La direction de Go West Tours est confiante dans les capacités du pays à gérer la crise - crédit photo : Depositphotos @ tbtb
TourMaG.com - Les Etats-Unis ont un système politique spécial, avec des Etats relativement autonomes, par rapport à l'autorité fédérale. Quelle est la situation à San Francisco ?
Florence Solal : Nous sommes plutôt bien lotis, car notre Maire a très vite réagi en étant la première ville des USA a être confinée, dès le 16 mars 2020.
Cette décision a permis de bien protéger la population face à l'épidémie. Par exemple il y a des villes où le nombre de morts double chaque jour, alors qu'il faut à San Francisco une semaine, voire plus.
Puis l'Etat est passé en lock down (confinement, ndlr) le week-end suivant. Le Président américain et le maire de New York n'ont pas réagi assez tôt, ce qui explique la situation actuelle.
Stephan Forget : En Californie, nous sommes à 12 morts pour un million d'habitants, alors qu'à New York, ils enregistrent 319 morts pour un million de personnes.
Les proportions ne sont pas les mêmes, de région en région. Tous nos employés et guides sont touchés, car il n'y a plus aucune activité économique.
New York a trop attendu, c'est une certitude, mais il y a encore des Etats qui n'ont pas mis en place le confinement, même si 96% de la population américaine s'y trouve.
Globalement, le gouvernement américain n'a donné aucune consigne à la population, ce sont les mairies et les Etats qui ont décidé.
Miami a laissé les spring breaks se déroulaient normalement, et en Louisiane le carnaval a eu lieu, autant de manifestations qui ont généré la propagation de l'épidémie.
Emmanuelle Legoff : Pour être exact, 8 Etats n'ont pas imposé un confinement à leurs populations (le jeudi 9 avril 2020, ndlr), et d'autres sont partiellement fermés.
Par exemple l'Arkansas, juste au-dessus de la Louisiane, n'a pris aucune mesure, tout est ouvert. De plus, les Américains peuvent voyager à l'intérieur du pays, il n'y a pas d'interdiction.
Florence Solal : Nous sommes plutôt bien lotis, car notre Maire a très vite réagi en étant la première ville des USA a être confinée, dès le 16 mars 2020.
Cette décision a permis de bien protéger la population face à l'épidémie. Par exemple il y a des villes où le nombre de morts double chaque jour, alors qu'il faut à San Francisco une semaine, voire plus.
Puis l'Etat est passé en lock down (confinement, ndlr) le week-end suivant. Le Président américain et le maire de New York n'ont pas réagi assez tôt, ce qui explique la situation actuelle.
Stephan Forget : En Californie, nous sommes à 12 morts pour un million d'habitants, alors qu'à New York, ils enregistrent 319 morts pour un million de personnes.
Les proportions ne sont pas les mêmes, de région en région. Tous nos employés et guides sont touchés, car il n'y a plus aucune activité économique.
New York a trop attendu, c'est une certitude, mais il y a encore des Etats qui n'ont pas mis en place le confinement, même si 96% de la population américaine s'y trouve.
Globalement, le gouvernement américain n'a donné aucune consigne à la population, ce sont les mairies et les Etats qui ont décidé.
Miami a laissé les spring breaks se déroulaient normalement, et en Louisiane le carnaval a eu lieu, autant de manifestations qui ont généré la propagation de l'épidémie.
Emmanuelle Legoff : Pour être exact, 8 Etats n'ont pas imposé un confinement à leurs populations (le jeudi 9 avril 2020, ndlr), et d'autres sont partiellement fermés.
Par exemple l'Arkansas, juste au-dessus de la Louisiane, n'a pris aucune mesure, tout est ouvert. De plus, les Américains peuvent voyager à l'intérieur du pays, il n'y a pas d'interdiction.
Trump : "le sujet du coronavirus ne l'a pas intéressé et ce fut une erreur"
Autres articles
TourMaG.com - Dans un pays ultra-libéral comme les USA, le confinement est-il suivi ?
