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Atout France table sur la visite de 1,2 million de Russes en 2014

Journée technique sur les marchés émetteurs russe et ukrainien


Après le Chine en juin 2012, Atout France vient de consacrer une journée technique dédiée à l'étude des marchés émetteurs russe et ukrainien. Les enseignements principaux de l'opération concernent les difficultés pour les voyageurs russes d'obtenir un visa et le déficit de lignes aériennes directes avec les plus petites villes.


Rédigé par le Jeudi 7 Février 2013

La journée technique d'Atout France sur les marchés russe et ukrainien a été animée par Inessa Korotkova, directrice de l'oganisation en Russie - Photo M.S.
La journée technique d'Atout France sur les marchés russe et ukrainien a été animée par Inessa Korotkova, directrice de l'oganisation en Russie - Photo M.S.
Atout France poursuit son étude des pays BRIC. (*)

Après la Chine (juin 2012), une journée technique vient d’être consacrée aux marchés émetteurs russe et ukrainien.

Les difficultés d’obtention des visas et la carence des liaisons avec les grandes villes dites secondaires sont deux des "faiblesses" françaises pointées par ces deux marchés convoités par toutes les destinations touristiques du monde.

La prochaine étude réalisée par Atout France en partenariat avec le cabinet Roland Berger sera consacrée au Brésil.

Animée par Inessa Korotkova, directrice Atout France en Russie, cette journée consacrée au réceptif France du marché russe a réuni quelques experts très ciblés au rang desquels Vladimir Kantorovich, président du TO Russe KMP et vice-président de l’association des tour-opérateurs de Russie (ATOR), et Eric Bonnel, directeur de Val Thorens Tours qui accueille depuis déjà une vingtaine d’année une clientèle russe dans la station.

En 2011 le nombre total de touristes russes voyageant à l’étrange était de 14,7 millions (toutes destinations confondues y compris la CEI - Communauté des Etats Indépendants), sur un total de 147 millions d’habitants.

Cette même année 2011 la France accueillait 600 000 touristes russes. 360 000 d’entre eux connaissaient déjà notre pays, 340 000 le découvraient.

La marge de progression est large. Selon une étude prévisionnelle le nombre de visiteurs potentiels russes (avec l’Ukraine) visitant la France pourrait doubler d’ici 2014 pour atteindre le 1,2 million de touristes.

Le Russe au 7e rang des touristes les plus dépensiers

"La stabilité économique et politique, le PIB qui retrouve ses niveaux d’avant la crise, le taux de croissance des classes moyennes supérieure sont un moteur essentiel pour le tourisme émetteur russe", souligne Inessa Korotkova.

Avec le chiffre de 23 milliards d’euros - et une croissance annuelle de 25 % entre 2009 et 2011 - la Russie atteint le 7e rang en terme de dépenses touristiques mondiales après, par ordre décroissant, l’Allemagne (61 milliards), les Etats-Unis, la Chine, le Royaume-Uni, la France (30 milliards), le Canada et avant l’Italie et le Japon. (Source OMT).

L’Allemagne, l’Espagne comme destination balnéaire, l’Italie et la Grèce représentent 50 % des flux vers l’Europe Occidentale.

La France qui n’attire que 6 % de ces flux attire une clientèle en quête de découvertes culturelles et historiques, de bien-être et de sports d’hiver.

Sans surprise Paris, Nice pour des raisons historiques, et la Provence sont les 3 régions françaises susceptibles d’être visitées par les Russes n’ayant jamais voyagé en France.

Plus surprenant, les régions Rhône-Alpes arrivée en 8e position et Midi-Pyrénées en lanterne rouge n’attirent pas a priori la clientèle russe pourtant amateur de sports d’hiver.

Cette dernière niche, le ski en France, est mentionné après l’Autriche et la Suisse pour des raisons et d’accès et de prix.

L’Espagne accorde 2 fois de plus de visas que la France

Vladimir Kantorovich, président du TO Russe KMP et vice-président de l’association des tour-opérateurs de Russie (ATOR) - Photo M.S.
Vladimir Kantorovich, président du TO Russe KMP et vice-président de l’association des tour-opérateurs de Russie (ATOR) - Photo M.S.
L’étude réalisée auprès des consommateurs et des professionnels du tourisme russe révèle que l’obtention d’un visa est le principal obstacle à un premier voyage en France.

