En accueillant 82 millions de touristes étrangers en 2016, la France reste la 1ère destination mondiale devant les Etats-Unis et l’Espagne.
Elle se place en revanche au 4e rang mondial en recettes touristiques derrière les Etats-Unis, l’Espagne et la Chine.
La dépense moyenne par touriste et par jour en France atteint 62 € à peine contre, par exemple, 90 € au Maroc et 101 € en Espagne.
Premier constat rappelé par Sophie de Menthon présidente d’ETHIC : en France comme dans les pays émetteurs étrangers les voyageurs n’achètent plus, ne se déplacent plus, ne se logent plus et ne visitent plus comme « avant ».
Au cœur de ce changement sociétal s’ajoute désormais une attente sécuritaire.
La France intègre-t-elle par ailleurs dans sa gestion du tourisme la durabilité et le respect environnemental ?
Sa réputation ne serait-elle pas en danger ? Et l’objectif d’accueillir 100 millions de touristes étrangers en 2020 ne serait-il pas surestimé ?
Pour répondre à ces questions : Corinne Lepage ancienne ministre engagée dans la protection de l’environnement, David Lisnard maire de Cannes, Didier Chenet président du GNI Synhorcat (Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers, Traiteurs), Christian Mourisard président des Offices de Tourisme de France et Olivier Petit d’In Extenso, cabinet de conseil et d’expertise en Tourisme, Culture et Hôtellerie.
Elle se place en revanche au 4e rang mondial en recettes touristiques derrière les Etats-Unis, l’Espagne et la Chine.
La dépense moyenne par touriste et par jour en France atteint 62 € à peine contre, par exemple, 90 € au Maroc et 101 € en Espagne.
Premier constat rappelé par Sophie de Menthon présidente d’ETHIC : en France comme dans les pays émetteurs étrangers les voyageurs n’achètent plus, ne se déplacent plus, ne se logent plus et ne visitent plus comme « avant ».
Au cœur de ce changement sociétal s’ajoute désormais une attente sécuritaire.
La France intègre-t-elle par ailleurs dans sa gestion du tourisme la durabilité et le respect environnemental ?
Sa réputation ne serait-elle pas en danger ? Et l’objectif d’accueillir 100 millions de touristes étrangers en 2020 ne serait-il pas surestimé ?
Pour répondre à ces questions : Corinne Lepage ancienne ministre engagée dans la protection de l’environnement, David Lisnard maire de Cannes, Didier Chenet président du GNI Synhorcat (Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers, Traiteurs), Christian Mourisard président des Offices de Tourisme de France et Olivier Petit d’In Extenso, cabinet de conseil et d’expertise en Tourisme, Culture et Hôtellerie.
« Le tourisme responsable et solidaire est une réalité économique internationale »
Autour du journaliste J.B. Giraud animateur du colloque, Edward Arkwright directeur général du groupe ADP, Julien Nicolas directeur France de Voyages-sncf.com, Christian Mantéi directeur général d’Atout France et Frédéric Pierret ancien directeur exécutif de l’OMT et directeur général de l’Alliance 46.2. MS.
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«Pour se développer le tourisme doit intégrer dans sa gestion le social et l’environnemental.
Tous les maillons de la chaîne sont concernés.
Le tourisme responsable, social, solidaire, équitable représente une réalité économique internationale et la seule voie pour continuer.
Comme pour la planète, pour le tourisme n’y a pas de plan B» insiste Corinne Lepage.
En France la « durabilité » pourrait se traduire par le respect du visiteur, par la qualité de l’accueil, par la propreté d’une ville, par la bienveillance, la courtoisie.
« Le tourisme c’est aussi comprendre le savoir-vivre de l’autre, c’est être bien élevé. Un pays mal élevé ne peut pas accueillir et nous sommes mal élevés » dira en substance Sophie de Menthon.
David Lisnard, le maire de Cannes donne son importance à l’image et aux comparaisons.
« En matière de MICE les organisateurs comparent la fiabilité d’une ville ou d’une région. Au-delà d’un terrorisme qui touche tous les pays du monde les images parlent. Les grèves, les voitures qui brûlent, le manque de réaction des pouvoirs publics n’échappent pas aux marchés émetteurs ».
Tous les maillons de la chaîne sont concernés.
Le tourisme responsable, social, solidaire, équitable représente une réalité économique internationale et la seule voie pour continuer.
Comme pour la planète, pour le tourisme n’y a pas de plan B» insiste Corinne Lepage.
En France la « durabilité » pourrait se traduire par le respect du visiteur, par la qualité de l’accueil, par la propreté d’une ville, par la bienveillance, la courtoisie.
