
La Valette fait partie des quatre ports européens qui ont déjà installé ou contractualisé plus de la moitié des branchements requis à l’horizon 2030 @www.deposit-photos.com
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Les moteurs des paquebots amarrés en Europe fonctionnent encore trop souvent au fuel lourd au détriment de la santé publique. C’est le constat du dernier rapport de l’ONG Transport & Environment (T&E), réalisé par DNV, qui passe au crible les 31 principaux ports européens. Verdict : à peine 20 % des infrastructures électriques à quai (OPS) exigées par l’UE ont été installées.
L’étude dénonce une inaction persistante, alors que plus de 6 % des émissions maritimes de CO₂ dans l’UE proviennent des navires à l’arrêt, auxquels s’ajoutent oxydes d’azote, soufre et particules fines.
Les paquebots sont en première ligne : à quai plus longtemps que les cargos, ils émettent jusqu’à six fois plus de polluants pendant leurs escales. L’exemple du Azura, navire de Carnival, est parlant : 22 800 tonnes de CO₂ émis dans les ports européens en 2023, dont une grande partie aurait pu être évitée avec un branchement.<!--membership-->
Les moteurs des paquebots amarrés en Europe fonctionnent encore trop souvent au fuel lourd au détriment de la santé publique. C’est le constat du dernier rapport de l’ONG Transport & Environment (T&E), réalisé par DNV, qui passe au crible les 31 principaux ports européens. Verdict : à peine 20 % des infrastructures électriques à quai (OPS) exigées par l’UE ont été installées.
L’étude dénonce une inaction persistante, alors que plus de 6 % des émissions maritimes de CO₂ dans l’UE proviennent des navires à l’arrêt, auxquels s’ajoutent oxydes d’azote, soufre et particules fines.
Les paquebots sont en première ligne : à quai plus longtemps que les cargos, ils émettent jusqu’à six fois plus de polluants pendant leurs escales. L’exemple du Azura, navire de Carnival, est parlant : 22 800 tonnes de CO₂ émis dans les ports européens en 2023, dont une grande partie aurait pu être évitée avec un branchement.<!--membership-->
Quatre ports européens dans les clous

À l’inverse, de nombreux hubs majeurs comme Rotterdam (Pays-Bas), Barcelone (Espagne), Valence (Espagne), Gdansk (Pologne), Lisbonne (Portugal), Anvers (Belgique) sont jugés très en retard. Certains, comme Dublin (Irlande), Gdansk (Pologne) ou Lisbonne (Portugal), n’ont même pas encore engagé de projet OPS. A noter : Marseille et Dunkerque n'ont pas répondu à temps et ne font donc pas des ports étudiés.
« Les ports échouent à protéger les riverains et les passagers contre une pollution évitable. Pourtant, la technologie est disponible et pourrait améliorer la qualité de l’air du jour au lendemain », déplore Inesa Ulichina, responsable de la politique maritime chez T&E.
Branchement à quai : pourtant, les compagnies s’équipent
À rebours de cette tendance, le port de Copenhague (Danemark) a été mis à l’honneur par la CLIA pour ses avancées. Depuis juin 2025, ses terminaux Oceankaj et Langelinie disposent d’installations OPS opérationnelles, cofinancées par l’Union européenne. Le navire AIDAnova a été le premier à s’y brancher. Selon les projections, jusqu’à 18 000 tonnes de CO₂ pourraient être évitées chaque année.
T&E demande à l’Union européenne d’avancer l’obligation de branchement pour les paquebots à 2028 (au lieu de 2030) et d’étendre le périmètre réglementaire à tous les navires polluants, et non uniquement aux plus gros. La CLIA souligne que moins de 3 % des ports dans le monde sont aujourd’hui capables d’accueillir ces navires en branchement électrique.
Ce retard portuaire contraste avec les efforts consentis par l’industrie croisière. Selon la CLIA, près de 46 % des navires de croisière mondiaux sont désormais équipés pour le branchement à quai, soit 52 % de la capacité totale.
Ce chiffre a progressé de 23 % en un an, et la flotte OPS-ready pourrait atteindre 75 à 80 % d’ici 2028, via les nouvelles constructions et le rétrofit.
T&E demande à l’Union européenne d’avancer l’obligation de branchement pour les paquebots à 2028 (au lieu de 2030) et d’étendre le périmètre réglementaire à tous les navires polluants, et non uniquement aux plus gros. La CLIA souligne que moins de 3 % des ports dans le monde sont aujourd’hui capables d’accueillir ces navires en branchement électrique.
Ce retard portuaire contraste avec les efforts consentis par l’industrie croisière. Selon la CLIA, près de 46 % des navires de croisière mondiaux sont désormais équipés pour le branchement à quai, soit 52 % de la capacité totale.
Ce chiffre a progressé de 23 % en un an, et la flotte OPS-ready pourrait atteindre 75 à 80 % d’ici 2028, via les nouvelles constructions et le rétrofit.
Electrification : une addition de freins structurels
Les freins sont connus. D’abord le coût : chaque poste OPS peut représenter plusieurs millions d’euros, pour des installations complexes (transformateurs, câblage, dispositifs de régulation). Sans subvention ou rentabilité directe, peu de ports franchissent le pas seuls.
S’y ajoutent les délais techniques et administratifs : plusieurs années sont souvent nécessaires entre les études, les appels d’offres et la mise en service. Certains armateurs rechignent à payer l’électricité, souvent plus chère que le fuel.
Enfin, le manque de coordination stratégique à l’échelle européenne freine les investissements. Chaque port agit localement, sans toujours s’aligner sur des standards techniques ou un calendrier harmonisé.
S’y ajoutent les délais techniques et administratifs : plusieurs années sont souvent nécessaires entre les études, les appels d’offres et la mise en service. Certains armateurs rechignent à payer l’électricité, souvent plus chère que le fuel.
Enfin, le manque de coordination stratégique à l’échelle européenne freine les investissements. Chaque port agit localement, sans toujours s’aligner sur des standards techniques ou un calendrier harmonisé.
Ports français : Le Havre et Marseille tracent la voie
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En France, la situation est contrastée. Selon T&E, aucun grand port n’a encore franchi le seuil des 50 % d’équipements installés ou commandés, même si plusieurs projets sont en cours.
- Le Havre, cité parmi les ports en retard dans l’étude, a depuis accéléré la cadence : trois quais croisière seront électrifiés d’ici 2026, avec une première mise en service prévue dès l’été 2025. Le chantier est l’un des plus ambitieux d’Europe (25 M€ d’investissement pour l’OPS).
- Marseille dispose de trois postes OPS pour ferries et prévoit d’en ajouter deux pour la croisière d’ici fin 2025.
- À Bordeaux, un premier branchement électrique (OPS) a été mis en place Port de la Lune pour les petits navires, mais il reste inadapté aux paquebots de croisière. C’est aussi vrai pour Dunkerque.
- Le Havre, cité parmi les ports en retard dans l’étude, a depuis accéléré la cadence : trois quais croisière seront électrifiés d’ici 2026, avec une première mise en service prévue dès l’été 2025. Le chantier est l’un des plus ambitieux d’Europe (25 M€ d’investissement pour l’OPS).
- Marseille dispose de trois postes OPS pour ferries et prévoit d’en ajouter deux pour la croisière d’ici fin 2025.
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