Le plus vaste pays du monde – 2 fois les Etats-Unis - n’offre en effet que trois consulats français habilités à délivrer les visas. Ils sont situés à Moscou, Saint-Petersbourg et Ekaterinbourg dans l’Oural. Pour comparaison l’Espagne dispose de 16 implantations.

Des chiffres pour le dire : en 2011 la France accordait 330 000 visas et l’Espagne 750 000. Les consulats français demandaient un délai de 10 jours alors que 5 jours suffisaient pour l’Italie…

Considérons ce point comme positif pour la France : le taux de refus est minime.

Réduire les délais et augmenter les quotas, c’est ce que demandent les tour-opérateurs russes accrédités sur la France.

Créée en 1989 par Vladimir Kantorovitch KMP fut la première société touristique russe indépendante. Rappelez-vous, avant le tourisme était une industrie d’Etat.

"Les premières années furent chaotiques, beaucoup de sociétés se créaient et disparaissaient en emportant l’argent de leurs clients. A partir de 2006 des mesures ont été prises pour régulariser le secteur auprès des professionnels les obligeant à prendre une garantie financière et devant les consommateurs.

95 % des TO ont la double casquette, ils sont à la fois producteurs et distributeurs.
"

En dépit d’un début de règlementation le marché tourisme outgoing russe est atomisé. On compte aujourd’hui 4 700 tour-opérateurs dont 2 250 qui font de l’outgoing.138 de ces TO sont enregistrés auprès des consulats français qui délivrent les visas.

Les plus importants font partie de l’ATOR. Les chiffres sont significatifs : une cinquantaine de TO fait partie de l’association, un top 50 qui réalise près de 80 % du volume d’affaires national.

Les pros russes ont les mêmes sujets de débats que leurs confrères français : concurrence des aériens, réservations en direct, trop de casseurs de prix….

Donnez-leur des avions et apprenez le russe

Avec les problèmes liés aux visas, le manque de liaisons aériennes directes entre les régions russes - notamment la Sibérie au potentiel riche - et françaises et la méconnaissance de langue russe sont les freins au développement du réceptif en provenance de Russie.

Actuellement Moscou et Saint-Pétersbourg sont les seules villes reliées à la France (Paris, Lyon, Nice) par vols directs Air France/KLM et/ou Aeroflot.

Les visiteurs arrivent par Barcelone, Genève (pour les sports d’hiver), via la Finlande avec des low cost et en utilisant le visa finlandais ou encore par le hub de Francfort et ce, à des tarifs aériens plus compétitifs. Si l’avion était moins cher ils feraient encore plus de shopping !

Bien consciente du fait que le manque de maîtrise de l’anglais et surtout du russe sont un point de mécontentement du consommateur russe la station Val Thorens s’est russifiée. Chaînes TV russes dans les hôtels, menus en russe dans les restaurants, moniteurs de ski parlant russe etc…

"Deux générations se distinguent. Les jeunes qui n’ont pas connu le régime soviétique très ouverts au monde et qui, pour beaucoup, parlent anglais. Les plus anciens, encore un peu méfiants vis-à-vis des étrangers, ont peur d’être roulés, trompés. Ils se sentent perdus et isolés par la barrière de la langue et se sentent honorés quand on leur dit quelques mots en russe.

Les Russes CM et CMS sont cultivés, curieux. Ils connaissent l’histoire et la littérature française. Ce sont de bons vivants qui aiment bien boire et bien manger
", explique Eric Bonnel. Directeur de Val Thorens Tours.

(*) BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine

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Commentaires

1.Posté par ANDRE le 11/02/2013 14:20 | Alerter
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comment peut on parler du tourisme russe en france quand la France n'est pas presente au salon
du tourisme russe MITT sauf par quelques professionnels qui ont reserve 45 m2 alors que l'Espagne
a un stand 10 fois plus important. Pour attirer les russes il faut aussi les respecter en venant
presenter notre pays chez eux .

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