Stephan Forget : Les gens ont pour habitude de respecter les règles et bien plus qu'en Europe.
Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder la façon de conduire ici, la population est respectueuse, d'ailleurs aucun système d'amende n'a été mis en place pour inciter les Américains à rester chez eux.
Dans les supermarchés, la distanciation sociale est respectée, les clients font la queue dehors avec plus d'un mètre d'écart, et personne ne s'énerve.
TourMaG.com - Aux Etats-Unis les villes n'ont pas vraiment de centre-ville, ce qui en quelque sorte freinerait la propagation de l'épidémie, même si elle est très virulente. San Francisco est le contre-exemple de cette structuration.
Emmanuelle Legoff : En effet, après il y a très peu de personnes dans les rues, globalement il ne se passe rien.
Après San Francisco est relativement limitée en termes de population, car la ville est très chère, les gens vont vers la ville pour y travailler, mais n'y habitent pas.
Cette notion donne une ville assez vide, de plus le fait que les pépites de la tech sortent d'ici, fait que le télétravail est une habitude, donc les dispositions n'ont pas été difficiles à prendre.
TourMaG.com - Avez-vous des craintes par rapport au reste du pays et la gestion par le président ?
Emmanuelle Legoff : Malheureusement, nous avons perdu du temps sur la propagation du virus, après des actions ont été mises en place en dépit de Trump, c'est sans doute la bonne nouvelle.
Aux dernières nouvelles, les informations parlent de 60 000 morts attendus, soit peu ou prou ce que vous avez connu en Europe. Nous avons 15 jours de retard, sur vous, donc nous estimons une sortie de crise pour la fin du mois de mai.
Nous aurions dû apprendre de la situation italienne ou française, mais l'attentisme de Trump fait que nous vivons la même chose que vous.
Après je ne pense pas que notre situation soit pire que vous en Europe.
Florence Solal : Tous les jours, il y a des conférences de presse avec Donald Trump, CNN rapportait la grande agressivité du président, sur le sujet des tests de la population au Covid-19.
Les signes d'agressivité montrent bien qu'il est au pied du mur.
L'avantage que nous avons aux Etats-unis, avec notre système fédéral, étant que si le président ne répond pas assez vite, les Etats peuvent décider par eux-mêmes.
Il a les pleins pouvoirs, s'il le souhaite, mais le sujet du coronavirus ne l'a pas intéressé et ce fut une erreur.
Emmanuelle Legoff : Je pense que nous sommes unanimes sur la personne que nous avons à la tête de ce pays, ce n'est pas un président digne de ce nom.
Après il a sorti des aides de son chapeau, mais nous ne savons pas vraiment ce que cela va donner, notamment pour les petits salaires. Nous sommes encore un peu dans le flou, tout est trop récent.
De plus, le pays fait face à une inscription hors normes de chômeurs, sauf que nous n'avons pas les structures ou le personnel, pour faire face à un tel afflux.
Globalement, nous vivons au jour le jour, un peu comme tous les pays du monde, à l'image de ce qu'il se passe avec les médicaments.
TourMaG.com - A une exception près, puisque vous nous volez les masques sur le tarmac des aéroports chinois.
Emmanuelle Legoff : C'est ignoble, nous sommes désolés pour ça, même si le gouvernement français utiliserait des pratiques similaires.
Des informations circulent, comme quoi l'action des Américains, de faire des offres plus élevées sur le tarmac, aurait été inspirée par les Français.
Le journal El Pais a récemment abordé le sujet, comme quoi les autorités françaises détourneraient au dernier moment des masques qui devaient partir pour l'Espagne ou l'Italie.
Malheureusement, c'est un peu chacun pour sa peau, ça ne fait pas ressortir le meilleur de l'être humain.
Stephan Forget : Les gens ont pour habitude de respecter les règles et bien plus qu'en Europe.
Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder la façon de conduire ici, la population est respectueuse, d'ailleurs aucun système d'amende n'a été mis en place pour inciter les Américains à rester chez eux.
