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IV. Histoire des EDV : César Balderacchi, un mandat en "béton gravé dans le marbre"

La saga des Entreprises du Voyage (EDV)


Créé en 1945 dans l’immédiat de l'après-guerre, le syndicat patronal des "Entreprises du Voyage" (EDV) a été créé pour représenter dans leur diversité les agents de voyages et regrouper, sous toutes leurs formes, les activités de la Distribution et de la Production. Les EDV s’imposent comme l’organisation référente et incontournable des métiers qu’elle représente auprès des pouvoirs publics, des fournisseurs, des grands partenaires et des médias grand public et professionnels. L'instance siège aux côtés des autorités administratives et des organisations syndicales. En défendant les intérêts de chacun, en cultivant un esprit de solidarité, elle veille à la pérennité de tous. Voici l’histoire des Entreprises du Voyage à travers les hommes qui ont présidé ce syndicat.


Rédigé par le Mercredi 16 Décembre 2020

Trois présidents - Georges Colson, César Balderacchi et Jean Perrin - couvrent 25 années de la vie du syndicat national des agences de voyages - DR
Trois présidents - Georges Colson, César Balderacchi et Jean Perrin - couvrent 25 années de la vie du syndicat national des agences de voyages - DR
La nouvelle loi de 1992, qui renforce la protection du consommateur, reconnaît aux seules agences de voyages le droit d’exercer, à titre commercial, l’activité d’organisation ou de vente de voyages et de séjours.

Une seule licence, un local indépendant, une formation professionnelle (BTS ou statut de cadre).

La brochure de l’organisateur prend un caractère contractuel et le bulletin d’inscription devient le contrat de voyages.

Et toujours les fondamentaux : garantie financière et responsabilité civile professionnelle.

Elle étend par ailleurs à d’autres prestataires la possibilité de proposer des voyages et des séjours et distingue quatre régimes différents.

Aux côtés de l’exercice commercial s’ajoutent l'exercice complémentaire à une autre activité, l’exercice sans but lucratif, l'exercice effectué dans l’intérêt général.

Ils exigent la délivrance préalable des quatre autorisations préfectorales : la licence (agents de voyages) , l'agrément (associations de tourisme), l'autorisation (organismes locaux de tourisme) et l'habilitation.

La responsabilité de plein droit, l’exception française

A cette fin, sont créés les CDAT (Commission départementale d’action touristique) où siègent les représentants des quatre régimes et un représentant du Préfet.

"Nous voulions notre propre licence, des commissions régionales plus faciles à gérer que les départements…, se souvient Jean Perrin qui représente aujourd’hui les entreprises du voyage (avec Gérard Leray) au Comité d’Immatriculation des opérateurs de voyages placé sous l'autorité d'Atout France.

Sur la responsabilité civile, nous nous battions pour une limitation dans la valeur. Nous voulions que les Loisirs Accueil, les comités régionaux ou départementaux aient les mêmes droits et obligations que nous. Nous avions des réunions mensuelles au plus haut niveau.

Nous allions directement à Matignon rencontrer Michel Rocard, le Premier Ministre. Nous avions de très bons rapports mais... beaucoup de promesses non tenues".


Dans le droit fil de la directive européenne du 13 juin 1990, la loi de 1992 va stipuler que les agents de voyages seront désormais de plein droit responsable à l’égard du consommateur de la bonne exécution du contrat.

La réglementation française va au-delà de la réglementation européenne. Elle reste une exception française.

César Balderacchi (1993-2005), le mandat le plus long

C’est un malin, un finaud, parfois déroutant dans ses répliques, une intelligence instinctive.

Originaire du sud Tyrol italien, un père entrepreneur en bâtiments, César Balderacchi arrive en France à l’âge de 5 ans.

A 15 ans il travaille tous les week-ends sur les chantiers de son père. Il apprend le métier de métreur en bâtiment.

Sa voie semble toute tracée dans l’entreprise familiale quand il rencontre en 1962, à 21 ans, René-Charles Wasteels.

D’une petite entreprise familiale belge ce dernier fera la plus importante agence européenne du transport ferroviaire et instaurera le célèbre BIGT (Billet International Groupe Travailleurs).

César Balderacchi entre dans le groupe comme prospecteur sur les chantiers à la rencontre des travailleurs, clients potentiels du chemin de fer. Il gravit les échelons, devient directeur des ventes en charge des négociations avec les grands distributeurs, puis directeur de la communication.

C’est un communiquant doté d'un certain sens politique qui va siéger pour douze ans au SNAV, au titre des réseaux intégrés. Avant il a créé et présidé la Chambre syndicale Ile-de-France, qui représente près de 60% du volume d’affaires national.

