
Dans cette nouvelle chronique, Frédéric Jansen dresse un parallèle entre le sort du Bleu de France (Croisières de France) et celui du Renaissance (CFC) - Photo : JDL
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Ayant travaillé comme directeur à bord de navires de croisière* comme le Mistral, le Princess Danae, ou encore le Bleu de France, je regarde avec intérêt l’évolution de la « croisière française » ou « à la française », comme Ponant, Exploris et CFC (Compagnie Française de Croisières) avec son unique navire, le Renaissance.
En janvier 2025, j'apprends que la société britannique Ambassador Cruise Line s’est associée à CFC pour former Ambassador Group.
« La combinaison d'Ambassador et de CFC est un pas audacieux vers notre vision commune de l'industrie de la croisière » déclare alors Christian Verhounig, le CEO d’Ambassador Cruise Line.
Le nouvel opérateur ciblera les « silver sailors », c'est-à-dire les personnes âgées de plus de 55 ans.
Lire aussi : La fin du rêve de la croisière à la française ?
Je lis aussi que CFC compte bien élargir, dès 2025, sa clientèle aux pays limitrophes francophones, comme la Suisse et le Bénélux. Et qu'elle s’attaquera ensuite à la clientèle francophile qui apprécie « la French touch ». Intéressant.
Un parallèle Bleu de France / Renaissance

Je précise que lorsque j’étais à bord, le Mistral était international (pavillon français mais tout en 5 langues officielles à bord) ; les navires Van Gogh, Princess Danae, Luis Aura étaient 100% francophones (tous les trois en affrètement) ; sur la compagnie Star Clippers, le service se faisait en 3 langues (anglais, allemand, français) ; le Bleu de France était 100% francophone, avant le virage à 50% francophone et 50% hispanophone ; tandis que Paul Gauguin et Ponant étaient anglophones et francophones.
Pour ma part, je n’ai jamais eu l’honneur et le plaisir de mettre les pieds à bord du navire de la compagnie Exploris, ni du navire de CFC. Donc je ne vais parler que de mon expérience et de ce que je connais à propos des croisières maritimes (je mettrai de côté les expériences de croisières fluviales que j’ai adoré !).
Ainsi, pour en revenir à nos moutons, le Bleu de France, de la compagnie Croisières de France, filiale du Groupe espagnol Pullmantur, appartenait au nord-américain Royal Caribbean (vous suivez ?).
Un jour, à bord, alors que jusque-là nous n’avions qu’une langue officielle (le français), nous apprenons que les ventes seront ouvertes aux clients hispanophones de Pullmantur.
Quelques mois plus tard, nous assistons à un premier embarquement avec 50% de francophones qui pensent être à bord du Bleu de France de la Compagnie française Croisières de France et 50% d’hispanophones qui pensent arriver à bord d’un navire espagnol de la flotte Pullmantur.
S'adapter pour réussir la cohabitation
Si le Bleu de France a - heureusement - échappé à l’imposant « Ñ » dessiné sur la cheminée des navires Pullmantur, symbolisant l' « espagnolité » de l'entreprise, tels ces taureaux géants que l’on ne pouvait manquer de voir sur les autoroutes espagnoles, la gestion n’a pas été simple, pour la bonne et simple raison que les passagers n’étaient pas au courant de cette mixité.
Et oui, tous les bureaux à terre devaient vendre, il fallait remplir !
A bord nous n’avions, de toute façon, pas le choix. Par chance, le management à bord travaillait bien ensemble et nous le voyions comme un challenge. Il fallait s’adapter.
En tant que latins, hispanophones et francophones ont pu et su cohabiter, les francophones dînant au premier service et les hispanophones (qui dînent plus tard) au deuxième. Ca, c’est fait.
Du côté des passagers, le soir, cela permettait une introduction du spectacle et des messages plus « adaptés », plus « ciblés », puisque le mélange en salle de spectacle était minime.
