"C'est bel et bien une page qui se tourne, mon bon monsieur. Exit les capitaines d'industrie "idéalistes" et audacieux, place aux multinationales tentaculaires qui n'ont pour ligne d'horizon que des ratios comptables."
Ce discours manichéen va beaucoup faire pleurer dans les chaumières.
Il plaira d'autant plus que ce sont des conglomérats étrangers qui font main basse sur les "bijoux de famille".
On ne va pas refaire la ligne Maginot mais, manifestement, le rachat des entreprises tricolores par les tycoons d'Outre-Rhin n'a pas bonne presse. Michèle Demessine, elle-même, n'avait pas hésité à évoquer le besoin d'une production française (?) lorsque Preussag et CNN (Thomas Cook) avaient jeté leur dévolu sur les deux fleurons, NF et Havas.
Pourtant, faut-il crier au loup parce que l'industrie touristique française, hormis de rares exceptions, n'a su dépasser le stade de la grosse PME ?
Faut-il vouer aux gémonies les groupes étrangers qui voient dans le tourisme une industrie qui doit être compétitive et profitable comme les autres ?
Faut-il leur reprocher de vouloir occuper en France la place que les TO hexagonaux n'ont su s'arroger ?
Quelles que soient les réponses, il faut se dire que le tourisme obéit aux grandes lois de marché tout en conservant des caractéristiques qui en font un produit à part. Les événements du 11 septembre dernier le démontrent : la volatilité (si l'on ose dire) de la clientèle a mis à genoux les plus grandes compagnies aériennes mondiales.
60 jours ont suffi à l'écroulement de la 1ère industrie mondiale
Des clients qui ne partent plus font souffrir les TO, les agents de voyage, les hôteliers, les réceptifs puis, de proche en proche, l'onde de choc balaye l'ensemble de la chaîne touristique. Ainsi, 60 jours ont suffi à l'écroulement d'un large pan de la première industrie mondiale.
Et c'est là que l'on retrouve l'utilité de l'alliance (la dépendance ?) avec un partenaire solide, fut-il étranger. Sans allié, Nouvelles Frontière, dont les difficultés ne datent pas du 11 septembre, eût connu les pires difficultés.
Sans allié, les avions de AOM/Air Liberté seraient encore cloués au sol et le Club Méditerranée devenu une proie facile pour les prédateurs de tout poil.
Sans allié Promovacances serait passée sans transition du Capitole à la roche tarpéienne et... il y a fort à parier que cette liste est (hélas) loin d'être close.
Osons le dire : la crise actuelle va chambouler profondément le PTF (paysage touristique français) et seuls les plus solides et les plus intelligents survivront. Il n'est pas question de faire du catastrophisme mais de regarder les choses en face : quand on voit plier des géants comme Neckermann, dauphin du tourisme européen, il y a de quoi être inquiet.
On ne possède pas de repères à court ni meme à long terme d'une amélioration notable de la situation actuelle. Par conséquent, tout attentisme est à bannir. L'imagination, la réactivité, la souplesse, la capacité d'adaptation et un minimum de moyens, sont aujourd'hui le meilleur remède à la crise. Et si en outre on dispose d'un partenaire aux reins solides, fut-il étranger, alors la partie est bien engagée.
Jean DA LUZ - 1er novembre 2001
redaction@tourmag.com
Ce discours manichéen va beaucoup faire pleurer dans les chaumières.
Il plaira d'autant plus que ce sont des conglomérats étrangers qui font main basse sur les "bijoux de famille".
On ne va pas refaire la ligne Maginot mais, manifestement, le rachat des entreprises tricolores par les tycoons d'Outre-Rhin n'a pas bonne presse. Michèle Demessine, elle-même, n'avait pas hésité à évoquer le besoin d'une production française (?) lorsque Preussag et CNN (Thomas Cook) avaient jeté leur dévolu sur les deux fleurons, NF et Havas.
Pourtant, faut-il crier au loup parce que l'industrie touristique française, hormis de rares exceptions, n'a su dépasser le stade de la grosse PME ?
Faut-il vouer aux gémonies les groupes étrangers qui voient dans le tourisme une industrie qui doit être compétitive et profitable comme les autres ?
Faut-il leur reprocher de vouloir occuper en France la place que les TO hexagonaux n'ont su s'arroger ?
Quelles que soient les réponses, il faut se dire que le tourisme obéit aux grandes lois de marché tout en conservant des caractéristiques qui en font un produit à part. Les événements du 11 septembre dernier le démontrent : la volatilité (si l'on ose dire) de la clientèle a mis à genoux les plus grandes compagnies aériennes mondiales.
60 jours ont suffi à l'écroulement de la 1ère industrie mondiale
Des clients qui ne partent plus font souffrir les TO, les agents de voyage, les hôteliers, les réceptifs puis, de proche en proche, l'onde de choc balaye l'ensemble de la chaîne touristique. Ainsi, 60 jours ont suffi à l'écroulement d'un large pan de la première industrie mondiale.
Et c'est là que l'on retrouve l'utilité de l'alliance (la dépendance ?) avec un partenaire solide, fut-il étranger. Sans allié, Nouvelles Frontière, dont les difficultés ne datent pas du 11 septembre, eût connu les pires difficultés.
Sans allié, les avions de AOM/Air Liberté seraient encore cloués au sol et le Club Méditerranée devenu une proie facile pour les prédateurs de tout poil.
Sans allié Promovacances serait passée sans transition du Capitole à la roche tarpéienne et... il y a fort à parier que cette liste est (hélas) loin d'être close.
Osons le dire : la crise actuelle va chambouler profondément le PTF (paysage touristique français) et seuls les plus solides et les plus intelligents survivront. Il n'est pas question de faire du catastrophisme mais de regarder les choses en face : quand on voit plier des géants comme Neckermann, dauphin du tourisme européen, il y a de quoi être inquiet.
On ne possède pas de repères à court ni meme à long terme d'une amélioration notable de la situation actuelle. Par conséquent, tout attentisme est à bannir. L'imagination, la réactivité, la souplesse, la capacité d'adaptation et un minimum de moyens, sont aujourd'hui le meilleur remède à la crise. Et si en outre on dispose d'un partenaire aux reins solides, fut-il étranger, alors la partie est bien engagée.
Jean DA LUZ - 1er novembre 2001
redaction@tourmag.com