Quand le Net entre dans la vie quotidienne des agences de voyages...

Sous sa présidence les entreprises du voyage passeront des caps importants : l'an 2000, la "commission zéro", la mise en place des 35 heures et des RTT...

La problématique des nouvelles technologies de l’information et de la communication fait l’objet du congrès de la Havane (janvier 1996).

Développée par les hôteliers, les voyagistes et les nouveaux concurrents, les agences virtuelles et la commercialisation directe en ligne remettent en question le métier de distributeur traditionnel. Les enjeux sont importants.

Le Net entre dans la vie quotidienne des agences de voyages. Le courrier électronique s’instaure avec les clients, les fournisseurs et les distributeurs. Dans l’aérien, le billet électronique arrive sur le marché et le produit "low cost" trouve sa clientèle.

Les entreprises du voyage craignent les conséquences que pourrait avoir le passage à l’an 2000 sur les programmes et les mémoires des ordinateurs. On craint le "bug de l’an 2000". Il n’y aura aucun problème.

Les 35 heures obligatoires à compter du 1er janvier 2002

La commission Affaires Sociales du SNAV présidée par Guy Pallaruelo doit gérer les effets de la réduction du temps de travail mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin.

Instaurées en 2000, les 35 heures deviennent obligatoires pour toutes les entreprises à compter du 1er janvier 2002.

L'attentat du 11 septembre 2001, la chute des Twin Towers marqueront pour longtemps les esprits. En cellule de crise dès le 12 septembre, les voyagistes acceptent de prendre en charge les frais de quelque 11 000 annulations recensées, sans idée des coûts et de la durée de la crise.

L’arrivée de l’Euro bouleverse les habitudes. Trois ans après sa naissance juridique et financière, le 1er janvier 2002, douze pays de l'Union européenne, 300 millions de consommateurs, découvrent les pièces et les billets de la monnaie qui leur servira désormais d'instrument de paiement commun.

Entre le SNAV et Air France, les relations se tendent. Après une baisse régulière du taux de commission, la compagnie nationale installe doucement mais sûrement la "commission zéro".

Le processus s’est amorcé aux Etats-Unis à partir de février 1995. La première suppression complète est instaurée par Delta Airlines en mars 2002.

Décoré de la Légion d'Honneur

La fin des commissions fait l’objet d’un accord SNAV/Air France signé le 23 juillet 2004, qui formalise un plan d’accompagnement de transition.

Le 1er avril 2005, un accord définitif met fin au versement de commissions. Le bouleversement initié par Air France, suivi par la plupart des compagnies, crée une nouvelle relation commerciale avec le consommateur, la facturation des frais de services.

César Balderacchi garde de sa présidence un temps fort, véritable moment d'émotion : l'insigne de chevalier de la Légion d'Honneur remis le 2 juin 2005 en l’Hôtel Matignon par Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre.

Cinq ministres et de nombreuses personnalités assisteront à cette distinction conférée au représentant des agences de voyages. De quoi en tirer une certaine fierté (après l’avoir joint, César Balderacchi rectifiera : sept ministres avaient confirmé, deux se sont excusés pour raison impérative).

"Je voulais donner ici en France mais aussi à l’étranger une belle image, une image forte de notre profession. Nous avons réussi au plus haut niveau. Il est pour exemple nos congrès de Pékin où nous avons eu le numéro 2 chinois, ou de Mexico où le Président de la République est venu ouvrir nos travaux".

Certaines de ses petites phrases restent dans les annales. Un exemple, à propos du premier accord de baisse de commission signé avec Air France : "C’est un accord en béton qui restera gravé dans le marbre !".

César Balderacchi demeure reconnaissant à René-Charles Wasteels, ce patron qui l’a soutenu financièrement durant ces douze années de bénévolat au SNAV.

A SUIVRE : V. Histoire des EDV : Georges Colson, premier "producteur" président du SNAV

Retrouvez tous les articles consacrés à la saga des Entreprises du Voyage
en cliquant sur ce lien.

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Tags : EDV, sagaEDV, SNAV
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Commentaires

1.Posté par Nostalgie le 17/12/2020 10:27 | Alerter
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On aurait pu écrire un livre dont le titre aurait été ‘’savez-vous parler le César’’.
- au discours de clôture au congrès du Mexique « il ne faut pas courir après la poule aux yeux d’or,
- lors d’un Conseil National où l’on parlait de commission aérienne : « c’est comme l’holocauste » pour dire les low costs
- Citant Lénine pour mettre fin à une discussion «ça, ça va dans les poubelles d’histoire ! »
Etc.
Avec César c'était amour/haine! Mais quel personnage!

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