Justement, à propos des spectacles, suite à cette « évolution », le bureau m'a un jour annoncé que toute l’équipe artistique française devait débarquer pour faire place à une équipe artistique... brésilienne. J’avoue que j’ai pleuré en présentant et en expliquant aux passagers que c’était le dernier spectacle de l’équipe française… Personne n’est fait de pierre !
Mais le French Cancan par des Brésiliens, ce n’était pas pareil. Il y avait bien une seule Française dans la nouvelle équipe artistique : la chanteuse, et je précise que son show en prime time était imposé par le bureau à terre... donc également pour les passagers hispanophones.
Son show de chansons françaises - selon le bureau « pour garder une touche française dans l’ambiance du bord » - terminait avec 10-15 personnes dans le public, à chaque croisière. Malgré mes nombreuses alertes, je n’ai jamais pu modifier cette soirée. Et je peux vous assurer que c’est dur de dé-présenter un artiste dans ces cas-là... Mais, pour la petite histoire, la chanteuse, quelque peu « dans son monde », me disait à chaque fois « bah oui, ils sont fatigués ce soir ». Certes.
Un autre exemple qui me fait sourire quand j’y repense : dans les journaux de bord, si je fixais le rendez-vous à 10h00 pour certaines activités ou pour les excursions bilingues (faute de rassembler un minimum de participants pour n’avoir l’excursion qu’en une seule langue), nous devions noter le rendez-vous à 10h10 pour les francophones (souvent en avance) et à 9h45 pour les hispanophones (souvent en retard), afin d'être sûrs qu'ils soient tous présents à 10h00 au point de rendez-vous.
Subtilité.
Et oui, tous les bureaux à terre devaient vendre, il fallait remplir !
A bord nous n’avions, de toute façon, pas le choix. Par chance, le management à bord travaillait bien ensemble et nous le voyions comme un challenge. Il fallait s’adapter.
En tant que latins, hispanophones et francophones ont pu et su cohabiter, les francophones dînant au premier service et les hispanophones (qui dînent plus tard) au deuxième. Ca, c’est fait.
Du côté des passagers, le soir, cela permettait une introduction du spectacle et des messages plus « adaptés », plus « ciblés », puisque le mélange en salle de spectacle était minime.
Justement, à propos des spectacles, suite à cette « évolution », le bureau m'a un jour annoncé que toute l’équipe artistique française devait débarquer pour faire place à une équipe artistique... brésilienne. J’avoue que j’ai pleuré en présentant et en expliquant aux passagers que c’était le dernier spectacle de l’équipe française… Personne n’est fait de pierre !
Mais le French Cancan par des Brésiliens, ce n’était pas pareil. Il y avait bien une seule Française dans la nouvelle équipe artistique : la chanteuse, et je précise que son show en prime time était imposé par le bureau à terre... donc également pour les passagers hispanophones.
Son show de chansons françaises - selon le bureau « pour garder une touche française dans l’ambiance du bord » - terminait avec 10-15 personnes dans le public, à chaque croisière. Malgré mes nombreuses alertes, je n’ai jamais pu modifier cette soirée. Et je peux vous assurer que c’est dur de dé-présenter un artiste dans ces cas-là... Mais, pour la petite histoire, la chanteuse, quelque peu « dans son monde », me disait à chaque fois « bah oui, ils sont fatigués ce soir ». Certes.
Un autre exemple qui me fait sourire quand j’y repense : dans les journaux de bord, si je fixais le rendez-vous à 10h00 pour certaines activités ou pour les excursions bilingues (faute de rassembler un minimum de participants pour n’avoir l’excursion qu’en une seule langue), nous devions noter le rendez-vous à 10h10 pour les francophones (souvent en avance) et à 9h45 pour les hispanophones (souvent en retard), afin d'être sûrs qu'ils soient tous présents à 10h00 au point de rendez-vous.
Subtilité.
Le difficile équilibre du vivre ensemble...
