
De gauche à droite : Bertrand Godinot (EasyJet France), Amir Reza-Tofighi (CPME), Thomas Juin (UAF), Laurent Timsit (FNAM) - Photo : C. Hardin
Dernier coup de pression avant la pause estivale.
À quelques heures de la révélation par le Premier ministre des premières orientations du projet de loi de finances (PLF) 2026 pour trouver 40 milliards d'euros, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s’est invitée dans la fronde anti augmentation des taxes que mène le secteur aérien.
Jeudi 10 juillet 2025, au cœur du quartier des affaires de la Défense près de Paris, Amir Reza-Tofighi, président de la CPME et successeur depuis le début de cette année de François Asselin, avait convoqué la presse pour faire part de son inquiétude quant à l’alourdissement de la fiscalité de l’aviation : « un levier essentiel pour relier nos territoires, attirer les investissements, accueillir les touristes et répondre aux besoins de mobilité de la population. »
Surement satisfaits d’avoir un tel allié dans leur combat, Thomas Juin (UAF), Bertrand Godinot (EasyJet France) et Laurent Timsit (FNAM) avaient fait le déplacement à l’invitation du président de la CPME.
À quelques heures de la révélation par le Premier ministre des premières orientations du projet de loi de finances (PLF) 2026 pour trouver 40 milliards d'euros, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s’est invitée dans la fronde anti augmentation des taxes que mène le secteur aérien.
Jeudi 10 juillet 2025, au cœur du quartier des affaires de la Défense près de Paris, Amir Reza-Tofighi, président de la CPME et successeur depuis le début de cette année de François Asselin, avait convoqué la presse pour faire part de son inquiétude quant à l’alourdissement de la fiscalité de l’aviation : « un levier essentiel pour relier nos territoires, attirer les investissements, accueillir les touristes et répondre aux besoins de mobilité de la population. »
Surement satisfaits d’avoir un tel allié dans leur combat, Thomas Juin (UAF), Bertrand Godinot (EasyJet France) et Laurent Timsit (FNAM) avaient fait le déplacement à l’invitation du président de la CPME.
Taxes transport aérien : la mobilité des entreprises affectée
Un président qui a repris à son compte les signaux et chiffres alarmistes annoncés par le secteur aérien, tels qu’ils avaient été exposés lors du congrès de la FNAM, quelques jours auparavant, et repris lors de cette conférence par Laurent Timsit, son délégué général.
Aussi, Amir Reza-Tofighi a-t-il exposé sa vision des choses quant à la volonté du gouvernement de vouloir augmenter les taxes sur l’aérien en soulignant que « le transport aérien contribue à hauteur de 23 milliards d’euros aux recettes touristiques, représentant près de 40% des revenus du tourisme international en France en 2023.
Renforcer la pression fiscale sur ce secteur revient à fragiliser l’ensemble de l’écosystème touristique : hôtellerie, restauration, culture, artisanat et PME réparties sur tout le territoire. Cette politique prive également le secteur des ressources indispensables à sa transition écologique, qu’il s’agisse de l’investissement dans les carburants durables (SAF) ou de la modernisation des flottes aériennes. »
Avec un ancrage territorial très fort et implanté dans tous les départements, régions et outre-mer, la CPME redoute, par la voix de son président, « une dégradation de la mobilité des entreprises en région sous l'effet conjugué de la suppression progressive de certaines liaisons aériennes domestiques et des mesures visant à limiter l'aviation d’affaires. »
« Sans l'avion, il faut plus de 8 heures pour relier certaines villes françaises entre elles. Est-ce cela que nous souhaitons pour les entreprises en région ? », s'est-il interrogé.
En ajoutant que cette baisse organisée de l'offre aérienne affaiblit directement le tissu économique local, prive de nombreux territoires de liaisons indispensables et compromet la capacité des entreprises à opérer efficacement partout en France.
Aussi, Amir Reza-Tofighi a-t-il exposé sa vision des choses quant à la volonté du gouvernement de vouloir augmenter les taxes sur l’aérien en soulignant que « le transport aérien contribue à hauteur de 23 milliards d’euros aux recettes touristiques, représentant près de 40% des revenus du tourisme international en France en 2023.
Renforcer la pression fiscale sur ce secteur revient à fragiliser l’ensemble de l’écosystème touristique : hôtellerie, restauration, culture, artisanat et PME réparties sur tout le territoire. Cette politique prive également le secteur des ressources indispensables à sa transition écologique, qu’il s’agisse de l’investissement dans les carburants durables (SAF) ou de la modernisation des flottes aériennes. »
Avec un ancrage territorial très fort et implanté dans tous les départements, régions et outre-mer, la CPME redoute, par la voix de son président, « une dégradation de la mobilité des entreprises en région sous l'effet conjugué de la suppression progressive de certaines liaisons aériennes domestiques et des mesures visant à limiter l'aviation d’affaires. »
« Sans l'avion, il faut plus de 8 heures pour relier certaines villes françaises entre elles. Est-ce cela que nous souhaitons pour les entreprises en région ? », s'est-il interrogé.
