Indicateur RSE, outil de progression, note à l'usage des clients ? Qu'est-ce que propose Act Eco ? - Crédit : Logis Hotels
Soyons honnêtes. Le groupe Logis Hôtels, en termes de développement durable, fait partie des bons élèves. On n’a pas grand-chose à redire.
Le groupe revendique un ADN tourné vers le social, le sociétal et l’environnemental et force est de constater que le plus souvent, on est dans le vrai.
Pour autant, on doit admettre que cette fois-ci, on est un peu sceptiques...
Logis Hôtels lançait récemment son outil Act Eco.
Présenté comme un projet RSE, il propose 7 piliers liés à des actions de développement durable, et une série de critères reliés à ces piliers.
À la validation de chaque critère, l’établissement reçoit un point - une note sur 10 lui est attribuée, note qui sera partagée avec le client.
Le groupe revendique un ADN tourné vers le social, le sociétal et l’environnemental et force est de constater que le plus souvent, on est dans le vrai.
Pour autant, on doit admettre que cette fois-ci, on est un peu sceptiques...
Logis Hôtels lançait récemment son outil Act Eco.
Présenté comme un projet RSE, il propose 7 piliers liés à des actions de développement durable, et une série de critères reliés à ces piliers.
À la validation de chaque critère, l’établissement reçoit un point - une note sur 10 lui est attribuée, note qui sera partagée avec le client.
C’est quoi, Act Eco ?
Act Eco est né après 18 mois de travail du comité RSE du groupe, constitué de 18 hôteliers, du chargé de projet RSE et de Karim Soleilhavoup, Directeur Général de Logis Hôtels.
« Le projet a été construit, validé, piloté, testé et éprouvé par les hôteliers du comité, explique Karim Soleilhavoup. C’est du pratico-pratique, dans une démarche de progression et d’amélioration continue. »
Sept piliers structurent la démarche : gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets, de la biodiversité, des achats responsables, de l’aspect social et de l’aspect sociétal.
À l’intérieur, 10 critères par piliers pour 70 points en tout. Chaque critère correspond à une action qui est faite - ou non - par le répondant. Selon ses réponses, il obtiendra une note sur 10.
Ainsi, tous les critères se valent, et aucune action n’a plus d’impact qu’une autre - du moins sur la note.
Peut-on définir Act Eco comme « l’indicateur RSE de Logis Hotels », comme le présente le groupe sur son site ? En réalité, Act Eco ne correspond pas à la définition de la RSE (ou responsabilité sociétale d’entreprise) : l’indicateur n’est pas obligatoire, il n’engage ni l’hôtelier ni le groupe et ne donne lieu à aucune mesure concrète.
Pas une politique RSE donc, mais un indicateur de travail très utile pour les hôteliers du groupe.
« Les 70 points créent du sens. Ils sont faciles à mettre en œuvre, opérationnels, les hôteliers peuvent en parler entre pairs et les mettre en place, c’est très concret », explique le directeur général du groupe.
« Le projet a été construit, validé, piloté, testé et éprouvé par les hôteliers du comité, explique Karim Soleilhavoup. C’est du pratico-pratique, dans une démarche de progression et d’amélioration continue. »
Sept piliers structurent la démarche : gestion de l’énergie, de l’eau, des déchets, de la biodiversité, des achats responsables, de l’aspect social et de l’aspect sociétal.
À l’intérieur, 10 critères par piliers pour 70 points en tout. Chaque critère correspond à une action qui est faite - ou non - par le répondant. Selon ses réponses, il obtiendra une note sur 10.
Ainsi, tous les critères se valent, et aucune action n’a plus d’impact qu’une autre - du moins sur la note.
Peut-on définir Act Eco comme « l’indicateur RSE de Logis Hotels », comme le présente le groupe sur son site ? En réalité, Act Eco ne correspond pas à la définition de la RSE (ou responsabilité sociétale d’entreprise) : l’indicateur n’est pas obligatoire, il n’engage ni l’hôtelier ni le groupe et ne donne lieu à aucune mesure concrète.
Pas une politique RSE donc, mais un indicateur de travail très utile pour les hôteliers du groupe.
« Les 70 points créent du sens. Ils sont faciles à mettre en œuvre, opérationnels, les hôteliers peuvent en parler entre pairs et les mettre en place, c’est très concret », explique le directeur général du groupe.
