Ah oui, encore un projet… » Cette phrase pensée par une majorité silencieuse acquiert une force d’inertie qui enlèvera 5, 10, 15 % de force à l’intention du projet.

C’est invisible et inodore mais le projet est mort dans l’œuf. En fait, il est toujours utile de « nettoyer»* les intentions parasites avant de se lancer dans un tout nouveau projet.

*Nettoyer : Processus de communication permettant de traiter toutes les contres intentions. C’est une technique qui s’inspire du traitement des objections cher au vendeur.

Le conseil gaulois

En Gaule, comme dans les nombreux pays de l'époque, existaient trois types de statuts.

Le plus bas était celui des esclaves. Presque toujours, des personnes ayant été faites prisonnières après une bataille perdue. C'est pourquoi il est préférable de gagner les batailles.

Les deux autres types comptaient les seigneurs et les hommes libres. Les seigneurs, les chefs, les officiers, les managers en somme. Les hommes libres, tous les autres qui n'étaient pas esclaves.

Si le statut tenait au hasard de la naissance, le rang, lui, était directement lié à la valeur de l’individu, à sa capacité à créer des richesses en temps de paix et à tuer l'ennemi en temps de guerre.

A cette époque, en Gaule, les femmes avaient un statut égal aux hommes. Par ailleurs, lorsque la nécessité l’exigeait, elles s’avéraient être de redoutables guerrières.

La prise de conscience du problème

Lorsqu'un problème concernant le clan survenait, l'on rassemblait le conseil.

Comme chacun le sait, les Gaulois étaient réputés pour avoir le sang vif. Aussi existait-t-il quelques règles permettant de canaliser ces forces bouillonnantes.

L’analyse du problème

La première de ces règles concernait l'analyse du problème. Chaque personne devait prendre la parole et exprimer très honnêtement et complètement son point de vue. À ce stade faire preuve d’honneur signifiait dire sa vérité.

Il convenait par ailleurs de ne pas interrompre la personne qui parlait. Le faire, était considéré comme une insulte (et les insultes en ce temps là, n’étaient pas traitées à la légère, mais dans un cercle de 12 pas, une arme à la main. Aussi prenait-on garde de peser ses mots.)

Pendant ce temps, le chef écoutait, particulièrement attentif aux intentions de celui qui parlait. Pourquoi ? Parce que l'intention de quelqu'un est une force !

Décider :

- Délibérer : Quand chacun avait parlé, exprimé son point de vue, déclaré son intention, il convenait de se retirer afin d’évaluer toutes les forces en rapport avec le problème, d'en mesurer la résultante et de prendre une décision. En ce sens, une décision est un faisceau de forces orientées vers un but. Une décision pourrait se mesurer en termes d’énergie.

- Communiquer : Ensuite, la décision est annoncée à tous de façon claire et transparente* afin que chacun puisse en mesurer les conséquences pour lui-même et les siens. Il apparaît clairement qu'une bonne décision prend en compte l'intérêt du plus grand nombre et qu'en conséquence, certains intérêts particuliers peuvent être moins bien servis.

- Choisir : C’est pourquoi, chaque homme libre présent avait encore la possibilité d'accepter ou de refuser cette décision. Et celui qui refusait pouvait encore partir avec les honneurs. Il saluait ses cousins ses amis et les autres et se retirait avec sa famille et ses biens.

- S’engager : Ceux qui restaient, exprimaient d'une façon explicite qu'ils acceptaient la décision.
Ensuite, chacun sait que la meilleure façon d'avoir une chance de gagner un jeu, quel qu’il soit, est de s'y donner à fond.

Être fidèle à la parole donnée


Or, il arrivait que certains, après avoir fait croire à tous qu’ils acceptaient la décision en ne disant rien et en ne partant pas, commençaient leur travail de sape, en critiquant, dénigrant, dévalorisant de façon cachée la décision prise.

" Je ne crois pas que ce soit une si bonne décision que cela… Il y avait mieux à faire... Je suis sûr que nous allons nous en mordre les doigts… Ah si c’était moi le chef… etc."

Ces contre-intentions sont également des forces qui s’opposent à une autre force. Cette opposition réduit alors le pouvoir de la décision.