En ajoutant que cette baisse organisée de l'offre aérienne affaiblit directement le tissu économique local, prive de nombreux territoires de liaisons indispensables et compromet la capacité des entreprises à opérer efficacement partout en France.
Le secteur touristique affecté par les taxes sur l’aérien
Le patron de la CPME a aussi voulu mettre l’accent sur les répercussions d’un éventuel alourdissement de la fiscalité dans l’aérien dans le secteur touristique.
Pour Amir Reza-Tofighi, ces mesures compromettraient non seulement l'activité des compagnies aériennes et celles des aéroports, mais aussi notre capacité à attirer des visiteurs internationaux, à valoriser les territoires, à soutenir l'hôtellerie, la restauration, la culture et l'artisanat.
Il en a profité également pour déplorer la faiblesse de la stratégie touristique de la France.
Selon lui, « si la France aime à se présenter comme la première destination touristique mondiale en nombre de visiteurs, ce leadership doit toutefois être relativisé dès lors que l'on s'intéresse aux recettes générées par ces flux. Lorsqu'on analyse les dépenses des visiteurs étrangers, la France demeure loin derrière certains concurrents directs.
En France, on a certes enregistré 71 milliards d'euros de recettes, mais ce montant reste nettement inférieur aux 126 milliards enregistrés par l'Espagne. Ce décalage met en lumière une faiblesse structurelle. La France attire, mais ne capitalise pas suffisamment sur cette attractivité », a-t-il déploré.
Pour Amir Reza-Tofighi, ces mesures compromettraient non seulement l'activité des compagnies aériennes et celles des aéroports, mais aussi notre capacité à attirer des visiteurs internationaux, à valoriser les territoires, à soutenir l'hôtellerie, la restauration, la culture et l'artisanat.
Il en a profité également pour déplorer la faiblesse de la stratégie touristique de la France.
Selon lui, « si la France aime à se présenter comme la première destination touristique mondiale en nombre de visiteurs, ce leadership doit toutefois être relativisé dès lors que l'on s'intéresse aux recettes générées par ces flux. Lorsqu'on analyse les dépenses des visiteurs étrangers, la France demeure loin derrière certains concurrents directs.
En France, on a certes enregistré 71 milliards d'euros de recettes, mais ce montant reste nettement inférieur aux 126 milliards enregistrés par l'Espagne. Ce décalage met en lumière une faiblesse structurelle. La France attire, mais ne capitalise pas suffisamment sur cette attractivité », a-t-il déploré.
La France, un géant aux pieds d’argile
Le président de la CPME souhaite que soit repensée aujourd'hui la stratégie touristique pour récupérer les dizaines de milliards d'euros qui échappent à la France.
Selon lui, il manque une stratégie claire de montée en gamme, de diversification de l'offre et de valorisation des séjours. Il partage la vision de la ministre du Tourisme Nathalie Delattre quant à l’urgence de faire en sorte que les touristes restent plus longtemps, dépensent davantage et découvrent d'autres territoires que les seuls pôles surfréquentés.
Il alerte également sur le fait que « sans cette vision stratégique, la France risque de rester un géant touristique aux pieds d'argile, dominant en volume, mais fragile en valeur. Et dans cette stratégie de valeur, le transport aérien a toute sa place. Alourdir la fiscalité sur ce secteur revient à saper l'un des leviers de notre économie. »
Un appel repris par Thomas Juin, président de l’UAF, qui a affirmé également que « la France ne peut pas se doter d’une stratégie touristique ambitieuse tout en rendant économiquement intenables les conditions d’accès à ses territoires.
À force d’alourdir la fiscalité sur le transport aérien, elle pousse les compagnies aériennes à se détourner de notre pays, affaiblit ses aéroports et compromet l’équilibre de ses territoires. »
« Si nous ne redéfinissons pas rapidement une politique cohérente et volontariste, les avions ne feront bientôt que survoler la France sans jamais y atterrir. Il est urgent de sortir de cette logique de décroissance déguisée et de bâtir une politique touristique cohérente, qui reconnaisse enfin l’aérien comme un levier de développement au service de l’attractivité nationale », a conclu le président de l’UAF.
La CPME a pris également la défense de l’aviation d’affaires, particulièrement visée par Bercy dans le prochain PLF. Elle s’impose également, selon elle, comme un levier essentiel de compétitivité pour les territoires, trop souvent réduite à des clichés.
