Les Moxy du groupe Marriott, les Mama Shelter, les Citizen M... tous ces groupes internationaux ont pris le tournant de l’hybridité en ajoutant une autre composante : faire rentrer la ville dans leurs espaces. - Photo Mama Shelter Lyon
Un peu d’histoire : Dès les années 80, le secteur du cosmétique a inauguré une nouvelle gamme de produits notamment des shampoings proposant du 2 en 1 puis du 3 en 1 : lavage, lissage, éclat…
Le secteur des lessives a suivi : lavage, rinçage, brillance. Et surtout celui de l’alimentation. Ce fut la vogue des « alicaments », des aliments qui nourrissent, soignent et peuvent aller jusqu’à rendre beaux.
Quant aux voitures, elles ont pris des allures de 4X4. Les fameuses SUV. Alliant deux ou trois fonctions, ces produits illustrent une époque où le manque de temps associé à l’ingéniosité des industriels, a donné aux consommateurs l’impression de pouvoir économiser de précieuses minutes sur leur temps contraint, pour gagner un peu plus de temps libre et de temps pour soi. Par la même occasion s’exprimait l’envie d’un monde plus original et créatif, un tantinet « disrupté » et surtout plus ludique.
Dans le monde du travail, plus tard, la génération start-up a aussi suivi cette tendance en faisant entrer le loisir au bureau, à travers la mise à disposition de canapés, de tables de ping-pong, des tapis de yogas, d’appareils de gymnastiques, de comptoirs de bars et autres buvettes. Une façon travailler en s’amusant.
A la même époque, on a vu aussi les cadres enfourcher leurs trottinettes ou chausser leurs baskets pour aller au bureau. Du Deux en un dans nos comportements. Toujours !
Le secteur des lessives a suivi : lavage, rinçage, brillance. Et surtout celui de l’alimentation. Ce fut la vogue des « alicaments », des aliments qui nourrissent, soignent et peuvent aller jusqu’à rendre beaux.
Quant aux voitures, elles ont pris des allures de 4X4. Les fameuses SUV. Alliant deux ou trois fonctions, ces produits illustrent une époque où le manque de temps associé à l’ingéniosité des industriels, a donné aux consommateurs l’impression de pouvoir économiser de précieuses minutes sur leur temps contraint, pour gagner un peu plus de temps libre et de temps pour soi. Par la même occasion s’exprimait l’envie d’un monde plus original et créatif, un tantinet « disrupté » et surtout plus ludique.
Dans le monde du travail, plus tard, la génération start-up a aussi suivi cette tendance en faisant entrer le loisir au bureau, à travers la mise à disposition de canapés, de tables de ping-pong, des tapis de yogas, d’appareils de gymnastiques, de comptoirs de bars et autres buvettes. Une façon travailler en s’amusant.
A la même époque, on a vu aussi les cadres enfourcher leurs trottinettes ou chausser leurs baskets pour aller au bureau. Du Deux en un dans nos comportements. Toujours !
Le secteur du tourisme et loisir en pointe
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Mais, s’il est un secteur qui a tout de suite suivi et compris l’intérêt de la tendance c’est le secteur du loisir.
Les cafés en particulier ont déployé des trésors d’énergie pour attirer de nouveaux clients : pour soigner les apparences, les « nail bars ». Pour soigner sa forme, des bars à oxygène et des bars détox. Pour enrichir son mental, les cafés philosophie, puis les cafés psychologie.
Évidemment, les cyber cafés ont proliféré́ au tournant du millénaire. Les joueurs pour leur part ont eu droit aux bars à jeux, capables de leur proposer quelques centaines de jeux de société́, des fléchettes, des dominos ou des billards. Pour les amateurs de musique, et les amateurs d’art, expositions et concerts...
Mieux, les cafés solidaires ont pris les années de crise en mains à des fins d’entraide et de partage. Que dire encore de ces cafés où l’on peut bricoler et faire réparer sa bicyclette tout en buvant une bière et de ces cafés « zéro déchets » ?
Les cafés en particulier ont déployé des trésors d’énergie pour attirer de nouveaux clients : pour soigner les apparences, les « nail bars ». Pour soigner sa forme, des bars à oxygène et des bars détox. Pour enrichir son mental, les cafés philosophie, puis les cafés psychologie.
Évidemment, les cyber cafés ont proliféré́ au tournant du millénaire. Les joueurs pour leur part ont eu droit aux bars à jeux, capables de leur proposer quelques centaines de jeux de société́, des fléchettes, des dominos ou des billards. Pour les amateurs de musique, et les amateurs d’art, expositions et concerts...
