A Lourdes, le saint des saints du tourisme religieux, le nombre de visiteurs est passĂ© en dix ans, de 2004 Ă 2014, de 5 Ă 6 millions, avant une baisse spectaculaire les annĂ©es suivantes.Mais, lâoffre montante est probablement lâoffre dâhĂ©bergements religieux. - Depositphotos.com
Les touristes religieux ont toujours Ă©tĂ© une composante essentielle du tourisme en France. En 2014, ils Ă©taient 20 millions sur les 85 millions de visiteurs allant jusquâĂ reprĂ©senter 44% du tourisme culturel.
A Lourdes, le saint des saints du tourisme religieux, le nombre de visiteurs est passĂ© en dix ans, de 2004 Ă 2014, de 5 Ă 6 millions, avant une baisse spectaculaire les annĂ©es suivantes. Les pĂšlerins ne reprĂ©sentant que 825 000 personnes. Face Ă cette demande, lâoffre traditionnelle de sanctuaires, Ă©glises, cathĂ©drales, abbayes se porte plutĂŽt bien.
Mais, lâoffre montante est probablement lâoffre dâhĂ©bergements religieux. Une offre recensĂ©e et structurĂ©e autour dâun guide spĂ©cialisĂ©, le guide Saint Christophe qui rassemble dans son Ă©dition papier et sur le web, quelque 300 Ă©difices religieux en France et en Europe ouverts au public.
Chaque communautĂ© y dĂ©crit ses exigences, souvent diffĂ©rentes, mais toutes prĂ©sentent un dĂ©nominateur commun, le refus dâĂȘtre cataloguĂ©e d'hĂŽtels.
A Lourdes, le saint des saints du tourisme religieux, le nombre de visiteurs est passĂ© en dix ans, de 2004 Ă 2014, de 5 Ă 6 millions, avant une baisse spectaculaire les annĂ©es suivantes. Les pĂšlerins ne reprĂ©sentant que 825 000 personnes. Face Ă cette demande, lâoffre traditionnelle de sanctuaires, Ă©glises, cathĂ©drales, abbayes se porte plutĂŽt bien.
Mais, lâoffre montante est probablement lâoffre dâhĂ©bergements religieux. Une offre recensĂ©e et structurĂ©e autour dâun guide spĂ©cialisĂ©, le guide Saint Christophe qui rassemble dans son Ă©dition papier et sur le web, quelque 300 Ă©difices religieux en France et en Europe ouverts au public.
Chaque communautĂ© y dĂ©crit ses exigences, souvent diffĂ©rentes, mais toutes prĂ©sentent un dĂ©nominateur commun, le refus dâĂȘtre cataloguĂ©e d'hĂŽtels.
Une envie de donner du sens Ă sa vie dans le recueillement
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La plupart du temps, câest dans une aile Ă part quâils nomment « hĂŽtellerie » que les moines et les sĆurs accueillent le public dans des chambres simples et confortables oĂč se trouve toujours un guide dâaccueil contenant les rĂšgles du monastĂšre.
Certains dâentre eux, par exemple, nâaccueillent que des retraitants qui sont invitĂ©s Ă suivre les horaires des moines : participations aux offices, respect du silence dans les parties communes et au rĂ©fectoire, etc. Câest le cas par exemple Ă Solesmes ou chez les Cisterciens Ă lâabbaye Notre Dame de SĂ©nanque dans le Vaucluse, oĂč il est mĂȘme fermement conseillĂ© de laisser sa voiture au parking le temps de la retraite.
A SĂ©nanque, une vingtaine de chambres sont mises Ă disposition dans lâabbaye, pour un prix moyen en pension complĂšte dâenviron 30 ⏠par jour ( le prix Ă©tant une simple indication de ce quâune chambre coĂ»te Ă lâabbaye, et pouvant Ă©voluer en fonction des situations Ă©conomiques de chacun ). TrĂšs apprĂ©ciĂ©e pour son environnement, SĂ©nanque recommande de rĂ©server plusieurs mois Ă lâavance en Ă©tĂ©. Dâautant que, lâabbaye reçoit principalement des « retraitants repeaters », habituĂ©s de toutes classes dâĂąge, mais qui sont tous recrutĂ©s parmi des CSP plus !
MĂȘmes obligations chez les sĆurs Clarisse au MonastĂšre Sainte Claire Ă Montfavet oĂč la participation aux offices est aussi quasiment obligatoire pour tous. Ce qui nâa rien de dissuasif : en effet les 20 chambres louĂ©es au prix de 35 ⏠en pension complĂšte, sont vite rĂ©servĂ©es surtout pour les fĂȘtes de NoĂ«l et en juillet.
