Air France Holidays et consorts ne doivent pas "sacrifier la valeur de l'hôtel pour remplir les avions"

congrès des Entreprises du Voyage

Quel regard portent les opérateurs de voyage sur la concurrence des compagnies aériennes qui se lancent dans les voyages à forfait ? La question a été abordée à l'occasion du Congrès des Entreprises du Voyage qui se tient actuellement à Taghazout au Maroc.

Rédigé par Céline Eymery le Vendredi 16 Mai 2025

Air France Holidays et consorts ne doivent pas "sacrifier la valeur de l'hôtel pour remplir les avions" - Photo CE

Il va falloir faire avec !

Nous l'avons déjà évoqué à plusieurs reprises dans nos colonnes. Les compagnies aériennes investissent de plus en plus le segment du voyage à forfait. EasyJet, Air France, Emirates et consorts... disposent désormais de leur version Holidays.

"C'est une concurrence normale" explique Adriana Minchella Présidente du CEDIV à l'occasion d'une table ronde organisée dans le cadre du Congrès des EDV au Maroc. "Nous pouvons nous dire que c'est terrible car Air France est aussi notre partenaire, mais la compagnie est aussi notre concurrent. Face cela, c'est simple il faut se bouger.

Au Cediv nous travaillons sur des outils et sur l'intelligence artificielle. La technologie va nous aider à être encore plus performants".

Des conditions de vente flexibles

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Pour Guirec Le Morvan, directeur de Leclerc Voyages il faut cependant rester vigilant : "Easyjet Holidays qui s'est lancé en France il y a un an, est le deuxième voyagiste Outre-Manche, rappelle-t-il. Ils ont un positionnement marketing fort, ils gardent du stock et proposent des conditions qui sont un peu différentes de ce que nous avons l'habitude de faire".

Easyjet Holidays met par exemple en avant "sa flexibilité" sur les paiements avec des acomptes réduits et des conditions de règlements échelonnés "entièrement remboursables jusqu'à 28 jours avant les vacances."

"Nous suivons cela de près car à un moment cela pourrait venir nous impacter" ajoute Guirec Le Morvan.

"Ne détruisons pas la valeur de l'hôtel pour remplir les avions"

Une autre inquiétude, partagée par Christophe Jacquet directeur général de Havas Voyages c'est la perte de valeur que pourrait amener une concurrence trop offensive de ces acteurs : "L'hôtellerie est probablement l'une des familles de produits chez nous sur laquelle il y a le plus de valeur. Il ne faudrait pas que la tentation de ces acteurs soit de détruire la valeur de l'hôtel pour remplir les avions. Il faut préserver le modèle économique."

Les compagnies aériennes arriveront-elles à se faire une place au soleil sur le voyage à forfait ? La question reste en suspens, mais Sandrine de Saint-Sauveur, Présidente et CEO d'APG a sa propre théorie : "Moi, je dis toujours, pour être bon : il faut rester sur sa niche. Attention quand on commence à se diversifier. C'est quand même un autre métier !"