« Le tourisme c’est aussi comprendre le savoir-vivre de l’autre, c’est être bien élevé. Un pays mal élevé ne peut pas accueillir et nous sommes mal élevés » dira en substance Sophie de Menthon.
David Lisnard, le maire de Cannes donne son importance à l’image et aux comparaisons.
« En matière de MICE les organisateurs comparent la fiabilité d’une ville ou d’une région. Au-delà d’un terrorisme qui touche tous les pays du monde les images parlent. Les grèves, les voitures qui brûlent, le manque de réaction des pouvoirs publics n’échappent pas aux marchés émetteurs ».
Trop de règlementations et de mises aux normes
Le poids économique du tourisme représente 7,2 % du PIB, 2 millions d’emplois non délocalisables (alors que le tourisme se délocalise). Il est aujourd’hui l’un des principaux postes excédentaires. Mais encore ?
Pour Christian Mourisard (OT de France), le secteur est cruellement déficitaire en matière de chiffres. « Le tourisme reste le parent pauvre. Pas de ministre, pas de chiffres précis mais une réglementation et des mises aux normes pénalisantes ».
Le seul secteur de l’hôtellerie aurait à intégrer une cinquantaine de nouvelles réglementations par an ! Quid de la loi LENotre (Nouvelle organisation territoriale de la république) du 5 août 2015 qui devait clarifier la situation ?
Rappelons qu’avec la culture, le sport et la promotion des langues régionales, le tourisme reste une compétence partagée entre les communes, les communautés de communes et d’agglomération, les départements et les régions.
Le fameux millefeuille administratif fait toujours partie du paysage. Quant à la nouvelle loi, elle ne semple pas faire l’unanimité. Les professionnels semblent lui préférer une communication à partir de la réalité du terrain, d’un produit touristique, d’une marque à l’instar de « Provence » ou « Côte d’Azur ».
Pour Christian Mourisard (OT de France), le secteur est cruellement déficitaire en matière de chiffres. « Le tourisme reste le parent pauvre. Pas de ministre, pas de chiffres précis mais une réglementation et des mises aux normes pénalisantes ».
Le seul secteur de l’hôtellerie aurait à intégrer une cinquantaine de nouvelles réglementations par an ! Quid de la loi LENotre (Nouvelle organisation territoriale de la république) du 5 août 2015 qui devait clarifier la situation ?
Rappelons qu’avec la culture, le sport et la promotion des langues régionales, le tourisme reste une compétence partagée entre les communes, les communautés de communes et d’agglomération, les départements et les régions.
Le fameux millefeuille administratif fait toujours partie du paysage. Quant à la nouvelle loi, elle ne semple pas faire l’unanimité. Les professionnels semblent lui préférer une communication à partir de la réalité du terrain, d’un produit touristique, d’une marque à l’instar de « Provence » ou « Côte d’Azur ».
Les pros demandent une continuité dans l’action politique
Faut-il vraiment un ministre du tourisme ? La question fut posée à plusieurs reprises. Les intervenants parlent d’une même voix : Ministre ou Secrétaire d’Etat ou Commissaire au Plan ou Délégué Général qu’importe le titre.
L’important est la continuité dans l’action. Ils veulent un référant. Et à chacun sa feuille de route : aux pouvoirs publics de s’occuper du régalien. de tout ce qui est du ressort exclusif de l’Etat : sécurité, propreté, formation, patrimoine, musées, impôts et charges (à revoir à la baisse) etc... Aux opérateurs privés de vendre et de créer la richesse.
Unanimité aussi pour reconnaître l’action de Laurent Fabius, qui, du Quai d’Orsay, fut l’un des rares ministres du tourisme à avoir mouillé sa chemise.
« Les Français doivent comprendre que le tourisme est une pépite qu’il faut soutenir, encourager. Il y va de la responsabilité des pouvoirs publics » souligne Olivier Petit.
Au rang des sujets abordés : la nouvelle économie et ces nouveaux acteurs qui déstabilisent le marché avec en bonne place les plateformes de réservations pour les meublés, les Airbnb et autres sites d’opinions qui transforment les voyageurs en medias « en direct ».
« Ils se développent dans l’opacité la plus totale et les pouvoir publics ont trop tardé à prendre en compte ces faits » dira notamment Didier Chenet. Les distorsions de concurrence qui encouragent l’anonymat et la fraude fiscale sont toujours dans l’actualité. Aujourd’hui comme hier les pros militent pour une compétitivité respectueuses des règles.