Selon la confédération, elle répond pourtant, dans 80% des cas, à des impératifs professionnels, et 75% de ces vols desservent des villes qui ne bénéficient d’aucune alternative ferroviaire rapide.
Remettre en cause l’aviation d’affaires ou supprimer certaines lignes régulières, ce serait affaiblir directement l’activité des entreprises régionales, mettre en péril la présence de sièges sociaux en région et compromettre la création de valeur sur l’ensemble du territoire.
Cette ultime plaidoirie collective réussira-t-elle à convaincre le gouvernement d’un moratoire sur la fiscalité de l’aérien ? On le saura bientôt.
Selon lui, il manque une stratégie claire de montée en gamme, de diversification de l'offre et de valorisation des séjours. Il partage la vision de la ministre du Tourisme Nathalie Delattre quant à l’urgence de faire en sorte que les touristes restent plus longtemps, dépensent davantage et découvrent d'autres territoires que les seuls pôles surfréquentés.
Il alerte également sur le fait que « sans cette vision stratégique, la France risque de rester un géant touristique aux pieds d'argile, dominant en volume, mais fragile en valeur. Et dans cette stratégie de valeur, le transport aérien a toute sa place. Alourdir la fiscalité sur ce secteur revient à saper l'un des leviers de notre économie. »
Un appel repris par Thomas Juin, président de l’UAF, qui a affirmé également que « la France ne peut pas se doter d’une stratégie touristique ambitieuse tout en rendant économiquement intenables les conditions d’accès à ses territoires.
À force d’alourdir la fiscalité sur le transport aérien, elle pousse les compagnies aériennes à se détourner de notre pays, affaiblit ses aéroports et compromet l’équilibre de ses territoires. »
« Si nous ne redéfinissons pas rapidement une politique cohérente et volontariste, les avions ne feront bientôt que survoler la France sans jamais y atterrir. Il est urgent de sortir de cette logique de décroissance déguisée et de bâtir une politique touristique cohérente, qui reconnaisse enfin l’aérien comme un levier de développement au service de l’attractivité nationale », a conclu le président de l’UAF.
La CPME a pris également la défense de l’aviation d’affaires, particulièrement visée par Bercy dans le prochain PLF. Elle s’impose également, selon elle, comme un levier essentiel de compétitivité pour les territoires, trop souvent réduite à des clichés.
Selon la confédération, elle répond pourtant, dans 80% des cas, à des impératifs professionnels, et 75% de ces vols desservent des villes qui ne bénéficient d’aucune alternative ferroviaire rapide.
Remettre en cause l’aviation d’affaires ou supprimer certaines lignes régulières, ce serait affaiblir directement l’activité des entreprises régionales, mettre en péril la présence de sièges sociaux en région et compromettre la création de valeur sur l’ensemble du territoire.
Cette ultime plaidoirie collective réussira-t-elle à convaincre le gouvernement d’un moratoire sur la fiscalité de l’aérien ? On le saura bientôt.
Pour une véritable stratégie du transport aérien

Thomas Juin et Laurent Timsit ont appelé à la définition d’une véritable stratégie pour le transport aérien - Photo : C. Hardin
Mais les acteurs du transport aérien réclament aussi, par les voix de Laurent Timsit et Thomas Juin, la définition d’une véritable stratégie pour le transport aérien avec un autre résultat que ce dont avaient accouché les fameuses « Assises du transport aérien » de 2018, c'est-à-dire « une nouvelle taxe, l’écocontribution » s’est souvenu avec amertume le délégué général de la FNAM.
Il a rappelé également « qu’à l’heure où l’on présente une loi-cadre pour l’avenir des mobilités, le secteur aérien s’autofinance, ne demande pas d’argent et même en rapporte à l’État. C’est un peu dommage que l’État n’utilise pas mieux cette « poule aux œufs d’or.
Lire aussi : Ferroviaire, autoroutes… voici le plan du gouvernement pour moderniser les transports !
Développer le transport aérien, penser sa transition énergétique, et l’inscrire dans un développement touristique de la France qui pourrait lui rapporter beaucoup, nous pensons que cela vaudrait la peine de le faire. Nous tendons la main, mais elle n’a pas été encore saisie », a conclu Laurent Timsit.
Il a rappelé également « qu’à l’heure où l’on présente une loi-cadre pour l’avenir des mobilités, le secteur aérien s’autofinance, ne demande pas d’argent et même en rapporte à l’État. C’est un peu dommage que l’État n’utilise pas mieux cette « poule aux œufs d’or.
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Développer le transport aérien, penser sa transition énergétique, et l’inscrire dans un développement touristique de la France qui pourrait lui rapporter beaucoup, nous pensons que cela vaudrait la peine de le faire. Nous tendons la main, mais elle n’a pas été encore saisie », a conclu Laurent Timsit.

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