TourMaG.com - Vous faites l'actualité mondiale du tourisme, certes de façon indirecte. Lors de l'ITB, votre propriétaire DER Touristik a annoncé vouloir s'imposer comme un leader mondial du tourisme. Qu'est-ce que cela évoque chez vous ?
Emmanuel Foiry : Vous savez ça ne change pas vraiment grand chose à notre quotidien.
TUI pèse 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires, quand DER Touristik, qu'il convient d'appeler Dertour réalise 6 ou 7 milliards d'euros. Nous sommes les n°2 en Europe, donc de fait parmi les plus gros acteurs mondiaux.
La division tourisme du groupe Rewe assume sa place.
Vous savez sur le marché allemand, dans l'Europe de l'Est, comme en République tchèque, Dertour est un mastodonte. Nous ne pouvons pas nous imaginer ça en France.
Emmanuel Foiry : Vous savez ça ne change pas vraiment grand chose à notre quotidien.
TUI pèse 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires, quand DER Touristik, qu'il convient d'appeler Dertour réalise 6 ou 7 milliards d'euros. Nous sommes les n°2 en Europe, donc de fait parmi les plus gros acteurs mondiaux.
La division tourisme du groupe Rewe assume sa place.
Vous savez sur le marché allemand, dans l'Europe de l'Est, comme en République tchèque, Dertour est un mastodonte. Nous ne pouvons pas nous imaginer ça en France.
Kuoni France : "ce n'est pas pour autant que nous allons finaliser un rachat"
TourMaG.com - L'entreprise semble prendre des parts de marché en Allemagne et continue donc de grandir...
Emmanuel Foiry : Nous bénéficions peut-être aussi des difficultés d'un autre géant outre-Rhin.
A lire : Info ou Intox : FTI Group sur les brisées de Thomas Cook ?
Puis nous l'avons sans doute oublié, mais le dépôt de bilan de Thomas Cook a eu lieu en septembre 2019, derrière laquelle nous avons tous eu deux années blanches. Depuis l'activité de l'ancien numéro 1 du voyage a sans doute été partagée parmi les acteurs encore présents.
Donc tout, le monde a dû mécaniquement grossir.
Traditionnellement, les 4 géants du marché allemand étaient très orientés sur le court courrier. DER Touristik serait l'entreprise la plus orientée sur le long courrier de ces très grands groupes.
Et pour revenir à votre question, les tendances de réservation sont très toniques. Nous avons eu une belle couverture médiatique lors du salon qui est le plus important du monde dans le secteur, avec des annonces fortes, mais ce n'est pas pour autant que nous allons finaliser un rachat en France.
TourMaG.com - Vous évoquiez dans les colonnes de TourMaG.com, la possibilité de réaliser de la croissance, avec pourquoi pas une acquisition si une opportunité se présente. Cela peut avoir lieu prochainement ?
Emmanuel Foiry : Vous connaissez le monde des affaires, si je devais racheter une entreprise demain matin, jamais je ne vous le dévoilerai avant que tout soit finalisé.
Et pour ĂŞtre honnĂŞte ce ne sera ni demain, ni dans les prochains jours, vous avez du temps devant vous. Pour le moment, il n'y a rien et nous n'avons aucun besoin vital.
Pour connaître les processus d'acquisition de l'entreprise, comme en Angleterre avec l'achat de Solmar Villas ou encore différents rachats d'hôtels, je peux vous dire que ça ne se fait pas du jour au lendemain, ce sont des dossiers au long cours.
"En 2023, nous avons réalisé doute la meilleure année depuis 2008"
TourMaG.com - Dertour a annoncé vouloir grandir et acheter des tour-opérateurs spécialistes. Est-ce que vous avez la pression de devoir grandir ? Comme peuvent l'avoir certains de vos confrères, poussés par les fonds d'investissement.
Emmanuel Foiry : Non, pas du tout, mais dans le même temps, nous ne sommes pas freinés.
Des dossiers passent sur nos bureaux, nous en refusons certains, nous en regardons d'autres. Après, nous ne sommes pas pressés et nous n'avons aucune obligation de grandir, c'est la différence avec les private equity.
Très souvent la stratégie est de grossir vite et de sortir au bout de quelques années seulement.
Le groupe au-dessus de Dertour réalise 80 milliards de CA, donc les enjeux ne sont pas les mêmes. La croissance rapide a un but : revendre l'entreprise derrière.
Rewe n'a pas envie de se séparer de son pôle tourisme.
Nous n'avons pas de mot d'ordre comme ce que nous pouvons entendre de la part des private equity.
TourMaG.com - Vous n'avez pas d'ambition démesurée...
Emmanuel Foiry : Notre seule ambition est de bien performer sur le marché français.
En 2023, nous avons réalisé une très belle année, sans doute la meilleure depuis 2008. L'investissement est déjà rentabilisé, malgré 2 années blanches.
A moi maintenant de trouver des idées pour faire grossir les revenus, si cela doit passer par la croissance externe, j'irai voir nos actionnaires pour les convaincre.
Je vois bien quelques cibles intéressantes en termes stratégique, mais pour le moment, nous ne bougeons pas.
Emmanuel Foiry : Non, pas du tout, mais dans le même temps, nous ne sommes pas freinés.
