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Pour 2022, Girardot Voyages espère atteindre 70% de son CA de 2019 🔑

Le point sur le Groupe familial basé en Bourgogne


Il y a deux ans, Voyages Girardot célébrait en grande pompe les 100 ans du Groupe, installé à Chalon-sur-Saône. A peine le temps de souffler toutes les bougies que la pandémie venait frapper de plein fouet cette entreprise familiale, dont les autocars vert et noir sillonnent la France et l'Europe. Alors, comment le Groupe, dirigé par les trois frères Pascal, Philippe et Christophe Girardot a-t-il résisté à la crise ? Nous avons fait le point avec eux.


Rédigé par le Jeudi 23 Juin 2022

Christophe, Philippe et Pascal Girardot dirigent le Groupe familial basé en Bourgogne - DR : A.B.
Christophe, Philippe et Pascal Girardot dirigent le Groupe familial basé en Bourgogne - DR : A.B.
La vigilance reste de mise pour le Groupe Voyages Girardot.

Après deux années passées à s’adapter pour résister à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques et sociales, l'entreprise bourguignonne basée à Chalon-sur-Saône ne crie pas encore victoire.

« Notre objectif en 2022 est de réaliser 70% du chiffre d'affaires de N-3, mais nous ne sommes pas certains d'y arriver », nous explique, avec prudence, Pascal Girardot, le directeur général de Selectour Voyages Girardot.

Tout dépendra des résultats de l'été et de l'automne.

Il faut dire que le retour à la normale, bien qu'en cours, n'est pas prévu pour tout de suite. « Notre production a été gelée pendant quasiment deux ans », poursuit Pascal Girardot.

Conséquence directe : « nous n'avons pas réédité de brochure papier, notre production est aujourd'hui 100% digitale et totalement réservable en ligne, ce qui permet à nos clients, au gré des réouvertures de frontières, de pouvoir repartir sur des destinations ouvertes à la commercialisation ».

Si le site de Voyages Girardot est marchand depuis 12 ans, avec la pandémie, l'accent a été mis sur la production en digital, avec un renforcement du marketing, une présence accrue sur les réseaux sociaux et l'envoi de newsletters.

« Nous avons développé notre site Internet et notre vente en ligne de manière conséquente. En interne, nous avons aussi mis en place le MCTO avec notre production vers les agences, c'est-à-dire l'envoi du message comptable dans l'agence à l'issue d'une vente faite sur notre production maison, ce qui nous permet de récupérer les données comptable d'une vente. Un gain de productivité immédiat pour les agences », ajoute le directeur général.


La demande repart sur la France et l'Europe

Voyages Girardot a aussi adapté son site Internet afin que ses clients Groupes puissent s’inscrire et réserver un voyage de groupes fait par un responsable de groupes.

Il a également développé son outil de conception de programmes de voyages. « Nous avons allégé le cheminement entre la page blanche sur laquelle on débute un voyage et la dernière étape qui consiste à avoir un programme vendable, cliquable et achetable directement.

Ces deux ans ont été une aubaine pour rouvrir des chantiers un peu oubliés ou remisés
 », commente Pascal Girardot, citant par exemple, la possibilité pour les clients de pouvoir désormais imprimer en PDF le détail des programmes accessibles en ligne.

LIRE AUSSI : Pascal Girardot (Girardot Voyages) : "Rien n’est permanent, sauf le changement... cette devise est mon carburant !"

Aujourd'hui, malgré une reprise évidente des voyages, chez Voyages Girardot, on ne situe pas encore sur des niveaux équivalents à 2019. « Le bassin méditerranéen marche très bien, notamment l'Espagne, le Portugal, la Grèce, l'Italie, la Corse, ce qui n'est pas le cas pour le Maroc et la Tunisie.

D'une manière générale, le moyen-courrier est beaucoup mieux reparti que le long-courrier, où il est encore assez compliqué d'aller en Asie et où le pass sanitaire est encore demandé pour des destinations comme les États-Unis
 », ajoute Pascal Girardot.

Avec l'Europe, la France est en priorité vendue par le Groupe bourguignon - en agences, via son service production mais aussi sa marque réceptive Bienvenue en Bourgogne - « étant donné que ce n'est pas loin, pas cher et qu'il n'y a pas trop de contraintes sanitaires, pas d'avion à prendre, pas de risques majeurs », commente Pascal Girardot. Circuits, locations, maxi week-ends sont les formules les plus prisées.

A cela s'ajoutent les croisières, qu'elles soient fluviales ou maritimes. « Nous avons constaté une vraie envie de repartir de la part de nos clients, dès l'automne dernier, quelle que soit la formule de voyage », précise Pascal Girardot, dont le Groupe a déjà organisé 4 opérations de croisières avec à bord, entre 30 et 80 personnes.

Deux agences fermées à Dijon et Châlon

Les craintes se portent désormais sur l'été, entre les annonces d'annulations de vols par les compagnies aériennes, les grèves dans les aéroports et le manque de personnel parmi les PNC et le personnel des aéroports.

« Pour l'instant, rien n'est arrêté, mais nous surveillons de près la situation. Surtout du côté des compagnies low cost, qui desservent bien souvent des destinations pour lesquelles il n'y a pas d'autres compagnies positionnées... Nous espérons donc que les vols prévus seront maintenus et qu'au pire, nous serons prévenus bien en amont pour pouvoir reprotéger nos clients, car aujourd'hui les compagnies n'ont pas de plan B !

Nous avons les mêmes craintes pour tous les préacheminements vers des vols en long-courrier
 », indique Pascal Girardot.

De quoi laisser entrevoir une activité plus intense dans les agences du Groupe cet été...

