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Bretagne : Douarnenez, cité de la mer

A la découverte des ports de Douarnenez


La pêche à la sardine a façonné l’identité de Douarnenez. Chaloupes, Penn Sardin, conserveries… l’histoire est à découvrir au port-musée ainsi que dans les rues de la cité et de Tréboul, havre de pêche devenu station balnéaire.


Rédigé par Jean-François RUST le Jeudi 30 Novembre 2023

Visiter les quartiers contigus de Douarnenez est le meilleur moyen de s’imprégner d’une cité qui a depuis toujours rivé son destin à la mer - DR : J.-F.R.
Visiter les quartiers contigus de Douarnenez est le meilleur moyen de s’imprégner d’une cité qui a depuis toujours rivé son destin à la mer - DR : J.-F.R.
Douarnenez réunit plusieurs ports : ceux du centre ancien, à l’est, berceau de la cité ; celui de Tréboul, à l’ouest, secteur rattaché à la ville en 1945 après qu’il ait émergé lors de l’expansion des conserveries de sardines, à partir de 1880.

L’ensemble est réuni par un pont-viaduc jeté sur le Port-Rhu, la ria qui sépare les deux parties de Douarnenez.

Résultat : un trait de côte long comme une corde d’amarrage, avec anses, plages, pointes, quais...

Suivre ce parcours à pied et visiter les quartiers contigus est le meilleur moyen de s’imprégner d’une cité qui a depuis toujours rivé son destin à la mer.

Douarnenez : 2 500 habitants en 1850, 12 500 en 1910

Les Halles, épicentre de la vie commerçante, dans le vieux Douarnenez. Aux murs, des portraits de femmes, résistante, syndicaliste, politique... Leur présence ne doit rien au hasard.

Port sardinier dès le 16e s., l’activité à Douarnenez explose à la fin du 19e s. avec l’apparition de la conserve. Plusieurs usines de poissons s’installent.

Le petit peuple des campagnes afflue, besoin de main-d’œuvre oblige. La population passe de 2 500 habitants en 1850 à 12 500 en 1910.

Au plus fort de l’activité, 930 chaloupes sardinières déchargeaient chaque jour leur cargaison dans le port.

Les hommes prennent la mer, les femmes s’affairent dans les conserveries. 4 500 pêcheurs d’un côté, 3 500 Penn Sardin (leur surnom, en référence à la coiffe qu’elles portaient), de l’autre.

Lire aussi : Bretagne : les Gorges du Stangala, le corridor sombre

Révolte des Penn Sardin

Les grèves de 1924-1925 contre des salaires de misère et un travail éprouvant les propulsent sur le devant de la scène.

En 1924, une femme est élue conseillère municipale. Syndicalistes, militantes, figures du monde associatif… dans cette cité, première municipalité communiste de France en 1921 (c’est la « ville rouge »), on dit que la carte du PC leur servait de marque page pour le missel à la messe…

Protestation, religion : même hobby ! Hors les Halles, beaucoup de signes rappellent ces labeurs et croyances.

Chapelle Sainte-Hélène, dans le quartier de Rosmeur. Achevé en 1755, ce rustique lieu de culte dévoile, sculpté sur sa façade, un fou de Bassan, des poissons et une barque de pêche.

Comment croire qu’il n’ait pas été construit pour les marins, à titre de protection divine ? Douarnenez n’a-t-elle pas perdu plus de 800 pêcheurs en mer entre le 19e et le 20e s. ?

Lire aussi : Cancale, la perle de la côte d’Emeraude

Détourner les pêcheurs des bars…

De la chapelle au vieux port du Rosmeur, l’entrelacs de ruelles, passages et escaliers ravive le souvenir de cette vie ouvrière.

Le granit rugueux d’une maison de pêcheur au long toit d’ardoises, rue du Rosmeur. Les escaliers usés sous une maison de la rampe du Rosmeur, qu’empruntaient les ouvrières pour rejoindre les conserveries.