L’expérience de la cohabitation soudaine à bord du Bleu de France a, selon mon expérience, été une réussite, mais nous avons dû être très vigilants pour offrir le même service et s’adapter aux uns et aux autres.
Nous devions rendre toute situation « normale », avec une ouverture d’esprit et des réunions chaque matin pour mesurer la « température » à bord, et rectifier le cap.
Le navire est devenu plus festif (les passagers hispaniques ont apporté cette ambiance), le DJ a dû changer et adapter ses playlists, et - si on entre dans les détails - nous avons, par exemple, réduit la quantité de sauces pour les plats des hispanophones... mais augmenter les commandes d’huile d’olive et de tomates !
Pas facile donc de pratiquer le « vivre ensemble » sans vouloir séparer. Alors oui, nous avons systématiquement et consciemment divisé les francophones des hispanophones dans la salle de restaurant principale le soir : cela a évité de nombreux conflits car les hispanophones parlent plus fort à table (un peu comme les Italiens ou les Nord-Américains).
Plus tard - et toujours dans cette partie de ma vie professionnelle - j'ai été directeur d’un navire (appartenant alors à Beachcomber) qui porte le nom de l’artiste français Paul Gauguin, en Polynésie française, avec 95% de passagers… nord-américains.
Les « pauvres » Français qui pensaient arriver sur un navire au nom français, en Polynésie française, se sentaient perdus à bord, avec l’air conditionné à fond, une ambiance et une nourriture nord-américaines.
Le directeur francophone, les « Gauguins » et « Gauguines » tahitiens (donc francophones) pouvaient faire ce qu’ils voulaient : l’ambiance et la température ne pouvaient être changées. Et pourtant, on leur avait vendu un navire francophone !
Nous devions rendre toute situation « normale », avec une ouverture d’esprit et des réunions chaque matin pour mesurer la « température » à bord, et rectifier le cap.
Le navire est devenu plus festif (les passagers hispaniques ont apporté cette ambiance), le DJ a dû changer et adapter ses playlists, et - si on entre dans les détails - nous avons, par exemple, réduit la quantité de sauces pour les plats des hispanophones... mais augmenter les commandes d’huile d’olive et de tomates !
Pas facile donc de pratiquer le « vivre ensemble » sans vouloir séparer. Alors oui, nous avons systématiquement et consciemment divisé les francophones des hispanophones dans la salle de restaurant principale le soir : cela a évité de nombreux conflits car les hispanophones parlent plus fort à table (un peu comme les Italiens ou les Nord-Américains).
Plus tard - et toujours dans cette partie de ma vie professionnelle - j'ai été directeur d’un navire (appartenant alors à Beachcomber) qui porte le nom de l’artiste français Paul Gauguin, en Polynésie française, avec 95% de passagers… nord-américains.
Les « pauvres » Français qui pensaient arriver sur un navire au nom français, en Polynésie française, se sentaient perdus à bord, avec l’air conditionné à fond, une ambiance et une nourriture nord-américaines.
Le directeur francophone, les « Gauguins » et « Gauguines » tahitiens (donc francophones) pouvaient faire ce qu’ils voulaient : l’ambiance et la température ne pouvaient être changées. Et pourtant, on leur avait vendu un navire francophone !
Plusieurs langues à bord
Alors, en regardant sur le site anglophone d'Ambassador Cruise Line les brochures hiver 2025-2026, avec le Renaissance positionné dans les Caraïbes, vendu aux anglophones d'outre-Manche, je ne peux m’empêcher de faire ce parallèle avec mon histoire et d'affirmer que la mixité n’est pas impossible.
Mais il faut s’y préparer pour éviter l’effet de surprise pour les passagers... des deux côtés de la Manche ! Je pense surtout aux équipes à bord, et je ne leur souhaite pas de se prendre les plaintes des passagers. Je connais trop cela.
Pourtant, en analysant le site anglophone, je constate que la seule mention de la France dans le descriptif du navire Renaissance est « recently renovated in France » (« récemment rénové en France »).