Des dossiers passent sur nos bureaux, nous en refusons certains, nous en regardons d'autres. Après, nous ne sommes pas pressés et nous n'avons aucune obligation de grandir, c'est la différence avec les private equity.
Très souvent la stratégie est de grossir vite et de sortir au bout de quelques années seulement.
Le groupe au-dessus de Dertour réalise 80 milliards de CA, donc les enjeux ne sont pas les mêmes. La croissance rapide a un but : revendre l'entreprise derrière.
Rewe n'a pas envie de se séparer de son pôle tourisme.
Nous n'avons pas de mot d'ordre comme ce que nous pouvons entendre de la part des private equity.
TourMaG.com - Vous n'avez pas d'ambition démesurée...
Emmanuel Foiry : Notre seule ambition est de bien performer sur le marché français.
En 2023, nous avons réalisé une très belle année, sans doute la meilleure depuis 2008. L'investissement est déjà rentabilisé, malgré 2 années blanches.
A moi maintenant de trouver des idées pour faire grossir les revenus, si cela doit passer par la croissance externe, j'irai voir nos actionnaires pour les convaincre.
Je vois bien quelques cibles intéressantes en termes stratégique, mais pour le moment, nous ne bougeons pas.
"Le point de vente physique n'a pas un grand avenir Ă Paris"
TourMaG.com - DER Touristique incite sur les rachats de TO spécialistes, ce n'est pas vraiment votre cible pour Kuoni France ?
Emmanuel Foiry : Si l'opportunité se présente, je resterais plutôt sur le modèle de TO spécialisés, comme l'est Kuoni France.
Le tourisme de masse allemand n'a jamais réussi à s'importer en France.
Nous n'irons pas dans les villages vacances, certains font ça très bien, ce n'est pas du tout notre savoir-faire, ni mon objectif. Si je devais faire des recommandations à nos propriétaires, ce serait plutôt sur des TO à la carte, de niches et plutôt axés sur des canaux de distribution différents, orientés BtoC.
A lire : Kuoni : une acquisition à venir dans le BtoC ?🔑
Nous avons fermé 8 agences de voyages sur nos 13 sur Paris et autour, j'ai une vision qui m'est propre sur la question. Je pense que de plus en plus, le point de vente physique n'a pas un grand avenir, même si je ne dis pas qu'il n'y en aura plus à l'avenir.
Je remarque une chose : les Parisiens ne se déplacent plus en agence de voyages. Dans le même temps, des grandes entreprises du secteur arrivent à bien vendre sans les agences, prenez Voyageurs du Monde.
Les réservations se font énormément par téléphone, internet, visio ou par mail.
J'imagine que la fréquentation dans les agences est plus élevée en province qu'à Paris.
TourMaG.com - Quel est le poids du BtoB dans la distribution de Kuoni France ?
Emmanuel Foiry : Cela représente 70%, contre 30% pour le BtoC.
Un équilibre immuable, le BtoC est assuré par nos agences de voyages, internet, notre service groupe et les Ateliers du Voyage.
Emmanuel Foiry : Si l'opportunité se présente, je resterais plutôt sur le modèle de TO spécialisés, comme l'est Kuoni France.
Le tourisme de masse allemand n'a jamais réussi à s'importer en France.
Nous n'irons pas dans les villages vacances, certains font ça très bien, ce n'est pas du tout notre savoir-faire, ni mon objectif. Si je devais faire des recommandations à nos propriétaires, ce serait plutôt sur des TO à la carte, de niches et plutôt axés sur des canaux de distribution différents, orientés BtoC.
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Nous avons fermé 8 agences de voyages sur nos 13 sur Paris et autour, j'ai une vision qui m'est propre sur la question. Je pense que de plus en plus, le point de vente physique n'a pas un grand avenir, même si je ne dis pas qu'il n'y en aura plus à l'avenir.
Je remarque une chose : les Parisiens ne se déplacent plus en agence de voyages. Dans le même temps, des grandes entreprises du secteur arrivent à bien vendre sans les agences, prenez Voyageurs du Monde.
Les réservations se font énormément par téléphone, internet, visio ou par mail.
J'imagine que la fréquentation dans les agences est plus élevée en province qu'à Paris.
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Emmanuel Foiry : Cela représente 70%, contre 30% pour le BtoC.
Un équilibre immuable, le BtoC est assuré par nos agences de voyages, internet, notre service groupe et les Ateliers du Voyage.
"Nous constatons un net ralentissement des ventes"
Autres articles
TourMaG.com - Et comment se dessine 2024 ?
Emmanuel Foiry : L'exercice était très très bien parti, je ne peux cacher que depuis 2 mois, nous constatons un net ralentissement des ventes.
Nous sommes confiants.
Après il serait appréciable que le marché redevienne tonique. Nous sommes aussi touchés par l'Egypte, notre première destination. Nous sommes encore au même niveau en cumulé, qu'au niveau de 2023, par contre sur les 3 derniers mois, les prises de réservations ont fortement chuté.
Nous étions sur une dynamique exceptionnelle, puis les attentats ont fortement freiné les voyageurs.
Emmanuel Foiry : L'exercice était très très bien parti, je ne peux cacher que depuis 2 mois, nous constatons un net ralentissement des ventes.
Nous sommes confiants.
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Nous étions sur une dynamique exceptionnelle, puis les attentats ont fortement freiné les voyageurs.
Publié par Romain Pommier 
