Christian Vernet : "Nous sommes confrontés à un confinement drastique avec l’espoir de voir un peu de relâchement vers la mi-décembre. La particularité pour nous c’est que les USA vivent une élection présidentielle" - DR
TourMaG.com - Comment va-t-on quand on est le PDG d’une compagnie aérienne clouée au sol depuis pratiquement 6 mois ?
Christian Vernet : La situation est bien évidemment très compliquée pour tous les secteurs économiques dans le monde, pour le transport aérien et particulièrement le transport aérien français.
Comme vous le rappelez nous avons arrêté de voler en régulier sur nos lignes transatlantiques entre Paris et New York, et Nice et New York et il nous a fallu immédiatement nous préserver. J’ai donc déclenché dès que possible les mécanismes d’activité partielle tout en gérant la problématique des vols annulés qui n’était pas de notre fait mais de l’interdiction soudaine faite à nos passagers de voyager d’un continent à l’autre.
Dans son premier discours du moi de mars, le Président Trump, avait évoqué une interdiction de voyager de trois semaines nous faisant espérer reprendre les vols en avril.
Puis il y a eu le confinement reportant nos projets à juin puis septembre….
Christian Vernet : La situation est bien évidemment très compliquée pour tous les secteurs économiques dans le monde, pour le transport aérien et particulièrement le transport aérien français.
Comme vous le rappelez nous avons arrêté de voler en régulier sur nos lignes transatlantiques entre Paris et New York, et Nice et New York et il nous a fallu immédiatement nous préserver. J’ai donc déclenché dès que possible les mécanismes d’activité partielle tout en gérant la problématique des vols annulés qui n’était pas de notre fait mais de l’interdiction soudaine faite à nos passagers de voyager d’un continent à l’autre.
Dans son premier discours du moi de mars, le Président Trump, avait évoqué une interdiction de voyager de trois semaines nous faisant espérer reprendre les vols en avril.
Puis il y a eu le confinement reportant nos projets à juin puis septembre….
A court terme, nous nous tournons plus vers les tests antigéniques
Autres articles
TourMaG.com - Mais alors, quand pensez-vous pouvoir voler de nouveau en régulier vers New York ?
Christian Vernet : C’est difficile de le dire précisément mais une chose est sûre : dès que les autorisations seront données nous serons prêts pour reprendre les vols vers New York.
Nous sommes confrontés à un confinement drastique avec l’espoir de voir un peu de relâchement vers la mi-décembre. La particularité pour nous c’est que les USA vivent une élection présidentielle. On en connaitra les résultats que dans une dizaine de jours et le Président sera mis au pouvoir début janvier.
Il ne va pas se passer grand-chose avant cette date. Quel que soit le Président élu, il devrait avoir à cœur de faire repartir l’économie américaine notoirement affectée par la crise et en particulier les compagnies aériennes.
La pression monte progressivement pour que les barrières s’ouvrent.
TourMaG.com - Quelles sont les barrières ? Le manque de vaccin ?
Christian Vernet : Concernant le vaccin, il est peu probable que celui soit disponible dans les mois qui viennent. A court terme, nous nous tournons plus vers les tests antigéniques permettant de savoir dans les 15 minutes si le passager est positif ou négatif.
IATA, l’OACI et l’ensemble des compagnies aériennes dans le monde espèrent pouvoir généraliser l’usage de ces tests et trouver un accord entre les différentes autorités sanitaires des pays de destination et de départ pour que si un test antigénique est fait au départ d’un pays, et si bien sur le test se révèle négatif, le passager ait la garantie de son acceptation dans le pays de destination.
J’ose espérer que dans les 6 semaines qui viennent nous aurons "mondialement" fait des progrès sur ces procédures, ce qui permettra de lever une contrainte qui est aujourd’hui une barrière très sérieuse au voyage intercontinental en particulier.
Christian Vernet : C’est difficile de le dire précisément mais une chose est sûre : dès que les autorisations seront données nous serons prêts pour reprendre les vols vers New York.
Nous sommes confrontés à un confinement drastique avec l’espoir de voir un peu de relâchement vers la mi-décembre. La particularité pour nous c’est que les USA vivent une élection présidentielle. On en connaitra les résultats que dans une dizaine de jours et le Président sera mis au pouvoir début janvier.