Dans les supermarchés, la distanciation sociale est respectée, les clients font la queue dehors avec plus d'un mètre d'écart, et personne ne s'énerve.
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Emmanuelle Legoff : En effet, après il y a très peu de personnes dans les rues, globalement il ne se passe rien.
Après San Francisco est relativement limitée en termes de population, car la ville est très chère, les gens vont vers la ville pour y travailler, mais n'y habitent pas.
Cette notion donne une ville assez vide, de plus le fait que les pépites de la tech sortent d'ici, fait que le télétravail est une habitude, donc les dispositions n'ont pas été difficiles à prendre.
TourMaG.com - Avez-vous des craintes par rapport au reste du pays et la gestion par le président ?
Emmanuelle Legoff : Malheureusement, nous avons perdu du temps sur la propagation du virus, après des actions ont été mises en place en dépit de Trump, c'est sans doute la bonne nouvelle.
Aux dernières nouvelles, les informations parlent de 60 000 morts attendus, soit peu ou prou ce que vous avez connu en Europe. Nous avons 15 jours de retard, sur vous, donc nous estimons une sortie de crise pour la fin du mois de mai.
Nous aurions dû apprendre de la situation italienne ou française, mais l'attentisme de Trump fait que nous vivons la même chose que vous.
Après je ne pense pas que notre situation soit pire que vous en Europe.
Florence Solal : Tous les jours, il y a des conférences de presse avec Donald Trump, CNN rapportait la grande agressivité du président, sur le sujet des tests de la population au Covid-19.
Les signes d'agressivité montrent bien qu'il est au pied du mur.
L'avantage que nous avons aux Etats-unis, avec notre système fédéral, étant que si le président ne répond pas assez vite, les Etats peuvent décider par eux-mêmes.
Il a les pleins pouvoirs, s'il le souhaite, mais le sujet du coronavirus ne l'a pas intéressé et ce fut une erreur.
Emmanuelle Legoff : Je pense que nous sommes unanimes sur la personne que nous avons à la tête de ce pays, ce n'est pas un président digne de ce nom.
Après il a sorti des aides de son chapeau, mais nous ne savons pas vraiment ce que cela va donner, notamment pour les petits salaires. Nous sommes encore un peu dans le flou, tout est trop récent.
De plus, le pays fait face à une inscription hors normes de chômeurs, sauf que nous n'avons pas les structures ou le personnel, pour faire face à un tel afflux.
Globalement, nous vivons au jour le jour, un peu comme tous les pays du monde, à l'image de ce qu'il se passe avec les médicaments.
TourMaG.com - A une exception près, puisque vous nous volez les masques sur le tarmac des aéroports chinois.
Emmanuelle Legoff : C'est ignoble, nous sommes désolés pour ça, même si le gouvernement français utiliserait des pratiques similaires.
Des informations circulent, comme quoi l'action des Américains, de faire des offres plus élevées sur le tarmac, aurait été inspirée par les Français.
Le journal El Pais a récemment abordé le sujet, comme quoi les autorités françaises détourneraient au dernier moment des masques qui devaient partir pour l'Espagne ou l'Italie.
Malheureusement, c'est un peu chacun pour sa peau, ça ne fait pas ressortir le meilleur de l'être humain.
Système de santé : "il faut compter environ 8 000 dollars par jour d'hospitalisation"
TourMaG.com - Le système de santé américain est toujours très mal perçu par les Français. Vous qui vivez aux USA depuis de nombreuses années, êtes-vous inquiets ?
Florence Solal : Toute l'année, nous ne voulons pas tomber malade, coronavirus ou pas.
Normalement, nous ne devrions pas manquer de lits dans les hopitaux. Après nous ne sommes pas les plus mal lotis, par rapport au reste de la population.
Chez Go West Tours, nous payons la complémentaire santé à nos employés, c'est à la charge de l'employeur à hauteur de 75%.