Mais, pour Ă©viter le phĂ©nomĂšne de « vacances Ă bon compte » risquant dâattirer des clients peu versĂ©s dans la religion, les sĆurs limitent Ă 5 jours le sĂ©jour au monastĂšre. Sage initiative.
Une ouverture au public peu contraignante en matiĂšre religieuse
Certaines congrĂ©gations en revanche nâimposent aucune obligation en matiĂšre dâoffices religieux mĂȘme si ceux-ci sont fortement conseillĂ©s. Le tarif exigĂ©, quant Ă lui, est considĂ©rĂ© comme une « offrande » faite au monastĂšre et nâest proposĂ© quâĂ titre indicatif. Il permet ainsi Ă ceux qui nâont pas les moyens de rĂ©gler des factures trĂšs lĂ©gĂšres, la fourchette moyenne se situant entre 30 et 50 euros en pension complĂšte.
A Paris, les sĆurs de la Basilique du SacrĂ© CĆur accueillent ainsi tous les publics, des « retraitants », mais aussi des familles ou des personnes en grande prĂ©caritĂ©.
Les 52 chambres individuelles et les 60 lits du dortoir affichent souvent complet notamment pour le CarĂȘme et jusquâ Ă la fin juin, ainsi que pendant lâavent et Ă NoĂ«l.
Il est donc fortement conseillĂ© de rĂ©server 24h Ă lâavance en pĂ©riode creuse et mĂȘme un mois Ă lâavance durant les pĂ©riodes de pointe. Les sĂ©jours sont courts de 2 Ă 3 nuits en moyenne.
Comme la Basilique reprĂ©sente un Ă©lĂ©ment incontournable du patrimoine parisien, les Ă©trangers se bousculent. Selon les bonnes sĆurs que nous avons interrogĂ©es, dans le Top 5 des nationalitĂ©s, on trouve des AmĂ©ricains, des Anglais, des Allemands, et des Italiens, les Français ne reprĂ©sentant que 20% des retraitants. Enfin, depuis quelques annĂ©es la Basilique dĂ©clare accueillir des visiteurs sans cesse plus nombreux en provenance de Chine, dâAsie et dâAmĂ©rique Latine. En particulier, du BrĂ©sil et Mexique.
A Paris, les sĆurs de la Basilique du SacrĂ© CĆur accueillent ainsi tous les publics, des « retraitants », mais aussi des familles ou des personnes en grande prĂ©caritĂ©.
Les 52 chambres individuelles et les 60 lits du dortoir affichent souvent complet notamment pour le CarĂȘme et jusquâ Ă la fin juin, ainsi que pendant lâavent et Ă NoĂ«l.
Il est donc fortement conseillĂ© de rĂ©server 24h Ă lâavance en pĂ©riode creuse et mĂȘme un mois Ă lâavance durant les pĂ©riodes de pointe. Les sĂ©jours sont courts de 2 Ă 3 nuits en moyenne.
Comme la Basilique reprĂ©sente un Ă©lĂ©ment incontournable du patrimoine parisien, les Ă©trangers se bousculent. Selon les bonnes sĆurs que nous avons interrogĂ©es, dans le Top 5 des nationalitĂ©s, on trouve des AmĂ©ricains, des Anglais, des Allemands, et des Italiens, les Français ne reprĂ©sentant que 20% des retraitants. Enfin, depuis quelques annĂ©es la Basilique dĂ©clare accueillir des visiteurs sans cesse plus nombreux en provenance de Chine, dâAsie et dâAmĂ©rique Latine. En particulier, du BrĂ©sil et Mexique.
Dâimportants travaux de remise aux normes sont en train de sâimposer
Pour les congrĂ©gations, lâouverture au public a beau constituer une forme de charitĂ© ou de prosĂ©lytisme, elle nâen est pas moins lourde dâinconvĂ©nients.
Qui dit public, dit en effet respect des normes en vigueur dans notre pays et au niveau europĂ©en. L e respect des rĂ©glementations dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ© notamment est obligatoire. Ce qui exige la mise en chantier de gros travaux souvent trĂšs coĂ»teux pour se mettre aux normes.
A Lourdes, par exemple, au monastĂšre de lâAssomption, des travaux importants ont Ă©tĂ© effectuĂ©s en 2015 dans les 97 chambres. Au cĆur de Paris, la Maison RĂ©demptoriste, dans le 14Ăšme arrondissement propose 10 chambres simples et 8 suites pour trois ou quatre personnes qui ont Ă©tĂ© totalement rĂ©novĂ©es.
