
Tourisme : le million, le million, le million... jusqu'à quand ? - Depositphotos.com Auteur marcbruxelle
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Le dernier congrès des Entreprises du Voyage, qui s’est tenu à Taghazout du 15 au 18 mai, a été unanimement et légitiment salué comme une réussite.
Organisation fluide, échanges nourris, intervenants passionnants : les quelque 300 participants sont repartis avec le sentiment d’un secteur qui bouge, débat, se projette. Mais derrière l’enthousiasme, des lignes de fracture apparaissent. Et des tensions, parfois irréconciliables, entre croissance affichée, transition écologique, et attentes sociétales.
Un chiffre : 30 millions. C’est l’objectif de visiteurs étrangers fixé par le Maroc pour 2030, contre 17,4 millions en 2023. “Un Marocain reçoit un demi-touriste par an, un Grec en reçoit trois”, argumente l’Office national du tourisme.
Alors, le Royaume double ses capacités aéroportuaires, multiplie les hôtels, se prépare à accueillir la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030. La recette est connue. Elle a fonctionné ailleurs. Et il serait malhonnête de reprocher au Maroc de vouloir prendre sa part du gâteau.
Tourisme : le million jusqu'à quand ?

"Nous courons vers le mur, à pleine vitesse." Pour lui, il faut "gagner du temps", en plantant massivement des arbres, en compensant une partie des émissions, pour permettre à la technologie de rattraper son retard. Le climat n’est plus un sujet médiatique, mais il reviendra “au cœur de tout”, prévient-il, et “le premier secteur sanctionné sera l’aérien”.
Gagner du temps avec des mesures de compensation et d’adaptation est certes nécessaire. Mais pas suffisant. Car pendant ce temps, justement, le tourisme mondial continue de battre des records.
Changer de paradigme
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L’industrie de la croisière, par exemple, a confirmé son rebond, avec un niveau de fréquentation désormais supérieur à celui d’avant-Covid. En France, le potentiel reste sous-exploité, mais les perspectives sont là. Certes, le secteur ne reste pas les bras croisés : électrification à quai, GNL, carburants alternatifs… La filière s’emploie à réduire son empreinte, on ne peut pas lui enlever cela.
Ce qui n’empêche pas Carnival de s’enorgueillir de s’attendre à servir dans les trois prochains mois 6.5 millions de sodas, 4.4 millions de bières et 1.3 million de verres de vin dans l’ensemble de sa flotte. Des millions, toujours des millions. Et la France dans tout cela ? Elle se plaît à rappeler qu’elle est “la première destination mondiale”, même si ce n’est pas vrai en termes de recettes. L’obsession des classements est-elle si différente ? Le Maroc veut sa part. La France veut garder la sienne.
Mais allez parler de records de fréquentation aux Barcelonais, Japonais, Praguois, Malouins, Athéniens, Vénitiens et la liste est longue... Il est temps de changer de paradigme - et d’indicateurs - sinon viendra un jour où le pays le moins visité au monde, malgré son potentiel, sera montré en exemple.
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