« Le contexte économique, de plus en plus incertain, a exacerbé les difficultés de recrutement et de rétention de talent que connait le secteur du tourisme », constate Nathalie Ramond, DRH France de MSC Croisières. @N.R
TourMaG - Quelles sont vos missions ? Comment ont-elles évolué au cours des dernières années ?
Nathalie Ramond : J'occupe un poste généraliste au sein de MSC Croisières pour la France depuis 2017. J'ai occupé ce rôle dans plusieurs entreprises du secteur du tourisme qui est le fil rouge de ma carrière.
Dans mon quotidien, j'accompagne les collaborateurs et les managers à atteindre les objectifs de l'entreprise. Cela fait 15 ans que j'évolue dans les ressources humaines dans des postes tournés vers le développement RH et le recrutement.
Mon but est de faire grandir les collaborateurs et l'entreprise et c'est comme cela que je prends plaisir dans mon métier.
Je suis Ă©galement membres de l'association Femmes du Tourisme depuis 2019.
Par ailleurs, j'ai obtenu la médaille du tourisme en 2022 avec beaucoup de fierté. Je suis très attachée au secteur du tourisme qui continue de beaucoup m'apporter.
Le recrutement est devenu un enjeu de plus en plus stratégique au sein de la fonction RH. Nous adaptons au recrutement, les pratiques issues du marketing.
Nous passons beaucoup de temps à définir le profil recherché pour un poste (persona) avant d'ouvrir le recrutement. C'est un travail de ciblage pour savoir « qui » on recherche davantage que « pourquoi faire dans le poste ».
Ce travail nous le faisons en partenariat avec les managers opérationnels. Ils sont de plus en plus impliqués dans le recrutement. Sans eux et ce travail collaboratif, nous ne pourrions pas définir notre besoin précisément. L'effet recherché est de cibler les candidats considérant qu'une offre de poste doit autant attirer les candidats qui se reconnaissent, que les repousser s'ils ne se reconnaissent pas.
Un autre volet de la fonction RH qui prend davantage de poids aujourd'hui est la politique RSE.
Chez MSC Croisières, notre engagement est fort et de longue date pour la protection de l'environnement. Les candidats et collaborateurs sont sensibilisés aux actions déjà menées par la compagnie et les actions à l'avenir. L'ensemble de ces actions font de MSC Croisières une entreprise attractive, toutes générations confondues, sur le marché du travail.
Outre les valeurs de la compagnie qui nous permettent de nous différencier vis-à -vis de la concurrence (nous avons 5 valeurs au sein de l'entreprise qui sont la passion, l'évolution constante, le bien-être de nos collaborateurs, la société familiale et l'égalité des chances), la vision long terme avec des investissements prévus sur plusieurs années, l'environnement de travail international et le segment premium sur lequel nous sommes positionnés, sont plébiscités par les candidats. Au travers des valeurs de l'entreprise se joue l'enjeu de la fierté d'appartenance de nos collaborateurs.
Lire aussi : Recrutement MSC Croisières : "Nous manquons de perspectives économiques rassurantes" 🔑
Nathalie Ramond : J'occupe un poste généraliste au sein de MSC Croisières pour la France depuis 2017. J'ai occupé ce rôle dans plusieurs entreprises du secteur du tourisme qui est le fil rouge de ma carrière.
Dans mon quotidien, j'accompagne les collaborateurs et les managers à atteindre les objectifs de l'entreprise. Cela fait 15 ans que j'évolue dans les ressources humaines dans des postes tournés vers le développement RH et le recrutement.
Mon but est de faire grandir les collaborateurs et l'entreprise et c'est comme cela que je prends plaisir dans mon métier.
Je suis Ă©galement membres de l'association Femmes du Tourisme depuis 2019.
Par ailleurs, j'ai obtenu la médaille du tourisme en 2022 avec beaucoup de fierté. Je suis très attachée au secteur du tourisme qui continue de beaucoup m'apporter.
Le recrutement est devenu un enjeu de plus en plus stratégique au sein de la fonction RH. Nous adaptons au recrutement, les pratiques issues du marketing.
Nous passons beaucoup de temps à définir le profil recherché pour un poste (persona) avant d'ouvrir le recrutement. C'est un travail de ciblage pour savoir « qui » on recherche davantage que « pourquoi faire dans le poste ».
Ce travail nous le faisons en partenariat avec les managers opérationnels. Ils sont de plus en plus impliqués dans le recrutement. Sans eux et ce travail collaboratif, nous ne pourrions pas définir notre besoin précisément. L'effet recherché est de cibler les candidats considérant qu'une offre de poste doit autant attirer les candidats qui se reconnaissent, que les repousser s'ils ne se reconnaissent pas.