Seule, la chapelle nâest pas terminĂ©e. Une vĂ©ritable aubaine puisque les prix sâĂ©tale de 78 ⏠pour une personne individuelle Ă 98 ⏠la suite. Ce qui en fait un lieu trĂšs apprĂ©ciĂ© des Ă©trangers, principalement africains et amĂ©ricains, ecclĂ©siastiques la plupart, mais aussi groupes scolaires et familles, surtout pendant les vacances. Il est conseillĂ© dây rĂ©server un an Ă lâavance !
A lâinverse, certaines congrĂ©gations sont obligĂ©es de faire appel Ă des dons pour moderniser leur patrimoine. Elles sont nombreuses dans ce cas et, bien que trĂšs peu connues, ont un public de fidĂšles prĂȘts Ă mettre la main Ă la poche. Parfois issus des grandes fortunes du 4 Quarante ! Mais, pour le moment, la plupart des usagers se satisfont des conditions de vĂ©tustĂ© existantes. Jusquâau jour oĂč un accident : incendie, effondrement de sol et de plafond⊠mettra lâaccent sur un problĂšme que ni les autoritĂ©s religieuses, ni touristiques, ni administratives ne veulent voir venir !
Qui dit public, dit en effet respect des normes en vigueur dans notre pays et au niveau europĂ©en. L e respect des rĂ©glementations dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ© notamment est obligatoire. Ce qui exige la mise en chantier de gros travaux souvent trĂšs coĂ»teux pour se mettre aux normes.
A Lourdes, par exemple, au monastĂšre de lâAssomption, des travaux importants ont Ă©tĂ© effectuĂ©s en 2015 dans les 97 chambres. Au cĆur de Paris, la Maison RĂ©demptoriste, dans le 14Ăšme arrondissement propose 10 chambres simples et 8 suites pour trois ou quatre personnes qui ont Ă©tĂ© totalement rĂ©novĂ©es.
Seule, la chapelle nâest pas terminĂ©e. Une vĂ©ritable aubaine puisque les prix sâĂ©tale de 78 ⏠pour une personne individuelle Ă 98 ⏠la suite. Ce qui en fait un lieu trĂšs apprĂ©ciĂ© des Ă©trangers, principalement africains et amĂ©ricains, ecclĂ©siastiques la plupart, mais aussi groupes scolaires et familles, surtout pendant les vacances. Il est conseillĂ© dây rĂ©server un an Ă lâavance !
A lâinverse, certaines congrĂ©gations sont obligĂ©es de faire appel Ă des dons pour moderniser leur patrimoine. Elles sont nombreuses dans ce cas et, bien que trĂšs peu connues, ont un public de fidĂšles prĂȘts Ă mettre la main Ă la poche. Parfois issus des grandes fortunes du 4 Quarante ! Mais, pour le moment, la plupart des usagers se satisfont des conditions de vĂ©tustĂ© existantes. Jusquâau jour oĂč un accident : incendie, effondrement de sol et de plafond⊠mettra lâaccent sur un problĂšme que ni les autoritĂ©s religieuses, ni touristiques, ni administratives ne veulent voir venir !
Des monastĂšres avec services religieux fonctionnant en hĂŽtels
Autre cas de figure : Parfois, certaines congrĂ©gations, pour sauver leur patrimoine, transforment leur monastĂšre en hĂŽtel classĂ© tout en restant dans les lieux et en maintenant les offices dans la chapelle. Câest le cas en Alsace avec lâhĂŽtel Valvignes prĂšs de SĂ©lestat. Cet Ă©tablissement qui appartient aux moines marianistes est devenu un confortable hĂŽtel 3*, avec une table signĂ©e par des cuisiniers du Top Chef.
Les moines ont toutefois gardĂ© une aile spĂ©cifique, interdite aux clients, mais avec une chapelle accessible Ă tous, situĂ©e dans le couloir de lâhĂŽtel. Il nâest pas rare dâentendre les psaumes dans le couloir au moment des vĂȘpres.
Une petite touche de religieux qui nâest pas sans dĂ©plaire Ă la clientĂšle dâaffaires et de familles qui frĂ©quente les 46 chambres et les 500 m2 de salles de rĂ©union.
Depuis sa transformation en hĂŽtel qui a reprĂ©sentĂ© environ 6 millions dâeuros de travaux, les moines ont prudemment confiĂ© la gestion des lieux Ă une sociĂ©tĂ© de gestion indĂ©pendante.