Aussi, lorsque quelqu'un critique une décision, en justifiant sa position de mille et une raisons toutes aussi valables les unes que les autres, il devrait savoir ce qu’il est en train de faire : s’opposer de façon cachée au groupe dont il fait partie.

Par définition, les gens qui adoptent ce genre d’attitude et de comportements sont soit des espions, soit des traîtres.

En temps de guerre, le traître comme l’espion est si dangereux qu’on lui réserve les plus lourdes peines.

En temps de paix, le traître ne passerait pas inaperçu si celui qui l'écoute lui indiquait qu’il se comporte comme tel puis l’orientait vers la bonne personne afin qu’il exprime ses doutes et ses inquiétudes.

Aussi, en ne disant rien, nous nous rendons complices du traître. C’est là, toute l’essence du complot… Derrière le voile des apparences ces contre-intentions sont autant de freins qui pèsent sur l'action, la compliquent et finissent parfois par la faire échouer.

Combien de projets ont échoué alors qu’ils ne leur manquaient presque rien. Ce qui est étonnant et assez rageant dans le fond est de constater que ceux-là mêmes qui ont fait échouer l'action en retirant sournoisement leur soutien se donnent raison en disant qu'ils l’avaient prédit.

- Dire que cela ne va pas marcher

- Ne rien faire

- Constater que rien ne se passe

- Se gausser de l’avoir prédit !

C’est vraiment tordu comme mode pensée ?!

Il est bon, dans un groupe, que chacun prenne conscience de sa responsabilité quant à son attitude face aux décisions prises. Il y a plus d'honneur et de valeur à faire marcher les choses en restant honnête que de se cacher dans l'ombre, comme un lapin tremblant, pour saboter la réalisation d’une décision. Il faut bien sûr plus de courage aussi.

En tous les cas, chez les Gaulois, les traîtres étaient passés par les armes.

* Des réserves s’imposent parfois en fonction de l’importance stratégique de certaines facettes d’un plan. Le plus souvent pour que l’ennemi, (le concurrent) soit informé le plus tard possible.

Formuler son projet

« Ce que l'on conçoit clairement s'exprime aisément. Ce que l'on projette clairement s'accomplit aisément »

Acceptation du mot FORMULE : Une formule décrit les étapes essentielles d'un processus : Ce qu'il faut faire et dans quel ordre le faire pour obtenir efficacement un résultat donné.

Une formule en 7 points :

- But
- Objectifs
- Mécanisme
- Planning
- Budget
- Justificatifs
- Contrôle

Formuler un projet suppose une réflexion préalable et tout un travail effectué en équipe pour le définir de façon optimale, c’est-à-dire qu’il profite de l’expérience sans pour autant s’enfermer dans les limites d’un passé qu’il convient de faire évoluer.

Cette démarche d’apparence intellectuelle, frisant l’impertinence de l’évidence, se transforme facilement en « casse-tête chinois » quand elle vient par inadvertance déranger les habitudes en place. Il s’agit donc d’un processus délicat exigeant la fermeté dans la démarche si l’on veut rester souple et adaptable dans la forme.

Validation par le comité de projet (par extension toute autorité de niveau supérieur)

Chaque projet, une fois formulé, est présenté au Comité de Projet pour être validé et officialisé. Un projet correctement formulé confère au manager en charge la plus grande autonomie qui soit dans des limites parfaitement définies. Le projet devient alors lettre de mission.

Le Comité de Projet organise le suivi et garantit d’une part le bon déroulement de chaque projet mais reste le garant que le projet soit arrêté de façon transparente et réponde à une nécessité objective et non pas à une faiblesse déguisée.

Quant à la réalisation du projet lui-même, il revient au responsable et présuppose un bon niveau de Management Opérationnel.

Par Marc Roussel

Marc Roussel /photo dr
Marc Roussel /photo dr
Marc Roussel est l'auteur du "Manager Éthique" et Dirigeant Associé de IRCAR Formation.

De formation supérieure en marketing, Marc Roussel exerce le métier de vendeur pendant 10 ans, puis reçoit une formation de Consultant-Formateur et l’exerce au cours des 10 années qui suivent.

En 1998, il crée IRCAR-Formation qui développe pour ses clients des programmes de formation permettant d’accroître les compétences clés pour réussir dans les fonctions : Diriger, Manager, Vendre et optimiser ses Relations Clientèle.

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Tags : marc roussel
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