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Tour du monde : TMR va assigner en justice Air Caraïbes et Artheau Aviation 🔑

Jean-Maurice Ravon se dit victime d'un "racket"


Alors que le 47e tour du monde organisé par l'agence TMR doit démarrer le 12 novembre prochain, son dirigeant, Jean-Maurice Ravon, se retrouve sans avion pour assurer la prestation. En cause : des modifications tarifaires importantes dans le contrat d'affrétement noué avec la société Artheau Aviation. Mais le patron marseillais ne compte pas en rester là et a assigné le broker aérien et la compagnie Air Caraïbes Atlantique en référé.


Rédigé par le Lundi 2 Octobre 2023

A six semaines du départ de son tour du monde, TMR se retrouve sans avion et lance une action en justice - DR : Capture écran TMR
A six semaines du départ de son tour du monde, TMR se retrouve sans avion et lance une action en justice - DR : Capture écran TMR
Il a fait des tours du monde sa marque de fabrique.

A 76 ans, Jean-Maurice Ravon, le dirigeant de l'agence TMR à Marseille, organisait en janvier dernier la 46e édition de sa croisière autour du globe, en version luxe.

La prochaine est prévue du 12 novembre au 2 décembre 2023. Au programme : la Havane, Carthagène des Indes, l’Île de Pâques, Tahiti, Sydney, les Temples d'Angkor, le Vietnam, Samarcande...

Mais voilà, alors que l'agence compte quelque 200 inscrits pour ce voyage, la situation est en train de tourner au vinaigre. "J'ai été informé début septembre par la société Artheau Aviation, qui s'occupe de l'affrètement de l'avion, que la compagnie Air Caraïbes Atlantique (la filiale qui gère les vols charters et les affrètements d'Air Caraïbes, ndlr) annulait le contrat, qui avait été signé le 27 juillet dernier, explique Jean-Maurice Ravon.

Parmi les motifs qui sont avancés figurent la guerre en Ukraine et la hausse du prix du fuel, deux éléments qui ne datent pourtant pas de cet été...", souligne-t-il.

Etonné d'un tel revirement de situation à quelques semaines du départ, le patron de TMR interroge son courtier aérien.

"Dans un mail, Artheau Aviation reconnait la défaillance d'Air Caraïbes Atlantique et m'informe que la compagnie acceptera de partir moyennant un supplément de 600 000€".

Un réajustement tarifaire qui passe mal pour Jean-Maurice Ravon, alors que le contrat - qui stipule tous les services fournis et les tarifs - a été signé tout juste un mois auparavant.

"J'estime que cette hausse est un manquement au contrat et je m'oppose à ce chantage, à ce racket," martèle-t-il, d'autant plus que "le contrat passé avec Artheau Aviation prévoit uniquement une indexation sur le prix du fuel, et il n'y a même pas 600 000€ de fuel au total pour l'ensemble du voyage !"


Artheau Aviation se veut rassurant

Ce nouveau coup dur pour TMR vient s'ajouter aux conséquences déjà lourdes de la pandémie de Covid-19 : le report durant 3 années consécutives de la croisière tour du monde, mais aussi les nombreux procès intentés par les clients de l'agence suite à l'annulation de croisières musicales en 2020.

Lire aussi : Croisières musicales annulées : Costa et TMR poursuivies par 300 à 400 clients 🔑

"J'ai déjà versé un acompte de près d'un million d'euros à Artheau Aviation, sans compter tous les hôtels qui ont été payés d'avance", ajoute Jean-Maurice Ravon, qui n'écarte pas l'éventualité de devoir déposer le bilan.

De son côté, Roch Artheau, le directeur associé d'Artheau Aviation, se veut moins alarmiste. "Notre métier est de trouver des solutions d'affrètement d'avions et de négocier des prix, avec des variables inhérentes à chaque contrat (carburant, parité euro/dollar, etc.), qui font que les prix évoluent tous les jours.

Dans le cas de TMR et Air Caraïbes, il y a eu de nombreux échanges et les réajustements demandés par la compagnie aérienne nous paraissaient convenables au vu de la conjoncture actuelle et de ce qui se passe dans l'aérien de manière générale.

Les négociations se sont étalées sur plusieurs mois, il n'y a donc pas eu une telle variation de prix en l'espace d'un mois.

Maintenant, à ma connaissance, le tour du monde est bien maintenu, sauf si M. Ravon devait en décider autrement. De notre côté, nous avons proposé d'autres solutions à TMR, des solutions de substitution
".

Y'avait-il réellement un contrat avec Air Caraïbes ?

Mais selon TMR, le contrat de mandat a été rompu voilà dix jours et Artheau Aviation aurait même commencé à rembourser son client pour l'acompte versé.

Air Caraïbes, de son côté, nous confirme qu'après de nouveaux échanges, "Artheau Aviation nous a informé le 21 septembre 2023 que son client (TMR) refusait finalement la nouvelle proposition. Notre compagnie a donc pris acte de cette décision. Aucune proposition n'avait été dûment signée".

Il semblerait donc que le broker ait commencé à encaisser l'argent de TMR avant que le contrat avec Air Caraïbes ne soit signé.

"Cela me rappelle un cas que j'ai défendu récemment, commente Me Yves Removille, avocat à la Cour. Un de mes clients avait affrété un avion pour desservir une petite île en Grèce durant l'été, et la compagnie a annulé ses rotations 15 jours avant le démarrage.

Aucun autre appareil n'étant disponible, mon client a été contraint d'annuler son offre et de reprotéger des centaines de clients en les envoyant ailleurs ou en les remboursant.

Le broker, quant à lui, qui n'avait pas signé le contrat avec la compagnie aérienne, a finalement accepté de prendre en charge 50% des frais car il a reconnu sa faute et souhaitait éviter une procédure
".

Néanmoins, dans cette histoire, l'organisateur du séjour a été contraint de résilier son contrat avec l'hôtel en Grèce et donc de mettre en difficulté son partenaire à quelques jours de la haute saison.

Un référé contre Air Caraïbes et Artheau Aviation

Le patron de TMR, quant à lui, ne compte pas rester les bras croisés.

Il a assigné en référé Air Caraïbes, Artheau Aviation, et compte faire de même avec la RC Pro de son broker.

Il recherche également activement un nouvel avion, et déclare disposer d'une trésorerie suffisante pour le réserver, même s'il attend toujours de récupérer une partie de son acompte auprès d'Artheau Aviation.

"C'est une complication importante, parce que je dois désormais trouver le bon avion, qui va disposer de la bonne configuration pour le type de prestations que j'ai vendu, et aussi la bonne compagnie, qui a déjà une expérience dans les tours du monde", conclut Jean-Maurice Ravon. Le tout dans un délai de six semaines.

Lire aussi : Après 2 ans d'arrêt, les tours du monde se tirent la bourre... 🔑


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