Il faut travailler au minimum 20 heures dans une entreprise pour avoir le droit à l'assurance, sauf que certaines font travailler les employés en dessous de ce ratio pour ne pas payer.
Sauf que maintenant, plus de 10 millions de personnes se retrouvent au chômage, donc potentiellement sans aucune couverture.
Nous avons pris le parti de garder tout notre staff dans l'entreprise, par contre nous avons passé notre équipe en chômage partiel à 50%, pour passer la crise, mais nous nous engageons à payer la partie médicale.
TourMaG.com - D'ailleurs j'ai lu un article disant que le coût de l'hospitalisation du coronavirus aux USA serait de 70 000 euros par personne, est-ce réaliste ?
Stephan Forget : C'est plausible, il faut compter environ 8 000 dollars (7 305 euros, ndlr) par jour d'hospitalisation.
Le coût de la santé est extrêmement élevé, tout d'abord parce que tout le monde n'est pas couvert, puis que les interventions sont très chères.
Globalement des accords sont trouvés avec les assureurs et les hôpitaux pour payer à moindre coût les hospitalisations, donc les personnes sans couverture vont payer plein pot.
S'ils n'ont pas les moyens de payer, ils vont se rendre dans des structures publiques, avec des frais moins élevés, mais le niveau de soin est nettement inférieur. Nous avons un système de santé à deux niveaux.
Obama avait fait un premier pas vers un système universel, Joe Biden (candidat démocrate aux prochaines présidentielles, ndlr) souhaite une généralisation encore plus grande, espérons que nous allions dans ce sens.
Florence Solal : Pour que vous vous rendiez compte, lorsque les écoles demandent si vous émettez des contre-indications ou informations sur votre enfant, la seule chose que je note : je ne veux pas qu'il aille dans certains hôpitaux.
Le système de santé est loin d'être celui de la France.
Emmanuelle Legoff : Puis il ne faut pas oublier que l'Américain moyen n'est pas un individu en très bonne santé, en raison d'une obésité assez importante dans tout le pays.
Cette pathologie et les modes de vie sont autant d'éléments défavorables pour contrôler la propagation du virus.
Florence Solal : Toute l'année, nous ne voulons pas tomber malade, coronavirus ou pas.
Normalement, nous ne devrions pas manquer de lits dans les hopitaux. Après nous ne sommes pas les plus mal lotis, par rapport au reste de la population.
Chez Go West Tours, nous payons la complémentaire santé à nos employés, c'est à la charge de l'employeur à hauteur de 75%.
Il faut travailler au minimum 20 heures dans une entreprise pour avoir le droit à l'assurance, sauf que certaines font travailler les employés en dessous de ce ratio pour ne pas payer.
Sauf que maintenant, plus de 10 millions de personnes se retrouvent au chômage, donc potentiellement sans aucune couverture.
Nous avons pris le parti de garder tout notre staff dans l'entreprise, par contre nous avons passé notre équipe en chômage partiel à 50%, pour passer la crise, mais nous nous engageons à payer la partie médicale.
TourMaG.com - D'ailleurs j'ai lu un article disant que le coût de l'hospitalisation du coronavirus aux USA serait de 70 000 euros par personne, est-ce réaliste ?
Stephan Forget : C'est plausible, il faut compter environ 8 000 dollars (7 305 euros, ndlr) par jour d'hospitalisation.
Le coût de la santé est extrêmement élevé, tout d'abord parce que tout le monde n'est pas couvert, puis que les interventions sont très chères.
Globalement des accords sont trouvés avec les assureurs et les hôpitaux pour payer à moindre coût les hospitalisations, donc les personnes sans couverture vont payer plein pot.
S'ils n'ont pas les moyens de payer, ils vont se rendre dans des structures publiques, avec des frais moins élevés, mais le niveau de soin est nettement inférieur. Nous avons un système de santé à deux niveaux.
Obama avait fait un premier pas vers un système universel, Joe Biden (candidat démocrate aux prochaines présidentielles, ndlr) souhaite une généralisation encore plus grande, espérons que nous allions dans ce sens.