Il ne va pas se passer grand-chose avant cette date. Quel que soit le Président élu, il devrait avoir à cœur de faire repartir l’économie américaine notoirement affectée par la crise et en particulier les compagnies aériennes.
La pression monte progressivement pour que les barrières s’ouvrent.
TourMaG.com - Quelles sont les barrières ? Le manque de vaccin ?
Christian Vernet : Concernant le vaccin, il est peu probable que celui soit disponible dans les mois qui viennent. A court terme, nous nous tournons plus vers les tests antigéniques permettant de savoir dans les 15 minutes si le passager est positif ou négatif.
IATA, l’OACI et l’ensemble des compagnies aériennes dans le monde espèrent pouvoir généraliser l’usage de ces tests et trouver un accord entre les différentes autorités sanitaires des pays de destination et de départ pour que si un test antigénique est fait au départ d’un pays, et si bien sur le test se révèle négatif, le passager ait la garantie de son acceptation dans le pays de destination.
J’ose espérer que dans les 6 semaines qui viennent nous aurons "mondialement" fait des progrès sur ces procédures, ce qui permettra de lever une contrainte qui est aujourd’hui une barrière très sérieuse au voyage intercontinental en particulier.
Je pense que le trafic "business" va redémarrer
TourMaG.com - Qui prendrait en charge ces tests ? Les opérateurs ? Les aéroports ?
Christian Vernet : L’espoir que je fonde est que cela soit les autorités sanitaires qui décident et les aéroports qui administrent. Cela dédouane les passagers des problématiques de validité de ces tests, cela permet de mettre en place une organisation efficace en zone publique pour bien organiser les flux.
Si cette organisation n’était pas mise en place je pense que les compagnies aériennes pourraient se substituer à ce manque mais j’espère pouvoir compter sur les aéroports et en particulier sur les pays ou les flux sont importants et les systèmes sanitaires efficients.
TourMaG.com - Comment voyez vous la reprise des vols vers Newark, la clientèle sera là ?
Christian Vernet : Vous le savez nous sommes une compagnie avec un partage de passagers loisirs et corporate. Le volume du trafic loisir international va mettre du temps à se reconstituer mais je pense que le trafic "business" va redémarrer.
TourMaG.com - Vous semblez assez optimiste concernant ce retour de la clientèle business. Certains acteurs de l’aérien sont plus pessimistes. Marc Rochet parlait il y a quelques semaines d’un trafic affaires "vitriolé" ?
Christian Vernet : C’est son point de vue. La résilience dans les comportements humains est quand même remarquable. Quand on regarde les grands évènements qui ont marqué l’histoire on aurait pu penser que les gens, les civilisations, changent complètement de position mais ont voit bien que les fondamentaux que sont entre autres la liberté de voyager de se déplacer pour notamment traiter les affaires est assez forte.
Cependant et pour être très précis je pense que le trafic business va repartir plus tôt mais avec, à l’évidence, une volumétrie bien moindre que ce que l’on avait auparavant en 2019.
C’est cette situation que nous allons prendre en compte pour définir notre stratégie de redémarrage et de redéploiement pour 2021 et au-delà.
Christian Vernet : L’espoir que je fonde est que cela soit les autorités sanitaires qui décident et les aéroports qui administrent. Cela dédouane les passagers des problématiques de validité de ces tests, cela permet de mettre en place une organisation efficace en zone publique pour bien organiser les flux.
Si cette organisation n’était pas mise en place je pense que les compagnies aériennes pourraient se substituer à ce manque mais j’espère pouvoir compter sur les aéroports et en particulier sur les pays ou les flux sont importants et les systèmes sanitaires efficients.
TourMaG.com - Comment voyez vous la reprise des vols vers Newark, la clientèle sera là ?
Christian Vernet : Vous le savez nous sommes une compagnie avec un partage de passagers loisirs et corporate. Le volume du trafic loisir international va mettre du temps à se reconstituer mais je pense que le trafic "business" va redémarrer.
TourMaG.com - Vous semblez assez optimiste concernant ce retour de la clientèle business. Certains acteurs de l’aérien sont plus pessimistes. Marc Rochet parlait il y a quelques semaines d’un trafic affaires "vitriolé" ?