Pas d’expert RSE, mais « des milliers de contrôles »
Logis Hôtels ne définit pas du tout Act Eco comme un label, mais comme un score évolutif en fonction de l’expérience et de l’avancé des hôteliers : « Si 100% des hôteliers valident tels critères, alors ça ne sert à rien de les proposer. Potentiellement on peut aussi en ajouter. »
Et c’est vrai que le label, ça peut faire peur : on s’approprie bien plus facilement une grille en interne, où rien n’est obligatoire et tout est flexible. Selon Karim Soleilhavoup, « de nombreux hôteliers quittent la démarche parce qu’ils estiment qu’ils n’arrivent plus à suivre. Nous, on veut faire évoluer le système pour que chacun trouve son chemin en fonction des piliers qui lui semble les plus faciles à atteindre ».
Mais si les critères sont flexibles, comment vérifier que l’hôtelier avance effectivement ? « Qui sommes-nous pour juger ? » répond Karim Soleilhavoup, qui préfère s’en remettre à « des milliers de contrôles » : ceux ces clients.
« Le client voit le score avant la réservation. Il pourra vérifier une fois sur place, engager un dialogue, demander à l’hôtelier ce qu’il fait concrètement, explique le directeur général. C’est un coefficient multiplicateur : le client peut rapporter des bonnes pratiques chez lui ».
Encore faut-il qu’il soit informé de sa mission de « contrôle ». Mais sur le site, le futur client voit simplement un score : il ne lui est jamais demandé d’être acteur de la démarche.
Et c’est vrai que le label, ça peut faire peur : on s’approprie bien plus facilement une grille en interne, où rien n’est obligatoire et tout est flexible. Selon Karim Soleilhavoup, « de nombreux hôteliers quittent la démarche parce qu’ils estiment qu’ils n’arrivent plus à suivre. Nous, on veut faire évoluer le système pour que chacun trouve son chemin en fonction des piliers qui lui semble les plus faciles à atteindre ».
Mais si les critères sont flexibles, comment vérifier que l’hôtelier avance effectivement ? « Qui sommes-nous pour juger ? » répond Karim Soleilhavoup, qui préfère s’en remettre à « des milliers de contrôles » : ceux ces clients.
« Le client voit le score avant la réservation. Il pourra vérifier une fois sur place, engager un dialogue, demander à l’hôtelier ce qu’il fait concrètement, explique le directeur général. C’est un coefficient multiplicateur : le client peut rapporter des bonnes pratiques chez lui ».
Encore faut-il qu’il soit informé de sa mission de « contrôle ». Mais sur le site, le futur client voit simplement un score : il ne lui est jamais demandé d’être acteur de la démarche.
Une transparence un peu floue
Sur le site, les futurs clients ont accès à la note des répondants - si elle est supérieure ou égale à 7 sur 10. Et c’est là que nous, on tique un peu. Parce qu’en termes de transparence, ne mettre que les bons élèves, c’est faire croire qu’il n’y en a pas de moins bon. Ou alors, il faudrait l’expliquer clairement au client.
« Nous sommes dans une démarche de bienveillance, défend Karim Soleilhavoup. Quand on considère que ça a une valeur de partage, on le fait, mais on n’est pas là pour faire du name and shame. On veut favoriser chaque pas, et accompagner les autres dans leur progression, pas pointer du doigt. Ça doit rester une inspiration et de l’entraide ».
b[Oui mais voilà. La transparence, c'est aussi savoir dire « on n’est pas encore au point, mais on y travaille ». Et c’est aussi un argument commercial : être honnête, ça rassure le client qui se méfie du greenwashing et de certaines dérives marketing.]b
Et puis, nous, on était bien curieux de les connaître, ces 70 critères. Et là encore, la transparence affichée n’est pas à la hauteur de nos attentes.
Il faut fouiller un peu (et donc, être dans une démarche de recherche) pour avoir en bas de page les critères remplis par l’hôtelier. Mais quid de ceux qui n’ont pas été remplis ? Quid du détail ? Comment expliquer qu'un hôtel avec piscine chauffée ou des néons de couleur sur la façade puisse apparaître parmi les bons élèves ?
« Nous sommes dans une démarche de bienveillance, défend Karim Soleilhavoup. Quand on considère que ça a une valeur de partage, on le fait, mais on n’est pas là pour faire du name and shame. On veut favoriser chaque pas, et accompagner les autres dans leur progression, pas pointer du doigt. Ça doit rester une inspiration et de l’entraide ».
b[Oui mais voilà. La transparence, c'est aussi savoir dire « on n’est pas encore au point, mais on y travaille ». Et c’est aussi un argument commercial : être honnête, ça rassure le client qui se méfie du greenwashing et de certaines dérives marketing.]b
Et puis, nous, on était bien curieux de les connaître, ces 70 critères. Et là encore, la transparence affichée n’est pas à la hauteur de nos attentes.
Il faut fouiller un peu (et donc, être dans une démarche de recherche) pour avoir en bas de page les critères remplis par l’hôtelier. Mais quid de ceux qui n’ont pas été remplis ? Quid du détail ? Comment expliquer qu'un hôtel avec piscine chauffée ou des néons de couleur sur la façade puisse apparaître parmi les bons élèves ?