L’important est la continuité dans l’action. Ils veulent un référant. Et à chacun sa feuille de route : aux pouvoirs publics de s’occuper du régalien. de tout ce qui est du ressort exclusif de l’Etat : sécurité, propreté, formation, patrimoine, musées, impôts et charges (à revoir à la baisse) etc... Aux opérateurs privés de vendre et de créer la richesse.
Unanimité aussi pour reconnaître l’action de Laurent Fabius, qui, du Quai d’Orsay, fut l’un des rares ministres du tourisme à avoir mouillé sa chemise.
« Les Français doivent comprendre que le tourisme est une pépite qu’il faut soutenir, encourager. Il y va de la responsabilité des pouvoirs publics » souligne Olivier Petit.
Au rang des sujets abordés : la nouvelle économie et ces nouveaux acteurs qui déstabilisent le marché avec en bonne place les plateformes de réservations pour les meublés, les Airbnb et autres sites d’opinions qui transforment les voyageurs en medias « en direct ».
« Ils se développent dans l’opacité la plus totale et les pouvoir publics ont trop tardé à prendre en compte ces faits » dira notamment Didier Chenet. Les distorsions de concurrence qui encouragent l’anonymat et la fraude fiscale sont toujours dans l’actualité. Aujourd’hui comme hier les pros militent pour une compétitivité respectueuses des règles.
La France marque le pas au vu du tourisme mondial
Edward Arkwright directeur général du groupe ADP, Julien Nicolas directeur France de Voyages-sncf.com, Christian Mantéi directeur général d’Atout France et Frédéric Pierret ancien directeur exécutif de l’OMT et directeur général de l’Alliance 46.2.MS.
Edward Arkwright directeur général du groupe ADP, Julien Nicolas directeur France de Voyages-sncf.com, Christian Mantéi directeur général d’Atout France et Frédéric Pierret ancien directeur exécutif de l’OMT et directeur général de l’Alliance 46.2 animent la seconde table ronde du colloque qui parlera de concurrence.
Frédéric Pierret met en garde. « i[Nous ne sommes plus leader et nous sommes confrontés à des défis qu’il faut prioriser, pouvoirs publics et entreprises confondus.
Nous perdons régulièrement des parts importantes de marché. b[Le taux de croissance mondial du tourisme est de + 25 % alors qu’il n’est que de + 9 % pour la France ]]bi».
Et il ajoute : « Nos principaux clients sont nos voisins qui représentent 72 % des arrivées. Ce sont des marchés matures à faible croissance. Les pays les plus dynamiques sont les plus lointains. Il faut aller chercher les clients plus loin».
Quant aux recettes qui se réduisent en peau de chagrin, elles ont leur impact en négatif et sur l’emploi et sur les possibilités d’investissements des PME et des TPE qui représentent, estime Frédéric Pierret, 90 % des acteurs du tourisme.
Frédéric Pierret met en garde. « i[Nous ne sommes plus leader et nous sommes confrontés à des défis qu’il faut prioriser, pouvoirs publics et entreprises confondus.
Nous perdons régulièrement des parts importantes de marché. b[Le taux de croissance mondial du tourisme est de + 25 % alors qu’il n’est que de + 9 % pour la France ]]bi».
Et il ajoute : « Nos principaux clients sont nos voisins qui représentent 72 % des arrivées. Ce sont des marchés matures à faible croissance. Les pays les plus dynamiques sont les plus lointains. Il faut aller chercher les clients plus loin».
Quant aux recettes qui se réduisent en peau de chagrin, elles ont leur impact en négatif et sur l’emploi et sur les possibilités d’investissements des PME et des TPE qui représentent, estime Frédéric Pierret, 90 % des acteurs du tourisme.
L’accueil, une problématique qui perdure
Chacun des intervenants en convient, l’une des grandes faiblesses françaises est l’accueil à commencer par Paris. « On a jamais l’occasion de faire deux fois bonne impression » dira justement l’un des intervenants.
L’accueil est au cœur des problématiques d’Edward Arkwritht en charge du développement, de l’ingénierie et de la transformation du Groupe ADP.
Il englobe aussi bien la police des frontières que les transferts, taxis, VTC et racolages. Pour les transports il faut encore un peu de patience en attendant les travaux du Grand Paris et surtout le CDG Express (horizon 2023/2024) qui reliera CDG 2 à la gare de l’Est en 20 minutes.
En matière d’amélioration de l’accueil à la police des frontières la réponse d’ADP est le développement des sas PARAFE.
Et quid du digital ? Le sujet est intégré par tous et Julien Nicolas le souligne : « 41 % des Français se disent prêts à choisir un voyage en fonction d’Instagram ».
