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Shanghai, l’exubérante

En direct de... Shanghai


Oubliée dans les années 80, la ville chinoise est devenue l’une des métropoles les plus dynamiques de la planète. Elle est désormais confrontée à deux défis majeurs : mieux gérer sa folle croissance et diminuer la pollution.


Rédigé par Nicolas Langis le Jeudi 22 Septembre 2016

Fotolia
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Dépassée Bangkok, oubliée Hong-Kong... C’est désormais à Shanghai que ça se passe !

En vingt ans, la ville chinoise s’est muée en une métropole tentaculaire de 23 millions d’habitants à l’énergie bouillonnante ; un eldorado asiatique qui attire les nouveaux riches chinois happés par le tourbillon de l’argent et des dizaines de milliers d’expatriés (dont plus de 15 000 Français) qui en ont fait leur terre promise.

La plus grande mégapole de Chine n’a plus grand-chose à voir avec la ville fantasmée par Hergé dans Le Lotus Bleu. Ici, on ne réhabilite pas, même si quelques quartiers sont passés entre les mailles des bétonneurs ; comme l’ancienne Concession Française que nos ancêtres ont façonné jusqu’en 1946. On préfère raser et reconstruire ! À l’image du quartier d’affaires de Pudong, grand comme sept fois La Défense.
Car la Chine est désormais la deuxième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis mais devant le Japon.

Mieux, Shanghai est devenue une capitale « lifestyle » et arty. Et si la ville n’a pas encore la réputation de Tokyo ou Hong Kong, nos chefs étoilés s’y précipitent : Paul Pairet (on se bouscule dans son très select restaurant Ultraviolet), Jean-Georges Vongerichten et son établissement le Jean-Georges ou le Lyonnais Nicolas Le Bec (Le Bistro 321).

Tourisme et transport en première ligne

Sans surprise, toutes les grandes entreprises françaises y ont ouvert une succursale. Elles y vendent des produits de luxe, des voitures, des avions ou des services, achètent des produits manufacturés.
Avec un déséquilibre majeur pour notre balance commerciale, qui ne cesse de se creuser.

La France a ainsi exporté pour 16,2 milliards d’euros de biens en 2014 (+ 4 % par rapport à 2013), quand le volume des importations a bondi de 9,7 %, à 42,5 milliards !

Les géants de notre industrie du tourisme et des transports sont les premiers à bénéficier de ces flux économiques. Air France et KLM exploitent jusqu’à 88 vols par semaine depuis les hubs de Paris et d’Amsterdam vers neuf destinations chinoises.

Fin 2014, AccorHotels (qui comptait alors 144 unités en Chine) a signé un partenariat avec Huazhu Hotels. Les activités Économie et Milieu de Gamme du Français (Ibis, Novotel, Mercure...) en Chine ont été intégrées à Huazhu, qui a récupéré la master-franchise du groupe et prévoit d’ouvrir 350 à 400 hôtels sous les marques Accor d’ici 2020.
AccorHotels garde la main sur le développement de ses marques haut de gamme.
Numéro deux français, Louvre Hotels a quant à lui été racheté par l’hôtelier chinois Jin Jiang début 2015.

Nuage de pollution !

© DR
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Pour autant, l’économie chinoise est désormais confrontée à d’importants défis. Le rythme de la croissance ralentit, passant de 10,3 % en 2010 à moins de 7 % en 2015 ; un taux à rendre jaloux toute la planète mais qui suscite des inquiétudes et a fait vacillé la bourse de Shanghai l’été dernier ; d’autant plus qu’avec l’augmentation constante des salaires, la Chine perd en compétitivité.

Plus que jamais, le pays va devoir réorienter sa stratégie économique – encore largement axée sur les exportations – vers la demande intérieure.