Un autre volet de la fonction RH qui prend davantage de poids aujourd'hui est la politique RSE.
Chez MSC Croisières, notre engagement est fort et de longue date pour la protection de l'environnement. Les candidats et collaborateurs sont sensibilisés aux actions déjà menées par la compagnie et les actions à l'avenir. L'ensemble de ces actions font de MSC Croisières une entreprise attractive, toutes générations confondues, sur le marché du travail.
Outre les valeurs de la compagnie qui nous permettent de nous différencier vis-à -vis de la concurrence (nous avons 5 valeurs au sein de l'entreprise qui sont la passion, l'évolution constante, le bien-être de nos collaborateurs, la société familiale et l'égalité des chances), la vision long terme avec des investissements prévus sur plusieurs années, l'environnement de travail international et le segment premium sur lequel nous sommes positionnés, sont plébiscités par les candidats. Au travers des valeurs de l'entreprise se joue l'enjeu de la fierté d'appartenance de nos collaborateurs.
Lire aussi : Recrutement MSC Croisières : "Nous manquons de perspectives économiques rassurantes" 🔑
"S'adapter au « zapping » des nouvelles générations qui s'investissent beaucoup mais parfois sur du court terme"
TourMaG - Quelle analyse faites-vous du marché de l’emploi aujourd’hui ?
Nathalie Ramond : Le contexte économique, de plus en plus incertain, a exacerbé les difficultés de recrutement et de rétention de talent que connait le secteur du tourisme.
Dans l'ensemble, il a perdu beaucoup de salariés. Ils sont nombreux à s'être reconvertis vers les métiers de l'immobilier, du conseil ou vers l'entrepreneuriat.
Le secteur du tourisme propose des métiers de contact et de services. En cela, je crois fermement à un avenir radieux. Il faut s'adapter au « zapping » des nouvelles générations qui s'investissent beaucoup mais parfois sur du court terme. L'autre enjeu crucial pour le secteur est de continuer à donner du sens dans les métiers (déplacements, empreinte écologique...).
TourMaG - Le profil des candidats a-t-il changé ? Quelles sont leurs attentes ? Comment y répondez-vous ?
Nathalie Ramond : Les attentes des candidats ont changé. Ils recherchent un équilibre entre la vie professionnelle et privée et davantage de sens au travail.
Ils attendent qu'on les écoute davantage, notamment sur leurs besoins en flexibilité. Ils vont vérifier la façon, dont ils vont pouvoir contribuer au projet de l'entreprise. Nous devons le mettre en avant dès les premières phases de recrutement. Les candidats ne postulent plus par hasard, ils font de vrais choix de carrière.
Nous faisons également très attention à systématiser les entretiens avant la période d'essai. Entre la signature d'une promesse d'embauche et l'intégration du salarié, il se passe du temps. Nous restons alors en contact avec le futur salarié, lui communiquons de l'information avant son entrée dans l'entreprise. L'onboarding commence donc avant l'arrivée en poste.
Par ailleurs, nous restons en contact avec des candidats qui ne sont pas disponibles de façon à travailler un vivier en permanence, ce qui nous offre beaucoup de réactivité. Il est important de travailler ce dialogue en continu, car les candidats sont de plus en plus volatiles.
De notre côté, il y a aussi des évolutions en termes de compétences. Nous recherchons davantage des profils tournés vers les nouvelles technologies, extrêmement habiles dans des contextes très changeants et qui soient curieux. Nous allons miser sur les savoir-être et sur ceux qui ont des appétences pour travailler en équipe.
Nathalie Ramond : Le contexte économique, de plus en plus incertain, a exacerbé les difficultés de recrutement et de rétention de talent que connait le secteur du tourisme.
Dans l'ensemble, il a perdu beaucoup de salariés. Ils sont nombreux à s'être reconvertis vers les métiers de l'immobilier, du conseil ou vers l'entrepreneuriat.
Le secteur du tourisme propose des métiers de contact et de services. En cela, je crois fermement à un avenir radieux. Il faut s'adapter au « zapping » des nouvelles générations qui s'investissent beaucoup mais parfois sur du court terme. L'autre enjeu crucial pour le secteur est de continuer à donner du sens dans les métiers (déplacements, empreinte écologique...).
TourMaG - Le profil des candidats a-t-il changé ? Quelles sont leurs attentes ? Comment y répondez-vous ?
Nathalie Ramond : Les attentes des candidats ont changé. Ils recherchent un équilibre entre la vie professionnelle et privée et davantage de sens au travail.
Ils attendent qu'on les écoute davantage, notamment sur leurs besoins en flexibilité. Ils vont vérifier la façon, dont ils vont pouvoir contribuer au projet de l'entreprise. Nous devons le mettre en avant dès les premières phases de recrutement. Les candidats ne postulent plus par hasard, ils font de vrais choix de carrière.
