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Mayotte construit son avenir touristique

Des projets hôteliers en cours


Projets hôteliers, ouverture de deux syndicats d'initiative... Mayotte construit son avenir touristique. D'ici 2025, l'île espère attirer entre 120 000 et 150 000 visiteurs grâce à un tourisme "raisonné et partagé". Le point avec Michel Ahamed, directeur général du comité départemental du tourisme de Mayotte.


Rédigé par CE le Lundi 2 Octobre 2017

Michel Ahamed, directeur général du comité départemental du tourisme de Mayotte et Fatimati Razafinatoandro, présidente du CDT sur le stand de Mayotte à l'IFTM - Photo C.E.
Michel Ahamed, directeur général du comité départemental du tourisme de Mayotte et Fatimati Razafinatoandro, présidente du CDT sur le stand de Mayotte à l'IFTM - Photo C.E.
Depuis bientôt 3 ans, la fréquentation touristique à Mayotte se stabilise aux alentours de 50 000 touristes par an.

Encore jeune sur le plan touristique, Mayotte souhaite passer la vitesse supérieure.

"Nous avons toute la matière première qu'il faut pour lancer un développement touristique partagé et raisonné. Nous souhaitons partir sur de bonnes bases pour ne pas faire les erreurs d'autres destinations", explique Michel Ahamed, directeur du comité départemental du tourisme (CDT) de Mayotte.

Le plan stratégique Mayotte 2025 vise une fréquentation de 120 000 à 150 000 visiteurs. "Notre territoire de 374 km² est fragile, cet objectif est un garde-fou" ajoute Michel Ahamed.

Aérien et hôtellerie, deux handicaps majeurs

Pas à pas, l'île se dote d'outils supplémentaires. D'ici la fin de l'année, deux intercommunalités de Petite-Terre et du Centre vont ouvrir chacune un syndicat d'initiative.

"Aujourd'hui la compétence touristique repose uniquement sur le comité départemental du tourisme, ces deux ouvertures sont un signe que les choses se mettent peu à peu en place", ajoute le directeur général.

Autre nouveauté : la construction du futur pôle d'excellence rurale qui a débuté en mai. Sa mission : valoriser la vanille et la culture de l'ylang-ylang.

Enfin, moins récemment, l'île s'est dotée il y a deux ans d'un musée, le MUMA, consacré à l'environnement, l'archéologie, la culture ainsi qu'aux traditions de l'île.

Malgré ces signes positifs, l'île cumule deux handicaps majeurs, selon le directeur général du CDT : d'une part la desserte aérienne - jusqu'en 2016, aucun vol direct ne desservait l'île. Aujourd'hui Air Austral et Corsair volent en direct entre Paris et Dzaoudzi - et d'autre part la capacité d'hébergement insuffisante en quantité et qualité.

"Finalement, ce n'est pas si mauvais d'avoir une hôtellerie en devenir, cela nous évite bien des écueils, le bétonnage de nos côtes notamment", explique le directeur général du CDT.

Un point important pour Mayotte : la sécurité

Le plan d'aménagement prévoit le développement de structures hôtelières de moyenne capacité, entre 80 et 120 chambre,s avec une intégration dans l'environnement et l'utilisation d'énergies propres.

"Des projets concrets sont en cours, mais cela prend du temps", assure Michel Ahamed. "Le Jardin Maoré", sur la plage N'Gouja, réputée pour ses tortues de mer, a été racheté. Des travaux de rénovation prévoit une hausse de la capacité de 18 à 40 bungalows.

Un autre investisseur s'est positionné sur un projet de 80 chambres dans le centre-ouest de l'île. Le CDT mise aussi sur le développement de l'hébergement chez l'habitant pour favoriser "les rencontres entre visiteurs et locaux". Un produit test est en cours pour voir comment étendre ce type d'offres.

Reste un point important pour Mayotte, celui de la sécurité. Michel Ahamed n'élude pas le sujet. "J’aborde cet aspect avec beaucoup de rigueur et de confiance, pour moi c'est un problème conjoncturel.

Il manque des dispositifs d'accompagnement notamment pour les jeunes en décrochage, mais cela se met en place. Des services de gardiennage sont désormais implantés dans les hôtels. Nous devrions bénéficier aussi d'un renforcement des forces de l'ordre",
explique-t-il.

"Mayotte est à une période charnière. Depuis 2011, nous sommes passés département. L'île est une lumière française et européenne qui attire dans une zone où il y a de nombreuses difficultés", explique le directeur général, évoquant le problème d'immigration.

Une lumière aussi par son potentiel touristique, avec un lagon exceptionnel, qui espérons, finira par avoir toute sa place dans le cœur des voyageurs.

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Tags : iftm2017, mayotte
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