Florence Solal : Pour que vous vous rendiez compte, lorsque les écoles demandent si vous émettez des contre-indications ou informations sur votre enfant, la seule chose que je note : je ne veux pas qu'il aille dans certains hôpitaux.
Le système de santé est loin d'être celui de la France.
Emmanuelle Legoff : Puis il ne faut pas oublier que l'Américain moyen n'est pas un individu en très bonne santé, en raison d'une obésité assez importante dans tout le pays.
Cette pathologie et les modes de vie sont autant d'éléments défavorables pour contrôler la propagation du virus.
France vs USA : "en étant en Californie, je pense que nous n'avons pas à envier la situation française"
TourMaG.com - Vous avez tous les trois la nationalité française, avez-vous pensé revenir en France ?
Stephan Forget : Non absolument pas, nous avons notre vie ici. Puis nous faisons partie des privilégiés, sans être fortunés.
Sans Francisco est à part dans le pays, avec New York, nous nous sentons en sécurité. En étant en Californie, je pense que nous n'avons pas à envier la situation française.
Puis nous avons encore beaucoup de travail entre les reports, le management des équipes et nous devons rassurer les salariés, en montrant que nous sommes toujours à la barre.
Florence Solal : Je me serais moins bien sentie à Paris. Nous avons confiance en l'autre, car les gens sont respectueux des règles.
C'est le pays du paradoxe, le sens civique y est très développé.
TourMaG.com - Où en êtes-vous dans votre activité ?
Stephan Forget : Nous avons eu beaucoup de reports, nous sommes là pour rassurer nos clients, je pense que la relation avec eux est primordiale.
Nous n'avons chargé aucun frais d'annulation, par rapport à d'autres réceptifs ou TO, même si l'objectif est de favoriser le report.
Ce n'est pas une situation évidente, il y a un travail important pour réorganiser les voyages et reporter le plus possible à l'automne 2020.
Emmanuelle Legoff : Nous sommes tous dans le même bateau, c'est une certitude, après nous avons tous besoin de faire tourner notre entreprise.
Après Thomas Cook, puis maintenant le coronavirus, nous ne pouvons plus nous permettre de faire la banque, entre le moment où nous sommes payés et celui où nous payons les fournisseurs.
C'est une dynamique, qu'il va être important de revoir.
Stephan Forget : Non absolument pas, nous avons notre vie ici. Puis nous faisons partie des privilégiés, sans être fortunés.
Sans Francisco est à part dans le pays, avec New York, nous nous sentons en sécurité. En étant en Californie, je pense que nous n'avons pas à envier la situation française.
Puis nous avons encore beaucoup de travail entre les reports, le management des équipes et nous devons rassurer les salariés, en montrant que nous sommes toujours à la barre.
Florence Solal : Je me serais moins bien sentie à Paris. Nous avons confiance en l'autre, car les gens sont respectueux des règles.
C'est le pays du paradoxe, le sens civique y est très développé.
TourMaG.com - Où en êtes-vous dans votre activité ?
Stephan Forget : Nous avons eu beaucoup de reports, nous sommes là pour rassurer nos clients, je pense que la relation avec eux est primordiale.
Nous n'avons chargé aucun frais d'annulation, par rapport à d'autres réceptifs ou TO, même si l'objectif est de favoriser le report.
Ce n'est pas une situation évidente, il y a un travail important pour réorganiser les voyages et reporter le plus possible à l'automne 2020.
Emmanuelle Legoff : Nous sommes tous dans le même bateau, c'est une certitude, après nous avons tous besoin de faire tourner notre entreprise.
Après Thomas Cook, puis maintenant le coronavirus, nous ne pouvons plus nous permettre de faire la banque, entre le moment où nous sommes payés et celui où nous payons les fournisseurs.
C'est une dynamique, qu'il va être important de revoir.