La façade, justement, de l’ex-usine Chancerelle (Connétable), ultime conserverie du centre-ville transférée en périphérie en 2015, après 162 ans d’activité - il n’en reste que trois à Douarnenez.

L’Abri du Marin et sa façade rose, bâtisse du philanthrope Jacques de Thézac, ouverte en 1914 pour détourner les pêcheurs des bars et de l’alcoolisme.

Des bars dont la présence est incrustée jusque dans les murs de la ville, comme Le Bar de la Rade, quai du Grand Port, devenu célèbre grâce à sa tenancière Micheline.

Port-Rhu, ancien port de commerce

Il convient de pousser jusqu’au port de pêche et à la criée, où les « poissons bleus », sardines, chinchards, maquereaux anchois, thons, constituent encore le gagne pain.

Une partie de cette pêche rejoint toujours les deux grosses conserveries rescapées, Connétable Chancerelle et Paulet Petit-Navire.

A ce stade, il est temps de rejoindre le Port-Rhu. Ce port-ria douarneniste est dépositaire d’une histoire différente.

Ancien port de commerce, c’est d’ici que partait la toile de Locronan au 16e s. et qu’arrivait la rogue de Norvège, utilisée pour appâter la sardine. Fermé par une écluse, le Port-Rhu abrite le passionnant port-musée et ses bateaux à quai, témoins des différentes activités maritimes de la ville.

Embourgeoisement de Tréboul

En face, ce sont les rives de Tréboul. La passerelle piétonne sur Port-Rhu marque le début d’une nouvelle itinérance sur le littoral… marocain.

Marocain ? C’est ainsi que dans les années 1970, les Douarnenistes nommaient les Tréboulistes.

A cette époque de pêche encore flamboyante, ils partaient traquer la langouste au large du Maroc. Ceux de Douarnenez, eux, allaient au large de la Mauritanie.

L’embourgeoisement de Tréboul viendra après, avec l’essor de la plaisance. Les beaux voiliers amarrés dans le port de Tréboul en témoignent. C’est ainsi qu’on « oppose » encore les durs à cuire de Douarnenez (héritage de gauche et inclination artistique) aux nantis de Tréboul (voile et thalasso) !

De part et d’autre de l’anse de plaisance, Tréboul déroule un trait côtier au charme brut. Coups de cœur pour la rue du Treiz, les petites rues résidentielles du quartier Saint-Joseph, la plagette Saint-Jean fouettée par les tempêtes, le cimetière marin en belvédère, l’adorable chapelle Saint-Jean du 18e s., le promontoire de la rue du Rheun, le sentier littoral…

Douarnenez-Tréboul, deux villes, une même force de caractère.

Pratique

Office de tourisme Destination Pays de Douarnenez
02 98 92 13 35
douarnenez-tourisme.com

Hôtel Ty Mad
02 98 74 00 53
hoteltymad.com
A Tréboul, près de la mer, une bâtisse fréquentée jadis par les artistes (Cocteau, Picasso…). Esprit arty et chambres uniques, spa-piscine, excellente cuisine. Ouvert de mars à mi-nov.

Le Bigorneau Amoureux
02 98 92 35 55
facebook.com/Le-Bigorneau-Amoureux
Au-dessus de la plage des Dames, une adresse où l’on mange copieusement des pommes de terre au four avec sardines, moules, lieu, langoustines…

Bar de la Marine
02 98 90 22 09
Le vieux café de marins emblématique de la ville.

Boulangerie des Plomarc’h
02 98 92 37 24
kouign-douarnenez.com
Le Kouign Amann est l’un des meilleurs de Bretagne !

Port-Musée L’Escale Maritime
02 98 92 65 20
port-musee.org
Un lieu consacré aux bateaux et aux hommes ainsi qu’à l’aventure maritime de Douarnenez. Visite de bateaux à quai, expos…

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