Plus loin, d'autres mentions apparaissent : « Renaissance, your home from home during her inaugural Ambassador season » ; « With a multilingual crew » ; « Officers & Crew : British & International » (« Renaissance, votre deuxième chez-vous pendant sa saison inaugurale avec Ambassador » ; « Avec un équipage multilingue » ; « Officiers et équipage : britanniques et internationaux ».
Pour ma part, je trouve qu'il est bien plus facile de travailler à bord avec une seule langue. Pour maintes raisons. La satisfaction client, calculée par le NPS (Net Promoter Score) s’en fait d’ailleurs toujours ressentir.
En revanche, je pense sincèrement qu'il est plus intéressant, pour l’ouverture d’esprit et la richesse d’expérience, de travailler avec plusieurs langues. Même si cela comporte son lot de difficultés, à commencer par le côté sécurité.
Il est indéniable que cela favorise l’harmonie des nationalités et des cultures. La mer unit les gens. D'autant plus que les passagers sont en vacances, donc les conversations sont plus posées, plus ouvertes, plus vraies. Cela aide à une meilleure compréhension de l’autre, de l'« étranger ».
C’est là que rentre en compte le rôle crucial du directeur de croisière qui, de par les activités qu’il va organiser, va réunir les gens, les faire se rencontrer, souvent même les faire se découvrir.
Cela ouvre l’esprit, et, n’ayons pas peur des mots, favorise à son petit niveau la paix globale.
Mais il faut s’y préparer pour éviter l’effet de surprise pour les passagers... des deux côtés de la Manche ! Je pense surtout aux équipes à bord, et je ne leur souhaite pas de se prendre les plaintes des passagers. Je connais trop cela.
Pourtant, en analysant le site anglophone, je constate que la seule mention de la France dans le descriptif du navire Renaissance est « recently renovated in France » (« récemment rénové en France »).
Plus loin, d'autres mentions apparaissent : « Renaissance, your home from home during her inaugural Ambassador season » ; « With a multilingual crew » ; « Officers & Crew : British & International » (« Renaissance, votre deuxième chez-vous pendant sa saison inaugurale avec Ambassador » ; « Avec un équipage multilingue » ; « Officiers et équipage : britanniques et internationaux ».
Pour ma part, je trouve qu'il est bien plus facile de travailler à bord avec une seule langue. Pour maintes raisons. La satisfaction client, calculée par le NPS (Net Promoter Score) s’en fait d’ailleurs toujours ressentir.
En revanche, je pense sincèrement qu'il est plus intéressant, pour l’ouverture d’esprit et la richesse d’expérience, de travailler avec plusieurs langues. Même si cela comporte son lot de difficultés, à commencer par le côté sécurité.
Il est indéniable que cela favorise l’harmonie des nationalités et des cultures. La mer unit les gens. D'autant plus que les passagers sont en vacances, donc les conversations sont plus posées, plus ouvertes, plus vraies. Cela aide à une meilleure compréhension de l’autre, de l'« étranger ».
C’est là que rentre en compte le rôle crucial du directeur de croisière qui, de par les activités qu’il va organiser, va réunir les gens, les faire se rencontrer, souvent même les faire se découvrir.
Cela ouvre l’esprit, et, n’ayons pas peur des mots, favorise à son petit niveau la paix globale.
Vendre pour vendre, vendre à tout prix pour remplir...
Si la rencontre des cultures est bénéfique, les armateurs visent aussi, à travers ces rapprochements, la rentabilité opérationnelle... à tout prix ?
Certes, il existera toujours cette bataille entre le commercial et le bord (qui, in fine, a le passager devant lui). J’ai connu les deux côtés.
Dans tous les cas, je ne peux que vous conseiller de dire la vérité à vos clients. Sinon, en tant qu’agent de voyages, vous allez perdre de la crédibilité, et la compagnie de croisière, de son côté, ne reverra plus ces passagers.
Une fois mais pas deux.