Trésorerie dans le tourisme "un changement est inéluctable, car trop d'entreprises jouent un rôle de banque"
TourMaG.com - Le système de fonctionnement de l'industrie touristique est voué à évoluer dans les semaines ou mois à venir. Les tour-opérateurs se sont retrouvés totalement sans argent et au bord de la faillite, des négociations seront inévitables.
Stephan Forget : C'est une situation trop à risque, car chacun repousse le risque sur l'autre. L'assainissement du système est obligatoire.
Les entreprises vont survivre pour l'essentiel, mais un changement est inéluctable, car trop d'entreprises jouent un rôle de banque.
Espérons que l'industrie sorte différente de cette épreuve, mais dans le bon sens. Il y a une certaine perte de logique depuis quelque temps.
TourMaG.com - La pérennité de l'entreprise est-elle engagée ?
Florence Solal : L'entreprise va tenir le choc. Elle a maintenant 28 ans, une période pendant laquelle, nous avons connu de nombreux chocs.
Le 11 septembre a eu des répercussions, sur plus de 3 ans, avec des exercices très difficiles. Nous avons appris à mettre de l'argent de côté, même si le démarrage sera très lent, nous serons là en 2021.
Stephan Forget : Nous sommes dans une industrie à risque et dans un pays qui n'est pas épargné par les catastrophes naturelles, donc nous sommes parés.
Après, pour élargir la discussion, il y a clairement une inquiétude des prestataires et des fournisseurs locaux, mais je pense que le tourisme va redémarrer plus vite ici, qu'ailleurs.
TourMaG.com - Comment anticipez-vous le restant de la saison ?
Stephan Forget : Nous tablons sur une année totalement anormale, car même si les frontières rouvrent, je vois mal les Français voyager à nouveau.
Si nous atteignons 50% d'activité au mois d'août, ce sera une première victoire.
L'été risque d'être très calme, en plus en France, les clients ont la possibilité de reporter leurs voyages jusqu'au 15 septembre 2020.
Stephan Forget : C'est une situation trop à risque, car chacun repousse le risque sur l'autre. L'assainissement du système est obligatoire.
Les entreprises vont survivre pour l'essentiel, mais un changement est inéluctable, car trop d'entreprises jouent un rôle de banque.
Espérons que l'industrie sorte différente de cette épreuve, mais dans le bon sens. Il y a une certaine perte de logique depuis quelque temps.
TourMaG.com - La pérennité de l'entreprise est-elle engagée ?
Florence Solal : L'entreprise va tenir le choc. Elle a maintenant 28 ans, une période pendant laquelle, nous avons connu de nombreux chocs.
Le 11 septembre a eu des répercussions, sur plus de 3 ans, avec des exercices très difficiles. Nous avons appris à mettre de l'argent de côté, même si le démarrage sera très lent, nous serons là en 2021.
Stephan Forget : Nous sommes dans une industrie à risque et dans un pays qui n'est pas épargné par les catastrophes naturelles, donc nous sommes parés.
Après, pour élargir la discussion, il y a clairement une inquiétude des prestataires et des fournisseurs locaux, mais je pense que le tourisme va redémarrer plus vite ici, qu'ailleurs.
TourMaG.com - Comment anticipez-vous le restant de la saison ?
Stephan Forget : Nous tablons sur une année totalement anormale, car même si les frontières rouvrent, je vois mal les Français voyager à nouveau.
Si nous atteignons 50% d'activité au mois d'août, ce sera une première victoire.
L'été risque d'être très calme, en plus en France, les clients ont la possibilité de reporter leurs voyages jusqu'au 15 septembre 2020.
Ordonnance : "c'est une solution à court terme, nous aurions préféré un report sur 12 mois"
TourMaG.com - Comment avez-vous perçu l'ordonnance du gouvernement français ?
Florence Solal : De notre point de vue, c'est une solution à court terme, nous aurions préféré un report sur 12 mois.
Actuellement, nous essayons de gérer au mieux, après nous ne comptons pas sur les avances clients pour vivre, notre trésorerie n'en dépend pas.