Christian Vernet : C’est son point de vue. La résilience dans les comportements humains est quand même remarquable. Quand on regarde les grands évènements qui ont marqué l’histoire on aurait pu penser que les gens, les civilisations, changent complètement de position mais ont voit bien que les fondamentaux que sont entre autres la liberté de voyager de se déplacer pour notamment traiter les affaires est assez forte.
Cependant et pour être très précis je pense que le trafic business va repartir plus tôt mais avec, à l’évidence, une volumétrie bien moindre que ce que l’on avait auparavant en 2019.
C’est cette situation que nous allons prendre en compte pour définir notre stratégie de redémarrage et de redéploiement pour 2021 et au-delà.
Nous réduirons notre offre d’au moins 50% au recommencement de notre activité
TourMaG.com - Quelle sera votre offre au redémarrage ?
Christian Vernet : Nous avions auparavant 13 vols hebdomadaires vers New York, nous réduirons notre offre d’au moins 50% au recommencement de notre activité avec l’avantage d’offrir une cabine bien adaptée aux problématiques du Covid : pas de densité, un vrai sentiment d’isolement par rapport aux gros porteurs et leur double cabine.
Si le trafic redémarre sur le premier trimestre nous envisageons également de rouvrir la liaison Nice-New York avec une offre adaptée en nombre de sièges en fonction de la réalité du marché et avec l’A.321 néo.
Nous envisageons également d’ouvrir une autre ligne européenne au départ de Newark, notre Gateway sur l’Amérique du Nord au cours de la saison IATA été 2021.
TourMaG.com - Pouvez-vous nous dire laquelle ?
Christian Vernet : Vous serez dans les premiers à le savoir
Christian Vernet : Nous avions auparavant 13 vols hebdomadaires vers New York, nous réduirons notre offre d’au moins 50% au recommencement de notre activité avec l’avantage d’offrir une cabine bien adaptée aux problématiques du Covid : pas de densité, un vrai sentiment d’isolement par rapport aux gros porteurs et leur double cabine.
Si le trafic redémarre sur le premier trimestre nous envisageons également de rouvrir la liaison Nice-New York avec une offre adaptée en nombre de sièges en fonction de la réalité du marché et avec l’A.321 néo.
Nous envisageons également d’ouvrir une autre ligne européenne au départ de Newark, notre Gateway sur l’Amérique du Nord au cours de la saison IATA été 2021.
TourMaG.com - Pouvez-vous nous dire laquelle ?
Christian Vernet : Vous serez dans les premiers à le savoir
Nous avons travaillé sur un accord de performance collective
TourMaG.com - Vous aviez pu obtenir un Prêt Garanti par l’Etat en juin dernier qui à l’époque avait rassuré les actionnaires. Quelle est la situation de La Compagnie aujourd’hui ?
Christian Vernet : Effectivement, au constat que nous aurions des difficultés à redémarrer avant l’été 2020 nous avons mis en place une stratégie sur deux fronts.
Le premier c’est une discussion avec notre loueur d’avions : GECAS, filiale de l'américain General Electric ou nous avons pu obtenir un report de loyer des avions de plusieurs mois sur des périodes futures. Cela a permis d’apporter une contribution significative à l’allégement des charges sur 2020.
De manière corollaire nous avons instruit un PGE que nous avons obtenu début juin.
Les échéances d’un redémarrage s’étant encore décalées nous avons de nouveau discuté avec GECAS qui a accepté une nouvelle extension de période de reports de loyers avions ce qui démontre bien les liens de confiance qu’ils ont dans l’entreprise avec bien sûr le support des actionnaires.
Le budget 2020 2021 qui débute au 1er novembre a été voté il y a quelques jours par le conseil de surveillance de Dreamjet (Maison mère de La Compagnie ndlr) ce qui là aussi témoigne de la confiance des actionnaires.
Nous sommes donc en mesure de gérer notre trésorerie jusqu’à la reprise.
J’ajoute également que l’ensemble des salariés est derrière nous. Nous avons travaillé sur un accord de performance collective avec les personnels au sol et les personnels navigants. La confiance est là nous permettant d’appréhender les mois qui viennent avec une certaine sérénité.