Les moines ont toutefois gardĂ© une aile spĂ©cifique, interdite aux clients, mais avec une chapelle accessible Ă tous, situĂ©e dans le couloir de lâhĂŽtel. Il nâest pas rare dâentendre les psaumes dans le couloir au moment des vĂȘpres.
Une petite touche de religieux qui nâest pas sans dĂ©plaire Ă la clientĂšle dâaffaires et de familles qui frĂ©quente les 46 chambres et les 500 m2 de salles de rĂ©union.
Depuis sa transformation en hĂŽtel qui a reprĂ©sentĂ© environ 6 millions dâeuros de travaux, les moines ont prudemment confiĂ© la gestion des lieux Ă une sociĂ©tĂ© de gestion indĂ©pendante.
Une expérience insolite de plus en plus recherchée
Dans certains autres cas, faute de moyens pour faire vivre la communautĂ©, les monastĂšres sont carrĂ©ment vendus par les communautĂ©s. Les opĂ©rateurs, en quĂȘte dâinsolite les rachĂštent pour les transformer en hĂŽtels de charme.
Ainsi, lâabbaye de Fontevraud, a rĂ©ouvert fin mai 2014 aprĂšs une transformation complĂšte en luxueux hĂŽtel de 54 chambres classĂ© 4 Ă©toiles, avec un restaurant tenu par un grand chef Thibault Ruggeri laurĂ©at du Bocuse dâOr. Français, Belges et Anglais sont les trois principales clientĂšles, en progression chaque annĂ©e (de 44% en taux dâoccupation en 2015 Ă 57% en 2017).
Lâabbaye abrite Ă©galement un centre culturel qui en fait son animation principale. Dans le Tarn, câest lâAbbaye de SorrĂšze qui a Ă©tĂ© confiĂ©e au groupe Hotels et Patrimoine.
TransformĂ©e en hĂŽtel de 72 chambres, avec des chambres individuelles classĂ©es 2* et des suites 3*, elle abrite aujourdâhui un institut de formation hĂŽteliĂšre. Chez les grands opĂ©rateurs aussi, la tendance est bien rĂ©elle.
Le groupe Accor a ainsi ouvert, par le biais de lâun de ses franchisĂ©s, dans le rĂ©seau M Gallery, un hĂŽtel Ă Poitiers installĂ© dans une ancienne chapelle ayant appartenu Ă une communautĂ© de jĂ©suites.
A Nantes enfin câest un indĂ©pendant qui sâest lancĂ© dans lâaventure en 2010 en rachetant une chapelle aux sĆurs de Notre Dame pour en faire un hĂŽtel 4*. SituĂ© face Ă la gare et Ă 5mn du centre ville, le Sozo Hotel reçoit aujourdâhui autant de visiteurs dâaffaires que de visiteurs loisirs venus chercher une atmosphĂšre insolite « quelque chose qui change de lâhĂŽtel traditionnel » explique le propriĂ©taire BenoĂźt Boiteau. « Ils veulent de lâatypique mais ne viennent surtout pas pour prier ». Affichant 75% dâoccupation sur lâannĂ©e, avec une proportion dâĂ©trangers importante mais uniquement en Ă©tĂ©, il faut croire quâil a raison.
Mais il nây a pas quâen France que les Ă©difices religieux attirent le public. En Italie aussi, le phĂ©nomĂšne est trĂšs marquant. Ainsi, lâhĂŽtel Villa Eur Ă Rome, rachetĂ© en 1952 par les frĂšres maristes, pour devenir leur siĂšge social a Ă©tĂ© transformĂ© en hostellerie quâils ont eux-mĂȘmes gĂ©rĂ©e pendant dix ans. Ce nâest quâaprĂšs une profonde rĂ©novation en 1998, que le bĂątiment a Ă©tĂ© transformĂ© en hĂŽtel design et que sa gestion a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă des professionnels.
Et que dire des somptueux « Paradores » dâEspagne ?
Parmi les plus authentiques, le parador de Almagro Ă Ciudad Real, un ancien couvent franciscain du 16Ăšme siĂšcle situĂ© Ă 200 km seulement de Madrid, nâa plus rien Ă voir avec une hostellerie monacale. VĂ©ritable palace, la chambre double est Ă 165 âŹ. De mĂȘme dans les Asturies, le Parador de Corias, un monastĂšre bĂ©nĂ©dictin du 11Ăšme siĂšcle est classĂ© 4* et propose un restaurant gastronomique.