Stephan Forget : Nous serions trop fragiles.
J'espère que les entreprises ne vivent pas sur la trésorerie de leurs clients, ce n'est valable qu'un temps et elles ne durent pas dans le temps.
Aux USA, nous sommes habitués à ne pas avoir d'aides de la part du gouvernement, nous sommes tout seuls.
Emmanuelle Legoff : Nous avons aussi plus de flexibilité dans la gestion des employés, c'est ce qui me fait penser sur une reprise plus rapide aux USA.
Dès que les entreprises auront besoin d'embaucher, elles ne se poseront pas de questions et toutes les parties répondront présentes.
Quoi qu'il arrive, nous serons présents pour nos clients TO et agences de voyages françaises, par contre nous ne pouvons pas prendre des coups à chaque problème sur le marché.
Le changement sur les flux de trésoreries est indispensable à la survie des réceptifs du monde entier.
TourMaG.com - Travaillez-vous sur la saison prochaine ?
Stephan Forget : En effet, nous sommes en plein dedans, même si ce n'est pas évident car la situation n'est pas habituelle.
Les tour-opérateurs planchent sur leurs brochures 2021, donc nous avons un gros travail à fournir à ce niveau-là.
Emmanuelle Legoff : D'autant que sur certaines destinations, les disponibilités ne sont pas très importantes comme sur les rocheuses Canadiennes, nous sommes dans l'obligation d'aborder l'année 2022.
Nous travaillons sur de nouveaux produits, mais pas une refonte complète de la brochure.
Stephan Forget : Nous nous attendons à une année 2021 très bonne.
Les gens ne pourront pas voyager en 2020, puis il y aura les reports et avec un peu de chance nous allons changer de président en novembre.
S'il n'y a pas de risque sanitaire, celle-ci pourrait être sans doute supérieure à nos espérances.
Florence Solal : De notre point de vue, c'est une solution à court terme, nous aurions préféré un report sur 12 mois.
Actuellement, nous essayons de gérer au mieux, après nous ne comptons pas sur les avances clients pour vivre, notre trésorerie n'en dépend pas.
Stephan Forget : Nous serions trop fragiles.
J'espère que les entreprises ne vivent pas sur la trésorerie de leurs clients, ce n'est valable qu'un temps et elles ne durent pas dans le temps.
Aux USA, nous sommes habitués à ne pas avoir d'aides de la part du gouvernement, nous sommes tout seuls.
Emmanuelle Legoff : Nous avons aussi plus de flexibilité dans la gestion des employés, c'est ce qui me fait penser sur une reprise plus rapide aux USA.
Dès que les entreprises auront besoin d'embaucher, elles ne se poseront pas de questions et toutes les parties répondront présentes.
Quoi qu'il arrive, nous serons présents pour nos clients TO et agences de voyages françaises, par contre nous ne pouvons pas prendre des coups à chaque problème sur le marché.
Le changement sur les flux de trésoreries est indispensable à la survie des réceptifs du monde entier.
TourMaG.com - Travaillez-vous sur la saison prochaine ?
Stephan Forget : En effet, nous sommes en plein dedans, même si ce n'est pas évident car la situation n'est pas habituelle.
Les tour-opérateurs planchent sur leurs brochures 2021, donc nous avons un gros travail à fournir à ce niveau-là.
Emmanuelle Legoff : D'autant que sur certaines destinations, les disponibilités ne sont pas très importantes comme sur les rocheuses Canadiennes, nous sommes dans l'obligation d'aborder l'année 2022.
Nous travaillons sur de nouveaux produits, mais pas une refonte complète de la brochure.
Stephan Forget : Nous nous attendons à une année 2021 très bonne.
Les gens ne pourront pas voyager en 2020, puis il y aura les reports et avec un peu de chance nous allons changer de président en novembre.
S'il n'y a pas de risque sanitaire, celle-ci pourrait être sans doute supérieure à nos espérances.