Christian Vernet : Effectivement, au constat que nous aurions des difficultés à redémarrer avant l’été 2020 nous avons mis en place une stratégie sur deux fronts.
Le premier c’est une discussion avec notre loueur d’avions : GECAS, filiale de l'américain General Electric ou nous avons pu obtenir un report de loyer des avions de plusieurs mois sur des périodes futures. Cela a permis d’apporter une contribution significative à l’allégement des charges sur 2020.
De manière corollaire nous avons instruit un PGE que nous avons obtenu début juin.
Les échéances d’un redémarrage s’étant encore décalées nous avons de nouveau discuté avec GECAS qui a accepté une nouvelle extension de période de reports de loyers avions ce qui démontre bien les liens de confiance qu’ils ont dans l’entreprise avec bien sûr le support des actionnaires.
Le budget 2020 2021 qui débute au 1er novembre a été voté il y a quelques jours par le conseil de surveillance de Dreamjet (Maison mère de La Compagnie ndlr) ce qui là aussi témoigne de la confiance des actionnaires.
Nous sommes donc en mesure de gérer notre trésorerie jusqu’à la reprise.
J’ajoute également que l’ensemble des salariés est derrière nous. Nous avons travaillé sur un accord de performance collective avec les personnels au sol et les personnels navigants. La confiance est là nous permettant d’appréhender les mois qui viennent avec une certaine sérénité.
Sans le Covid, nous serions sortis de 2020 avec un résultat positif
TourMaG.com - Depuis l’arrêt des vols réguliers vers New York vous n’êtes pas non plus totalement absent du ciel vous avez développé des activités "charter"….
Christian Vernet : Nous avons effectivement un savoir faire sur les vols à la demande et nous avons dés le mois d’avril dernier été très actifs en ce domaine.
Sur des demandes de rapatriement notre avion n’était malheureusement pas adapté quant au nombre de sièges nécessaires (cela dépassait 120 passagers), mais dés le mois d’aout nous avons effectivement réalisé des vols très long courrier.
Nous avons par deux fois transporté des équipes sportives depuis l’Australie jusqu’au Royaume-Uni, et nous sommes également allés aux Caraïbes. Nous avons également signé des séries de vols vers Lagos avec des entreprises pétrolifères françaises. Nous en avons opéré un la semaine dernière et d’autres sont à venir.
Nous pourrions aussi dans les prochains jours opérer des vols vers la Chine.
TourMaG.com - Il y a donc effectivement régulièrement dans le ciel un avion de la Compagnie ?
Christian Vernet : Absolument, ce qui nous permet d’entretenir la qualification règlementaire des pilotes et des personnels de cabine, de développer notre savoir-faire opérationnel et bien sûr de bénéficier de flux de recettes.
TourMaG.com - Ces vols de type exceptionnel, d’autres compagnies françaises en ont fait la promotion et ont communiqué pour mettre en valeur l’excellence opérationnelle. On se souvient des vols directs Polynésie France d’Air Tahiti Nui, de French Bee, ASL France en Amérique du Sud et Air Caraïbes en Chine. On ne vous a pas entendu sur ces vols spéciaux. Était-ce une volonté de rester discret au sujet de vols qui n’incarnent pas "La Compagnie" ?
Christian Vernet : Non, nous avons l’intention de communiquer. Je le fais avec grand plaisir aujourd’hui avec vous et continuerai la semaine prochaine. Nous attendions la contractualisation d’un certain nombre d’opérations pour communiquer. Ces opérations charters sont de nature à augmenter le crédit de l’entreprise et nous permettent d’être bien perçus par les tour-opérateurs spécialisés sur les charters.
Aussi, nous sommes une petite entreprise, très recentrée en ce moment sur l’opérationnel. Nous ne sommes peut être pas assez dans le "faire-savoir" j’en conviens mais plus sur le "savoir-faire" mais c’est vrai, il faut aussi savoir agiter les drapeaux de ce que nous sommes et de ce que nous sommes à même de faire.