Autant dâexemples soulignant que la tentation de la chose religieuse ne rime pas donc forcĂ©ment de nos jours avec pauvretĂ© ! Et quâĂ lâavenir, ce phĂ©nomĂšne ne fera que sâamplifier, comme le prouvent les centaines dâexemples asiatiques, en CorĂ©e, Japon, Bhutan, NĂ©pal⊠sur lesquels nous reviendrons.
Ainsi, lâabbaye de Fontevraud, a rĂ©ouvert fin mai 2014 aprĂšs une transformation complĂšte en luxueux hĂŽtel de 54 chambres classĂ© 4 Ă©toiles, avec un restaurant tenu par un grand chef Thibault Ruggeri laurĂ©at du Bocuse dâOr. Français, Belges et Anglais sont les trois principales clientĂšles, en progression chaque annĂ©e (de 44% en taux dâoccupation en 2015 Ă 57% en 2017).
Lâabbaye abrite Ă©galement un centre culturel qui en fait son animation principale. Dans le Tarn, câest lâAbbaye de SorrĂšze qui a Ă©tĂ© confiĂ©e au groupe Hotels et Patrimoine.
TransformĂ©e en hĂŽtel de 72 chambres, avec des chambres individuelles classĂ©es 2* et des suites 3*, elle abrite aujourdâhui un institut de formation hĂŽteliĂšre. Chez les grands opĂ©rateurs aussi, la tendance est bien rĂ©elle.
Le groupe Accor a ainsi ouvert, par le biais de lâun de ses franchisĂ©s, dans le rĂ©seau M Gallery, un hĂŽtel Ă Poitiers installĂ© dans une ancienne chapelle ayant appartenu Ă une communautĂ© de jĂ©suites.
A Nantes enfin câest un indĂ©pendant qui sâest lancĂ© dans lâaventure en 2010 en rachetant une chapelle aux sĆurs de Notre Dame pour en faire un hĂŽtel 4*. SituĂ© face Ă la gare et Ă 5mn du centre ville, le Sozo Hotel reçoit aujourdâhui autant de visiteurs dâaffaires que de visiteurs loisirs venus chercher une atmosphĂšre insolite « quelque chose qui change de lâhĂŽtel traditionnel » explique le propriĂ©taire BenoĂźt Boiteau. « Ils veulent de lâatypique mais ne viennent surtout pas pour prier ». Affichant 75% dâoccupation sur lâannĂ©e, avec une proportion dâĂ©trangers importante mais uniquement en Ă©tĂ©, il faut croire quâil a raison.
Mais il nây a pas quâen France que les Ă©difices religieux attirent le public. En Italie aussi, le phĂ©nomĂšne est trĂšs marquant. Ainsi, lâhĂŽtel Villa Eur Ă Rome, rachetĂ© en 1952 par les frĂšres maristes, pour devenir leur siĂšge social a Ă©tĂ© transformĂ© en hostellerie quâils ont eux-mĂȘmes gĂ©rĂ©e pendant dix ans. Ce nâest quâaprĂšs une profonde rĂ©novation en 1998, que le bĂątiment a Ă©tĂ© transformĂ© en hĂŽtel design et que sa gestion a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă des professionnels.
Et que dire des somptueux « Paradores » dâEspagne ?
Parmi les plus authentiques, le parador de Almagro Ă Ciudad Real, un ancien couvent franciscain du 16Ăšme siĂšcle situĂ© Ă 200 km seulement de Madrid, nâa plus rien Ă voir avec une hostellerie monacale. VĂ©ritable palace, la chambre double est Ă 165 âŹ. De mĂȘme dans les Asturies, le Parador de Corias, un monastĂšre bĂ©nĂ©dictin du 11Ăšme siĂšcle est classĂ© 4* et propose un restaurant gastronomique.
Autant dâexemples soulignant que la tentation de la chose religieuse ne rime pas donc forcĂ©ment de nos jours avec pauvretĂ© ! Et quâĂ lâavenir, ce phĂ©nomĂšne ne fera que sâamplifier, comme le prouvent les centaines dâexemples asiatiques, en CorĂ©e, Japon, Bhutan, NĂ©pal⊠sur lesquels nous reviendrons.
Journaliste, consultante, confĂ©renciĂšre, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin dâen analyser les consĂ©quences sur le secteur du tourisme.
AprĂšs avoir dĂ©veloppĂ© pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de lâactualitĂ© et dĂ©code le prĂ©sent pour prĂ©voir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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