Cette marche forcée vers le « progrès » se traduit aussi par un niveau de pollution record.
Shanghai se noie une bonne partie de l’année dans un brouillard irrespirable, avec des pics trente fois supérieurs au plafond préconisé par l’Organisation Mondiale de la Santé ! Ici, la dernière application pour smartphone à la mode permet d’ailleurs de connaître en temps réel le niveau de pollution; l’« airpocalypse » comme on dit ici...

Les incontournables

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Le Bund

En bordure du fleuve Huangpu, cette longue promenade bordée de jolis bâtiments historiques (comme la Bank of China) aux inspirations victorienne, néo-classique, baroque ou Art déco, attire chaque matin les habitants venus y pratiquer le tai-chi.
Le dimanche, elle est le lieu de rendez-vous des familles alors qu’à la nuit tombée, une jeunesse en mal d’Occident – vêtue dernier cri – vient se trémousser dans ses night clubs ; avec pour horizon les gratte-ciel du quartier de Pudong, de l’autre côté du fleuve.
On peut aussi découvrir le Bund lors d’une croisière sur le fleuve qui conduit jusqu’au Rock-bund (le nord du Bund). On y visite le Rockbund Art Museum (art moderne), dans un ancien bâtiment des années 30 réhabilité.


La Concession Française

Le quartier de l’ancienne Concession Française est l’un des rares vestiges de la Shanghai mystérieuse d’autrefois.
Dans cet îlot de « résistance », les lilongs (allées étroites qui englobent des maisons traditionnelles en briques) et les ruelles plantées de platanes abritent désormais bars branchés, boutiques trendy et galeries d’art, dans un esprit très « village » ; par exemple la Cité Bourgogne.
Certaines sont des reconstitutions visant à remettre au goût du jour l’architecture traditionnelle largement massacrée à la fin des années 90, comme Xintiandi devenu un haut lieu des nuits de Shanghai.


La vieille ville et le jardin Yu

Au cœur de la veille ville (Nan Shi) aux ruelles désuètes, se cache le jardin Yu créé au XVIe siècle, typique de la dynastie Ming.
Même si les gratte-ciel ne sont jamais loin, on y retrouve l’atmosphère fantasmée de la Chine, entre une succession de pavillons traditionnels aux toits incurvés propices à une jolie balade, des jardins bucoliques et des bassins aux carpes.
Il est ceinturé par un bazar animé de temples taoïstes et bouddhiques, de boutiques, de stands de souvenirs (entre théières et accessoires de cal- ligraphie !) et de restaurants proposant raviolis à la vapeur et brochettes sur le pouce, dans une joyeuse effervescence.


Pudong

Le quartier d’affaires de Pudong s’étire par-delà le fleuve Huangpu, face au Bund.
Quel choc ! Là où, dans les années 90, il n’y avait que rizières et marécages, a poussé une jungle touffue de gratte-ciel aux étranges protubérances ; à l’image de la tour Jinmao recouverte d’écailles argentées, de l’Oriental Pearl Tower en forme de bilboquet géant (on peut visiter le musée d’histoire de Shanghai situé dans sa base) ou le Shanghai World Trade Center (492 mètres) qui évoque... un ouvre-bouteille !
Toutes disposent d’un observatoire à leur sommet, parfois un bar comme le Cloud 9 (tour Jinmao).
Comme dans tous les quartiers d’affaires, on regrettera son atmosphère froide (en particulier le soir) et l’oubli des piétons dans le plan d’aménagement !


Jing’An

Il faut filer vers l’est de la ville pour rejoindre le quartier commerçant de Jing’An qui s’étire de part et d’autre de West Nanjing Road.
C’est là que se niche le Shanghai Exhibition Center (premier gratte-ciel de la ville construit dans les années 50 qui accueille des conférences et événements) ; là encore que vécut Mao dans les années 20.
Son éclectisme architectural étonne, entre maisons traditionnelles de briques rouges, églises chrétiennes et temples chinois.
Le plus célèbre d’entres eux, le Temple du Bouddha de Jade et sa statue haute de deux mètres, se découvre au nord du quartier. Loin de l’agitation de la ville, les fidèles y retrouvent foi et sérénité.