Lire : Instagram, nouveau guide de voyages ?
Oui, la SNCF poursuit sa digitalisation et il y aura bien en France le wifi dans les trains et dans les gares. Soulignons ici que Voyages-sncf.com a émis en 2016, 11 milllions de billets de train avec la seule clientèle étrangère.
« Nous sommes trop généralistes ! » c’est la remarque de Christian Mantéi qui fait valoir les marchés thématiques (ski, oenotourisme, MICE, golf, courts séjours, tourisme urbain, shoping etc.). Pour le directeur d’Atout France ce ne sont ni les prix ni la demande qui génèrent le marché du tourisme mais bien l’offre dans sa diversité. Le défi se porte sur les stocks.
Durant ce colloque, la sonnette d’alarme a été tirée. Participants et intervenants ont fait ressortir ce que la France a de pire et de meilleur. Il en ressort que les entrepreneurs du tourisme et les pouvoirs publics sont faits pour s’entendre.
Aux premiers de fixer leur stratégie, leur calendrier et leur feuille de route aux seconds - considérés comme le « bon complément » de ce qui est nécessaire au développement touristique de la France - de concentrer leurs efforts sur le « Régalien ».
L’accueil est au cœur des problématiques d’Edward Arkwritht en charge du développement, de l’ingénierie et de la transformation du Groupe ADP.
Il englobe aussi bien la police des frontières que les transferts, taxis, VTC et racolages. Pour les transports il faut encore un peu de patience en attendant les travaux du Grand Paris et surtout le CDG Express (horizon 2023/2024) qui reliera CDG 2 à la gare de l’Est en 20 minutes.
En matière d’amélioration de l’accueil à la police des frontières la réponse d’ADP est le développement des sas PARAFE.
Et quid du digital ? Le sujet est intégré par tous et Julien Nicolas le souligne : « 41 % des Français se disent prêts à choisir un voyage en fonction d’Instagram ».
Lire : Instagram, nouveau guide de voyages ?
Oui, la SNCF poursuit sa digitalisation et il y aura bien en France le wifi dans les trains et dans les gares. Soulignons ici que Voyages-sncf.com a émis en 2016, 11 milllions de billets de train avec la seule clientèle étrangère.
« Nous sommes trop généralistes ! » c’est la remarque de Christian Mantéi qui fait valoir les marchés thématiques (ski, oenotourisme, MICE, golf, courts séjours, tourisme urbain, shoping etc.). Pour le directeur d’Atout France ce ne sont ni les prix ni la demande qui génèrent le marché du tourisme mais bien l’offre dans sa diversité. Le défi se porte sur les stocks.
Durant ce colloque, la sonnette d’alarme a été tirée. Participants et intervenants ont fait ressortir ce que la France a de pire et de meilleur. Il en ressort que les entrepreneurs du tourisme et les pouvoirs publics sont faits pour s’entendre.
Aux premiers de fixer leur stratégie, leur calendrier et leur feuille de route aux seconds - considérés comme le « bon complément » de ce qui est nécessaire au développement touristique de la France - de concentrer leurs efforts sur le « Régalien ».
Sophie de Menthon, présidente de l'ETHIC à l'initiative de ce colloque sur le tourisme en France. MS.
(1) Le mouvement ETHIC :
Créé par Yvon Gattaz en 1976 et présidé par Sophie de Menthon depuis 1995 le mouvement ETHIC représente les dirigeants des Entreprises à Taille Humaine, Indépandantes et de Croissance quels que soient leur secteur et leur activité.
Il défend leurs intérêts sans aucun corporatisme.
ETHIC est un réseau représentatif du tissu entrepreneurial français avec plus de 5 000 sympathisants, 350 membres actifs de toutes tailles (CAC40, ETI, PME, TPE dont la répartition correspond à celle du maillage des entreprises en France) ainsi qu’une douzaine de fédérations professionnelles.
Créé par Yvon Gattaz en 1976 et présidé par Sophie de Menthon depuis 1995 le mouvement ETHIC représente les dirigeants des Entreprises à Taille Humaine, Indépandantes et de Croissance quels que soient leur secteur et leur activité.
Il défend leurs intérêts sans aucun corporatisme.
ETHIC est un réseau représentatif du tissu entrepreneurial français avec plus de 5 000 sympathisants, 350 membres actifs de toutes tailles (CAC40, ETI, PME, TPE dont la répartition correspond à celle du maillage des entreprises en France) ainsi qu’une douzaine de fédérations professionnelles.