TourMaG.com - Les transport aérien post Covid, ainsi que les préoccupations environnementales verront peut être émerger des consommateurs de plus en plus nombreux à vouloir éviter les transits via les grandes capitales pour voyager loin et dans des avions à moindre densité. Développer les vols depuis les provinces françaises, est-ce une piste de développement pour La Compagnie ?
Christian Vernet : Dans le monde post Covid, les caractéristiques de La Compagnie avec des A321 qui n’ont pas les contraintes des gros porteurs devraient jouer en notre faveur et nous saurons mettre en avant l’environnement favorable et rassurant de nos avions.
Sur le plan du développement ma priorité numéro une c’est l’Europe.
A plus long terme et si le marché le justifie, je pense à Lyon en particulier on regardera ce sujet-là et ce sera l’occasion d’envisager enfin une croissance au-delà de deux appareils et apporter des solutions de transports qualitatives et économiques qui vont devenir très pertinentes dans le monde post Covid.
C’est d’ailleurs un peu étrange de le dire comme ça mais c’est la vérité, ce monde post Covid présentera, pour une organisation comme La Compagnie, des avantages qu’elle n’avait pas au préalable et en particulier sur la partie économique.
Nous avons désormais une flotte moderne, de nouvelles conditions avantageuses sur les loyers de nos avions, des accords de compétitivité avec nos personnels, un prix du baril relativement bas.
Toutes ces conditions vont nous permettre d’offrir à nos passagers des prix compétitifs nous permettant je l’espère de prendre des parts de marché sur le corporate ou, crise oblige, les passagers seront surement plus regardant sur les prix.
C’est comme cela que nous allons aborder les choses avec les grands opérateurs que sont les firmes ou les agences de voyages qui travaillent avec elles.
TourMaG.com - Ne craignez-vous pas une guerre tarifaire avec des opérateurs plus puissants ?
Christian Vernet : Nous sommes dans un monde aujourd’hui qui a un peu rebattu les cartes et je ne pense pas que les grands opérateurs pourront nous attaquer sur le pricing et sur une offre très agressive concernant le transport "business" car les difficultés qu’ils traversent eux aussi ne devraient pas leur donner beaucoup de marge de manœuvre.
Je n’ai pas de plaisir à voir la concurrence traverser des moments difficiles mais rebattre un peu les cartes à un certain moment pourrait permettre à des opérateurs de niche comme nous le sommes de voir l’avenir avec un peu plus d’optimisme.
Sans le Covid, nous serions sortis de 2020 avec un résultat positif. Pour l’année prochaine dans l’hypothèse d’un redémarrage progressif à partir du premier trimestre nous devrions atteindre à peu près 80% du chiffre d’affaire que nous avions fait en 2019 et revenir presque à l’équilibre.
PS. Christian Vernet nous informe également de l’arrivée dans le conseil de surveillance de l’entreprise de Bernard Gustin, l’ancien Directeur Général de Brussels Airlines.
Christian Vernet : Nous avons effectivement un savoir faire sur les vols à la demande et nous avons dés le mois d’avril dernier été très actifs en ce domaine.
Sur des demandes de rapatriement notre avion n’était malheureusement pas adapté quant au nombre de sièges nécessaires (cela dépassait 120 passagers), mais dés le mois d’aout nous avons effectivement réalisé des vols très long courrier.
Nous avons par deux fois transporté des équipes sportives depuis l’Australie jusqu’au Royaume-Uni, et nous sommes également allés aux Caraïbes. Nous avons également signé des séries de vols vers Lagos avec des entreprises pétrolifères françaises. Nous en avons opéré un la semaine dernière et d’autres sont à venir.
Nous pourrions aussi dans les prochains jours opérer des vols vers la Chine.
TourMaG.com - Il y a donc effectivement régulièrement dans le ciel un avion de la Compagnie ?
Christian Vernet : Absolument, ce qui nous permet d’entretenir la qualification règlementaire des pilotes et des personnels de cabine, de développer notre savoir-faire opérationnel et bien sûr de bénéficier de flux de recettes.
TourMaG.com - Ces vols de type exceptionnel, d’autres compagnies françaises en ont fait la promotion et ont communiqué pour mettre en valeur l’excellence opérationnelle. On se souvient des vols directs Polynésie France d’Air Tahiti Nui, de French Bee, ASL France en Amérique du Sud et Air Caraïbes en Chine. On ne vous a pas entendu sur ces vols spéciaux. Était-ce une volonté de rester discret au sujet de vols qui n’incarnent pas "La Compagnie" ?