Notre sélection d'hôtels

Four Seasons Pudong

Dans une tour de verre de Pudong, c’est la seconde adresse Four Seasons à Shanghai. Taxi obligatoire (ou métro) pour rejoindre le cœur de la ville.
Contemporain et « hype » avec ses couleurs gris/marron et ses matériaux nobles, il n’en demeure pas moins cosy.
Les 187 chambres aux larges baies vitrées dévoilent un panorama spectaculaire, avec une technologie de pointe (un mini iPad permet d’accéder à tous les services). Un coup de cœur pour la piscine du 41ème étage, avec là encore une vue sublime !
www.fourseasons.com


Peninsula

Inauguré en 2009, le Peninsula domine le nord du Bund.
Ses 235 chambres sont élégantes (bois exotiques, laques noires...), les services à la hauteur avec, par exemple, des transferts en Rolls Royce et des excursions exclusives (visite de bâtiments historiques, atelier de fabrication de cerfs-volants...).
La somptueuse piscine Art déco de 25 m rappelle le Shanghai des années 30. On craque aussi pour la terrasse du bar Sir Elly’s.
www.peninsula.com


Fairmont Peace Hotel

C’est l’édifice le plus célèbre du Bound, construit à la fin des années 20. Hall majestueux, rotonde Art déco... on y retrouve le charme d’autrefois avec des équipements de pointe et des services aux petits soins.
À défaut de dormir dans l’une des 270 chambres, on peut se contenter de dîner au restaurant chinois Dragon Phoenix ou d’aller y boire un verre pour écouter le plus célèbre groupe de jazz de Shanghai, six musiciens septuagénaires !
www.fairmont.fr


Sofitel Hyland

Dans une tour de verre, le Sofitel domine la très commerçante Nanjing Road, à 10 minutes du Bund.
383 chambres dont certaines récemment rénovées. Optez pour celles du Club Sofitel (petit déjeuner privé, services exclusifs...), dans les étages supérieurs.
Parmi les deux restaurants, le Mao propose une cuisine cantonaise de qualité.
On regrettera des chambres petites et une décoration « classique » dans une ville tellement « hype » ; mais les prix demeurent abordables. www.sofitel.com

Nos bonnes adresses

Ye Shanghai : Une cuisine chinoise de qualité servie dans un cadre inspiré des maisons traditionnelles, qui reproduit les années 30. Au cœur du quartier tendance de Xintiandi.
www.elite-concepts.com


Mr&MrsBund : Ce restaurant du chef français Paul Pairet est une des adresses les plus « fashion » de Shanghai. Au-dessus du restaurant, on pourra terminer la soirée au Bar Rouge, avec une vue à couper le souffle sur les gratte-ciel.
www.mmbund.com


La Crêperie Xu Hui : Ras le bol de la cuisine chinoise ? Filez dans le quartier de la Concession française pour déguster de véritables crêpes bretonnes, à la raclette ou aux Saint-Jacques ! Chinois et expatriés se partagent les tables.
www.lacreperie.com.cn

Pour le shopping

© DR
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East Nanjing Road : Reliant le Bund à la Place du Peuple, c’est l’artère commerçante historique, pour partie piétonne. On y trouve les grandes enseignes dans un déluge de néons colorés, et certaines marques propres à la Chine comme Metersbonwe, le Zara local !


Nanjing Xi Lu Market (Fake Market) : Fréquenté par les expatriés et les touristes, ce « marché » situé à deux pas de la Place du Peuple est en réalité un vaste complexe de quatre étages en partie dédié à la contrefaçon. Tout se négocie longuement... Gare toutefois aux douanes lors du retour en France !


M50 : Pas très loin du Temple du Bouddha de Jade, au nord de la ville, le M50 est une ancienne usine de textile reconvertie en un complexe dédié à l’art contemporain chinois. Il regroupe plusieurs dizaines de galeries, à explorer avec discernement.

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