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La case de l’Oncle Dom : Pilotes Air France, jusqu'au bout... extrêmes !

L’édito de Dominique Gobert


Mais enfin, sera-t-il possible un jour de parler d’Air France en tant que compagnie aérienne normale ? Pourquoi, alors que la majorité des transporteurs aériens font face à des problématiques de taille, de rentabilité, de stratégie, chez Air France, c’est toujours la même chose…


le Mercredi 24 Janvier 2018

Les pilotes d'Air France ont demandé une augmentation de leur salaire de 10,7% - Photo Corporate Air France
Les pilotes d'Air France ont demandé une augmentation de leur salaire de 10,7% - Photo Corporate Air France
Et cette même chose, c’est cette guerre perpétuelle, cette instabilité sociale dont on se demande si, finalement, ce n’est pas la raison de vivre de ses syndicats de pilotes, particulièrement de ce SNPL dont la seule motivation parait être l’affaiblissement de la compagnie ?

Et pourtant. Après des années de difficultés, d’errances (pas encore toujours résolus, certes), Air France commence apparemment à sortir du gouffre financier dans lequel elle stagnait.

Des résultats qui font chaud au cœur (sauf pour les actionnaires qui aimeraient enfin toucher quelques modestes dividendes), puisque, enfin, le groupe Air France/KLM va dégager un résultat net d’exploitation d’environ 1.5 milliard d’euros.

Ce qui, certes, n’est pas du « bénéfice net » mais quand même…

C’était sans doute trop beau. D’autant qu’en ce moment, le pétrole aurait tendance à remonter et qu’il va falloir être prudent pour les prochains mois.

Qu’importe pour les syndicats de pilotes d’Air France, Alter (ego) et SNPL qui viennent d’entamer, ainsi que le raconte mon excellent confrère de La Tribune, les Négociation Annuelles obligatoires, en clair, les discussions pour une augmentation des salaires.

Dominique Gobert - DR
Dominique Gobert - DR
D’accord, depuis 2011, les grilles salariales sont « gelées », ce qui ne veut quasi strictement rien dire pour les pilotes qui bénéficient d’une évolution « normale » de leur carrière et donc de leurs émoluments.

Selon Franck Terner, le patron d’Air France, cité par La Tribune, « Entre 2012 et 2017, l'évolution de la rémunération moyenne des pilotes présents a été de + 9,1%, hors effet des cadences. (…) Sur la même période, le salaire annuel moyen perçu par pilote est passé de 179.000 euros (salaires et traitements bruts moyens par pilote à temps plein) à 201.000 euros, soit une augmentation de +12% ».

Ce qui, vous l’avouerez, ne relève pas encore du salaire d’un footballeux, mais permet quand même de vivre… confortablement !

Ben faut croire que non. Toujours selon mon confrère, les syndicats de pilotes arrivent à la table des négociations avec une exigence que je n’hésite pas à qualifier de totalement démente : une augmentation de 10,7%, justifiée en partie par « le rattrapage de l’inflation cumulée depuis 2011 » !

Bien évidemment, la direction d’Air France ne peut (et ne doit pas) suivre… Elle propose, quant à elle, un relèvement des salaires de 0,6%, ce qui est certes modeste, mais qui ne met pas en péril la santé de la compagnie…

Car, bien entendu et dans le cadre de ces négociations, si cette « augmentation » était retenue, ce serait l’ensemble des salariés qui devraient en bénéficier. Soit un coût pour la compagnie de plusieurs centaines de millions d’euros.

Le tout sans aucune compensation de la part des pilotes, en termes de productivité ou d’aménagement des temps de travail ! Oh là, faut pas toucher aux avantages acquis depuis le temps où c’était encore l’aviation…

En même temps, je comprends mieux pourquoi Air France veut taxer les GDS…

Sincèrement, on croit rêver. J’ai quand même une pensée bien sympa pour les pilotes de Corsair, de XL ou d’Air Caraïbes, lesquels sont loin de gagner le Smic mais qui ont quand même la décence de ne pas torpiller leurs compagnies.

Pendant ce temps-là, chez nos voyagistes, on se serre encore un peu la ceinture, on ferme Plein Vent, TUI France termine son plan de départs volontaires...

Pas grave pour les pilotes qui menacent déjà de la grève…

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Commentaires
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1.Posté par Gregory le 25/01/2018 01:00 | Alerter
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Je ne suis pas pilote chez Air France mais je suis un peu la situation. Et je pense qu'elle est un peu moins caricaturale que décrite dans cet article.

On entend beaucoup parler des pilotes AF, mais il me semble que leur rémunération, certes élevée, est néanmoins aujourd'hui tout à fait dans les standards européens. Quant aux annonces du DG, faut-il les vraiment prendre pour argent comptant ?

Dans tous les cas, et prenons par exemple l'exemple cité dans l'article de la taxation des GDS, mais aussi celui de l'adoption du standard NDC, vecteurs de recettes supplémentaires pour l'entreprise, AF est toujours à la traine comparé à LH ou BA. Idem pour le wifi à bord, tellement apprécié par les passagers, encore à la traine. Etc.

Or ces choix stratégiques ne sont pas du ressort du personnel mais bien de leur direction. Celle ci pour rappel, ne lésine pourtant pas pour s'auto-augmenter : +17% l'année dernière pour le COMEX, alors que les résultats étaient moindres que les prochains annoncés ! S'en souvient on encore ou est-ce déjà oublié pour retomber dans la critique obsessionnelle des pilotes ? Et le golden parachute de Mme Parly ? 400.000€ ! Oublié aussi ? Et la récente augmentation négociée avec le PNC KLM, +3,5% d'ici juin 2019, on n'en parle pas ? Coté LH, négociations aussi en cours : la direction propose 5,1%, les syndicats 6%. L'écart entre les AF et LH est il tel qu'il justifie un fossé de presque 1 à 10 sur les augmentations proposées par les directions respectives ? J'en doute...

Alors certes, les demandes des pilotes AF sont excessives, mais elles restent toujours moindres que les dernières auto-attribuées du Comité Exécutif.
Quant aux 0.6% proposées par la direction AF à ses employées après un résultat net de 1.5 milliard, ils sont tout autant excessifs... mais dans l'autre sens ! C'est à mon sens même largement provocateur et générateur de conflits...
Cette même direction semble aujourd'hui largement méprisante avec ses employés, bien qu'elle même responsable en grande partie des résultats moindres comparés à la concurrence suite à des choix stratégiques toujours en décalage. Il suffit de constater le sous-effectif quand on doit s'enregistrer pour voir que les agents, eux, se serrent la ceinture depuis des années, il faut aujourd'hui le reconnaitre... et un peu récompenser !

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