Mieux, les cafés solidaires ont pris les années de crise en mains à des fins d’entraide et de partage. Que dire encore de ces cafés où l’on peut bricoler et faire réparer sa bicyclette tout en buvant une bière et de ces cafés « zéro déchets » ?
Le café co working. Évidemment, la principale métamorphose du café ces dernières années réside dans son offre de « co working » : du haut débit, un siège et une table confortables, des boissons et une ambiance chaleureuse, plus ou moins silencieuse. Il n’en faut pas plus pour séduire tous ceux qui n’ont pas envie de s’isoler.
Les aéroports : une ville dans la ville. C’est également dans la morphologie des aéroports internationaux que se dessine l’hybridité du monde. Certes, pour le moment, ils sont en panne. Mais, notons que les grands aéroports internationaux ne se contentent plus d’être uniquement dédiés à une fonction aéroportuaire.
Pour occuper le temps de transit et d’attentes de leurs clients, ils ont d’abord proposé des points de restauration, puis des hôtels, puis de véritables galeries commerciales entrant en concurrence avec les commerces des centres villes. Ils ont également introduit au fur et à mesure des centres de beauté et des spas intégrés.
Certains ont même osé proposer des salles d’exposition artistique et des musées et jardins.
Les musées devenus des boutiques. Dés les années 60, Andy Warhol pressentait qu’à l’avenir, « les boutiques seraient des musées et les musées seraient des boutiques » !
Il ne croyait pas si bien dire. Dès les années soixante-dix, sous l’impulsion des musées anglo saxons, les boutiques ont commencé à essaimer dans les musées, revêtant souvent des habits de séduction leur permettant de concurrencer les grands magasins. De plus, les points de restauration se sont transformés en établissements de charme ou en grandes tables tandis que des auditoriums ont contribué à les transformer en lieux de loisirs « complets » programmant concerts, spectacles, conférences.
Quant aux grands magasins, ils se rêvent de plus en plus en galeries d’art et musées. Accueillant à longueur d’années des expositions de très haut niveau, souvent signées par des artistes inédits, ils jouent aussi à leur façon la carte de l’hybridité en offrant des spectacles, des défilés de mode, des ateliers de créativité.
Les croisières : de vrais villages de vacances. Autre signe d’hybridité de l’offre touristique, les paquebots de croisières qui, pour les 3000 ou 4000 passagers qu’ils transportent, jouent la carte du divertissement à plein temps. Enfin, « jouaient » ! Transformés en véritables parcs à thèmes sur mer ou villages de vacances flottants, ils ne se satisfont plus de salles de concerts et cinéma aux dimensions pharaoniques et de casinos, ils proposent piscines, murs d’escalades, patinoires, beach volley, basket-ball, practice de golf. Enfin, ils proposaient !
L’hôtel comme à la maison et comme au boulot. Dans le domaine des hôtels, s’ils n’avaient pas fermé, ils n’ont pas manqué de répondre eux aussi aux attentes de « co working » et de détente, wellness, voire « mindfulness » ainsi qu’aux attentes d’activités de loisirs. Ils ont tout d’abord transformé leurs halls en salons, suffisamment spacieux pour contenir canapés et tables communes, et accueillir une clientèle désireuse soit de travailler, soit de se détendre.
Les Moxy du groupe Marriott, les Mama Shelter, les Citizen M... tous ces groupes internationaux ont pris le tournant de l’hybridité en ajoutant une autre composante : faire rentrer la ville dans leurs espaces. Le patron du groupe Accor récemment déclarait son intention de permettre à ses hôtels ouverts 24h sur 24, de fournir des services à la clientèle locale… A suivre.
Les aéroports : une ville dans la ville. C’est également dans la morphologie des aéroports internationaux que se dessine l’hybridité du monde. Certes, pour le moment, ils sont en panne. Mais, notons que les grands aéroports internationaux ne se contentent plus d’être uniquement dédiés à une fonction aéroportuaire.
Pour occuper le temps de transit et d’attentes de leurs clients, ils ont d’abord proposé des points de restauration, puis des hôtels, puis de véritables galeries commerciales entrant en concurrence avec les commerces des centres villes. Ils ont également introduit au fur et à mesure des centres de beauté et des spas intégrés.
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Il ne croyait pas si bien dire. Dès les années soixante-dix, sous l’impulsion des musées anglo saxons, les boutiques ont commencé à essaimer dans les musées, revêtant souvent des habits de séduction leur permettant de concurrencer les grands magasins. De plus, les points de restauration se sont transformés en établissements de charme ou en grandes tables tandis que des auditoriums ont contribué à les transformer en lieux de loisirs « complets » programmant concerts, spectacles, conférences.
Quant aux grands magasins, ils se rêvent de plus en plus en galeries d’art et musées. Accueillant à longueur d’années des expositions de très haut niveau, souvent signées par des artistes inédits, ils jouent aussi à leur façon la carte de l’hybridité en offrant des spectacles, des défilés de mode, des ateliers de créativité.