Une démarche de progression écoresponsable qui va dans le bon sens
Pour autant, l’outil est utile au sein de Logis Hotels, et fait avancer les consciences.
À chacune de leurs visites, les référents régionaux du groupe font un point avec les gérants des établissements et Act Eco est un très bon support pour aider l’hôtelier à démarrer.
« C’est un sujet de discussion, Act Eco fait partie des exercices imposés, des sujets que les responsables régionaux doivent traiter en réunion. Si l’établissement a une bonne note, tant mieux, mais peut-être, peut-on aller plus loin ? Si la note n’est pas bonne, on lui dit que c’est un début et on essaie de voir avec lui comment l’accompagner, pourquoi pas via notre partenariat avec l’Ademe. On aborde le sujet, y compris s’il n’a pas entamé de démarche. » indique Karim Soleilhavoup
C’est probablement là tout l’intérêt d’Act Eco : un bon support pédagogique, en interne, pour amener les hôteliers à aller plus loin. Un outil, parmi d’autres, à leur disposition s’ils souhaitent voir où ils en sont et trouver de bonnes pratiques. Une feuille de route en somme.
L’outil étant fait pour être amélioré (Logis Hotels n'en revendique pas la paternité et aimerait qu'il se développe auprès d'autres groupes ou indépendants). Dans cet esprit, nous nous permettons donc de faire quelques suggestions :
Par exemple, donnez accès aux 70 critères, à des chiffres et à une FAQ (comment a été créé le score, est-il obligatoire, combien d’hôteliers y ont répondu, combien ont obtenu quelle note...). Mais encore expliquez qu’il s’agit d’une feuille de route et pas d’un label. Et, enfin, proposer aux clients d’être acteurs de la démarche, avec un questionnaire ludique à remplir... Ils n’attendent que ça.
À chacune de leurs visites, les référents régionaux du groupe font un point avec les gérants des établissements et Act Eco est un très bon support pour aider l’hôtelier à démarrer.
« C’est un sujet de discussion, Act Eco fait partie des exercices imposés, des sujets que les responsables régionaux doivent traiter en réunion. Si l’établissement a une bonne note, tant mieux, mais peut-être, peut-on aller plus loin ? Si la note n’est pas bonne, on lui dit que c’est un début et on essaie de voir avec lui comment l’accompagner, pourquoi pas via notre partenariat avec l’Ademe. On aborde le sujet, y compris s’il n’a pas entamé de démarche. » indique Karim Soleilhavoup
C’est probablement là tout l’intérêt d’Act Eco : un bon support pédagogique, en interne, pour amener les hôteliers à aller plus loin. Un outil, parmi d’autres, à leur disposition s’ils souhaitent voir où ils en sont et trouver de bonnes pratiques. Une feuille de route en somme.
L’outil étant fait pour être amélioré (Logis Hotels n'en revendique pas la paternité et aimerait qu'il se développe auprès d'autres groupes ou indépendants). Dans cet esprit, nous nous permettons donc de faire quelques suggestions :
Par exemple, donnez accès aux 70 critères, à des chiffres et à une FAQ (comment a été créé le score, est-il obligatoire, combien d’hôteliers y ont répondu, combien ont obtenu quelle note...). Mais encore expliquez qu’il s’agit d’une feuille de route et pas d’un label. Et, enfin, proposer aux clients d’être acteurs de la démarche, avec un questionnaire ludique à remplir... Ils n’attendent que ça.
Les Césars du Voyage Responsable
Rappelons que TourMaG et le Petit Futé organisent "Les Césars du Voyage Responsable".
Forts d’une audience mensuelle de plusieurs millions d’internautes, les deux titres assureront la promotion BtoBtoC des projets candidats.
Cet événement débutera en septembre 2022 avec la phase des votes qui durera jusqu'en février 2023.
La cérémonie des Césars du Voyage Responsable, quant à elle, aura lieu en mars 2023.
Si vous souhaitez candidater, prenez rendez-vous ci-dessous avec Fabien da Luz, DG associé de TourMaG.com.
A lire aussi : Césars du Voyage Responsable : “Il y a une urgence à agir dans notre métier…”
Forts d’une audience mensuelle de plusieurs millions d’internautes, les deux titres assureront la promotion BtoBtoC des projets candidats.
Cet événement débutera en septembre 2022 avec la phase des votes qui durera jusqu'en février 2023.
La cérémonie des Césars du Voyage Responsable, quant à elle, aura lieu en mars 2023.
Si vous souhaitez candidater, prenez rendez-vous ci-dessous avec Fabien da Luz, DG associé de TourMaG.com.
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