Christian Vernet : Non, nous avons l’intention de communiquer. Je le fais avec grand plaisir aujourd’hui avec vous et continuerai la semaine prochaine. Nous attendions la contractualisation d’un certain nombre d’opérations pour communiquer. Ces opérations charters sont de nature à augmenter le crédit de l’entreprise et nous permettent d’être bien perçus par les tour-opérateurs spécialisés sur les charters.
Aussi, nous sommes une petite entreprise, très recentrée en ce moment sur l’opérationnel. Nous ne sommes peut être pas assez dans le "faire-savoir" j’en conviens mais plus sur le "savoir-faire" mais c’est vrai, il faut aussi savoir agiter les drapeaux de ce que nous sommes et de ce que nous sommes à même de faire.
TourMaG.com - Les transport aérien post Covid, ainsi que les préoccupations environnementales verront peut être émerger des consommateurs de plus en plus nombreux à vouloir éviter les transits via les grandes capitales pour voyager loin et dans des avions à moindre densité. Développer les vols depuis les provinces françaises, est-ce une piste de développement pour La Compagnie ?
Christian Vernet : Dans le monde post Covid, les caractéristiques de La Compagnie avec des A321 qui n’ont pas les contraintes des gros porteurs devraient jouer en notre faveur et nous saurons mettre en avant l’environnement favorable et rassurant de nos avions.
Sur le plan du développement ma priorité numéro une c’est l’Europe.
A plus long terme et si le marché le justifie, je pense à Lyon en particulier on regardera ce sujet-là et ce sera l’occasion d’envisager enfin une croissance au-delà de deux appareils et apporter des solutions de transports qualitatives et économiques qui vont devenir très pertinentes dans le monde post Covid.
C’est d’ailleurs un peu étrange de le dire comme ça mais c’est la vérité, ce monde post Covid présentera, pour une organisation comme La Compagnie, des avantages qu’elle n’avait pas au préalable et en particulier sur la partie économique.
Nous avons désormais une flotte moderne, de nouvelles conditions avantageuses sur les loyers de nos avions, des accords de compétitivité avec nos personnels, un prix du baril relativement bas.
Toutes ces conditions vont nous permettre d’offrir à nos passagers des prix compétitifs nous permettant je l’espère de prendre des parts de marché sur le corporate ou, crise oblige, les passagers seront surement plus regardant sur les prix.
C’est comme cela que nous allons aborder les choses avec les grands opérateurs que sont les firmes ou les agences de voyages qui travaillent avec elles.
TourMaG.com - Ne craignez-vous pas une guerre tarifaire avec des opérateurs plus puissants ?
Christian Vernet : Nous sommes dans un monde aujourd’hui qui a un peu rebattu les cartes et je ne pense pas que les grands opérateurs pourront nous attaquer sur le pricing et sur une offre très agressive concernant le transport "business" car les difficultés qu’ils traversent eux aussi ne devraient pas leur donner beaucoup de marge de manœuvre.
Je n’ai pas de plaisir à voir la concurrence traverser des moments difficiles mais rebattre un peu les cartes à un certain moment pourrait permettre à des opérateurs de niche comme nous le sommes de voir l’avenir avec un peu plus d’optimisme.
Sans le Covid, nous serions sortis de 2020 avec un résultat positif. Pour l’année prochaine dans l’hypothèse d’un redémarrage progressif à partir du premier trimestre nous devrions atteindre à peu près 80% du chiffre d’affaire que nous avions fait en 2019 et revenir presque à l’équilibre.
PS. Christian Vernet nous informe également de l’arrivée dans le conseil de surveillance de l’entreprise de Bernard Gustin, l’ancien Directeur Général de Brussels Airlines.
Christophe Hardin - DR
Christophe Hardin a, à son actif, de nombreuses heures de vol en tant que personnel navigant commercial.
Il est adhérent à l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE) ainsi qu'à l'Association des journalistes du Tourisme (AJT).
Il est adhérent à l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE) ainsi qu'à l'Association des journalistes du Tourisme (AJT).