Les croisières : de vrais villages de vacances. Autre signe d’hybridité de l’offre touristique, les paquebots de croisières qui, pour les 3000 ou 4000 passagers qu’ils transportent, jouent la carte du divertissement à plein temps. Enfin, « jouaient » ! Transformés en véritables parcs à thèmes sur mer ou villages de vacances flottants, ils ne se satisfont plus de salles de concerts et cinéma aux dimensions pharaoniques et de casinos, ils proposent piscines, murs d’escalades, patinoires, beach volley, basket-ball, practice de golf. Enfin, ils proposaient !
L’hôtel comme à la maison et comme au boulot. Dans le domaine des hôtels, s’ils n’avaient pas fermé, ils n’ont pas manqué de répondre eux aussi aux attentes de « co working » et de détente, wellness, voire « mindfulness » ainsi qu’aux attentes d’activités de loisirs. Ils ont tout d’abord transformé leurs halls en salons, suffisamment spacieux pour contenir canapés et tables communes, et accueillir une clientèle désireuse soit de travailler, soit de se détendre.
Les Moxy du groupe Marriott, les Mama Shelter, les Citizen M... tous ces groupes internationaux ont pris le tournant de l’hybridité en ajoutant une autre composante : faire rentrer la ville dans leurs espaces. Le patron du groupe Accor récemment déclarait son intention de permettre à ses hôtels ouverts 24h sur 24, de fournir des services à la clientèle locale… A suivre.
Les territoires touristiques : télé travail et loisirs
Enfin, pour en revenir au phénomène faisant sensation en ce moment dans le landerneau touristique : évoquons les territoires où l’on télétravaille et où l’on pourrait à l’avenir télé travailler en plus grand nombre.
Déjà nombreux dans certaines destinations comme la Thaïlande, ils sont soit totalement informels, soit d’ores et déjà équipés par des opérateurs ayant senti la tendance. Même le Groupe Pierre &Vacances s’est positionné sur ce créneau.
Déjà nombreux dans certaines destinations comme la Thaïlande, ils sont soit totalement informels, soit d’ores et déjà équipés par des opérateurs ayant senti la tendance. Même le Groupe Pierre &Vacances s’est positionné sur ce créneau.
Tendance conjoncturelle ou véritable tournant ?
Dès qu’Internet a permis au télétravail de se développer, ce mouvement a commencé à émerger. D’abord dans les Starbucks et Mac Do ayant très vite compris l’intérêt de fournir gratuitement à leurs clients du haut débit. Puis, dans certains établissements hôteliers dispersés dans des destinations ensoleillées où, de façon informelle, cette clientèle a choisi de prolonger ses séjours.
En fait, dès 2005, on pouvait imaginer que les territoires touristiques et les opérateurs touristiques les plus astucieux pourraient étaler leur saison et combler les vacances de milieu de semaine, avec une clientèle complémentaire, dégagée de contraintes familiales. Les jeunes étaient tout désignés. Mais, pas seulement. Les familles avec enfants en bas âge également.
Et puis, il y a eu le Covid, et ce sont des pans entiers de télétravailleurs qui pourraient adopter des formules qui présentent enfin, une qualité majeure : elles vont dans le sens de la durabilité.
En effet, au lieu de construire inlassablement de nouveaux bâtiments dédiés à une activité, on hybride et on mélange les genres. Les festivals et grands événements pourraient aussi s’y mettre tandis que dans le domaine des congrès et réunions, la voie est toute tracée : présentiel et distanciel, c’est du deux en un, c’est de l’hybridité et c’est une forme de cette agilité que l’on préconise pour surfer contre les crises.
En fait, dès 2005, on pouvait imaginer que les territoires touristiques et les opérateurs touristiques les plus astucieux pourraient étaler leur saison et combler les vacances de milieu de semaine, avec une clientèle complémentaire, dégagée de contraintes familiales. Les jeunes étaient tout désignés. Mais, pas seulement. Les familles avec enfants en bas âge également.
Et puis, il y a eu le Covid, et ce sont des pans entiers de télétravailleurs qui pourraient adopter des formules qui présentent enfin, une qualité majeure : elles vont dans le sens de la durabilité.
En effet, au lieu de construire inlassablement de nouveaux bâtiments dédiés à une activité, on hybride et on mélange les genres. Les festivals et grands événements pourraient aussi s’y mettre tandis que dans le domaine des congrès et réunions, la voie est toute tracée : présentiel et distanciel, c’est du deux en un, c’est de l’hybridité et c’est une forme de cette agilité que l’on préconise pour surfer contre les crises.