La croisière, c’est la confiance. Quand on a quitté la terre, qu'on est sur l’eau, l’aspect sécurité compte : les passagers ont besoin de se sentir en confiance, d’être rassurés, de savoir les choses. Contrairement à la terre, il y a, à bord d’un navire, un sentiment (inconscient ou non) de monde clos, où l’on ne peut pas s’échapper à toute heure.
Et tout se sait. Les passagers parlent entre eux.
Si je vais plus loin, certains membres d’équipage (surtout les latins) parlent parfois beaucoup trop, « se lâchent » en se confiant (trop) aux passagers. Je ne souhaite pas les excuser, mais la fatigue et l’isolement jouent un certain rôle...
Certes, il existera toujours cette bataille entre le commercial et le bord (qui, in fine, a le passager devant lui). J’ai connu les deux côtés.
Dans tous les cas, je ne peux que vous conseiller de dire la vérité à vos clients. Sinon, en tant qu’agent de voyages, vous allez perdre de la crédibilité, et la compagnie de croisière, de son côté, ne reverra plus ces passagers.
Une fois mais pas deux.
La croisière, c’est la confiance. Quand on a quitté la terre, qu'on est sur l’eau, l’aspect sécurité compte : les passagers ont besoin de se sentir en confiance, d’être rassurés, de savoir les choses. Contrairement à la terre, il y a, à bord d’un navire, un sentiment (inconscient ou non) de monde clos, où l’on ne peut pas s’échapper à toute heure.
Et tout se sait. Les passagers parlent entre eux.
Si je vais plus loin, certains membres d’équipage (surtout les latins) parlent parfois beaucoup trop, « se lâchent » en se confiant (trop) aux passagers. Je ne souhaite pas les excuser, mais la fatigue et l’isolement jouent un certain rôle...
Garder le bon cap
Si une compagnie de croisière peut changer maintes fois de direction, à bord, le personnel se doit de garder le bon cap.
En tant que marin on sait pertinemment que quand la finance prend la barre, c’est comme (devoir) donner les commandes à une personne qui n’a souvent jamais navigué, qui regarde les chiffres sur ses tableaux et non pas la météo, pas l’horizon, pas la « température » (surtout celle à bord)…
Je sais de quoi je parle puisque, après 12 ans de passion et de rêves éveillés, mon contrat en tant que consultant « Global Brand Ambassador & Special Advisor » a été arrêté « out of the blue » (soudainement) par une nouvelle direction pour cause de réductions budgétaires.
Ce n'est pas la seule expérience de ce genre que j'ai vécue. Une autre fois, le siège d’une compagnie avait lu les résultats chiffrés (NPS encodés) des « Comment Cards » (questionnaires de satisfaction) des passagers sur un mois. Ils étaient très mauvais.
Avec ce qui était écrit « sur le papier », ils pouvaient justifier de virer l’ensemble des dirigeants à bord, puisque les résultats étaient clairement mauvais. Mais il faut préciser que la pluie et le mauvais temps avaient été constants tout au long de ce mois-là (4 voyages)... Un argument qui n’était pas valable pour la maison mère !
Voilà des exemples qui montrent qu'il faut aussi et surtout écouter le bord ! Sans cela, « la terre » prend de mauvaises décisions et cela se répercute sur le produit à bord... et sur la motivation de l’équipage !
On se doit de travailler ensemble, terre et mer, en écoutant celles et ceux qui sont devant les passagers, ceux qui ont l’expérience du bord. La communication, c'est s’entre-aider. L’union fait la force !
En tant que marin on sait pertinemment que quand la finance prend la barre, c’est comme (devoir) donner les commandes à une personne qui n’a souvent jamais navigué, qui regarde les chiffres sur ses tableaux et non pas la météo, pas l’horizon, pas la « température » (surtout celle à bord)…
Je sais de quoi je parle puisque, après 12 ans de passion et de rêves éveillés, mon contrat en tant que consultant « Global Brand Ambassador & Special Advisor » a été arrêté « out of the blue » (soudainement) par une nouvelle direction pour cause de réductions budgétaires.
