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Nosy Be : l'île paradisiaque sans touristes


Nosy Be, l'île aux parfums, à 15 km au nord-ouest des côtes de Madagascar, est un paradis touristique, avec ses lagons turquoise, ses plages immaculées, ses sites de plongée, une faune et une flore originales, mais les infrastructures ne suivent pas.


Rédigé par Patrick MERCIER (AFP) - redaction@tourmag.com le Mercredi 3 Mars 2004

Nosy Be : l'île paradisiaque sans touristes
Depuis dix ans, quelques hôtels ont surgi ça et là, amenant la capacité de l'île à 850 chambres, dont la moitié seulement étoilées. Quelques avions ont atterri sur le petit aéroport de Fascène, déposant 30.000 touristes en 2001, année de référence.

Madagascar vient de choisir cette île comme site pilote de son développement touristique, en y injectant 70 millions de dollars en cinq ans. De l'argent qui sera le bienvenu pour construire des infrastructures et attirer les touristes.

"J'ai honte d'être malgache", lâche Bruno au volant de sa vieille 305, qui se détériore encore un peu plus dans les nids de poule de la route de l'aéroport à Hell-Ville, la capitale de Nosy Be. "Nous avons une super île qui pourrait attirer des milliers de touristes, et nous ne sommes même pas capables d'avoir seulement une route correcte", s'emporte-t-il.

Un des problèmes : l'état des routes

En fait, la seule route goudronnée de l'île (5.400 km2) est longue d'à peine 40 km. Le centre et le nord sont totalement enclavés. La piste qui mène à la station balnéaire d'Ambatoloaka, où se concentre la majorité des hôtels, à 12 km de Hell-Ville, tient de l'enduro.

Damien, directeur depuis deux ans d'un charmant hôtel de dix chambres à Ambatoloaka, peste lui aussi contre les infrastructures. "L'électricité, ça coupe toujours. L'eau, c'est l'usine de pêcherie d'à côté qui la fournit. Alors, quand leurs besoins sont importants, l'eau s'arrête de couler. Mais les plus gros problèmes restent l'état lamentable des routes et de l'hôpital, qui vient tout juste d'avoir l'eau courante", explique-t-il.

"Les touristes viennent tous avec une assurance rapatriement", ajoute-t-il en souriant. Fin 2002, Nosy Be croyait bien voir les touristes débarquer en masse, avec l'ouverture pour Noël d'un hôtel-club d'un groupe italien à Andilana, dans le nord-ouest de l'île.

C'est de loin le plus gros hôtel de l'île avec 205 chambres quatre étoiles. Mais il n'a accueilli personne, ou presque, en 2003. "Nous avons perdu 3 millions de dollars (2,4 millions d'euros) à ce jour", déplore le directeur de l'hôtel, Franco Bizzotto, venu spécialement d'Italie pour tenter de débloquer la situation avec les autorités malgaches.

Un vol Milan/Nosy-be en août 2004 ?

"En 2003, nous avons tout connu. Le 15 janvier, trois semaines après notre ouverture, la route qui mène à l'hôtel s'est effondrée, rendant l'accès impossible. Une fois la route réparée, les liaisons aériennes directes La Réunion-Nosy Be et Mayotte-Nosy Be ont été supprimées, par crainte d'infiltration terroriste", énumère-t-il.

Il reste pourtant optimiste et rêve déjà du vol direct Milan-Nosy Be, programmé vers août 2004. D'ici-là, il faudra réparer la piste de l'aéroport, qui n'est pour l'instant ni assez longue, ni assez large, ni assez solide pour accueillir un gros porteur.

Jean-Louis Salles, président du groupement interprofessionnel hôtelier et touristique de Nosy Be, est aussi conscient du besoin de formation du personnel. "Il n'y a pas d'école hôtelière dans l'île, reconnaît-il, et nous savons que les prestations des employés laissent souvent à désirer."

Les prix élevés de certaines prestations peuvent aussi freiner la clientèle. Bruno, le chauffeur de taxi, demande 15.000 ariary (11 dollars) pour sa course de 10 km entre l'aéroport et la capitale. Une fortune, comparée aux prix sur la "Grande Terre", l'île principale de Madagascar. "Tout est cher ici, alors pourquoi pas les taxis", répond-il au touriste qui ose protester.

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