Nous faisons également très attention à systématiser les entretiens avant la période d'essai. Entre la signature d'une promesse d'embauche et l'intégration du salarié, il se passe du temps. Nous restons alors en contact avec le futur salarié, lui communiquons de l'information avant son entrée dans l'entreprise. L'onboarding commence donc avant l'arrivée en poste.
Par ailleurs, nous restons en contact avec des candidats qui ne sont pas disponibles de façon à travailler un vivier en permanence, ce qui nous offre beaucoup de réactivité. Il est important de travailler ce dialogue en continu, car les candidats sont de plus en plus volatiles.
De notre côté, il y a aussi des évolutions en termes de compétences. Nous recherchons davantage des profils tournés vers les nouvelles technologies, extrêmement habiles dans des contextes très changeants et qui soient curieux. Nous allons miser sur les savoir-être et sur ceux qui ont des appétences pour travailler en équipe.
"Nous développons également des initiatives toujours plus digitales"
Autres articles
-
Tourisme : où en est-on de l’emploi des personnes en situation de handicap ? 🔑
-
Une nouvelle vague de recrutement Ă La Mer de Sable
-
230 postes Ă pourvoir dans les Villages Clubs du Soleil
-
Ressources humaines : le "bien-être" plus fort que la rémunération ? 🔑
-
Machefert organise son tout premier job dating
TourMaG - Comment la crise sanitaire a-t-elle bousculé le marché de l’emploi ?
Nathalie Ramond : Nous avons repensé les choses. Les budgets sont aussi plus contenus, nous regardons davantage les coûts. Par exemple en revoyant l'offre avec les cabinets de recrutement, en préférant se faire accompagner sur certaines phases plutôt que de souscrire à une solution complète, en repensant notre stratégie de marque employeur et s'appuyant davantage sur nos collaborateurs pour la faire valoir.
Nous développons également des initiatives toujours plus digitales notamment sur LinkedIn où nous animons des Live pour recruter en direct. Il est essentiel d'être davantage présent sur les réseaux sociaux notamment sur LinkedIn pour travailler notre marque recruteur (Live LinkedIn, mise en avant d'expertise métier...).
TourMaG - Quel regard portent les jeunes sur le monde du travail ? Cette vision a-t-elle évolué ?
Nathalie Ramond : La vision des plus jeunes sur le monde travail et celle de la future génération Alpha (« natifs du numériques »), devrait contribuer à accentuer les enjeux d'attractivité et de rétention des talents.
A mon sens, notre attractivité passera par plus de transparence sur les rémunérations et sur un plan de carrière davantage identifié. La question salariale sera plus que jamais essentielle.
Dans le secteur du tourisme, il est devenu important d'instaurer un univers dans lequel nos collaborateurs se sentent Ă l'aise, prennent du plaisir Ă travailler, par exemple en les impliquant davantage, en partageant avec eux les projets d'entreprise comme l'engagement environnemental...
Les plus jeunes se reconnaissent moins dans des structures trop verticales, ils se projettent davantage dans des organisations plus participatives.
Nathalie Ramond : Nous avons repensé les choses. Les budgets sont aussi plus contenus, nous regardons davantage les coûts. Par exemple en revoyant l'offre avec les cabinets de recrutement, en préférant se faire accompagner sur certaines phases plutôt que de souscrire à une solution complète, en repensant notre stratégie de marque employeur et s'appuyant davantage sur nos collaborateurs pour la faire valoir.
Nous développons également des initiatives toujours plus digitales notamment sur LinkedIn où nous animons des Live pour recruter en direct. Il est essentiel d'être davantage présent sur les réseaux sociaux notamment sur LinkedIn pour travailler notre marque recruteur (Live LinkedIn, mise en avant d'expertise métier...).
TourMaG - Quel regard portent les jeunes sur le monde du travail ? Cette vision a-t-elle évolué ?
Nathalie Ramond : La vision des plus jeunes sur le monde travail et celle de la future génération Alpha (« natifs du numériques »), devrait contribuer à accentuer les enjeux d'attractivité et de rétention des talents.
A mon sens, notre attractivité passera par plus de transparence sur les rémunérations et sur un plan de carrière davantage identifié. La question salariale sera plus que jamais essentielle.
Dans le secteur du tourisme, il est devenu important d'instaurer un univers dans lequel nos collaborateurs se sentent Ă l'aise, prennent du plaisir Ă travailler, par exemple en les impliquant davantage, en partageant avec eux les projets d'entreprise comme l'engagement environnemental...
Les plus jeunes se reconnaissent moins dans des structures trop verticales, ils se projettent davantage dans des organisations plus participatives.