Ce n'est pas la seule expérience de ce genre que j'ai vécue. Une autre fois, le siège d’une compagnie avait lu les résultats chiffrés (NPS encodés) des « Comment Cards » (questionnaires de satisfaction) des passagers sur un mois. Ils étaient très mauvais.
Avec ce qui était écrit « sur le papier », ils pouvaient justifier de virer l’ensemble des dirigeants à bord, puisque les résultats étaient clairement mauvais. Mais il faut préciser que la pluie et le mauvais temps avaient été constants tout au long de ce mois-là (4 voyages)... Un argument qui n’était pas valable pour la maison mère !
Voilà des exemples qui montrent qu'il faut aussi et surtout écouter le bord ! Sans cela, « la terre » prend de mauvaises décisions et cela se répercute sur le produit à bord... et sur la motivation de l’équipage !
On se doit de travailler ensemble, terre et mer, en écoutant celles et ceux qui sont devant les passagers, ceux qui ont l’expérience du bord. La communication, c'est s’entre-aider. L’union fait la force !
La France sur les mers du monde
Dans ma jeune carrière, je ne comprenais pas les passagers francophones qui parlaient avec autant de nostalgie et d’émotion de ces navires qu’étaient Le France ou le Mermoz.
Après quelques années, j’ai compris : ces navires avaient une âme qui se reflétait à travers les yeux pétillants et les récits de ces passagers (j’en profite pour remercier Pierre Delanoë et Michel Sardou !).
Au-delà de la concurrence, le but était bien de promouvoir la France, son riche passé historique dans la navigation (en parle-t-on assez dans les écoles en France ?), sa richesse culturelle et bien entendu son voyage culinaire et œnologique, recherché par les francophiles.
La langue française est si belle ! La France a tant à offrir au monde !
Les Français sont intelligents, créatifs, artistiques, intuitifs, généreux, courageux et passionnés. Ce n’est pas moi qui le dis, c'est Google (je viens de lui demander, sourires). Pour ma part, je rajouterai « élégants ».
D’ailleurs, si je devais nommer un nouveau navire français de luxe, je l’appellerai ELEGANCE (en plus c’est la même orthographe en anglais, sans les accents).
France, Mermoz, Azur, Mistral, Ponant, Exploris, CFC, Catlante… Que de belles histoires, que de belles découvertes ont été et sont offertes aux passagers, qui font la fierté de ce beau pays !
Je dis d’ailleurs souvent à mon entourage que « la France est le plus beau pays du monde ». Suis-je chauvin ? Non. Je suis Belge, donc je peux le dire.
Ayant travaillé avec tant de clients français, à bord et à terre, je leur donnais toujours ce conseil de ne jamais comparer : quand on est au top dans tant de domaines, on ne peut être que déçu si on fait l’erreur de comparer.
Le voyage, c’est avoir de nouveaux yeux, s’émerveiller de choses nouvelles et prendre tels qu’ils sont les paysages, les gens, la nourriture, la langue, la culture, etc., sans comparer.
Maintenant, reste à savoir si les clients français et britanniques se mélangeront à bord du Renaissance ?
Rendez-vous à l’embarquement pour les Caraïbes (Barbade, Martinique, Curacao) dès octobre 2025 !
« Welcome on board » ou / et « Bienvenue à bord » ? Et dans quel ordre ?
* Frédéric Jansen a travaillé notamment à bord du Mistral (Festival), du Van Gogh et du Princess Danae (Nouvelles Frontières), du Princess Danae (NDS), du Luis Aura (affrété par Rivages du Monde), des 3 voiliers de Star Clippers, du Bleu de France (Croisières De France), du Paul Gauguin (Beachcomber Croisieres Ltd.) et de tous les navires de la compagnie Ponant.
Après quelques années, j’ai compris : ces navires avaient une âme qui se reflétait à travers les yeux pétillants et les récits de ces passagers (j’en profite pour remercier Pierre Delanoë et Michel Sardou !).