Des points de vente qui ont tous rouvert leurs portes à l'exception de deux agences à Dijon et Chalon-sur-Saône, qui ont été fermées. « Il y avait dans ces villes au moins deux agences, nous avons donc décidé de regrouper les équipes et de transférer les fichiers clients dans une seule agence à chaque fois.

Cela nous a permis de maintenir les effectifs, sans perdre trop de clients puisque nous sommes toujours présents dans ces villes
», détaille Pascal Girardot.

Actuellement, les équipes sont encore en partie en APLD. En deux ans, le Groupe Girardot a perdu au global environ 10% de ses collaborateurs, dont certains sont partis en reconversion professionnelle. D'autres sont en maladie.

« Nous recrutons donc dans certains services - production, ventes, accueil/réservation - mais c'est très compliqué, d'autant plus que le métier n'est pas simple, qu'il y a peu de candidats et moins d'étudiants, les BTS Tourisme ayant été plus ou moins impactés en terme de formation », analyse le directeur général.

"Sans les aides, nous ne serions pas là aujourd'hui"

La même problématique se pose au sein de la branche transports. « Depuis le mois de mars, il y a une grosse demande sur le transport privé, c'est-à-dire la location d'autocars « secs », mais nous ne sommes pas en capacité d'assurer la totalité des demandes, étant confrontés à un problème de recrutement de conducteurs d'autocars », explique Philippe Girardot, le directeur de la branche Transports.

« Nous n'avons pas réduit notre flotte durant la pandémie, mais une partie de nos conducteurs sont partis en retraite anticipée ou dans le transport routier. Ne nous pouvons donc travailler qu'à 80% de notre capacité en moyenne. A cela s’ajoute la perte d'autres opérateurs ainsi qu'un manque de véhicules sur le marché... »

Pour la branche Transport du Groupe Girardot, qui est dissociée de la branche Voyages, les années de crise ont engendré une perte sèche dans les comptes. « Nos deux derniers exercices sont déficitaires, car si nous avons pu bénéficier du chômage partiel, cela n'a pas été le cas pour les autres aides - notre chiffre d'affaires étant réparti pratiquement à égalité entre le transport public de voyageurs et le transport occasionnel, il n'atteignait pas les seuils qui donnaient droit à ces aides, malgré le fait que nous étions dans le secteur S1 et S1 Bis.

Nous avons donc dû puiser dans nos réserves
 », ajoute Philippe Girardot.

Heureusement, « l'entreprise est saine, et la trésorerie était tout à fait honorable avant la pandémie », renchérit Pascal Girardot, nous n'avons pas eu à faire de PGE.

Toutefois, les aides nous ont beaucoup aidés, sans elles, nous ne serions pas là aujourd'hui, très clairement. Si le gouvernement décide de remettre des aides au goût du jour, nous apprécierons aussi parce qu'aujourd'hui, les charges restent comme avant, mais sans le volume
 ».

"Si on ne fait pas, on perd et si on fait, on risque de perdre sur la marge"

Le redémarrage, on le voit, ne se fait pas en toute fluidité. Car après l'été très « chaud » qui s'annonce, l'automne pourrait être tout aussi compliqué.

« En production, nous travaillons beaucoup sur le début de saison ou l'arrière-saison, qui est un complément d'activité pour nos partenaires hôteliers, mais pour l'instant, certains ne sont pas en mesure de s'engager pour l'automne.

Cela dépendra de la saison estivale : s'ils ont suffisamment travaillé cet été et que les réservations arrivent jusque suffisamment tard dans la saison, ils ouvriront un peu plus tard.

Mais tout dépendra de la demande et de leur capacité à accueillir les clients, à cause du manque de personnel
, nous explique Pascal Girardot.

Nous avons des difficultés à obtenir confirmation auprès des hôteliers qu'ils seront ouverts jusqu'en novembre, notamment la partie restauration. Idem pour 2023, alors que nous avons déjà des demandes de la part de nos clients... »

Alors que faire ? Sortir une production sans connaître encore les dates d'ouverture ? « Quelquefois nous le faisons, en croisant les doigts, en se disant qu'on trouvera bien un hôtel, mais dans d'autres cas, nous ne connaissons même pas les tarifs - pourtant nous avons la certitude qu'ils ont augmenté partout !

Mais si on ne fait pas, on perd et si on fait, on risque de perdre sur la marge. C'est une situation totalement ubuesque
 ». Et de citer en exemple, le Carnaval de Nice, pour lequel des clients commencent à vouloir se positionner, alors que l'hôtel n'a pas encore communiqué ses tarifs...

« C'est le même problème avec l'aérien. Aujourd'hui, on ne sait pas combien coûtera un billet d'avion pour l'année prochaine ! Les surcharges arrivent et, en parallèle, nos clients sont dans le même genre de situation : le coût de la vie a augmenté et à l'automne, cela sera sensible, une partie de notre clientèle est attentiste », continue Pascal Girardot.

A ce contexte s'ajoute un autre fait : la perte d'une partie des clients les plus âgés.

« Dans cette période compliquée, une partie de nos clients se sont rendus compte qu'ils étaient beaucoup trop âgés pour voyager. Nous avons donc perdu plus rapidement des clients qui, d'année en année, s'inscrivaient sans se poser de questions, même en prenant de l'âge.

Avec deux années d'arrêt, ce sont environ 15% de nos clients qui nous ont annoncé ne plus être en capacité de repartir, surtout sur des grands voyages
 ».

Mais, plus d'un siècle après sa création, Voyages Girardot continue de relever les manches et d'affronter les épreuves !

Anaïs Borios Publié par Anaïs Borios Journaliste - TourMaG.com
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