Au-delà de la concurrence, le but était bien de promouvoir la France, son riche passé historique dans la navigation (en parle-t-on assez dans les écoles en France ?), sa richesse culturelle et bien entendu son voyage culinaire et œnologique, recherché par les francophiles.
La langue française est si belle ! La France a tant à offrir au monde !
Les Français sont intelligents, créatifs, artistiques, intuitifs, généreux, courageux et passionnés. Ce n’est pas moi qui le dis, c'est Google (je viens de lui demander, sourires). Pour ma part, je rajouterai « élégants ».
D’ailleurs, si je devais nommer un nouveau navire français de luxe, je l’appellerai ELEGANCE (en plus c’est la même orthographe en anglais, sans les accents).
France, Mermoz, Azur, Mistral, Ponant, Exploris, CFC, Catlante… Que de belles histoires, que de belles découvertes ont été et sont offertes aux passagers, qui font la fierté de ce beau pays !
Je dis d’ailleurs souvent à mon entourage que « la France est le plus beau pays du monde ». Suis-je chauvin ? Non. Je suis Belge, donc je peux le dire.
Ayant travaillé avec tant de clients français, à bord et à terre, je leur donnais toujours ce conseil de ne jamais comparer : quand on est au top dans tant de domaines, on ne peut être que déçu si on fait l’erreur de comparer.
Le voyage, c’est avoir de nouveaux yeux, s’émerveiller de choses nouvelles et prendre tels qu’ils sont les paysages, les gens, la nourriture, la langue, la culture, etc., sans comparer.
Maintenant, reste à savoir si les clients français et britanniques se mélangeront à bord du Renaissance ?
Rendez-vous à l’embarquement pour les Caraïbes (Barbade, Martinique, Curacao) dès octobre 2025 !
« Welcome on board » ou / et « Bienvenue à bord » ? Et dans quel ordre ?
* Frédéric Jansen a travaillé notamment à bord du Mistral (Festival), du Van Gogh et du Princess Danae (Nouvelles Frontières), du Princess Danae (NDS), du Luis Aura (affrété par Rivages du Monde), des 3 voiliers de Star Clippers, du Bleu de France (Croisières De France), du Paul Gauguin (Beachcomber Croisieres Ltd.) et de tous les navires de la compagnie Ponant.
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Renseignez-vous sur :
* la vie passionnante de l’ethnologue et explorateur français Paul-Émile Victor ;
* Jean-Baptiste Charcot (je parle ici du fils de Jean Martin, ce dernier ayant donné son nom à la maladie de Charcot) ;
* le documentaire à voir absolument « La Glace et le Ciel », de Luc Jacquet, sorti en 2015, qui raconte l’histoire du climatologue et glaciologue français Claude Lorius. Un must (la nouvelle série de Netflix attendra un peu… sourires).
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Frédéric Jansen est un consultant d'origine belge et avant d’avoir récemment officié à terre pendant 7 ans comme Global Brand Ambassador pour une compagnie française, il a été directeur de croisière durant 20 ans pour 9 compagnies de croisières, à bord de 20 navires différents.
Organisateur et accompagnateur de voyages extrêmes pour une clientèle haut de gamme, il a voyagé dans le monde entier avec une passion pour les langues, les rencontres avec les populations et les cultures locales.
Il est sur le point de publier son premier ouvrage « Journal de Bord d’un Directeur de Croisière » (en deux versions, française et anglaise), où il retrace ses anecdotes de voyage les plus incroyables.
Il a également participé récemment à plusieurs émissions : Héros avec Faustine Bollaert (RTL) ; Legend avec Guillaume Pley (YouTube) et NRJ Belgique avec Mike.
Organisateur et accompagnateur de voyages extrêmes pour une clientèle haut de gamme, il a voyagé dans le monde entier avec une passion pour les langues, les rencontres avec les populations et les cultures locales.
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